Chapitre 1CR [PDF]

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Zitiervorschau

Chapitre 1 L’approche par les produits L’économie en tant que processus de production

1

Plan chapitre 1 

Introduction. Qu’est-ce que la richesse ?



1.1. L’équilibre emplois-ressources concernant les produits. Les définitions



1.2. De la production au PIB



1.3. La notion de contribution économique au PIB



1.4. La mesure des opérations économiques en valeur et en volume.

2

Introduction. Qu’est-ce que la richesse ? 





 

Pendant longtemps : condamnation de la richesse (Aristote, la Bible, etc.) (cf. F. Rachline) F. Quesnay (1694-1774), physiocrate (un des père de la CN) : seule l’activité agricole est productrice. Autres activités sont dites stériles : artisans, commerçants, manufacturiers ne font que consommer le produit de l’agriculture ou en changer la forme. Seul le surplus est créateur de richesse. A. Smith (1723-1790) : ce n’est pas le produit de la terre (la nature) qui est créatrice de richesse mais le travail humain (la division du travail permet à la fois d’accroître la productivité et la richesse des nations, 1776). Travail productif (manufacturiers) ≠travail improductif (services ) K. Marx (1818-1883) : idem même si avec quelque nuances Jean-Baptiste Say (1767-1832), précurseur de la théorie néoclassique : sphère productive identifiée à sphère marchande: la production n’est pas création de biens ou de matière, mais création d’utilité pour les agents. Cette utilité doit être validée socialement par l’échange marchand. 3

Cadrage général sur l’équilibre emplois-ressources concernant les produits. 





Emplois – ressources du produit • « produits »  tous les biens et services créés dans le cadre de la production • D’où vient le produit ?  ressources (origines) • Qu’en fait-on ?  emplois (utilisations) Identité comptable ressources-emplois. Cette égalité traduit le principe d’égalité entre l’offre et la demande sur le marché des biens et services. La CN décompose l’offre et la demande en différents types de postes :

• •

Côté ressources (offre), deux origines possibles: la production nationale et les importations Côté emplois (demande), 3 utilisations possibles de l’offre: consommation, investissement (au sens productif du terme) et exportations. 4



La CN décompose en fait les emplois en cinq postes : deux pour la consommation, deux pour l’investissement et les exportations.

• •

• •



Consommations intermédiaires (CI) : consommations qui entrent dans (ou sont détruits par) un processus productif. Les CI émanent forcément d’agents assurant une activité productive. Dépenses de consommation finale (DCF) : biens ou services détruits pour satisfaire directement des besoins. Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) : biens achetés par un producteur mais qui n’est pas immédiatement détruit ou transformé lors de son utilisation : machines, équipements, bâtiments, etc. Variations de stocks (VS) de biens (matières premières, des produits semi-finis ou finis). Poste assurant l’égalité comptable entre offre et demande. Si O > D, une partie de leur production est alors stockée (VS > 0). Si D > O, excédent de demande satisfait en allant puiser dans leur stock de produits des années antérieures(VS < 0). Exportations: biens produits localement pour répondre à une demande n’émanant pas du territoire national. 5

1. Les ressources 

les produits ont 3 origines possibles :

• • •

La production intérieure de l’année en cours (production, P) La production étrangère importée de l’année en cours (importation, M) [Le déstockage effectué au cours de l’année, à partir des productions et importations des années précédentes qui n'ont pas été vendues, donc stockées et dans lesquelles on peut puiser (DS)]. Par convention la variation de stocks est cependant indiqué dans les « emplois » 6



D'où

Ressources = P+M+DS



On verra + loin que DS participe à la «variation de stock» ( VS = ES-SS), toujours inscrite par convention du côté des emplois

7

1.1. La production 

Production = activité sous contrôle humain [Les processus purement naturels (sans intervention ou contrôle humain) ne font pas partie de la production (ex : le pétrole ; mais son extraction, si)]

2 catégories de production : - production pour d’autres 

• •

production marchande production non marchande

- production pour compte propre (ou usage final propre) 8

1.1.1. Le traitement de la production illicite 



Deux grands types de production dite illégale: • les activités de production habituellement légales mais qui sont effectuée illégalement, soit que le producteur n’a pas d’autorisation pour produire, soit qu’il ne déclare pas au fisc cette production = travail au noir (plomberie, cours particuliers, etc.). France = environ 4 % du PIB. Intégrée par SCN. • la production de BS dont la vente, la distribution ou la possession est interdite par la loi (drogue, prostitution, etc.). France = moins de 1 % du PIB. Intégrée par SCN mais pas par SEC La non prise en compte de la production illicite peut générer des déséquilibres liés au fait que certains agents ne déclarent pas de revenus…qu’ils vont pourtant consommer ou épargner. La Grèce avait défrayé la chronique en 2006 en réévaluant d’environ 25% son PIB après y avoir intégré, outre le produit de l’économie souterraine, celui d’activités illégales telles que la corruption, le proxénétisme, le blanchiment, la contrebande 9



Innovation du SEC 95: • toutes ces activités sont incluses même si elles ne sont pas connues officiellement des administrations fiscales et de sécurité sociale, des services statistiques officiels ou autres organismes publics (activités au noir non déclarées). • Cette production « souterraine » est évaluée par des sources indirectes (quantité de billets en circulation, consommation d’électricité, écarts entre revenus et dépenses, …). • En pratique, l’INSEE procède à une estimation du seul travail au noir: le taux de redressement pour travail au noir est un coefficient qui est calculé uniquement lors de l’année de base et reste le même pour toute la durée de vie de la base

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1.1.2. La production marchande (PM) 

Production marchande (PM) : Production

écoulée (ou destinée à l’être = stocks) sur le marché  produits vendus à un prix économiquement significatif (prix > 50% des coûts de production) Inclut aussi : • produits entrant dans le stock • produits troqués • produits cédés comme rémunération en nature • produits livrés à un autre établissement d’une même société pour sa CI 11

o

Champs de la production marchande Dans la production marchande on compte aussi : - Les services marchands: sociétés de services aux entreprises ou aux particuliers, professions libérales tels qu’avocats mais aussi médecins. -La location de logement: le propriétaire d’un bien immobilier qui loue son bien effectue une production de service de logement, consommée par le locataire . Cette production est estimée par les loyers effectifs payés par les locataires. -Le commerce: un service de distribution de biens. Par convention, valeur de la production du commerce = marges commerciales perçues par les commerçants= différence entre valeur d’achat auprès du fournisseur et valeur de la vente (HT) auprès de l’acheteur final. Evite de gonfler artificiellement le poids de ce secteur. -La production des intermédiaires financiers. Les banques rémunèrent leur activité sous deux formes: frais directement facturés au consommateur (frais de tenue de compte, cartes bancaires) + les marges sur intérêts (ces marges = Services d’Intermédiation Financière Indirectement Mesurés, SIFIM). SIFIM estimés par la différence entre les intérêts perçus par les banques sur les crédits qu’elles octroient et les intérêts qu’elles versent à leurs créanciers. 12



Dans 3 cas particuliers, évaluation de la production marchande se fait à partir de marges :

• Production de services de commerce :

• •

 Marges commerciales Production de services de transport :  Marges de transport Production de services d’intermédiation :  Marges d’intermédiation

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Evaluation de la production marchande 

En général, à partir des prix de marché (prix de vente): • Production (Pt) = quantité de biens vendues (Qt) prix de vente des biens (Pt) • Attention Pt ≠ Chiffre d’affaires (CAt) : CAt = Pt + DSt – ASt, d’où Pt = CAt + ASt – DSt = CAt + VSt

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1.1.3. Production non marchande 



Production non marchande : Production fournie à d’autres soit gratuitement, soit à un prix économiquement non significatif c’est-à-dire à un prix couvrant moins de 50 % des coûts de production. Produits issus de cette production : services non marchands (SNM) qui • soit ne peuvent pas être vendus sur le marché parce qu'ils sont indivisibles (défense, police, éclairage public,…), • soit ne sont pas vendus (ou à un prix très inférieur à leur coût) par volonté politique, ou parce qu'ils sont à l'origine d'externalités positives (éducation, vaccination, …) 15





  

Comprend principalement les services assurés par les Administrations Publiques (APU) (défense, police, justice, éducation, santé publique…) mais également ceux des ISBLSM. Production « financée » (ou « payée » pour être plus exact) par l’impôt (critère : si la vente éventuelle couvre moins de 50% des couts de production = PSNM) Un peu plus de 10 % de la production totale. Par convention, les biens sont toujours marchands. A l’inverse les services peuvent être des SM ou des SNM. Deux grands types de SNM : • Ceux qui ne peuvent faire l’objet d’échanges marchands et qui profitent à l’ensemble des SI (activités régaliennes de l’Etat). • Ceux qui sont non marchands par choix politique et bénéficient exclusivement au SI des ménages (éducation, santé publique). Les premiers font l’objet d’une consommation dite collective, les seconds, d’une consommation individualisable. 16

Evaluation de la production de SNM : somme des coûts de production, soit en grande partie le coût des salaires et traitements versés aux personnes employées (fonctionnaires) pour fournir ces services Plus précisément PSNM = Somme des coûts de cette production = Rémunération des salariés + autres impôts sur la production nets des subventions d’exploitations reçues + Consommations Intermédiaires + Consommation de Capital Fixe (amortissement).  Donc ces services sont produits sans rémunération du capital autre que celle qui paye les machines (rémunération du capital nulle), soit une bonne définition de ce qui oppose le marchand et le non marchand. 

