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Comment transformer une entreprise individuelle en société (SARL) ? La cession de fonds de commerce, l’apport de fonds de commerce ou encore la location gérance sont les trois mécanismes qui peuvent servir à la transformation d’une entreprise individuelle à une société en premier instant et en SARL en deuxième instant. Le passage d’une entreprise individuelle en société ne peut pas s’opérer par voie de transformation car il implique la constitution d’une nouvelle personne morale. Il n’est donc pas possible de réaliser une transformation étant donné qu’aucune société n’existe, l’entreprise individuelle n’ayant pas de personnalité juridique distincte de celle de l’entrepreneur individuel. Passer d’une entreprise individuelle à une société nécessite donc : 1. De constituer une nouvelle société, 2. De transmettre le fonds de commerce existant (qui appartient à l’entrepreneur individuel) à la nouvelle société. Pour cette seconde opération, la transmission pourra s’opérer :
Par voie d’apport de fonds de commerce (simultanément à la constitution), Ou par voie de cession de fonds de commerce. Ou encore par voie de la location gérance
Concept de base a. Le fonds de commerce a. Définition du fonds de commerce
On peut définir un fond de commerce comme étant la richesse de l’entreprise, c’est la manifestation de la réussite commerciale de cette dernière, c’est-à-dire du chiffre d’affaires réalisé. « Un fonds a d’autant plus de valeur que l’entreprise a plus de clients ». Le fonds de commerce apparaît comme un ensemble de biens mobiliers que le commerçant affecte conjointement à l’exercice de son activité commerciale. Quels sont ces biens dont la réunion donne naissance au fonds de commerce ?
b. Les composants du fonds de commerce Le fonds de commerce est composé de deux catégories d’éléments : des éléments corporels et des éléments incorporels. Les premiers sont le matériel, l'outillage et les marchandises. Parmi les seconds, on distingue :
Les biens meubles incorporels ordinaires : la clientèle (élément essentiel et indispensable sans lequel aucune de cession de fonds de commerce ne peut avoir lieu), le droit au bail, le nom ou l'enseigne commerciale ;
Les biens meubles incorporels extraordinaires : les droits de propriété industrielle (brevets, marques, dessins et modèles), les droits de propriété littéraire et artistique, etc. c. NB : Les éléments corporels du fonds de commerce : Il s’agit de biens meubles corporels. Les biens immeubles ne peuvent pas faire partie du fonds de commerce. d. Les opérations sur le fonds de commerce :
Parce ce que le fonds de commerce est un bien, une valeur patrimoniale, il devient susceptible d'opérations juridiques qui manifestent de son utilité économique : vente, apport en société, la location-gérance et le nantissement. Le nantissement du fonds de commerce : C’est une sorte de gage sans dépossession du débiteur. Le fonds de commerce est élément important du crédit commercial. On prêtera d’autant plus volontiers au commerçant que l’on disposera, sur son fonds, d’une garantie. Le nantissement du fonds de commerce est donc assez habituellement pratiqué par les établissements financiers. Le nantissement du fonds de commerce présente quelque analogie avec l’hypothèque immobilière, le commerçant demeure à la tête de son fonds, mais il affecte sa valeur économique au remboursement du créancier nanti. Concernant les trois autres opérations, elles seront traitées en détails dans le deuxième chapitre
2. La location gérance Définition
La location-gérance du fonds de commerce : Les mots location-gérance et gérance libre sont synonymes. Ils désignent un contrat de bail mobilier, et plus précisément l’opération par laquelle le propriétaire d’un fonds de commerce (qu’on appelle bailleur ou loueur), donne ce fonds de commerce en location à un preneur nommé gérant libre ou locataire-gérant. Ce dernier a la qualité de commerçant, est inscrit au registre du commerce, exploite le fonds de commerce sous sa propre responsabilité et verse au loueur des redevances (loyer).
