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Démarche d’audit : La démarche d'audit financier est une démarche intellectuelle qui suit une progression logique en vue d'atteindre le niveau d'assurance requis pour permettre à l'auditeur de formuler son opinion sur les comptes. La démarche de l'auditeur financier peut faire l'objet de deux découpages :
Le premier, plus théorique, consiste à distinguer dans la démarche les grandes phases de l'audit, qui vont de la prise de connaissance de l'entité jusqu'à l'émission des rapports ; Le second, plus opérationnel, conduit à découper l'intervention de l'auditeur par cycles de contrôle.
Le découpage par cycles, vertical, permet de voir comment en pratique les différentes phases de l'audit se succèdent au sein de chaque cycle dans une démarche continue et parfaitement cohérente. I-
Approche par phase :
On peut distinguer les quatre phases suivantes dans la mise en œuvre d'un audit financier : La prise de connaissance de l'entité, y compris l'évaluation du risque d'anomalies significatives et la planification de la mission : La prise de connaissance permet tout d'abord à l'auditeur financier de comprendre l'entreprise et l'environnement dans lequel elle évolue, d'évaluer les risques inhérents au secteur d'activité et à l'entité et d'identifier les cycles significatifs. Cette phase se compose d'une prise de connaissance préliminaire et de la mise en œuvre de procédures analytiques qui permettent à l'auditeur de prendre connaissance des caractéristiques générales de l'entité (notamment dans le cadre du « premier » audit correspondant à l'exercice de son entrée en fonction) et des opérations de l'exercice. La prise de connaissance consiste ensuite à réaliser, en association étroite avec l'évaluation du risque inhérent, une évaluation du risque lié au contrôle interne en vue de déterminer le risque d'anomalies significatives dans les comptes. La phase de prise de connaissance est allégée lorsque la mission d'audit est récurrente, puisque l'auditeur peut s'appuyer sur les informations contenues dans le dossier permanent qu'il a constitué au cours des interventions des années précédentes. L'auditeur doit néanmoins, et de façon systématique, procéder à une actualisation de son évaluation des risques, en vue de réviser la démarche d'audit définie dans le cadre des précédents contrôles et d'apprécier sa capacité à poursuivre son mandat (procédures de maintien de la mission). La planification se traduit par l'établissement d'un plan de mission et d'un programme de travail, qui contiennent notamment la description et le niveau des risques identifiés, les cycles concernés et l'approche d'ensemble envisagée pour l'audit. A l'issue de cette phase, l'auditeur établit la lettre de mission, adressée à l'entreprise auditée, dans laquelle il expose notamment les travaux qu'il a décidés de mettre en œuvre pour accomplir sa mission. Evaluation de la mise en œuvre et de l'efficacité du contrôle interne : Cette phase permet à l'auditeur d'évaluer la mise en œuvre et l'efficacité des procédures et systèmes de contrôle interne, manuels ou informatisés, en vigueur dans l'entité. Durant cette phase, l'auditeur
approfondit la première évaluation du contrôle interne qu'il a réalisée lors de la prise de connaissance générale de l'entité (évaluation de la conception du contrôle interne). Cette démarche lui permet d'apprécier la capacité des procédures en place à « neutraliser » les risques inhérents identifiés et d'affiner son évaluation du risque d'anomalies significatives dans les comptes (qui a été déjà initiée implicitement dans la première phase). L'évaluation des systèmes et des procédures comporte une description des systèmes, la réalisation de tests destinés à valider la compréhension de l'auditeur (tests de conformité) et la réalisation de tests d'efficacité du contrôle interne (tests de procédures) visant à s'assurer de leur bon fonctionnement. A l'issue de cette phase, l'auditeur détermine, conformément au modèle de gestion du risque d'audit (voir n° 25590 s.), les procédures d'audit complémentaires à mettre en œuvre pour que le risque d'audit soit ramené à un niveau acceptable (niveau suffisamment faible pour obtenir l'assurance recherchée nécessaire à la certification des comptes. Contrôle des comptes : Les contrôles effectués directement sur les comptes comprennent les contrôles de substance et des contrôles présentant un caractère global ou transverse. Les contrôles de substance ont tout d'abord pour objet de répondre à l'évaluation du risque au niveau des assertions en complément des tests de procédures (mise en œuvre et efficacité du contrôle interne). Plus l'auditeur estime que le risque d'anomalies significatives est élevé, plus les contrôles de substance qu'il réalise sont étendus. Par ailleurs, étant donné que le risque d'anomalies significatives intègre le risque lié au contrôle, des résultats des tests de procédures non satisfaisants augmentent l'étendue des contrôles de substance nécessaires. A l'issue des contrôles de substance mis en œuvre, l'auditeur peut conclure sur le respect des assertions d'audit qu'il souhaitait vérifier. Les contrôles présentant un caractère global ou transverse sont mis en œuvre indépendamment de l'évaluation du risque d'anomalies significatives : - Un rapprochement des comptes annuels avec les documents comptables dont ils sont issus ; - L'examen des écritures comptables significatives, y compris des ajustements effectués lors de la clôture des comptes ; - L'évaluation de la conformité au référentiel comptable applicable de la présentation des comptes, y compris les informations fournies en annexe ; - La vérification de la qualité des informations fournies dans l’ETIC. Finalisation de la mission : Les travaux de finalisation de la mission se décomposent en trois parties : - L’examen des événements postérieurs à la clôture afin de s'assurer que ceux-ci ne sont pas susceptibles de remettre en cause l'opinion sur les états financiers ; - La communication de l'auditeur avec la gouvernance d'entreprise sur ses travaux et ses conclusions ; - L’émission du rapport exprimant son opinion sur les comptes audités.
Prise
de
Phases connaissance
et
Etapes clés Prise de connaissance générale
Objectifs Plan de mission (Définition de
planification de la mission
Evaluation du contrôle interne
Contrôle direct des comptes
Travaux de finalisation de la mission
II-
et par cycle - Procédures analytiques - Evaluation du risque inhérent et du risque lié au contrôle - Mise en œuvre des tests de conformité - Mise en œuvre de tests d'efficacité des procédures (sur lesquelles l'auditeur souhaite s'appuyer) Mise en œuvre de contrôles de substance (tests de détails et procédures analytiques) conformément au programme adapté - Mise en œuvre de contrôles globaux ou transverses - Contrôle de l'annexe
l'approche d'audit) - Programme de travail - Lettre de mission
-Examen des événements postclôture -Déclaration de la direction -Emission de l'opinion (émission des rapports)
-Opinion sur les comptes
Evaluation de l'efficacité du contrôle interne - Adaptation de l'approche d'audit et du programme de travail - Conclusion sur les assertions d'audit - Préparation de l'opinion sur les comptes
Approche par cycle :
L'approche par cycle résulte d'un découpage opérationnel de la mission d'audit : l'auditeur regroupe en effet les comptes qu'il doit auditer en sous-ensembles correspondant aux principales fonctionnalités de l'entreprise. Dans chaque cycle de contrôle, l'auditeur met en œuvre la démarche par phase qui a été précédemment exposée. On retrouve dans chaque cycle une phase de prise de connaissance et de planification, une évaluation du contrôle interne, une phase de mise en œuvre des contrôles directs sur les comptes et une phase de synthèse. Le fil conducteur des travaux par cycle réside dans le respect des assertions d'audit, dont la validation constitue l'objectif des travaux par cycle.