17

1.1.4. Production pour emploi final propre (PEFP) 

 

C’est une innovation du SEC 95 : production destinée à la consommation finale des ménages ou à la FBCF de l'agent producteur. Environ 6% de la Production totale (86% aux ménages en 2007) Surtout importante pour les ménages On en distingue deux types :

• production pour compte propre de biens • production pour compte propre de services 18

La production pour compte propre de biens 



Celle réalisée par les entreprises inclut : la production d'actifs fixes tant corporels (bâtiments, …) qu'incorporels (création de logiciels par exemple). Quelques exemples :

• une entreprise du secteur du bâtiment qui •

construit elle-même son siège social verra cette construction incluse dans sa production (en production pour compte propre) Idem pour une banque qui crée un logiciel pour son usage propre 19



Celle réalisée par les ménages désigne surtout la construction de logements, la production agricole autoconsommée des agriculteurs



La production agricole dans les potagers ou les jardins familiaux (« jardins ouvriers »). (Rmq ici la CN est-elle sexiste ?)

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La production pour compte propre de services 

inclut: • Les propriétaires du logement dans lequel ils vivent effectuent un service de logement qu’ils se rendent à eux-mêmes (il se verse en quelque sorte un loyer à lui-même). Ils sont à la fois producteurs et consommateurs de ce service de logement. Rmq : sinon, le PIB évolue avec le taux d’accession à la propriété. • la production de services personnels et domestiques par le personnel domestique rémunéré (femme de ménages, nourrice). Production directement consommée par le ménage qui embauche. Estimée par le montant des salaires versés. Si ces mêmes services sont rendus sans être rémunérés alors ils sont considérés comme ne faisant pas partie de la production.

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Pour aller plus loin… Pourquoi l’emploi de personnel salarié par les ménages est-il une PEFP ? Si un ménage emploie une femme de ménage, la CN considère que la production du service ainsi effectué est autoconsommée par le ménage, ce qui peut paraître surprenant : pourquoi un tel enregistrement en PEFP ? Pour comprendre, il suffit de se souvenir que, dans la CN, la production est toujours enregistrée dans le compte de l’employeur, jamais dans celui du salarié. Ainsi, dans notre exemple, le service de ménage est produit non par le salarié (femme de ménage) mais bien par le ménage employeur. Comme c’est ce ménage qui va bénéficier de ce service, celui-ci est à la fois produit et consommé par le même ménage, d’où l’enregistrement en PEFP. Notons que, comme cette production, enregistrée en ressources, ne se traduit par aucune rentrée financière pour le ménage, il s’agit en fait d’une opération fictive ou imputée. A toute opération imputée côté ressources doit correspondre une opération imputée de même montant côté emplois : la DCF dans notre exemple. Ces deux opérations « se neutralisent » ; reste donc à enregistrer la seule dépense effective de cette opération pour le ménage employeur, à savoir le versement du salaire à la femme de ménage, côté emplois.

Remarque : le PIB baisse quand Monsieur épouse sa femme de ménage ou Madame son chauffeur

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1.2. Les importations 







Pour mémoire : équivalent à 25% du PIB en 2009 Déf. : opérations par lesquelles les non-résidents fournissent des biens et services à des résidents Elles ne comprennent pas les échanges entre filiales résidentes d’une entreprise non résidente et les résidents. Dans ce cas en effet, il ne s’agit pas d’échanges entre non résidents et résidents, mais d’un échange entre résidents. Elles ne comprennent pas non plus les flux de revenus primaires avec le RDM et les achats d’actifs financiers ou d’actifs non produits (terrains, brevets)  autres types d’opération. 23



Les importations ne comprennent pas : • Biens en transit direct (produit qui arrive au Havre Allemagne) • Biens entrant à titre provisoire (foires, expositions, etc.) • Les effets personnels des touristes ou des migrants • Les ventes de travaux en bâtiment ou génie civil par des entreprises étrangères (produits par une société résidente = quasi-société) • Les ventes de terrain à des non résidents (attribué à une u.résidente fictive) • les échanges effectués entre filiales d’une FMN.

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1.3. Les sorties de stocks (DS) 





Les sorties de stocks (déstockage = DS), réalisées au cours d’une année, constituent également une ressource en produit. Ces stocks ont été constitués à partir des productions et des importations des années précédentes qui n’ont pas été s’écoulées. Logiquement, ces sorties de stocks devraient s’enregistrer du côté des ressources. Par convention, les comptables nationaux préfèrent exprimer les entrées en stocks nettes de ces sorties de stock, du côté des emplois (ce qu’on appellera la variation de stock, VS). 25

2. Les emplois Quelles sont les destinations (« utilisations ») possibles d’un produit ?  Servir à d’autres productions

• en étant transformé ou absorbé au cours du •

processus de production  consommation intermédiaire en constituant un moyen de production utilisé de manière continue et répétée  investissement



Satisfaire directement aux besoins



Sinon, il vient s’ajouter aux stocks

• des résidents  consommation • des non résidents (RDM)  exportation 26

2.1. Consommation intermédiaire  



C’est la valeur du produit consommé dans les différents processus de production Les produits utilisés comme CI sont • incorporés dans des produits plus élaborés : par exemple, les pneus dans la production d’automobile, le cuir dans la production de chaussures, etc. • ou détruits au cours du processus de production: par exemple, l’électricité dans la production d’aluminium. Les services peuvent également être utilisés comme CI : services comptables, juridiques (avocats, etc), informatiques, …. 27

 



Les CI sont les biens (et services) entrant dans un processus productif et dont la durée de vie est inférieure à un an. Elles comprennent aussi les biens durables de faible valeur (exemple : les petites fournitures).L’incorporation ou la destruction au cours du processus de production doivent être totales. Bâtiments et biens d’équipements (actifs fixes) ne peuvent pas être utilisés comme CI car une partie seulement est usée dans le processus de P de l’année. La consommation de tels « actifs fixes » est enregistrée comme consommation de capital fixe, qui fait partie de la FBCF.

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Précisions sur les CI :  

  



Seuls les agents producteurs peuvent donc effectuer des CI Par convention, les services non marchands ne peuvent pas être l’objet de CI. L’usure du capital (amortissement) ne fait pas partie des CI mais du poste Consommation de Capital Fixe (CCF). La valeur des CI est estimée au coût d’acquisition (hors TVA déductible puisque celle-ci est déduite pour les ets) Si une entreprise achète des fournitures, elle paye la TVA mais celle-ci sera déduite de la TVA (collectée sur les ventes et) reversée à l’Etat. La TVA payée par les entreprises est déductible (et n’est jamais payée par l’entreprise). Les CI sont enregistrées comme telles au moment où ces biens entrent effectivement dans le processus productif et non au moment où ils sont achetés. Si une entreprise achète des fournitures en 2000 mais qu’elle utilise ces fournitures seulement en 2001, celles-ci sont enregistrées en variations de stocks en 2000 (VS > 0). En 2001, elles sont enregistrées d’un côté en variation de stock (VS < 0 = déstockage) et de l’autre, en CI.

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2.2. Consommation finale 

 



• •

Les DCF représentent la valeur des biens et services utilisés pour la satisfaction directe des besoins humains, que ces besoins soient individuels ou collectifs. « direct » exclut deux autres types de dépense : CI et investissement. Ces dépenses représentent la CF des unités résidentes, que ces dépenses s’effectuent sur le territoire national ou dans le reste du monde (les dépenses de consommation d’un touriste allemand en France n’entrent pas les DCF des ménages (mais dans les EX) tandis que les dépenses d’un touriste français en Italie, si (ce sont des IM). Seuls trois SI ont une DCF : ménages, APU et ISBLM. La DCF comprend La DCF des ménages (2.2.1.) La DCF des APU (et des ISBSLM ) (2.2.2)

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2.2.1. La consommation des ménages 





La CF désigne l’ensemble des biens et services qui satisfont les besoins des ménages. Attention 2 notions de CF = DCF et CFE DCF = toutes les dépenses en biens et services des ménages (y.c. biens d’équipement ménagers, ordinateurs, automobiles) à une seule exception : l’achat de logement = FBCF (investissement productif). - Surprenant ! La voiture ou la machine à laver achetée l’année t, servira pendant plusieurs années aux ménages et pourrait, à ce titre, entrer dans leur FBCF… - Pour comprendre la distinction : la FBCF comprend des achats de biens qui sont à la fois durables (≠ CI) et qui entrent dans ou participent à un processus productif (générant à ce titre des revenus dans le futur) : l’achat d’un logement remplit cette définition puisque l’occupation ou la location d’un logement constitue une production de service de logement (PEFP ou production marchande pour la location). Les dépenses incluent les biens achetés à crédit (mais pas les intérêts payés = opération de répartition). 31



La DCF des ménages comprend aussi : • les services domestiques fournis par le personnel salarié • • • •



employé par les ménages (employés de maison, nourrices, concierges et gardiens d'immeubles) l’évaluation (dépense imputée) des biens autoconsommés (autoconsommation de produits alimentaires en particulier) les avantages fournis par les employeurs à leurs salariés ou par l'armée aux militaires les loyers payés effectivement (par les locataires) mais aussi les loyers fictifs (imputés) des logements occupés par leurs propriétaires ou par les personnes logées gratuitement les SIFIM (services financiers produits et indirectement « facturés » par les banques)

Pour mémoire : DCF des ménages = 56,9% du PIB en 2009 (55,6% en 2008) 32



La DCF des ménages mesure donc la valeurs des dépenses effectuées par eux en biens et services, marchands ou non marchands



Les services non marchands comptabilisés au titre des DCF des ménages comprennent les paiements partiels des ménages : • aux administrations publiques (hôpitaux, crèches, organismes d'enseignement, musées, théâtres, établissements pour enfants ou adultes handicapés) • aux institutions sans but lucratif au service des ménages (séances de ciné-club, spectacles amateurs, offices religieux, etc.).