La transformation d’une entreprise individuelle à une société (SARL) 1. La constitution de la société (SARL) a. Obtenir le certificat négatif
Le Certificat Négatif est un document qui atteste en effet que la dénomination, sigle ou enseigne demandé n’est pas déjà utilisé et peut être donc exploité pour l’immatriculation au Registre du commerce. Il est obtenu par L'Office marocaine de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC) Documents à présenter : Formulaire CN1 à télécharger et à renseigner en ligne sur www.ompic.org.ma
CIN du demandeur Frais : En ligne 126 MAD pour les dénominations commerciales et les enseignes et 210 MAD sur place
a. Identification du siège social
Le créateur d’entreprise doit justifier aux impôts et au greffe du tribunal de commerce l’occupation des locaux du siège social de l’entreprise par tout moyen (bail commercial ou attestation de domiciliation).
b. Rédaction des statuts
Le statut est un ensemble de dispositions contractuelles, légales qui définissent les règles impersonnelles et objectives applicables à une situation juridique déterminée. En application de l’article 50 de la loi 5-96, les statuts doivent contenir les mentions suivantes :
Les prénom, nom et domicile de chacun des associés ou s’il s’agit d’une personne morale ses dénominations, forme et siège social ; La constitution en forme de SARL ; L’objet social ; La dénomination sociale ; Le siège social ; Le montant du capital social ; L’apport de chaque associé et, s’il s’agit d’un apport en nature, l’évaluation qui lui a été donné ; La répartition des parts entre les associés ;
La durée pour laquelle la société a été constituée ; La nomination du gérant ; Le greffe du tribunal ou les statuts seront déposés ; La signature de tous les associés. Blocage des fonds Si le capital social est supérieur à 100.000 dirhams, le créateur doit déposer au moins le 1/4 des fonds constituant les apports en espèce dans un compte bancaire bloqué. Le reste dans un délai de 5 ans. Le dépôt des fonds peut être effectué par voie électronique (art 51 de loi 5-96).
Organisme concerné : Banque Documents à présenter : Projet de statut signé par tous les associés Copie du certificat négatif Copie du CIN du gérant ou d’un administrateur La procédure à suivre pour créer une société à travers le centre régional d’investissement Saisie du dossier et prise de rendez-vous en ligne Aucune autre possibilité de dépôt de dossier n’est autorisée sans un rendez-vous préalablement réservé en ligne : www.casainvest.ma,
c. Dépôt de dossier de création d’entreprise
Le dépôt du dossier se fait au niveau du front-office au niveau du guichet d’aide à la création sur rendez-vous pris en ligne. Formulaire unique Personne Morale bien rempli (original + 4 copies simples) ; Statuts (3 originaux + 4 copies simples ;
Pièce d'identité (3 copies simples) du gérant Certificat négatif (4 copies simples) Contrat de bail légalisé (original + copie simple
PV de nomination du gérant (3 originaux + 4 copies simples) Si le gérant n'est pas nommé dans les statuts ;
+ 2 copies authentiques) avec certificat de propriété récent (moins de 3 mois) ;
Le créateur doit fournir les pièces suivantes : Si l'activité est règlementée il y a d'autres pièces à fournir. Traitement du dossier de création d'entreprise
d. Enregistrement des actes
L’enregistrement est une formalité à laquelle sont soumis les actes et conventions, il a pour effet de faire acquérir date certaine aux conventions sous seing privé. L’enregistrement fait foi de l’existence de l’acte et de sa date. Actes à enregistrer : Statut / PV /Contrat de bail. Organisme concerné : CRI auprès du représentant de la direction régionale des impôts Statut : 1% du capital minimum1000 MAD (NB : pénalité de 15% si l’acte dépasse 30 jours avec un minimum de 200dhs) Contrat de bail : droit fixe de 200MAD. PV : droit fixe de 200MAD (NB : pénalité de 200MAD si l’acte dépasse 30jours)
e. Inscription à la taxe professionnelle et identification fiscale
L’inscription à la taxe professionnelle et l’identification fiscales permettent au créateur d’entreprise d’avoir des références fiscales pour soumissionner aux marchés publics, c’est aussi un moyen pour protéger les droits associés à la création et à la possession du fonds de commerce. Organisme concerné : Direction Régionale des Impôts représentée au sein du CRI
f. Immatriculation au registre de commerce
Le registre de commerce est un casier qui centralise un certain nombre d’informations légales qui constituent la carte d’identité de l’entreprise. L’immatriculation au registre de commerce est une étape obligatoire pour toute entité physique ou morale qui désire prétendre aux statuts de commerçant ou de société. Organisme concerné : CRI auprès du représentant du tribunal de commerce Frais :350 MAD
g. Affiliation à la CNSS
L’affiliation à la CNSS est une obligation légale. Toute entreprise assujettie au régime de sécurité sociale doit être affiliée à la CNSS qui lui délivre dès lors un numéro d’affiliation qui vaut reconnaissance administrative de son identification, son enregistrement et son rattachement au régime. Organisme concerné : Centre Régional d'Investissement auprès du représentant de la CNSS Retrait du dossier de création d’entreprise
Après traitement du dossier, une notification par SMS est envoyée au créateur pour se présenter au CRI afin de retirer son dossier muni du récépissé de dépôt. Le Guichet Unique du CRI ne délivre pas d'extrait du Registre du Commerce (Modèle 7), mais mentionne le numéro d'immatriculation au RC sur le bulletin de notification des identifiants. Le créateur d’entreprise doit se présenter au Tribunal de Commerce avec ce numéro d'immatriculation pour obtenir un extrait original du Registre de Commerce. Les frais de délivrance sont de 20 MAD.
