Cours Pathologie [PDF]

Département Génie Civil 4ème année Cycle ingénieur Génie Civil Cours Gestion et réhabilitation des infrastructures Ense

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Zitiervorschau

Département Génie Civil 4ème année Cycle ingénieur Génie Civil

Cours Gestion et réhabilitation des infrastructures Enseignante :

Ines BOUSSETTA

E-mail : [email protected] Année Universitaire : 2020/2021

1. Introduction Nous rencontrons au cours des visites, en milieu urbain ou en

milieu rural, quelques désordres sur des bâtiments, des ouvrages anciens ou plus récents.

Il est important de traiter et de savoir traiter toutes ces pathologies afin d'éviter la ruine complète du bâtiment ou de l'ouvrage. Ces interventions doivent être faites dans le respect du bâti et suivant les règles de l'art. Il faut apprendre donc à les analyser, à les diagnostiquer, puis y apporter et justifier une (ou des) solution(s) de traitement adéquate. 2

1. Introduction Généralement, Il n’est pas possible d’évaluer la nécessité de réparer une structure ou de choisir les méthodes de réparation sans avoir, au préalable, bien identifié l’origine des dégradations. L’identification des causes des dégradations est une étape les plus importantes et les plus difficiles de tout le processus de réparation des structures endommagées.

Donc, avant d’entreprendre des travaux de réparation, il faut donc prévoir une campagne d’évaluation la plus détaillée possible de l’état de la construction.

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2. Campagne d’évaluation La compagne d’évaluation fait partie d’un processus, constitué de plusieurs étapes, qui permettra l’obtention des informations sur l’étendue des dommages et d’établir les causes des dégradations.

But de la campagne d’évaluation?

• aider à établir les causes des dégradations • choisir les techniques de réparations les plus appropriées. 4

2. Campagne d’évaluation Les campagnes d’évaluation peuvent comporter 5 étapes : 1. Révision de l’historique de l’ouvrage 2. Analyse de l’état de service 3. Visite du site 4. Evaluation détaillée 5. Evaluation des données recueillies

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2. Campagne d’évaluation 2.1. Révision de l’historique de l’ouvrage : Cette phase consiste à recueillir et réviser toutes les documents disponibles concernant la conception, la mise en œuvre, l’exploitation et l’entretien de la structure concernée

notamment: • Dossier d’exécutions et de surveillance, • Plans et photos, • Rapport d’essais sur les matériaux et d’expertise, • Réparations antérieures

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2. Campagne d’évaluation 2.2. Analyse de l’état de service : Cette phase consiste d’abord à évaluer dans quelle mesure la fonction actuelle de la structure (conditions de service) correspondent aux spécifications d’origines. Cette opération permet d’identifier les points suivants : • Les zones les plus sollicitées, • Les parties exposées aux cycles de gel/dégel*, aux cycles thermiques et aux variations d’humidité, etc. * Ce sont les modifications répétées et alternées de température (température positive à température négative) qui après un certain nombre de cycles peuvent dégrader le béton.

Cette étape devrait être effectuée avant la première visite sur le site, parce que très souvent, les principales causes des dégradations sont directement liées aux conditions de service. 7

2. Campagne d’évaluation 2.3. Visite du site :

L’équipe qui visite le site de l’ouvrage doit prévoir des schémas ou des plans simplifiés qui pourront être utilisés pour localiser les principaux problèmes observés. Les activités suivantes peuvent être effectuées sur le site : • Observations visuelles, • Prise de photos, • Identification et localisation des zones fortement sollicitées, • Observation des zones critiques (joints, appuis, système de drainage, etc), • Mesures des ouvertures et des longueurs des fissures.

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2. Campagne d’évaluation 2.4. Evaluation détaillée : Si les informations recueillies durant la visite de site de l’ouvrage est insuffisante. Dans ce cas là, il est nécessaire d’entreprendre un programme d’investigation plus détaillé pour former une image complète sur l’état de l’ouvrage examiné. L’évaluation détaillée peut comporter les activités suivantes : • Essais non destructifs, • Campagne de carottage, • Cartographie des fissures, • Programme des essais à effectuer sur les échantillons prélevés par carottage, • Programme des essais in situ. 2.5. Evaluation des données recueillies : Cette étapes consiste à évaluer et analyser l’ensemble des données (techniques, visuelles, historiques, climatique) obtenues sur le site et au laboratoire 9

Pathologie des fissures

1. Introduction Parmi les différents types de fissures, on distingue principalement trois catégories : A- Le faïençage, c'est un réseau caractéristique de microfissures qui affecte principalement la couche superficielle du béton. B- Les microfissures, ce sont des fissures très fines dont la largeur est inférieure à 0,2 mm. C- Les fissures, ce sont des ouvertures linéaires au tracé plus ou moins régulier dont la largeur est d'au moins 0,2 mm.