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De la DCF à la CFE des ménages C’est un point important : une part de la consommation des ménages est prise en charge par les APU Les ménages ne consomment pas que ce qu’ils paient directement. Pour cette raison, les comptables nationaux distinguent deux agrégats de CF des ménages • la dépense de consommation finale (DCF) qui inclut tous les achats (ou assimilés) des ménages. • la consommation finale effective (CFE) qui inclut la DCF + les consommations des ménages financées en partie par les APU (école, médecin, …) . Cette dernière = DCI (dépense de conso individualisable) des APU

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Les consommations financées par les APU (DCI des APU) varie selon les pays Pour comparer la consommation des ménages dans deux pays pour lesquels le degré de socialisation des dépenses diffère, on utilise la notion de CFE Notion introduite pour faciliter les comparaisons internationales.

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2.2.2. La DCF des APU   





Pour mémoire = 470 milliards en 2009, soit 25% du PIB (et 23,2% en 2008) Pas évoqué par ailleurs : Dép de CF des ISBLSM = 28,2 Mds en 2009 (soit 1,5% du PIB… mais très sous-estimé) Les APU ont une activité de Production de Serv Non March (PSNM). Comme cette P n’est pas vendue (ou à un prix non significatif), il est difficile de savoir à qui attribuer la consommation de cette PSNM (côté « emplois »). Par convention, on suppose que la PSNM des APU est consommée sous forme de DCF par les APU ellesmêmes. Il faut néanmoins soustraire de cette DCF des APU la part de la PSNM qui a été payée par les ménages (qui entre dans leur DCF). On pourrait penser que certaines PSNM correspondent non à de la consommation mais à de l’investissement productif (éducation, etc.). Par convention, toute la PSNM est consommée. 36



Les APU effectuent parfois des dépenses qui ne sont pas considérées comme des prestations sociales (en nature) et sont donc enregistrés dans leur DCF : il s’agit surtout d’achat de biens et services en lieu et place des ménages (remboursement de médicaments ou de frais médicaux auprès de médecins libéraux, versement d’allocations logement). On reviendra en détail sur ce point dans le chapitre suivant

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La DC peut satisfaire des besoins individuels ou des besoins collectifs : DCI (indiv.) / DCC (coll.) • La DC des ménages est toujours une DCI • En revanche les APU ont à la fois : • une DCI (remboursement de frais de santé, alloc. logement) qui correspond à des consommations « individualisables » bénéficiant aux ménages • une DCC (police, justice, défense, administration générale..) qui correspond à leur propre production de SNM et qui bénéficie à la collectivité dans son ensemble.





DCF des APU = PSNM des APU – Paiement partiel des services rendus par les APU par d’autres SI (surtout ménages) + Achat de biens et services en lieu et place de ménages = « prestations sociales en nature » Rappel : Il ne faut pas confondre DCF et CFE. la Consommation Finale Effective (CFE) des Ménages intègre la PSNM individualisable des APU (= DCI des APU) 38

Au final pour les ménages et les APU on a : Pour les ménages : CFE > DCF CFEménages = DCIménages + DCIAPU & ISBLSM A l’inverse  Pour les APU : DCF > CFE DCFAPU = DCIAPU + DCCAPU CFEAPU = DCCAPU (par convention) 

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Exercice d’application 

Enoncé : les APU assurent un service d’éducation à l’université. Le coût annuel de cette université s’explique par la rémunération des enseignants (70), le paiement des fournitures (20), l’usure naturelle des locaux (amortissement) évaluée à 10. Les étudiants payent cependant une inscription universitaire s’élevant au total à 30. Dans cette économie la santé est uniquement gérée par des médecins libéraux. Les recettes de ceux-ci auprès des ménages s’élèvent à 50 chaque année mais une partie (40) est prise en charge par la sécurité sociale, organisme rattaché aux APU.



Question : Déterminer 1) les productions marchande et non-marchande de cette économie. 2) les DCF des ménages et des APU. • Production des APU = CI + Rémunérations salariales + CCF = 20 + 70 + 10 = 100. Comme le « prix de vente » est de 30 %, il s’agit de PSNM (si les droits d’inscription étaient de 55, il s’agirait de production marchande). La PSNM est consommée sous forme de DCF par les ménages à hauteur de leur droit d’inscription, soit 30 et, par différence, à hauteur de 100 – 30 = 70 par les APU. • La production de santé est assurée par des médecins libéraux : il s’agit donc de production marchande, estimée au prix de base. Comme il n’y a ni IP ni SP, Production Marchande = 50. Cette production est intégralement payée par les ménages mais ceux-ci se font rembourser une partie, soit 40, par les APU. La production marchande est donc consommée pour 50 – 40 = 10 par les ménages (« ticket modérateur ») et par 40 par les APU. Conclusions : Production totale = PM + PSNM = 50 + 100 = 150 DCF de ménages = 30 (éducation) + 10 (santé) = 40 DCF des APU = 70 (éducation) + 40 (santé) = 110



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2.3. Investissement 

 



L’agrégat utilisé par les comptables nationaux pour mesurer l’investissement est la « Formation brute de capital fixe » FBCF = acquisitions - cessions d’actifs fixes actifs fixes = actifs corporels ou incorporels utilisés de façon répétée ou continue dans d’autres processus de production pendant au moins un an. Pour mémoire : FBCF = 20,6 du PIB en 2009 (21,8% en 2008). Avec (données 2007) une FBCF constituées comme suit 26% produits industriels; 50% construction; 24% services. La FBCF est réalisée (données 2007) à 49% par les SNF; 3% par les EI; 15% par les APU; 28% par les ménages (logements); 4% par les SF.

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 

• • •

Seuls les agents producteurs ont des dépenses de FBCF… en y intégrant les ménages qui achètent des logements neufs (lesquels permettent de produire un « service de logement »). « Fixe » ne signifie pas immobile (bien immeuble). On oppose ici « fixe » à capital « variable », qui caractérise les stocks. La FBCF est brute parce qu’elle correspond au flux total de l’investissement, que celui-ci remplace du capital fixe usé (CCF) ou qu’il augmente le stock de capital fixe disponible. On appelle « consommation de capital fixe », la perte de valeur annuelle du capital fixe (usure, obsolescence) FBCF - CCF = FNCF (formation nette de capital fixe) Exemple : quand les entreprise dépensent 100 pour acheter des machines, elles dépensent par exemple 80 pour remplacer certaines machines hors d’usage et 20 pour accroître le stock existant de machines. Dans cet exemple la FBCF est de 100 (englobe l’achat de toutes les machines). La Formation Nette de Capital Fixe n’est que de 20 : elle correspond à l’accroissement réel du stock d’actifs des entreprises.

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La FBCF comprend : Pour les ménages hors EI : • uniquement l’acquisition de logements (ou les gros travaux d’entretien). De fait, seule l’acquisition de logements neufs est enregistrée dans la FBCF des ménages hors EI. Pour les autres SI (y compris EI) : • les actifs physiques (c’est-à-dire matériels) fixes à savoir les bâtiments (biens immeubles) mais aussi les constructions de routes, etc.. • les actifs physiques meubles (mais fixes) : biens d’équipement, matériels de transport (pas pour les ménages hors EI). • Les actifs physiques (fixes) cultivés dans le but de produire à terme des fruits : vergers, vignes etc. Idem pour le bétail : n’entre dans la FBCF que le bétail élevé pour produire un bien qui se distingue de l’animal lui-même : animaux laitiers, moutons pour la laine, etc. mais pas l’agneau qu’on élève pour le manger. • Actifs fixes immatériels (≠ physiques), notamment les logiciels informatiques, les dépenses d’exploration minière (qu’elle soient fructueuses ou non – Poste très faible aujourd’hui en France), ainsi que l’achat d’œuvres artistiques originales (livres, films, etc.) dont les recettes seront perçues sur plusieurs années. 43

Pour aller plus loin… Pourquoi la FBCF des ménages ne contient que les achats de logements neufs ? Pour comprendre, il faut revenir à la définition de la FBCF = « acquisitions moins cessions d’actifs fixes… » Quand un ménage A achète un logement ancien pour 100 à un ménage B, A augmente sa FBCF de 100. Symétriquement, B réduit sa FBCF de 100 (B se sépare d’un bien qui permet de produire un service de logement). Les cessions sont en fait des FBCF négatives. Au total les FBCF de A et B s’annulent (dans le compte des ménages). Dans le cas d’achat de logement neuf, le bien vient d’être produit par une entreprise : la contrepartie de la FBCF du ménage est une production marchande, pas une FBCF négative. On voit donc que, de facto, seuls les achats de logements neufs figurent dans la FBCF des ménages. L’équilibre emplois – ressources d’un produit présente comment l’offre produite au cours d’une période considérée est employée : il est rassurant de savoir que des biens produits dans des périodes antérieures ne figurent pas dans un tel équilibre…