h. Formalités post-immatriculation au registre de commerce
Publication légale
Une fois la société est immatriculée au Registre de Commerce et dans un délai d’un délai n’excédant pas un mois, deux publicités sont obligatoires au Journal d’Annonces Légales et au Bulletin Officiel. 01. Publication au bulletin officiel Où : en ligne sur ce lien Organisme concerné : Imprimerie Officielle Frais : 400 MAD 30 MAD (une copie) / 48MAD (2 copies) frais d’envoi du BO 01. Publication au journal d’annonces légales Organisme concerné : Journal d’Annonces Légales Frais : 8 à 10 MAD / ligne
1. La transmission du fonds de commerce existant à la nouvelle société (SARL). a. Transmission par voie de cession du fonds de commerce Régime juridique
Le commerçant cède son fonds de commerce à une société en contrepartie d’avoir la qualité d'associé. Cette cession et pareil à une cession à un tiers de point de vue obligations et formalités. A. La vente du fonds de commerce La vente est le contrat par lequel une personne (le vendeur) transfère ou s’engage à transférer un bien à une autre personne (l’acheteur) qui a l’obligation d’en verser le prix en argent. Selon l’article 81 « Toute vente ou cession de fonds de commerce ainsi que tout apport en société ou toute attribution de fonds de commerce par partage ou licitation est constatée par acte en la forme authentique ou sous seing privé. Le montant de la vente est déposé auprès d’une instance dûment habilitée à conserver les dépôts ». Cet acte mentionne : (condition de forme) 1) le nom du vendeur, la date et la nature de son acte d’acquisition, le prix de cette acquisition en spécifiant distinctement les prix des éléments incorporels, des marchandises et du matériel ; 2) I’ état des inscriptions des privilèges et nantissements pris sur le fonds ; 3) s’il y a lieu, le bail, sa date, sa durée, le montant du loyer actuel, le nom et l’adresse du bailleur ; 4) I’ origine de la propriété du fonds de commerce. Article 82 :« Lorsque l’une des mentions prescrites à l’article précédent ne figure pas dans l’acte de vente, I’ acheteur peut demander l’annulation du contrat si l’absence de cette mention lui a porté
préjudice. Lorsque les mentions figurant à l’acte sont inexactes, I’ acheteur peut demander l’annulation du contrat ou la réduction du prix si l’inexactitude des mentions lui a porté préjudice. » Article 83 :« Après enregistrement, une expédition de l’acte notarié ou un exemplaire de l’acte sous seing privé doit être, dans les quinze jours de sa date, déposée au secrétariat-greffe du tribunal dans le ressort duquel est exploité le fonds ou le principal établissement du fonds si la vente comprend des succursales. »
Procédures
Un extrait de l’acte de vente doit être enregistré au registre de commerce. Cet extrait doit contenir les informations suivantes : – la date de l’acte, noms, prénoms et domiciles de l’ancien et du nouveau propriétaire ; – la nature et le siège du fonds de commerce ; – l’indication et siège des succursales s’il y en ; – le prix de vente stipulé ; – l’indication du délai pour les oppositions ; – et l’élection de domicile dans le ressort du tribunal. Et de la publication au bulletin officiel et au Journal d’Annonce Légal (J.A.L) L’extrait inscrit au registre de commerce est publié en entier et sans délai par les soins du secrétairegreffier, aux frais des parties, au Bulletin Officiel et dans un J.A.L. Cette publication est renouvelée à la diligence de l’acquéreur entre le huitième et le quinzième jour après la première insertion.