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1. Introduction Il est important lors du processus de réhabilitation d'un ouvrage, de s'intéresser à l'évolution de la largeur d'une fissure. Il est possible de classer les fissures en trois

catégories selon leur évolution : • Ø Les fissures passives ou mortes, pour les fissures dont les ouvertures ne varient plus dans le temps, quelles que soient les conditions de température, d'hygrométrie ou de sollicitation de l'ouvrage. Cependant, elles sont rares, car les matériaux alentour à la fissure varient selon la température, c'est le phénomène de dilatation

thermique. • Ø Les fissures stabilisées, lorsque leur ouverture varie dans le temps en fonction

de la température. 12

2. Inventaire des fissures les plus répandues dans le bâtiment

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2. Inventaire des fissures les plus répandues dans le bâtiment 1 1. Mouvement différentiel entre deux matériaux différents (béton et maçonnerie)

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2. Inventaire des fissures les plus répandues dans le bâtiment

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2. Faïençage : micro fissures de retrait (mauvaise qualité de l’enduit)

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2. Inventaire des fissures les plus répandues dans le bâtiment

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3. Absence de linteau en béton armé au dessus de l’ouverture

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2. Inventaire des fissures les plus répandues dans le bâtiment

4 4. mauvaise qualité ou mauvaise mise en œuvre de la maçonnerie

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2. Inventaire des fissures les plus répandues dans le bâtiment

5 5. Reprise de maçonnerie

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2. Inventaire des fissures les plus répandues dans le bâtiment

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6. Tassement différentiel

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2. Inventaire des fissures les plus répandues dans le bâtiment

7 7. Absence d’appui en béton armé sous l’ouverture

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2. Inventaire des fissures les plus répandues dans le bâtiment

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8. Cisaillement de maçonnerie

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2. Inventaire des fissures les plus répandues dans le bâtiment

9. Fissures et décollement d’enduit : mauvais jointement de la maçonnerie

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3. Causes et sources des fissures  L'un des aspects les plus difficiles de tout diagnostic est qu'assez souvent, plus d'une cause peut être responsable d'un défaut, dont il faut en faire jaillir la cause principale.  Exemple 1 : Un mouvement peut avoir été initialement responsable de la fissuration d'un élément. Les fissures vont ensuite permettre la pénétration de la pluie, qui entraînera de l'humidité intérieure. Donc il n'y aurait pas eu d'humidité sans fissures.  Exemple 2 : L'existence d'une fissuration et l'apparition de l'humidité ne signifient pas nécessairement que les fissures ont fourni le chemin d'accès à l'eau. Dans certains cas les défauts ne sont pas liés et il faut trouver des remèdes respectifs à chacun.

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3. Causes et sources des fissures Les causes de la fissuration sont multiples, mais peuvent être répertoriées en quatre catégories : 1. Les causes dues aux propriétés des matériaux, avec par exemple le retrait suite à l'évaporation de l'eau de gâchage, le gonflement engendré par la réaction exothermique du liant ou encore à la résistance mécanique de la cohésion du liant. 2. Les causes directes externes, avec notamment les déformations excessives sous l'action des charges ou encore des déformations sous l'action des variations de température ou sous l'action de l'humidité. 3. Les causes externes indirectes, à savoir les répercussions sur certaines structures d'actions provenant d'autres éléments tels que les tassements différentiels des fondations. 4. Les causes dues à un phénomène de corrosion des armatures, les armatures corrodées ayant un volume plus important que les aciers en bon état, l'état de contrainte du béton au droit d'une armature corrodée est plus important et la fissuration s'enclenche. 24

3. Causes et sources des fissures Pathologie: Dégradation du torchis. Cause(s) probable(s): Erosion due aux intempéries

Le torchis est un matériau de remplissage non-porteur. C’est un béton naturel qui est utilisé pour les murs et les cloisons dans les constructions à ossature en bois Terre argileuse malaxée avec de la paille hachée 25

3. Causes et sources des fissures Pathologie: Affaissement des linteaux. Cause(s) probable(s): Charges importantes et non réparties de la charpente au dessus des linteaux.