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Le SEC 95 a étendu le « champ » de la FBCF à de nouveaux produits • logiciel informatique, audiovisuel, œuvres littéraires ou artistiques, prospection géologique, matériels militaires pouvant être utilisés à des fins civiles (bâtiments, matériel de transport de troupe, … auparavant comptabilisés en CI de la branche non marchande activité de défense). La FBCF ne comprend pas les dépenses de recherche et développement, les dépenses de publicité (enregistrées en CI). la FBCF de l’année 1992 évaluée en base 1995 dépasse de 87 milliards de francs celle évaluée pour la même année en base 80: cela s’explique par l’insertion des DOM, et surtout par cette extension à de nouveaux produits de la FBCF

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2.4. Exportations 





Pour mémoire : 440 Mds et 23% du PIB en 2009 Déf. : opérations par lesquelles des résidents fournissent des biens et des services à des non–résidents. Elles ne comprennent pas les échanges entre filiales non résidentes d'une entreprise dont la maison mère est sur le territoire économique français et des non résidents. 46

2.5. Les variations de stock (VS)  





Pour mémoire : -31Mds en 2009 (chiffre record qui s’explique par la récession ; en 2008 : +4,1Mds) Les stocks sont constitués de biens intermédiaires, de produits semi-finis ou finis (rend l’analyse des VS parfois difficile à interpréter). On devrait en fait décomposer les variations de stocks en deux postes biens distincts : • les sorties de stocks, qui participent à l’offre de biens et devraient à ce titre figurer côté « ressources ». • Les entrées en stocks, qui correspondent à des biens produits mais qui n’ont pas trouvé d’emploi correspondant. En pratique, la comptabilité n’évalue ni les entrée ni les sorties mais seulement les évolutions de stocks, qui sont enregistrées côté « emplois », quel que soit leur signe : • Si les entrées > sorties, la variation est positive (production non encore employée) • Si les entrée < sorties au contraire, il y a déstockage net : la production n’a pas suffi à répondre à la demande et il a fallu puiser dans une ressource additionnelle, les stocks 47



Remarques sur la VS:

• • •



La VS est mesurée par la valeur des entrées en stocks nettes (ou diminuées) des sorties de stocks et des éventuelles pertes courantes sur stocks (dues à des détériorations, des dommages accidentels, ou des vols). Rentrent également dans la VS les produits intermédiaires non consommés au cours de l'année (ils ne s’enregistrent pas en CI mais en VS) ainsi que les produits en cours de production Attention : la VS ne doit pas être confondue avec la variation de la valeur des stocks suite à variation du prix de marché du produit en stock (cette appréciation ou dépréciation de la valeur des stocks et enregistrée dans les cptes de variation du patrimoine. La VS pour sa part est mesurée par l’écart entre les entrées des produits en stocks (évaluées au px de leur jour d’entrée) et les sorties (évaluées au px du jour de sortie). Lorsque VS est négative, on dispose de produits en plus qui s’ajoutent à P et IM 48

• Un même produit physique (ex une auto et pièces détachées) peut être l’objet de différents emplois :

•CI (garagiste) •DC (ménages) •FBCF (entreprise) •VS •EX

2.6. Les acquisitions nettes d’objets de valeur  



Il s’agit d’un tout petit poste (0,9 Mds en 2009), que l’on va négliger par le suite. Il concerne l’acquisition de biens de valeur (bijoux, antiquités ou œuvres d’art) qui ne sont ni consommés ni intégrés à un processus productif mais simplement détenus comme réserve de valeur (avec sans doute des espoirs de plus-value c’est-à-dire de revente à un prix de vente supérieur au prix d’acquisition). La formation brute de capital (FBC) est la somme des postes de FBCF, de variations de stocks et des acquisitions nettes d’objets de valeur.

FBC = FBCF + VS + AOV

50

Pour aller plus loin… L’enregistrement des acquisitions d’objets de valeur

Ces biens sont acquis mais ne sont, le plus souvent, pas produits au cours de l’année, contrairement aux biens enregistrés en FBCF (ils n’entrent donc pas dans la production courante). Tant que ces opérations concernent deux agents résidents, l’opération est parfaitement neutre (invisible) au niveau national parce qu’ils s’agit (voit topo pour la FBCF) d’acquisitions nettes de cessions. Exemple : vente d’un tableau de Monet de ménage à ménage : variation positive du poste pour l’acheteur mais négative et de même montant pour le vendeur (il s’agit pour lui d’un cession) : donc au niveau consolidé, c’est invisible dans la comptabilité nationale (deux montants identiques mais de signes opposés au sein d’un même secteur s’annule). Si la transaction touche une entreprise qui achète un tableau à un ménage : poste positif pour l’entreprise mais négatif de même montant pour le ménage : cela va apparaître dans les comptes de secteurs institutionnels, mais au niveau national, donc agrégé, cela va, ici encore, s’annuler. Ce poste ne concerne donc le plus souvent que les opérations faisant intervenir un agent résident et un agent non résident. Si l’acheteur du tableau d’une valeur de 100 est japonais et le vendeur français on aura à la fois : -100 dans le poste « acquisitions nette d’objet de valeur » et +100 dans le poste d’exportation (deux postes côté « emplois » mais avec des signes opposés). Dans le cas symétrique où l’acheteur est français, le poste « acquisitions nette d’objet de valeur » augmente de + 100 dans la comptabilité française et le poste importation (côté ressources) est augmenté de 100 également. Notons par ailleurs que les lingots d’or ne sont pas considérés par la comptabilité nationale comme des objets de valeur mais comme des actifs financiers (n’entrent pas dans les comptes réels mais dans les comptes financiers, à savoir le TOF)

51

3. Valorisation des ressources et des emplois 3.1. Valorisation de la production (ressources)  

La production est valorisée au prix de base qui est le prix pertinent du point de vue du producteur (c’est sa recette effective) Prix de base = prix reçu au moment de la vente pour chaque unité de produit - les impôts sur les produits + les subventions sur les produits. • Impôts sur les produits = impôts (proportionnels) type TVA, TIPP, … • Subventions sur les produits = subventions proportionnelles à la quantité de produit, sous-ensemble des subventions





Précision : les impôts sur la production qui ne dépendent pas de la quantité produite (taxe sur les salaires, impôts locaux divers…) ne sont pas déduits. De même les subventions d’exploitation qui ne dépendent pas de la Q produite ne sont pas ajoutées.

Le prix de base ne comprend pas (elles sont déduites) les marges commerciales ou de transport payés par les consommateurs mais non perçus par les producteurs de bien (mais par les intermédiaires qui assurent le service de distribution des biens). 52

Petit exposé sur les impôts dans la CN 

La comptabilité nationale distingue deux grands types d’impôts : • les impôts sur les revenus • les impôts sur la production et les importations (P et IM)



Dans les impôts sur P et IM, on trouve : • les « impôts sur les produits », qui sont déduits du prix de vente du bien pour estimer le prix de base. Ces impôts sont dus par unité de bien ou de service produit : TVA, Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers (TIPP), taxes sur le tabac ou sur les alcools. • les « autres impôts sur la production », dont l’assiette ne dépend pas des quantités produites mais des facteurs de production : salaires (taxe sur les salaires ou taxe d’apprentissage) et capital (taxe professionnelle, taxe foncière) = impôts prélevés par les collectivités locales. Dans les subventions, on trouve, de la même manière : • les subventions sur les produits versées aux producteur par unité produite et ajoutées au prix de vente pour obtenir le prix de base • les subventions d’exploitation, dont l’attribution n’est pas directement reliée aux quantités produites et qui ne font donc pas partie de la VAB au prix de base. 53



3.2. Valorisation des emplois 





Concernant les différents emplois (CI, DC, etc.), le prix significatif est le montant effectif payé par l’acquéreur, appelé « prix d’acquisition ». Il comprend généralement 4 éléments : 1°/ le prix perçu par le producteur fournisseur du produit 2°/ le coût de transport (CT) 3°/ la marge commerciale (MC) du commerçant (prix de vente – prix d’achat) 4°/ les impôts sur les produits (TVA non déductible, TIPP, taxes sur alcool et tabac…) Prix d’acquisition > prix de base, puisque px acquisition incluent MC, MT et impôts sur les produits (IP). 54





Evaluation de la FBCF : au prix d’acquisition, c’est-à-dire hors TVA déductible. En revanche, les impôts et taxes liés à l’achat de ces biens sont inclus : frais de notaire et/ou d’agence immobilière, droit d’enregistrement, etc. Evaluation : les variations de stocks sont évaluées au prix de base moyen du marché au cours de l’année considérée.

55

3.3. Valorisation des M et des X Problème particulier pour les M et les X  prise en compte des frais de transports et d’assurance 



Définition du Fret : coût du transport des marchandises par mer et, par extension, par air ou par route = coût du transport des marchandises. Les importations, tout comme les exportations, peuvent a priori être estimées soit Franco A Bord (FAB), soit Coût Assurance Fret (CAF).