Les effets entre les parties
Les conséquences sur la tête du gérant : Le gérant a la qualité de commerçant et il est soumis à toutes les obligations qui en découlent ; Tous les biens composant le fonds doivent être laissés à la disposition du gérant ; Le gérant doit verser au propriétaire un loyer ou une redevance ; Le gérant est tenu de continuer les contrats de travail qui avaient été conclu par le bailleur. Les conséquences sur la tête du bailleur de fonds : Il doit délivrer au gérant la jouissance de tous les éléments du fonds dont il est titulaire ; Il est tenu soit de se faire radier du registre de commerce soit de faire modifier son inscription personnelle avec la mention expresse de la mise en gérance libre ; Il ne doit pas troubler le gérant dans sa jouissance et en particulier ne pas enfreindre la clause de non rétablissement. 1. Les mesures prises en faveur du vendeur de fonds de commerce La loi n° 15-95 formant code de commerce a organisé en faveur du vendeur à crédit de fonds de commerce une double garantie : un privilège et une action résolution. A/ Le privilège du vendeur Le privilège du vendeur s’applique au fonds de commerce et garantit le vendeur en cas de nonpaiement du prix par l’acheteur. – Le privilège est inscrit au registre du commerce ; – La même formalité d’inscription est remplie au secrétariat-greffe de chaque tribunal dans le ressort duquel est située une succursale du fonds comprise dans la vente. Ces inscriptions ne sont pas soumises à la publication dans les journaux. B/L’action résolutoire L’action résolutoire permet d’effacer juridiquement et rétroactivement le contrat de vente de fonds de commerce. (Cas de défaut de paiement du prix des mains de l’acquéreur ou du tiers qui lui succède). 2. Les mesures prises en faveur des créanciers du vendeur de fonds de commerce A/ L’opposition Tous les créanciers du vendeur peuvent former opposition au paiement du prix par lettre recommandée avec accusé de réception adressée au secrétariat. L’opposition doit être faite dans les quinze jours, au plus tard, après la seconde insertion et doit
mentionner, à peine de nullité, le montant et causes de la créance et contenir une élection de domicile dans le ressort du tribunal de commerce. L’opposition bloque le prix de la vente entre les mains de l’instance dépositaire. Le prix ne peut plus être valablement versé au vendeur pendant les délais d’opposition et après une opposition, Si l’opposition n’était pas fiable (faux titre et sans cause ou nulle en la forme…), le vendeur peut demander en référé l’autorisation de toucher le prix malgré l’opposition. B/ la surenchère du sixième Article 94 : Pendant le délai fixé à l’ article précédent, tout créancier inscrit ou qui a formé opposition dans le délai de quinze jours fixé à l’ article 84 peut prendre au secrétariat-greffe du tribunal communication de l’ acte de vente et des oppositions et, si le prix de vente est insuffisant pour désintéresser les créanciers visés ci-dessus, former, en se conformant aux prescriptions de l’ article 123 et suivants, une surenchère du sixième du prix principal du fonds de commerce non compris le matériel et les marchandises. Article 95 : La surenchère du sixième n’est pas admise après la vente judiciaire du fonds de commerce ou la vente poursuivie à la requête d’ un syndic de redressement ou de liquidation judiciaire ou de copropriétaires indivis du fonds, faite aux enchères publiques et conformément aux articles 115 à 117. 3. Les mesures prises en faveur de l’acheteur du fonds de commerce Ces mesures concernent surtout les obligations que le vendeur doit remplir vis-à-vis de l’acquéreur du fonds de commerce. Il y’a d’abord le transfert de la propriété du fonds de commerce. Le transfert se caractérise par la tradition des éléments du fonds, la signification pour la cession des créances, l’acceptation des dettes par les créances, la publicité en cas de privilège. Ensuite le vendeur s’oblige à garantir l’acquéreur contre son fait personnel, ce qui se concrétise par les clauses de non rétablissement ou de non concurrence ou profit de l’acquéreur.