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3. Causes et sources des fissures Pathologie: Fissure d’angle. Cause(s) probable(s): Ce tassement résulte de la combinaison du poids considérable de la structure et des réactions du sol en fonction de l’alternance des périodes humides, des sècheresses et du gel.

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3. Causes et sources des fissures Pathologie: Apparition de sels sur un mur en terre cuite. Cause(s) probable(s): Les eaux de ruissellement entrainent avec elles des sels minéraux qui se fixent sur le parement.

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Pathologie Sol et fondation

1. Introduction Le sol est support de toutes constructions. Il constitue la matière de réflexion essentielle dans toutes les étapes d’un projet. Les désordres liés aux fondations représentent environ 80% des cas constatés. La cause la plus répandue est la venue de l’eau sous les fondations. Les 20% restants ont pour origine : - Profondeur insuffisante des fondations - Sol compressible - Présence de gypse - Site inondable - Erreur dans le dimensionnement - Fondations hétérogènes - Fondations sur remblai

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2. Les mouvements de fondation d’une maison individuelle 2.1. Les mouvements courants

Les maisons individuelles sont habituellement fondées superficiellement par des semelles en béton armé. En présence d’un sol déformable, ces fondations peuvent subir des mouvements susceptibles d’engendrer des dommages importants :

à titre d’exemple, un tassement différentiel de 1 cm. entre deux points d’appui distants de 5 m. suffit à provoquer la fissuration Les tassements entraînent principalement des dommages structurels : fissures de cisaillement en diagonale ou fissures de traction horizontales et verticales sur les murs extérieurs. 31

2. Les mouvements de fondation d’une maison individuelle 2.1. Les mouvements courants 3 conditions doivent être réunies pour déclencher la fissuration : 1. Un sol compressible sous le niveau d’assise des fondations ; 2. Des charges irrégulièrement réparties aux fondations. Ce déséquilibre des efforts sur le sol provoque un tassement différentiel. Le sol se déformera

donc plus ou moins selon les points d’appui ; 3. La fragilité de la superstructure. Les déformations différentielles du sol

vont engendrer des efforts de traction et de cisaillement dans la superstructure. Les points faibles et notamment les joints de maçonnerie seront les 1er à ne pas résister à ces contraintes.

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2. Les mouvements de fondation d’une maison individuelle 2.1. Les mouvements courants

Les autres causes de fissuration peuvent être : 1. l’implantation du bâtiment sur un sol hétérogène, renfermant des inclusions rocheuses qui constituent autant de points durs ou, au contraire, des débris végétaux (tourbes) ou des matières organiques en décomposition (vases) qui forment des zones compressibles ; 2. l’implantation de la maison directement sur la terre végétale de surface ou à une si faible profondeur que le sol n’est pas à l’abri du gel ; 3. la présence juxtaposée de 2 remblais d’âge différent sous les fondations : un ancien, peu compressible, et un récent, mal compacté lors des travaux ; 4. la création ultérieure d’une plate-forme contre une façade du pavillon. Elle crée une surcharge parasite excessive au droit de la semelle de ce mur.

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2. Les mouvements de fondation d’une maison individuelle 2.2. Les mouvements exceptionnels en sol sensible Les argiles dites “gonflantes“ sont dangereuses pour les fondations : tassements en période de sécheresse, soulèvements quand l’eau revient. Cette alternance de tassements et de soulèvements provoque des dégâts dans les murs. Dans les cas graves, les fissures peuvent atteindre une largeur d’ouverture de l’ordre de 30 à 40 mm. On parle alors de fractures ou lézardes.

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3. Les travaux de terrassements 3.1. Terrassement en présence d’eau La présence d'eau dans les sols modifie de manière non négligeable leurs caractéristiques. Ce phénomène dépend essentiellement de la qualité des sols rencontrés. En premier lieu, il faut éviter que les eaux extérieures de ruissellement ne viennent dans la fouille. Pour ce faire, elles sont collectées dans des rigoles en tête de fouille et sont éloignées de celle-ci