56





Par souci de cohérence avec la balance des paiements*, les M et les X sont valorisées FAB (franco à bord) Le prix FAB désigne le prix à la frontière du pays exportateur (frontière de A pour les importations de F et frontière de F pour les exportations de F).

---------------* La balance des paiements est un document comptable de référence où sont enregistrés les échanges commerciaux et financiers entre l’économie nationale et le RDM 57

FAB

France

Exportations françaises

Frontière France – Belgique

CAF

CAF

Frontière Belgique – Pays-Bas

Importations françaises

Pays-Bas

FAB

58



L’estimation au prix FAB ne comprend que les coûts de transport et d’assurance (CTA) jusqu’à la frontière du pays de l’agent exportateur (producteur), soit (dans l’exemple) : • la frontière Belgique – Pays-Bas pour les importations françaises. • la frontière France – Belgique pour les exportations françaises.



L’estimation prix CAF = CTA jusqu’à la frontière du pays de l’agent importateur, soit : • la frontière France – Belgique pour les importations françaises. • la frontière Belgique – Pays-Bas pour les exportations françaises.



Prix CAF > Prix FAB (EX et IM) : CAF = FAB + CTA sur le territoire belge.



Les CTA des IM sur le territoire national ne rentrent pas dans la valeur des IM de marchandises (CI ou service de transport importé).



La CN valorise importations et exportations au prix FAB. Pour EX : CTA hors France sont des EX de services. Pour les IM : CTA hors pays producteur = IM ou CI de services.

59



En pratique cependant, il est difficile d’obtenir des statistiques douanières sur IM au prix FAB IM estimées CAF (EX enregistrées FAB). Puis, la CN applique une correction CAF/FAB pour obtenir une valeur FAB (correction équivalente à 3,1 % des IM en 1997).

60

4. L’identité comptable entre ressources et emplois

Chaque ressource a nécessairement sa contrepartie du côté des emplois  En effet, toute ressource produite vient : 

• Soit satisfaire les besoins de consommation ou

d’investissement des résidents ou des non résidents (besoins économiques) • Soit augmenter l’emploi comptable VS si elle n’a pas satisfait au cours de l’année un besoin économique 61





Même si économiquement chaque produit offert ne trouvera pas forcément preneur (Offre ≠ Demande), comptablement on a nécessairement pour chaque produit une identité entre les ressources et les emplois. Cette identité comptable établie ex post n’a rien à voir avec un équilibre économique (cf. il peut y avoir énorme quantité de produits non écoulés : cela se retrouve en VS > 0)

62

4.1. Equilibre Emplois – Ressources : au niveau d’un produit  

Comment s’écrit-elle pour un produit ? Si l’on fait dans un premier temps abstraction des problèmes de valorisation, alors : Somme des ressources = somme des emplois

P + M = CI + DC + FBCF + VS + X

63

Mais attention !  toutes les opérations ne sont pas « valorisées » de la même façon (prix de différentes natures pour certaines opérations)  la valorisation pertinente du point de vue du producteur (prix de base) diffère de celle établie du point de vue des acheteurs (prix d’acquisition)  D’où la nécessité d’introduire des corrections pour rééquilibrer ces différences de valorisation

64





Rappel : Le prix de base ne comprend pas : • les impôts sur les produits (IP) de type TVA (non perçus par le producteur mais payé par l’acheteur) ; en revanche, ce prix intègre les subventions sur les produits (SP) perçues par le producteur mais non payées par l’acheteur. • les marges commerciales (MC) et de transport (MT), non perçues par le producteur mais payées par le consommateur final. L’identité comptables des ressources et des emplois s’écrit donc: P + IM + (MC + MT) + (IP – SP) = CI + DCF + FBCF + VS + EX

65



Cet équilibre est valable pour tous les produits…



On a donc :

Pi + IMi + (IPi – SPi) + (MCi + MTi) = CIi + DCFi + FBCFi +ΔStocksi + EXi (1)



Qui s’écrit aussi :

Pi + IMi + (IPi – SPi) + (MCi + MTi) = CIi + DCFi + FBCi + EXi

(2)

Puisque (cf. supra) FBC = FBCF + VS + AOV 

. . . pour tous les produits sauf 2 : le commerce et le transport, pour lesquels on a par définition :

• •

Commerce : PC = MC Transport : PT = MT

(3) (4)

66

4.2. Equilibre Emplois – Ressources : au niveau agrégé Au niveau agrégé : Considérons tous les secteur indexés par i hors commerce et transport. L’équation (2) s’écrit alors :

Pi i

IM i i

( IPi SPi ) i

MC i

MTi

i

i

CI i i

DCFi i

FBC i i

Xi i

(2’) Or, par définition, la somme des MC sur tous les produits i correspond exactement à la production (aux recettes) de la branche commerce. Même principe pour les MT. On a donc : PC

MC i

(3’) (4’)

i

PT

MTi i

67

On peut donc réécrire (2’) en y substituant les valeurs de (3’) et (4’) : Pi i

IM i i

( IPi i

SPi ) PC

PT

CI i i

DCFi i

FBC i

Xi

i

i

Notons que les productions du commerce et des transports ont bien leur contrepartie enregistrée côté « emplois », dans la mesure où les postes d’emplois sont estimés au prix d’acquisition, qui comprend les coûts de distribution. Conclusion : cette égalité traduit bien l’équilibre Emplois - Ressource au niveau agrégé, branches Commerce et Transport comprises. Sans indice, et en regroupant les production, on a : P + IM + (IP – SP) = CI + DCF + FBCF +ΔStocks + EX Les MC et MT qui sont les productions de ces secteur (incluses à ce titre dans P, somme des productions) n’apparaissent plus dans l’égalité agrégée. 68

4.3. Mesure de la richesse : le concept de Valeur Ajoutée Brute (VAB) 





L’approche par les produits sert à évaluer la création de richesse réalisée par chaque branche, puis celle réalisée par l’ensemble des branches Comment mesure-t-on cette création de richesse? Comme chaque branche produit à partir de produits d’autres branches, il faut déterminer la valeur que les branches « ajoutent » aux produits qu’elles utilisent dans leur production  « valeur ajoutée » En exprimant l’équilibre emplois-ressources pour l’ensemble des branches, on fera apparaître la création de richesse globale

69

  



Le PIB = richesse créée au cours d’une période donnée PIB < somme des productions. Le produit intérieur n’est pas la production intérieure Si l’on somme les productions, on va en effet comptabiliser plusieurs fois certaines productions. • La valeur de la production d’un bien comprend en effet la valeur des CI nécessaires à sa production. Or ces CI constituent ellesmêmes la production d’autres entreprises. • Si on calcule la richesse totale en additionnant les productions, on va comptabiliser plusieurs fois les CI. On définit ainsi la richesse produite par une unité institutionnelle (sa valeur ajoutée (VAB)), par la différence entre la valeur de sa production et la valeur des CI qu’elle a utilisées :

VAB = P – CI

70

Un exemple Soit une économie avec un agriculteur produisant du blé pour 100 €, un meunier produisant de la farine (à partir du blé) pour 150 € et un industriel produisant des pâtes (à partir de la farine) pour 210 €. Dans cette économie, il n’y a pas de capital. Travail = unique facteur de production. La richesse créée par l’industriel n’est pas égale à la valeur de sa production : sa production intègre en effet la valeur de la farine qu’il a achetée pour faire les pâtes. La richesse effectivement créée par l’industriel –sa Valeur Ajoutée (VAB)– réside dans l’activité de transformation (par son travail) de la farine en pâtes. La farine ne fait pas partie de la richesse créée par l’industriel : c’est la production du meunier. Pour l’industriel, la farine est une simple CI (produit transformé par le travail). La richesse créée par chaque agent est ainsi mesurée par sa VAB = P – CI. Pour l’agriculteur, pas de CI (en simplifiant un peu) : VAB = P – CI = P = 100. Pour le meunier : VAB = P – CI = 150 – 100 (prix du blé) = 50 Pour l’industriel enfin, VAB = P – CI = 210 – 150 (prix de la farine) = 60. VAB

La richesse de cette économie, mesurée par le PIB = somme des VAB = 100 + 50 + 60 = 210 ≠ Somme des Productions = 100 + 150 + 210, qui comptabilise deux fois de trop la valeur du blé et une fois de trop la valeur de la farine.

Agriculteur

P = 100 CI

Meunier

VAB

P = 150 CI

Industriel

P = 210

VAB

71

De la VAB au PIB   

Les productions sont estimées au prix de base et les CI, au prix d’acquisition, c’est-à-dire hors TVA (déductible). Donc la VAB est enregistrée « au prix de base », c’est-à-dire hors IP (TVA, etc.) mais SP comprises. Comme on cherche à estimer le PIB (la richesse produite) non au prix de base mais au prix d’acquisition, on doit penser à ajouter les IP (non compris dans les VAB) et à déduire les SP (comprises dans les VAB) :

PIB = Σ VAB + (IP – SP) 

On dit souvent que le « PIB est égale à la somme des valeurs ajoutées ». Cela n’est pas faux mais il faut garder à l’esprit qu’il s’agit en fait de la « somme des valeurs ajoutées brutes évaluées aux prix de marché (ie aux prix d’acquisition) ».

