Dissertation [PDF]

  • 0 0 0
  • Gefällt Ihnen dieses papier und der download? Sie können Ihre eigene PDF-Datei in wenigen Minuten kostenlos online veröffentlichen! Anmelden
Datei wird geladen, bitte warten...
Zitiervorschau

Dissertation : Les fondements de la responsabilité L’article 1382 du Code civil dispose que « Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ». Ainsi, cet article du code civil nécessite un élément objectif afin de faire naitre la notion de responsabilité. Pour que la responsabilité d’un individu soit engagée il faut que son comportement soit qualifié de fautif, il y a donc l’exigence de la notion de faute. L’homme est responsable de tous les faits qu’il commet et il se doit de les réparer si ils portent préjudice à quiconque. Cependant, nous verrons qu’il y a eu de nombreuses évolutions de la responsabilité au cour du temps. Afin de définir les termes du sujet il faut tout d’abord s’intéresser au mot « fondements ». Selon le dictionnaire Larousse les fondements sont : « les principes sur lesquels se fonde un système ». Quant à la responsabilité, il faut voir ici la responsabilité civile, qui est définit par le lexique des termes juridiques Dalloz comme étant une : « Obligation de réparer le préjudice résultant soit de l’inexécution d’un contrat (responsabilité contractuelle), soit de la violation du devoir général de ne causer aucun dommage à autrui par son fait personnel, ou du fait des choses dont on a la garde, ou du fait des personnes dont on répond (responsabilité du fait d’autrui) ; lorsque la responsabilité n’est pas contractuelle, elle est dite délictuelle ou quasi délictuelle. » Il sera donc nécessaire de se demander quels sont les éléments essentiels qui forment les fondations de l’obligation à réparer un préjudice. Cette obligation de réparation peut découler soit, de l’inexécution d’un contrat, soit de la violation du devoir général, soit du fait des choses dont on a la garde ou encore du fait des personnes dont on doit répondre. Il conviendra de se demander comment a évolué la responsabilité civile en droit français ? Afin de répondre à cette question, il sera primordial de distinguer les fondements des différentes responsabilités civiles. Nous verrons donc dans une première partie, une responsabilité civile a priori basée sur la faute (I), puis dans une seconde partie, l’élargissement à fortiori de la responsabilité civile (II). I - Une responsabilité civile a priori basé sur la faute Afin de traiter cette première partie nous verrons dans un premier temps (A) Un fondement historique unique : la faute, puis nous verrons dans un second temps (B) La responsabilité reposant sur la faute, un mécanisme en désuétude. A) Un fondement historique unique : la faute En effet, la responsabilité pour faute est évoquée dans le code civil aux articles 1382 et 1383 ainsi qu’à l’article 1384. Selon ces trois articles on peut constater que la faute est le fondement même de la responsabilité,

on engage notre responsabilité uniquement si l’on a commis une faute. Selon l’article 1382 il faut une faute, un dommage et lien de causalité entre la faute et le dommage causé. L’article 1383 dispose quant à lui que l’on peut être responsable par son fait, mais également par une négligence ou une imprudence. Enfin l’article 1384 dispose que l’on est responsable de nos faits mais également des choses ou des personnes que l’on a sous sa garde. En 1804 le mécanisme de responsabilité était uniquement fondé sur la notion de faute. En effet si l’ont était victime d’un dommage quelconque, il fallait pouvoir prouver la faute d’une tierce personne afin de pouvoir engager sa responsabilité afin de bénéficier d’une indemnisation. B) La responsabilité pour faute, un mécanisme en désuétude La domination de la faute pour qualifier un individu responsable ou non, a entrainer de nombreuses inégalités devant la loi. En effet de nombreux individus se sont vus refuser toutes indemnisations, du fait qu’ils n’étaient pas en mesure de prouver le préjudice qu’ils avaient subi. A l’heure de la révolution industrielle, nombreux sont les dommages causés par les débuts de l’industrie. Les prémices de la machine dans les usines font de nombreuses victimes, mais sans preuves les ouvriers ne peuvent prétendre à une indemnisation. L’application par les juges de l’article 1382 du code civil a créé de nombreuses injustices et afin de remédier à ces inégalités devant la loi, les juges vont modifier leurs jurisprudences afin de rendre cet article 1382 plus juste. La responsabilité pour faute connaît également des limites lorsque l’auteur d’un dommage n’est pas fautif, car sans faute la victime ne peut se voir attribuer d’indemnisation. II- L’élargissement à fortiori de la responsabilité civile. Nous verrons dans une première sous partie (A) : La théorie du risque, et dans une seconde sous partie (B) : Le principe émergent de la précaution. A) La théorie du risque Cette théorie fut développée à la fin du XIXème siècle par les auteurs Saleilles et Josserand. Cette théorie a permis que le dommage soit rattaché à l’activité exercée, afin que l’indemnisation soit acquise de droit même si la faute ne peut pas être prouvée. Si le dommage est visiblement causé au sein de l’activité professionnel, alors cela sera donc suffisant pour se faire indemniser. Cette théorie a débouché sur une loi datant de 1898 qui rend responsable les employeurs en cas d’accident de travail de leurs employés. La jurisprudence appliquant cette théorie, les employeurs se verront dans l’obligation d’indemniser leurs employés ayant subit un préjudice quelconque, ce qui n’était pas le cas avant cette loi de 1898. Selon l’article 1384 alinéas 4 du code civil « Le père et la mère, en tant qu'ils exercent l'autorité parentale, sont solidairement responsables du dommage causé par leurs enfants mineurs habitant avec eux », selon cet

article les parents doivent donc accepter le risque d’être responsable d’un dommage causé par leurs enfants. B) Le principe émergent de la précaution Ce principe assez récent, a fait son apparition en France en 1995 avec la loi Barnier qui dispose que « le principe d'action préventive et de correction, par priorité à la source, des atteintes à l'environnement, en utilisant les meilleures techniques disponibles à un coût économiquement acceptable ». Cette loi met en garde sur les risques de masse ainsi que sur les risques écologiques, elle prévient en amont des risques éventuels. Selon cette loi il ne faut pas attendre l’arrivé du dommage pour prévenir des risques, cette loi va même jusqu'à disposer qu’en l’absence de mesures préventives, la responsabilité doit être engagée. Ce principe est donc une réelle évolution au sein de la responsabilité. On peut légitimement penser que ce nouveau principe de précaution est une révolution dans le mécanisme de l’engagement de la responsabilité. En effet la responsabilité d’un individu peut être engagé avant même que le fait générateur de l’engagement de la responsabilité soit intervenu. C’est un engagement de responsabilité à priori qui permet de responsabiliser les individus en vue que les individus mettent tout en œuvre pour éviter la survenue d’un dommage.