Régime comptable
Généralement, le prix du fonds n'est pas payé immédiatement. La créance du vendeur est alors inscrite à son nom dans la comptabilité de la société, sous la forme d'un compte courant (l'exploitant étant désormais associé). Dans le bilan de la société en début d'activité, la valeur du fonds de commerce est inscrite à l'actif dans la catégorie des immobilisations et, en contrepartie, le compte courant de l'ancien exploitant est porté au passif. Régime fiscal Imposition du cédant
En cas de la cession du fonds de commerce entraînant sa cessation d'activité, le commerçant devra déclarer et payer les impôts relatifs à son exploitation antérieure. Il s'agit principalement du bénéfice qui n’est pas encore imposé et d'un impôt sur la plus-value du fonds de commerce, calculé sur la différence entre la valeur d'acquisition (ou de création) et la valeur de cession du fonds d’un taux de 20%. Imposition du cessionnaire
En qualité d'acquéreur du fonds de commerce, la société devra acquitter des droits d'enregistrement calculés sur la valeur du fonds de commerce.
b. Transmission par voie d’apport du fonds de commerce Régime juridique
Dans ce cas le fonds de commerce est transféré dans le cadre d'un apport en nature au capital de la société en pleine propriété. L'exploitant du fonds de commerce génère de son apport des titres de la société. L'opération d’apport devra respecter certaines dispositions légales visant à protéger les droits des éventuels créanciers de l’entrepreneur. L’apport en société du fonds de commerce : la vente du fonds et son apport sont deux opérations d’une même nature : dans les deux cas, la propriété du fonds est transmise à titre onéreux. La différence porte sur le mode de rémunération : la vente suppose le payement du prix, tandis que l’apport est rémunéré par l’attribution de parts sociales ou d’actions au profit de l’apporteur. L’absence de versement d’un prix entraîne, en cas d’apports, quelques modifications dans la situation des créanciers. L’apport du fonds en société risque éventuellement de nuire aux créanciers chirographaires du fonds. Aussi la loi exige-t-elle que tout apport de fonds de commerce en société soit soumis aux mêmes formalités de publicité qu’au cas de vente. 2.1. La publicité légale : L’acte qui constate l’apport (les statuts de la société) doit contenir les mêmes mentions que l’acte de vente, pour protéger les autres associés. Les sanctions sont identiques à celles qui frappent les ventes irrégulières. La publicité de l’apport est analogue, mais la protection des créanciers non-inscrits nécessite, puisqu’il n’y a pas versement du prix, l’observation d’une procédure spéciale. Une déclaration des créances au greffe du tribunal de première instance, est prévue ici dans les 15 jours de la publication. Les associés ont donc une option. 2.2. L’option des associés : Les associés peuvent accepter ou refuser la reprise du passif déclaré. Si ces déclarations révèlent des charges trop lourdes grevant le fonds apporté, les associés peuvent, dans la quinzaine suivante, et en produisant leurs titres, demander la nullité de la société s’il s’agit d’une société en formation, ou la nullité de l’apport dans le cas contraire. A défaut d’opposition, la société est tenue des dettes du fonds en qualité de caution solidaire avec l’apporteur, débiteur principal.
Régime comptable
Dans le bilan du début d'activité de la société, la valeur du fonds est comptabilisée dans le compte capital situé au passif et en contrepartie, une immobilisation est inscrite à l'actif du bilan. Régime fiscal
Article 161 ter- Régime incitatif des opérations d’apport du patrimoine541 I - Les personnes physiques exerçant à titre individuel, en société de fait ou dans l’indivision une activité professionnelle passible de l’impôt sur le revenu, selon le régime du résultat net réel ou du résultat net simplifié, ne sont pas imposées sur la plus -value nette réalisée à la suite de l’apport de l’ensemble des éléments de l’actif et du passif de leur entreprise à une société soumise à l’impôt sur les sociétés que les personnes concernées créent, dans les conditions suivantes : - les éléments d’apport doivent être évalués par un commissaire aux apports habile ;