72

On a donc : PIB = P – CI + (IP – SP) Dans la section précédente, on a vu que (cf égalité emplois–ressources) P + M + (IP – SP) = CI + DCF + FBCF +ΔStocks + X Soit : P – CI + (IP – SP) = DCF + FBCF +ΔStocks + X – M Par conséquent, on a :

PIB = DCF + FBCF +ΔStocks + X – M

73

Exercice (extrait du partiel de 2001) 

Un menuisier fabrique des tables. Il achète pour 800 de bois et de clous. Son CA est de 1450. Son stock de tables diminue de 150 :

• 1°/ Calculer la production et la VA du menuisier

74

Résolution de l’exercice 1°/

P = CA + VS = 1450 -150 = 1300 VA = 1300 - 800 = 500

75

Du « brut » au « net » dans la CN   



Pourquoi parle-t-on de Valeur Ajoutée Brute, de Produit Intérieur Brut ? Les données brutes sont des données où l’amortissement, l’usure du capital consécutive à la production de richesse, n’a pas été déduit. En théorie, cette usure du capital doit être déduite (au même titre que les CI) de la valeur de la production pour connaître la vraie richesse créée. On définit la VAN par la différence entre VAB et amortissement, mesurée par la consommation de capital fixe (CCF) : VAN = VAB – CCF

 

 

Cependant, l’estimation de l’amortissement est difficile à effectuer. Bref, l’estimation de la CCF est délicate. La VAN est un indicateur économique plus pertinent que la VAB mais plus difficile à estimer, et donc moins précis que la VAB. C’est la raison pour laquelle la CN raisonne plutôt à partir des données brutes. La VAN est inférieure d’environ 15% à la VAB On peut exprimer un produit intérieur net à partir des valeur ajoutées nettes : PIN = VAN 76

5. Evolution du PIB et contribution à la croissance 

5.1 - L’évolution du PIB et les contributions à la croissance

• 5.1.1 – Indices et taux de croissance • 5.1.2 – Les contributions à la croissance



5.2 - La relation valeur-volume-prix



5.3- Qu’est-ce que la richesse ?

• 5.2.1 – Prix courants / Prix constants • 5.2.2 – Interprétation des évolutions en volume • 5.3.1 – Le PIB ne mesure pas tout • 5.3.2 – Il n’y a pas que le PIB ! 77

5.1 - L’évolution du PIB et les contributions à la croissance 



Le PIB est l’agrégat à partir duquel on mesure la croissance de l’activité économique  Comment mesure-t-on une évolution ? Calcul des indices et taux de croissance La croissance du PIB s’explique par celle de chacune de ses composantes  Comment calcule-t-on ces contributions ? 78

5.1.1 – Indices et taux de croissance Taux de croissance : (PIB2009 – PIB2008)/PIB2008 100 = -2,1%  Indice base 100: PIB2009/PIB2008 100 = 97,9%  Indice base 1 (coefficient multiplicateur): PIB2009/PIB2008 = 0.979 





Taux de croissance = indice (base 1) – 1 (x100 pour obtenir en %) Taux de croissance = indice (base 100) – 100 79

Indices et taux de croissance

PIB en valeur (mds d’euros)

2008

2009

1 948.5

1 907.1

Taux de croissance en valeur(en %)

-2,1

Indice (base 100 en 2008) Indice (base 1 en 2008)

97,9 0.979 80

5.1.2. – Les contributions à la croissance 





Un agrégat est généralement une somme de composantes. L’évolution de l’agrégat s’explique donc par celle de ces composantes. Calculer la contribution de chacune permet de mieux expliquer la croissance de l’agrégat. Chaque composante transmet sa propre évolution pour la part qu’elle représente dans l’agrégat. 81





La contribution de la composante à la croissance de l’agrégat s’obtient donc en multipliant le taux de croissance de la composante par la part qu’elle représente dans l’agrégat. On obtient le nombre de points pour lequel elle contribue au nombre total de points de croissance de l’agrégat.

82

83

Exemple : Contribution de la DC des ménages à la croissance réelle (en volume) du PIB  

 

Entre 2008 et 2009, le PIB s’est réduit en volume de 2,6 % Entre 2008 et 2009, la DC des ménages s’est accrue en volume de 0.6% En 2008, DC des ménages / PIB = 1083.8/1948.5 = 0,556 ( part de la DC = 55,6%) La contribution de la DC des ménages est donc = 0.6 x 0,556 = 0,33 point (arrondis pour des raisons pratiques à 0,4 dans le tableau)  la contribution de la DC des ménages a été positive alors que le PIB a chuté 84









La consommation des ménages représente, pour la France, environ 55% du produit intérieur brut, près du double des exportations et plus de trois fois le montant des investissements C’est donc essentiellement elle qui contribue traditionnellement à la croissance de moyen terme Mais attention : en 2009, la principale contribution « positive » à la croissance est venue des APU (+0,6%) A noter : le rôle majeur des destockages dans la récession de 2009 (-1,9 pts de contribution)

85

86

5.2 - La relation valeur-volumeprix 

Les comptables nationaux établissent deux types de comptes : • Des comptes en valeur dans lesquels les grandeurs (les agrégats) sont exprimées en valeur courante, à prix courants • Des comptes en volume dans lesquels les mêmes grandeurs sont exprimées en volume à prix constants (au prix d’une année de référence passée, l’année précédente ou l’année de base). 87



L’établissement de comptes en volume est indispensable pour effectuer au sein de l’évolution en valeur le partage « volume-prix » (distinguer l’effet des mouvements de prix de celui des variations de volume).

88

5.2.1 – Prix courants / Prix constants    



Valeur : quantité valorisée à prix courant = pt qt Volume: quantité valorisée à prix constant = pt-n qt Indice de valeur  évolution à quantité et prix courants: (pt qt)/ (pt-1 qt-1) Indice de volume  évolution à prix constants : (pt-1 qt)/ (pt-1 qt-1) Indice de prix  évolution à quantité constante: (pt qt)/ (pt-1 qt)

Indice de volume = indice de valeur / indice de prix 89

A) Indice des prix 



L’INSEE mesure l’augmentation des prix à partir de l’indice des prix à la consommation (IPC). Depuis le début des années 2000 (et notamment depuis le passage à l’euro en 2002), l’IPC est suspecté de sousestimer l’inflation, alors que dans les années 1990, l’interrogation portait davantage sur la surestimation (à la suite du rapport Boskin paru aux EtatsUnis en 1996). 90

91

Indice de prix (suite) 



Par construction, l’I.P.C. mesure ce que serait l’évolution de la dépense d’un consommateur fictif dont le panier de consommation resterait rigoureusement inchangé entre deux années consécutives. Ce panier est certes renouvelé chaque année pour être le plus près possible des comportements, mais l’I.P.C. ne mesure pas, et ce n’est pas sa vocation, l’impact sur les dépenses des évolutions dans les comportements. 92

Indice de prix (suite) 

Exemple : imaginons deux biens (un bien bon marché et un bien cher) dont les prix resteraient strictement les mêmes au cours du temps, et supposons que les consommateurs cessent de consommer le premier au bénéfice du second. Alors l’indice des prix resterait rigoureusement constant, alors que la dépense de consommation augmenterait en valeur. 93

B) Inflation réelle et ressentie Pourquoi cet écart entre inflation mesurée et inflation ressentie ?  Une montée en gamme, volontaire ou non, pas toujours perçue  Une perte de repères lors du passage à l’euro  Des hausses de prix plus importantes pour les plus modestes

94

Une montée en gamme, volontaire ou non, pas toujours perçue 

les personnes modifient leurs paniers de biens consommés :

• Produits plus élaborés (pain aux céréales • •

préféré à la baguette) Nouveaux produits choisis (informatique, téléphonie mobile, photo numérique, …) ou imposés par la réglementation (pots catalytiques, sièges auto, assurances …) Montée en gamme parfois contrainte parce que l’ancien produit a disparu des catalogues (PC) 95

Une montée en gamme, volontaire ou non, pas toujours perçue (suite) 



Ces gains en qualité, choisis ou contraints, ne sont pas toujours perçus comme tels par les ménages ils sont souvent assimilés à des hausses de prix, ce qui amplifie l’écart entre la hausse des prix perçus venant rogner le pouvoir d’achat, et celle mesurée dans les statistiques officielles (à qualité constante). 96

Une perte de repères lors du passage à l’euro 



Les personnes sont très sensibles au prix des biens qu’ils achètent le plus fréquemment Lors du passage à l’euro en 2002, l’indice des prix à la consommation n’a pas marqué de rupture de tendance radicale. En revanche, le sous-indice des prix dans la grande distribution affichait, juste avant la période de gel en 2001, les prix des biens de grande consommation une hausse 97 particulièrement forte.