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3. Les travaux de terrassements 3.1. Terrassement en présence d’eau L'existence d'une nappe phréatique, par la présence permanente d'eau, impose des dispositions complémentaires à prendre avant exécution de tous travaux de terrassement. Plusieurs techniques peuvent être retenues : • la création d'une enceinte relativement étanche, par paroi moulée ou par rideau de palplanches, descendue jusqu'à une couche imperméable, pour éviter les risques de remontées d'eau ; • le rabattement de la nappe phréatique obtenu grâce à des puits de pompage judicieusement répartis en périphérie de la construction, ou dans l'enceinte de celle-ci ; la profondeur de pompage est suffisamment grande et la vitesse peu élevée pour éliminer le risque d'entraînement des fines et toute modification de la granulométrie des sols et de leurs caractéristiques, Ceci afin d'éviter des tassements sous les fondations des immeubles voisins 36

3. Les travaux de terrassements 3.1. Terrassement en présence d’eau

Rabattement d’une nappe phréatique 37

3. Les travaux de terrassements 3.2. Mode d’exécution des remblais

Les remblais sont constitués par une ou plusieurs couches superposées de terrain rapporté pour constituer la couche de fondation d'une chaussée ou le remblaiement d'une tranchée. Ils peuvent prévenir de : • fouilles voisines • d'apporter de matériaux appropriés pour remblayage tels que grave ou gravier, Toutvenant Les remblais doivent être convenablement compactés afin d'améliorer les qualités géotechniques des sols, à savoir : - augmenter la résistance mécanique, - réduire ou éliminer les risques de tassement

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3. Les travaux de terrassements 3.2. Mode d’exécution des remblais Avant tout remblai important, en superficie et en épaisseur, une étude approfondie de la qualité des sous-couches du terrain support est recommandée afin d'éviter tout désordre, compte tenu des surcharges apportées Il en est de même lorsque les remblais sont exécutés

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3. Les travaux de terrassements 3.2. Mode d’exécution des remblais 3.2.1. Glissement du terrain

Lors de leur exécution, les travaux de terrassement viennent perturber l'équilibre des terrains concernés. Les caractéristiques des différentes couches des sols sont souvent mal connues et peuvent varier dans le temps sous l'action de plusieurs facteurs. Le glissement de terrain peut se produire : 1. lors d'exécution d'excavation, accentuant la pente de talus et entraînant une modification des contraintes internes des sols

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3. Les travaux de terrassements 3.2. Mode d’exécution des remblais 3.2.1. Glissement du terrain 2. lors de travaux de remblaiement, sur un terrain en pente, par surcharge des terrains sous-jacents, entraînant un fluage des sous-couches. La présence d'eau - intempéries prolongées et importantes ou infiltrations - a une action complémentaire non négligeable sur certains types de sols pulvérulents (sables) ou à l'interface de couches argileuses en créant des plans de glissement.

Un glissement de terrain doit être traité sans tarder pour éviter qu'il se propage en amont ou qu'il se transforme en coulée de boue difficile à contenir. 41

3. Les travaux de terrassements 3.3. Glissement du terrain

Une excavation ayant été réalisée avec un talutage trop pentu (repère 1), pour éviter une évolution du désordre vers l'amont (repère 2) Il convient de : • mettre en place des repères pour suivre l'évolution du phénomène ; • décharger la tête de talus par évacuation des remblais qui ont pu être entreposés ; • récupérer les eaux de surface dans une fosse et les éloigner (repère 3) ; • colmater avec un coulis de ciment les fissure. qui ont pu se produire dans le terrain, afin d'éviter que les eaux ne s'infiltrent (repère 4) • bloquer le pied de talus par apport de matériaux ou à l'aide de gabions (repère 5) ; • procéder au drainage des eaux en profondeur soit par tranchées drainantes, soit par des drains forés subhorizontaux (repère 6) ; • rechercher un terrain non remanié assise des fondations de l'ouvrage projets (repère 7) ;

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3. Les travaux de terrassements la stabilité d’un terrain relève de lois complexes, ce qui justifie la plus grande prudence dans les travaux susceptibles de l’affecter. Ces travaux sont relatifs essentiellement aux terrassements avec leurs deux phases : • Les fouilles ou déblais qui affaiblissent la stabilité des terres avoisinantes, • Les remblais, qui surchargent et affectent la stabilité des terres sous jacentes.

On va examiner au travers d’exemples concrets, les conséquences dommageables des remblais et des fouilles (travaux de terrassements).

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3. Les travaux de terrassements Remblai et autres surcharges Exemple 1 : Un particulier s’étant fait construire un pavillon sur un terrain assez vaste à peu près horizontal, voulant aménager entre lui et la route une butte (dune) qui en masquerait la vue, atténuerait les bruits de la circulation et serait agrémentée de rocailles (pierres et coquillages pour construire décoration pour jardin) , de buissons et de fleurs.