-les personnes physiques doivent souscrire la déclaration prévue à l’article 82, au titre de leur revenu professionnel réalisé au titre de l’année précédant celle au cours de laquelle l’apport a été effectué ; - la cession des titres acquis par les personnes physiques en contrepartie de l’apport des éléments de leur entreprise ne doit pas intervenir avant l’expiration d’une période de quatre (4) ans à compter de la date d’acquisition desdits titres. Procédure Le bénéfice des dispositions qui précèdent est acquis sous réserve que la société bénéficiaire de l’apport dépose, auprès du service local des impôts du lieu du domicile fiscal ou du principal établissement de l’entreprise ayant procédé audit apport, dans un délai de soixante (60) jours à compter de la date de l’acte d’apport une déclaration, en double exemplaire, rédigée sur ou d’après un imprimé-modèle établi par l’administration, comportant : - l’identité complète des associés ou actionnaires ; - le montant et la répartition de son capital social. Cette déclaration doit être accompagnée des documents suivants : - un état récapitulatif comportant tous les éléments de détermination des plus-values nettes imposables ; - un état récapitulatif des valeurs transférées à la société et du passif pris en charge par cette dernière ; - un état concernant les provisions figurant au passif du bilan de l’entreprise ayant effectué l’opération de l’apport, avec indication de celles qui n’ont pas fait l’objet de déduction fiscale ; - l’acte d’apport dans lequel la société bénéficiaire de l’apport s’engage à : 1°-reprendre pour leur montant intégral les provisions dont l’imposition est différée ; 2°- réintégrer dans ses bénéfices imposables, la plus-value nette réalisée sur l’apport des éléments amortissables, par fractions égales, sur la période d’amortissement desdits éléments. La valeur d’apport des éléments concernés par cette réintégration est prise en considération pour le calcul des amortissements et des plus-values ultérieures ; 3°- ajouter aux plus-values constatées ou réalisées ultérieurement à l’occasion du retrait ou de la cession des éléments non concernés par la réintégration prévue au 2° ci-dessus, les plus-values qui ont été réalisées suite à l’opération d’apport et dont l’imposition a été différée. Les éléments du stock à transférer à la société bénéficiaire de l’apport sont évalués, sur option, soit à leur valeur d’origine soit à leur prix du marché. Les éléments concernés ne peuvent être inscrits ultérieurement dans un compte autre que celui des stocks. A défaut, le produit qui aurait résulté de l’évaluation desdits stocks sur la base du prix du marché lors de l’opération d’apport, est imposé entre les mains de la société bénéficiaire de l’apport, au titre de l’exercice au cours duquel le changement d’affectation a eu lieu, sans préjudice de l’application de la pénalité et des majorations prévues aux articles 186 et 208. En cas de non-respect de l’une des conditions et obligations citées ci-dessus, l’administration régularise la situation de l’entreprise ayant procédé à l’apport de l’ensemble de ses éléments d’actif et du passif dans les conditions prévues à l’article 221.
- la raison sociale, l’adresse du siège social, le numéro d’inscription au registre du commerce ainsi que le numéro d’identité fiscale de la société ayant reçu l’apport ; ASPECT PRATIQUE. Pour réaliser l'opération d'apport vous devez procéder comme suit : - Commencer d'abord à préparer le certificat négatif de la nouvelle société, bénéficiaire de l’apport de l’ensemble des éléments de l’actif et du passif, - La rédaction du contrat de bail en vue de la création de la nouvelle société. - Etablir une situation financière de l'entreprise individuelle objet de l'apport. Le commissaire aux apports devra se baser sur cette situation pour procéder son évaluation. - Etablir l'acte d'apport sur la base de l'évaluation du commissaire aux apports - Etablir le PV de l'approbation de l'apport et de la nomination du Gérant - Procéder à l'enregistrement des documents suivants : PV, acte d'apport, rapport du commissaire aux apports, contrat de bail. - Déposer une demande en vue de l'inscription à la taxe professionnelle de la nouvelle société et n'oublier surtout pas à ce stade de préparer une attestation fiscale de la personne physique auprès de la subdivision des impôts secteur des PP à joindre avec le dossier de demande qui doit comprendre les pièces suivantes : - Copie conforme à l’original du PV 1 (facultatif) - Copie conforme à l’original du PV 2 - Copie conforme à l’original traité d'apport - Copie conforme à l’original rapport du commissaire aux apports - Demande - Déclaration d'existence - Attestation fiscale - Préparer le dossier pour l'immatriculation au registre de commerce. A ce stade, il y a deux étapes : Première étape : Après validation du dossier, le secrétaire-greffier va insérer une publicité au bulletin officiel et dans un journal d’annonces légales Deuxième étape : Passé le délai de 45 jours, à compter de la première publication au BO et s’il n’y a aucune d'opposition, la société sera immatriculée au registre de commerce et vous devez procéder à la publication définitive. - Demander l'IF en fournissant le modèle « J » à l’inspecteur des impôts. - demande de modification de la forme juridique auprès de la CNSS Il faut absolument faire attention aux points suivants :