Une perte de repères lors du passage à l’euro (suite) 



Cette hausse localisée a coïncidé avec un regain d’inflation perçue par les personnes, tel qu’il est mesuré dans les enquêtes d’opinion Ce sentiment est sans doute renforcé par le fait que nombre de biens achetés fréquemment (pain, essence, carburant automobile…) ont des prix très dynamiques. Par exemple, la baguette ou le café en salle, dont les valeurs unitaires sont modestes, font partie des biens dont l’augmentation a été forte, l’effet « euro » étant saisissant sur 98le

Des hausses de prix plus importantes pour les plus modestes 



L'indice officiel des prix à la consommation reflète par construction l'évolution du prix d'un panier de consommation de l'ensemble des ménages. Mais chaque catégorie de la population a sa propre structure de consommation. Sur la période 1998-2004, des indices de prix catégoriels font apparaître que les plus modestes ont été confrontés à un surcroît d’inflation de l’ordre de près de 1%, essentiellement en raison des dépenses liées au tabac. 99

Des hausses de prix plus importantes pour les plus modestes 



On peut construire des indices représentatifs de la consommation des jeunes, des vieux, des urbains, des ruraux,… Il en ressort que les évolutions de prix sont de plus en plus différenciées au fur et à mesure que les profils individuels sont différents. les offices statistiques mettent aujourd’hui en ligne des calculateurs permettant à chacun de calculer son propre indice des prix en fonction de sa propre structure de 100 consommation

c) Partage valeur-volume-prix : un exemple simple 



Un cultivateur de pommes de terre fait ses comptes pour deux années : - en 2005, il a produit 10 000 kg de pommes de terre vendus à 0,5 euros le kg, soit 5 000 euros - en 2006, il a produit 15 000 kg de pommes de terre vendus à 0,70 euros le kg, soit 10 500 euros Le passage 5 000 euros à 10 500 euros est dû à la fois à l’accroissement du volume vendu et à l’augmentation du prix de vente du kg de patates. 101

Un exemple simple (suite) L’indice en valeur (10500/5000 = 2,1) ne distingue pas entre l’évolution due au volume et celle due aux prix.  Pour mesurer l’évolution réelle du produit, il faut corriger de la hausse des prix, en calculant l’évolution en volume 

• Indice de volume = indice de valeur (2,1) / indice de prix (1,4) = 1,5 102

d) Evolution en valeur (prix courants) et en volume (prix constants) 



La croissance en valeur provient à la fois des variations de prix et de la variation du volume de la production. Lorsqu’on veut mesurer l’évolution réelle, ou en volume du PIB, il faut éliminer la hausse (ou la baisse) des prix. Pour cela, on évalue le PIB à prix constants. 103



Calculer l’évolution du PIB en volume:

• Taux de croissance en valeur du PIB en 2009 : -2.1% Indice de valeur : 97,9 • Evolution en % des prix (relatifs au PIB) en 2009 : +0.5% Indice des prix (base 100): 100,5 • Indice en volume du PIB en 2008 : 97,9 / 100,5 = 0.974 Ou encore -2,6 % de croissance en volume 104







Partage volume-prix  comptes à prix constants 2 techniques de comptes à prix constants : • (1) comptes au prix de l’année précédente • (2) comptes au prix de l’année de base (2000) Avantages et inconvénients : • (2) permet de calculer des évolutions sur longue périodes ; pas (1) • (2) fige la structure des prix ; pas (1)

105

Inconvénient des comptes au prix de l’année de base Exemple : volume de la FBCF en matériel (machines et ordinateurs). 



Entre 1980 et 2000, l’indice de prix des ordinateurs, base 100 en 1980, a fortement baissé (8,7). Dans le même temps, l’indice des prix des autres matériels a augmenté (136,1). L’évolution entre les deux dates du volume de l’agrégat formé par les ordinateurs et les autres matériels est de :

• •



316% si on utilise les prix de 1980 143% si on utilise les prix constants de l’année précédente.

Le bon chiffre est le dernier. Le premier basé sur la structure des prix relatifs de l’année 1980 surestime les hausses récentes de l’investissement en ordinateur, justement parce que les prix relatifs des ordinateurs ont 106 baissé.

 

Solution retenue dans le SEC95  séries chaînées Un volume chaîné s’obtient en enchaînant (en multipliant) à partir du niveau constaté en 2000 (année de base) les indices annuels d’évolution en volume calculés au prix de l’année précédente

volume2005 chaîné 

vol2001 vol2002 vol2005 valeur2000 I prix2000 I prix2001 ....... I prix2004

Même mesure des évolutions dans les comptes chaînés et les comptes au prix de l’année précédente.

107

Avantages des volumes chaînés :  ils sont comparables dans le temps  ils prennent en compte l’évolution de la structure des prix  Ils combinent les avantages des méthodes précédentes Mais inconvénient :  ils ne sont pas additifs (ils ne respectent pas les égalités comptables : ressources en volume chaînées emplois en volumes chaînés).  Pour cela, on continue parallèlement d’établir des comptes au prix de l’année de base. 108

5.2.2 – Interprétation des évolutions en volume 



Une variation en volume ne se réduit pas à une variation en quantité physique (il ne faut donc pas confondre les deux notions) La variation en volume capte tous les effets de variation autres que l’effet prix : évolution des quantité mais aussi, amélioration de la qualité, apparition de nouveaux produits … 109

Illustration du problème  On suppose un produit i (téléphone) vendu en t0 : - sur le marché intérieur : p0F = 10 q0F = 100 - à l’étranger : p 0E = 8 q0E = 80  La valeur globale du bien est égale à : VAL0 = (10 100) + (8 80) = 1640  La quantité (physique) globale vendue est égale à: Q0 = 100 + 80 = 180 110

En t=1, on suppose que les prix n’ont pas changé mais on vend : - sur le marché intérieur : q1F = 140 - à l’étranger : q1E = 40  La quantité globale demeure donc égale à 180  Le volume global en t=1 est égal à : VOL1 = (10 140) + (8 40) = 1720 (le volume VOL1 est égal à la VAL1 parce que 111 les prix n’ont pas bougé.) 

Calculons l’indice de volume du produit i : (VOL1 / VAL0) x 100 = 1720/1640 x 100 =104,87  Cette variation ne mesure pas celle de la quantité physique (restée égale à 180) mais une variation des conditions d’échange de la marchandise 



Même exemple pour une autre histoire, en supposant que E et F désignent désormais deux variétés de produits (F devient en 1 un téléphone avec lecteur MP3 intégré): le 4,87% de croissance en volume traduira alors un « effet qualité » 112

6 - Qu’est-ce que la richesse ? 





Dans la conception actuelle, une société riche est une société qui produit. Mais tout dépend alors de la façon dont on définit la production ? Comment doit-on entendre la référence à l’utilité ? Des biens non produits et gratuits (air, eau, etc.) ne sont-il pas aussi des richesses ? Qu’en est-il des terres ? Et de la monnaie ? Etc. Bref, les notions de richesse et de production évoluent.  La richesse : une notion très relative 113





On reproche souvent au PIB de mal mesurer la richesse entendue au sens du bien-être mais le PIB n’est pas un indicateur de bien-être  Le PIB ne mesure pas tout ! Il existe d’autres indicateurs plus larges prenant en compte les dimensions sociales, écologiques, …  Il n’y a pas que le PIB ! 114

6.1 – La richesse : une notion très relative

La richesse à travers une très brève HPE :  La vraie richesse chez les mercantilistes (16ème, 17ème siècles) : la possession d’un stock de métaux précieux  Chez les Physiocrates : la Terre ; seul le travail agricole produit de la richesse  Chez les Classiques : la production industrielle (de biens matériels)  Chez les néo-classiques: richesse marchande fondée sur la valeur échangeable des biens indissociable de leur « utilité » 115





Les comptables nationaux ont englobé ces deux grandes conventions « richesse matérielle marchande » et « richesse marchande ». Mais débats récurrents sur l’élargissement de cette conception L’intégration des activités financières et d’assurance et des services non marchands ne date que de la fin des années 1970 ! Débats actuels sur le bénévolat, le travail domestique. 116

6.2 – Le PIB ne mesure pas tout  





Le PIB mesure la richesse monétaire annuelle produite Pour suivre les évolutions dans le temps (c’est la croissance économique), on « élimine » l’influence des variations de prix  le PIB « à prix constants » Pour effectuer des comparaisons internationales, on estime le PIB en « parités de pouvoir d’achat » (taux de conversion monétaire qui éliminent les différences de niveau de prix existant entre les pays). On utilise le PIB par habitant si l’on s’intéresse à la richesse moyenne des individus d’un pays.