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3. Les travaux de terrassements Remblai et autres surcharges Exemple 1 : Au bout de quelques mois des fissures apparurent dans les murs du pavillon, qui étaient de direction à peu près horizontales sur la façade orientée à la butte et prolongeaient obliquement vers le bas, en se retournant en pignon. 2000 tonnes

200 tonnes

Argile sableuse 45

3. Les travaux de terrassements Remblai et autres surcharges Exemple 1 : Causes : le terrain d’assise du pavillon est une argile sableuse relativement sèche, faiblement consolidée, qui avait à peine achevé son tassement sous le poids du pavillon de l’ordre de 200 tonnes. Les quelques 2000 tonnes de remblais apportés à proximité ont développé leur action en profondeur jusque sous le pavillon, y entraînant des tassements différentiels. Remèdes : les facteurs provoquant les tassements n’ayant plus à varier, ces derniers tendaient lentement vers un nouvel état d’équilibre. Il fallut attendre pendant deux ans, que cet état fût atteint. Quand les témoins posés sur les murs ne se rompirent plus ; la pathologie accusée par le pavillon ne justifiant guère sa démolition. Aussi, les fissures furent soigneusement rebouchées et les enduits et peintures réfectionnées et tout est rentré dans l’ordre.

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3. Les travaux de terrassements Remblai et autres surcharges Même si le remblai paraît homogène et bien réparti autour d’une construction, il peut causer des désordres si le tassement qu’il provoque est irrégulier, du fait de l’hétérogénéité du terrain d’assise. Exemple 2 : Un pavillon réalisé sur un terrain en pente se fissure gravement peu après son achèvement, les fissures horizontales ou en V renversé se trouvent essentiellement dans l’angle affectant le côté situé en aval de la pente. 47

3. Les travaux de terrassements Remblai et autres surcharges Exemple 2 : Causes : les fondations reposent sur une argile légèrement sableuse, surmontant une couche de sable graveleuse (à peu près incompressible), plus profondément vers l’aval que vers l’amont. De plus, pour rattraper l’horizontalité, le talus entourant la maison était beaucoup plus important à l’aval qu’à l’amont. La plus grande charge à l’aval et la plus grande épaisseur de terrain compressible à cet endroit ont provoqué un tassement plus important. Remèdes : le tassement risquait de se poursuivre longtemps et atteindre une ampleur dangereuse pour le pavillon. Il faut soulager le sous-sol en aval de la pente en déblayant rapidement les terres en remblai de ce côté et construire un escalier pour reconstituer l’accès au pavillon. 48

3. Les travaux de terrassements Petites fouilles

Fouilles ne dépassant pas 1,30 m de profondeur

Exemple 3 : dans un immeuble en béton armé récemment achevé, fondé sur puits en gros béton, certains poteaux se fissurent d’une manière apparemment anarchique dans la hauteur du sous-sol et du rez-de-chaussée.

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3. Les travaux de terrassements Petites fouilles

Fouilles ne dépassant pas 1,30 m de profondeur

Exemple 3 : La fondation sur puits avait été choisie pour asseoir le bâtiment sur un bon calcaire, situé sous 6 à 8 mètres d’une argile tourbeuse de très mauvaise qualité. La fissuration des poteaux s’accompagnait d’autres fissures fines, horizontales ou en voûtes, dans les murs et cloisons attenants ; ce qui semble révéler de légers tassements.

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3. Les travaux de terrassements Petites fouilles

Fouilles ne dépassant pas 1,30 m de profondeur

Exemple 3 : Causes : la pathologie observée semble désigner l’origine au sein des fondations. De nouveaux sondages montrèrent que le calcaire, terrain d’assise, ne pouvait être mis en cause. En revanche, une auscultation des puits à l’aide de mesure du temps d’émission et de réception d’ondes vibratoires transmises verticalement dans le puits révéla des délais anormalement courts ; les ondes se réfléchissaient à une trop faible profondeur. Le creusement le long des puits incriminés, montrait que ces derniers présentaient des inclusions terreuses. Finalement, l’explication donnée fut la suivante : à la réalisation des fondations, les trous creusés n’avaient pas été blindés. Les puits circulaires semblaient stables, le temps de les remplir de gros béton par période sèche. 51