- Si l’apport du patrimoine est effectué par deux ou plusieurs personnes, le rapport du commissaire aux apports et partant l'acte d'apport devraient indiquer les parts revenants à chacun des associés. - Le contrat de bail conclu entre la société en formation et la propriétaire du bail est indispensable. Donc si la PP n'est pas propriétaire du bail il faut nécessairement avoir le consentement du bailleur sinon il peut s'y opposer - procéder dans les 45j qui suivent la signature de l'acte d'apport à la création de la société auprès de l’administration fiscale, secteur des PM - déposer dans les 60j qui suivent la signature de l'acte d'apport une déclaration auprès de l’administration fiscale, secteur des PP contenant en plus du dossier d'apport : le bilan de la PP arrêté à la date d’apport, l'avis de versement de la CM pour l'année en cours et la demande de radiation. Entre temps, il est vivement suggéré de procéder à toutes les déclaration fiscales et sociales pour la société en formation. Pour les actes, Il faut établir au moins 6 originaux
c. Transmission par voie de location gérance Régime juridique
La location-gérance permet à l'ancien exploitant de garder la propriété de son fonds de commerce tout en confiant l'exploitation à la société qui verse, en contrepartie, une redevance. Il peut être associé et/ou gérant de la société exploitant le fonds. Les effets de la location-gérance : Ils se produisent sur deux plans : il faut déterminer la situation des parties avant d’examiner le sort des dettes nées de l’exploitation. 2.2.1. La situation des parties : Le propriétaire du fonds qui donne ce dernier en location-gérance perd la qualité de commerçant. Il est tenu de toutes les obligations du droit commun du bail : les obligations de délivrance et de garantie qui lui interdiront à l’avenir de faire concurrence à son locataire. C’est au bailleur, parce qu’il est propriétaire du fonds, qu’il reviendra en outre de demander le renouvellement du bail commercial. Le locataire-gérant, de son côté, acquiert par son contrat la qualité de commerçant, il en a toutes les obligations : il gère à ses risques et périls le fonds de commerce dont il supporte les pertes et perçoit les bénéfices. Le contrat de locationgérance ne peut pas être cédé par le locataire-gérant, c’est un contrat précaire qui ne comporte pas de droit au renouvellement ou à indemnité. 2.2.2. Le sort des dettes d’exploitation : Les dettes antérieures au contrat de location-gérance n’incombent qu’au bailleur. Le bailleur du fonds est également solidairement responsable des dettes contractées par le locataire-gérant pour l’exploitation du fonds de commerce tant que la publication par un avis dans un journal d’annonces légales. A l’issue de ce délai, les dettes contractées par le gérant à l’occasion de l’exploitation du fonds de commerce, incombe au seuil locataire-gérant. Documents nécessaires pour créer un contrat d’allocation gérance auprès du greffe-bureau de registre de commerce :
Le certificat de la patente Deux copies de l'acte de gérance libre légalisées et enregistrées
Une copie du bulletin officiel ayant publié le contrat de gérance libre Deux copies de la carte d'identité nationale du gérant libre Une copie des enregistrements (modèle 7) délivrée par le tribunal où se trouve le fonds de commerce objet de la gérance libre Une copie du diplôme en cas de besoin La déclaration (modèle 1/1) en trois exemplaires si le gérant libre n'est pas enregistré au Registre du commerce. Dans le cas contraire, il pourra effectuer un enregistrement modificateur Une copie du journal où la publication a eu lieu
Régime comptable
La société n'étant pas propriétaire du fonds de commerce qu'elle exploite, celui-ci n'est pas inscrit à l'actif du bilan de la société. Seule la redevance payée au propriétaire du fonds est traitée comme une charge d'exploitation, et figure à ce titre au compte de résultat. Régime fiscal
La mise en location gérance du fonds de commerce présente un double avantage : aucun droit d'enregistrement n'est dû et il n'y a pas de plus-value imposable. En effet, l’opération ne s’analyse ni comme une vente ni comme un apport du fonds de commerce, mais seulement comme une location de ce dernier.