117

 





Mais le PIB ne mesure pas le bonheur national ! L’ensemble des phénomènes sociaux n’est assurément pas réductible aux seules dimensions économiques : la CN qui mesure, en termes monétaires, la création et les échanges de droits économiques, n’a pas pour objet de mesurer le bien-être, le bonheur ou la satisfaction sociale. D’autres indicateurs visent à mieux appréhender le bien-être humain (voir Gadrey et Jany-Catrice, 2005). Les nouveaux indicateurs ne se substituent pas au PIB, ils le complètent. 118

6.3 – Il n’y a pas que le PIB ! 6.3.1. Les indicateurs du PNUD 

Les indicateurs synthétiques du PNUD: • Le plus connu est l'I.D.H (indicateur de développement humain). Moyenne de trois indicateurs portant respectivement sur le P.I.B. par habitant, l’éducation (alphabétisation et scolarisation), et l’espérance de vie. • L’indicateur de développement humain comparé des hommes et des femmes • l'indicateur de pauvreté humaine (I.P.H.) • l'indicateur de participation des femmes à la vie économique et politique (I.P.F.). 119







Ces indicateurs (cf. tableau) font apparaître des classements des pays assez différents de ceux que l’on obtient sur la base du seul P.I.B. par habitant. Pays nordiques (Suède, Norvège, Pays-Bas, Finlande, Danemark) en tête des pays développés où il y a le moins de pauvreté. Les plus mal classés (ceux où il y a le plus de pauvreté) sont l’Australie, le RoyaumeUni, l’Irlande et, en dernière position, les États-Unis. Selon l’indicateur de participation des femmes à la vie économique et politique (I.P.F.), les pays nordiques sont à nouveau en tête. 120

IDH (2003)

PIB/hab. (2003)

1. Norvège 2. Islande 3. Australie 4. Luxembourg 5. Canada 6. Suède 7. Suisse 8. Irlande 9. Belgique 10. États-Unis 11. Japon 12. Pays-Bas 13. Finlande 14. Danemark

3 6 10 1 7 20 8 2 12 4 13 11 16 5

Empreinte écologique par habitant, en hectares (2000) 7,92 n.d. 7,58 n.d. 8,84 6,73 4,12 5,33 6,72 9,7 4,77 4,81 8,42 6,58

15. Royaume-Uni 16. France 17. Autriche 18. Italie 19. NouvelleZélande 20. Allemagne 21. Espagne

18 15 9 19 22

5,35 5,26 4,73 3,84 8,68

14 23

n.d. 4,66

Pauvreté : IPH (2003)

Indicateur de participation des femmes/hommes IPF (2003) 1. Suède 1. Norvège 2. Norvège 2. Danemark 3. Pays-Bas 3. Suède 4. Finlande 4. Islande 5. Danemark 5. Finlande 6. Allemagne 6. Belgique 7. Suisse 7. Australie 8. Luxembourg 8. Pays-Bas 9. Canada 9. Allemagne 10. France 10. Canada 11. Espagne 11. Suisse 12. Japon 12. États-Unis 13. Belgique 13. Autriche 14. Australie 14. NouvelleZélande 15. Royaume-Uni 15. Espagne 16. Irlande 16. Irlande 17. États-Unis 17. Bahamas 18. Royaume-Uni 19. Costa Rica 20. Argentine 21. Portugal

121







Par rapport à leur classement en termes de PIB par habitant, les Etats-Unis ou le Royaume-Uni rétrogradent par exemple de 5 ou 6 places en termes d’IDH, le Qatar et les Emirats arabes unis de 20 places. Il reste toutefois, qu’à peu d’exceptions près, les 15 pays les plus « riches » en termes de PIB par habitant le restent en termes d’IDH. Quant aux pays les plus pauvres en termes de PIB par habitant, ils le demeurent tout autant en termes d’IDH. Autrement dit, l’argent ne fait pas le bonheur … mais il y contribue !

122

6.3.2 L’indicateur de santé

sociale (ISS)

• Mis au point par deux chercheurs

américains. Il regroupe des critères de santé, d'éducation, de chômage, de pauvreté et d'inégalités, d'accidents et de risques divers. • Moyenne de 16 indicateurs sociaux disponibles, dont chacun prend des valeurs comprises entre 0 et 100.

123





méthode semblable utilisée en France pour construire le B.I.P. 40 (Baromètre des Inégalités et de la Pauvreté), seul indicateur synthétique alternatif disponible dans le pays Selon le B.I.P. 40 (qui ne couvre pas autant de dimensions que l’indicateur de santé sociale, mais qui va plus loin en matière d'inégalités et de pauvreté), la période 1982-2003 aurait vu une sensible dégradation de la santé sociale de la France.

124

Données US : alors que la croissance économique mesurée par celle du PIB se poursuit, on constate la nette dégradation de l’indice de santé sociale. 125

6.3.2 L'indice de bien-être économique 



proposé par des économistes canadiens, il articule les bases de la comptabilité nationale et celles de certaines statistiques sociales. Moyenne de quatre indicateurs, eux-mêmes synthétiques: • flux de consommation au sens large • stocks de richesses (économique, humaine et environnementale) • inégalités et la pauvreté économique • insécurité économique (risques économiques liés au chômage, à la maladie, à la vieillesse, et ceux des familles monoparentales). 126

Royaume-Uni, 1980-1999 1,50 PIB par habitant 1,40 1,30 1,20 1,10 1,00 IBEE 0,90 0,80

127

1999

1998

1997

1996

1995

1994

1993

1992

1991

1990

1989

1988

1987

1986

1985

1984

1983

1982

1981

1980

0,70

128

1999

1998

1997

1996

1995

1994

1,50

1993

1992

1991

1990

1989

1988

1987

1986

1985

1984

1983

1982

1981

1980

Norvège, 1980-1999

1,60

PIB par habitant

1,40

1,30 IBEE

1,20

1,10

1,00

6.3.3 Indicateurs écologiques 

Indicateurs synthétiques de développement durable :

• « PIB vert » • indices de bien-être durable • "tableau de bord" du développement durable.



Un bon exemple est l’IPV, indicateur de progrès véritable

129









La méthode à la base de l’IPV consiste à partir de la mesure traditionnelle de la consommation des ménages. On y ajoute diverses contributions à d’autres dimension de la richesse et du bien-être (par exemple l'activité bénévole, le travail domestique) On soustrait la valeur estimée des "richesses perdues", notamment naturelles (destruction de la couche d'ozone, autres dommages à l'environnement, destruction de ressources non renouvelables), mais aussi sociales (coût social du chômage, des délits, des accidents de la route, progression des inégalités) Ces effets ajoutés ou retranchés sont évalués (tant bien que mal) en unités monétaires. 130

40000 35000 30000

PIB/h

25000 20000 15000 IPV/h

10000 5000 0 1950

Etats-Unis

1960

1970

1980

1990

2000 131





Autres indicateur écologique : l’empreinte écologique : notre consommation exploite un « territoire » de la planète. L’empreinte écologique d’une population, initialement diffusée dans le monde par les O.N.G. comme WWF, traduit en chiffres cette dépendance : c’est la surface de la planète, exprimée en hectares, dont cette population dépend, compte tenu de son mode de vie, pour ses besoins : • en produits du sol (surfaces pour l’agriculture, la sylviculture) et en zones de pêche ; • en terrains bâtis ou aménagés (routes et infrastructures) ; • en forêts susceptibles de recycler les émissions de CO2 (empreinte énergie) et plus généralement en surfaces d’absorption des déchets.

132



L’empreinte écologique peut être calculée à différentes échelles :

• pour l’ensemble de l’humanité • pour un pays • pour une région ou une ville • pour un ménage (sur la base de ce qu’il • •

consomme) pour un poste de consommation finale (alimentation, logement, transports…) etc.

133

16

14

Milliards d'hectares globaux

12

10

Energie 8 Terrains construits 6

zones de pêche

Forêts

4 Pâturages 2

Terres cultivées 0

1961 1964 1967 1970 1973 1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 Année 134

A partir du graph. précédent :  Depuis 1961, c’est « l’empreinte énergie » qui a le plus augmenté  L’empreinte par personne « supportable » par la planète était de 2,9 hectares en 1970; elle n’est plus que de 1,8 hectares en 2001 (cf. croissance démographique)  Or l’empreinte écologique moyenne des hommes a fortement progressé depuis 1960: 70 % de la surface du globe utilisable à des fins productives en 1961 contre 120 % actuellement, soit 1,2 planète. Ce chiffre signifie que l’humanité emprunte chaque année à la nature 20 % de ressources renouvelables de plus que les flux annuels de régénération naturelle de ces ressources. 135

136









Par exemple, la consommation alimentaire annuelle moyenne d’un Français exige 1,6 hectare de planète. L’empreinte totale d’un Français (alimentation, logement, transports, autres biens et services) est de 5,3 hectares. Celle d’un Américain est évaluée à 9,7 hectares, record du monde ! Critique de l’empreinte écologique 137

6.3.4. Un quiz pour conclure ! Quelle est la proportion de gens qui se déclarent « très heureux » dans les pays riches ?  a. environ 10%  b. environ 30%  c. environ 50%

138

Réponse : environ 30% 



A la question du type « Etes-vous très heureux, assez heureux, pas heureux », environ 30% des individus interrogés répondent très heureux. Non seulement ce score ne varie guère entre les pays mais surtout, et c’est un paradoxe, il semble ne pas s’être amélioré dans le temps. L’économiste américain Richard Easterlin est le premier à avoir expérimenté ce genre d’études dans les années 1970, ouvrant la voie à de nombreuses autres montrant que l’augmentation spectaculaire de la richesse des pays développés depuis l’après-guerre ne s’est pas traduite par une satisfaction accrue en moyenne. 139

Quelles interprétations donner ? 





Une fois atteint un certain niveau de revenu (ce seuil se situerait aux environs de 15000 dollars par personne et par an aux Etats-Unis), le gain de satisfaction que procure un supplément de revenu est faible et dépend évidemment de bien d’autres facteurs que l’argent. Les besoins évoluent en même temps que le niveau de vie : si plus d’argent va de pair avec toujours plus de besoins à satisfaire alors le niveau de satisfaction n’évolue pas. Un individu évalue sa satisfaction en se comparant aux autres : le gain de satisfaction d’un individu dont le revenu s’accroît n’est pas le même selon que cet accroissement de revenu est inférieur ou supérieur à celui des 140 autres.