3. Les travaux de terrassements Petites fouilles

Fouilles ne dépassant pas 1,30 m de profondeur

Exemple 3 : Causes : Mais au coulage, le béton n’aurait été déversé avec précaution. La goulotte du camion toupie le projetait parfois contre la paroi latérale de la fouille entraînant par conséquent des terres. Quand il arrivait qu’une grande masse d’argile se détache et prend place horizontalement dans la masse du béton, elle couvrait latéralement une large partie de la section du puits. Dès lors, la charge de l’immeuble n’est plus transmise au sol que par la partie saine, amoindrie et excentrée. Durant les travaux, cette transmission se fit en mobilisant des flexions dans le gros béton du puits et des butées contre l’argile tourbeuse. Cette situation était transitoire : un gros béton non armé fléchi et se fissure et une mauvaise argile, sollicitée en butée, recule. 52

3. Les travaux de terrassements Petites fouilles

Fouilles ne dépassant pas 1,30 m de profondeur

Exemple 3 : Causes :

Finalement, les puits présentant les plus graves défauts se trouvaient rompus et les reports des charges avaient causé la fissuration des poteaux et murs.

Remèdes : Il fallut ausculter systématiquement tous les puits de fondation de l’immeuble. Ceux qui se révélèrent incapables de transmettre leurs charges furent doublés par deux pieux encadrants, foncés (creusés) en sous-œuvre en prenant appui sous les murs.

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3. Les travaux de terrassements Tranchées Exemple 4 : un ouvrier occupé par la dépose des blindages d’une tranchée est grièvement blessé par un éboulement. Il ne doit la vie sauve qu’à son équipement individuel de protection. La tranchée avait été taillée mécaniquement dans une marne (roche sédimentaire : mélange naturel entre argile et calcaire) gorgée d’eau, pour poser une canalisation d’égout. Une bonne centaine de mètres avaient déjà été réalisée et le travail marchait bon train. Chaque jour, les mêmes opérations se répétaient Chaque homme de l’équipe connaissait bien son affaire : le matin on prolongeait à la pelle rétro la tranchée de la veille, on descendait un double plateau de blindage et on le serrait fortement contre le flanc (cotés) du terrain. On descendait avec la même pelle portant un crochet comme une grue, un tronçon de canalisation. 54

3. Les travaux de terrassements Tranchées Exemple 4 : Trois hommes descendaient au fond, nettoyaient le bout de canalisation posé la veille, vérifiaient la bonne position du joint torique. Puis on allait enlever le double plateau de blindage, on remblayait jusqu’à 1 mètre de l’embouchure du tuyau que l’on venait de poser et on ramenait la pelle pour creuser un nouveau prolongement de la tranchée et recommencer les mêmes opérations. C’est au moment où l’on desserrait le blindage à enlever que l’accident survint.

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3. Les travaux de terrassements Tranchées Exemple 4 :

Causes : une règle de prudence est de toujours rester à l’abri du blindage. L’ouvrier chargé de desserrer les vérins à vis n’arrivait pas à débloquer celui qui se trouvait au fond, près de la partie fraîchement remblayée.

Il avait plu toute la nuit précédente et le terrain retenu, gorgé d’eau, poussait fort. De plus, le vérin insuffisamment graissé et trempé d’eau était grippé. Le chef d’équipe descendit aussi dans la tranchée, armé d’une masse pour forcer sur les oreilles de l’appareil. Le premier ouvrier se recula pour lui laisser le champ libre et se plaça côté remblai, en limite du blindage. Le vérin se décoinça. On tourna la vis jusqu’à ce que les banches se fussent rapprochées de quelques centimètres, afin de supprimer quasi totalement la poussée du sol pour pouvoir remonter le blindage. 56

3. Les travaux de terrassements Tranchées Exemple 4 : C’est alors que l’ouvrier et son chef s’apprêtant à remonter hors de la tranchée, un éboulement se produisit. La terre gorgée d’eau n’étant plus retenue, se désagrégea derrière l’une des banches et s’écoula de côté, sur le remblai dont le talus était abrupt (pente presque verticale). Alors, un mélange de cette terre marneuse et du remblai tomba dans la tranchée. L’ouvrier fut culbuté.

Moralité : Quand on doit travailler près d’une zone où des éboulements sont possibles, il faut toujours se tenir suffisamment éloigné de leur zone de chute, du côté d’une évacuation possible ; et se faire surveiller en permanence. 57