Carnet de Mentaliste Viktor Vincent PDF [PDF]

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Zitiervorschau

Viktor Vincent en 7 points

1. La bibliothèque secrète En octobre 2013, Viktor et ses collaborateurs Sylvain Vip, Nikola Carton et Maxime Schucht ont réuni dans un studio parisien l’ensemble de leurs bibliothèques. Cette large collection regroupe des livres anciens et actuels traitant de l’hypnose, de l’illusion mais aussi de la mise en scène, de la psychologie cognitive ou encore du théâtre. Chacun possède une clef et peut aller y travailler quand il le souhaite. Néanmoins, l’adresse doit rester secrète et aucun invité n’est autorisé. Le hasard fait que cet appartement se trouve au numéro 221 bis, comme le repaire de Sherlock Holmes.

2. Le thé Le thé préféré de Viktor est le « Earl Grey », il en boit une théière complète chaque jour en travaillant. Préparer le thé est pour lui une sorte de rituel, un processus alchimique apaisant qui accompagne toutes ses créations et prises de décisions.

3. Le cabinet de curiosités Curieux de tout ce qui sort de l’ordinaire, Viktor collectionne certains animaux naturalisés présentant des difformités. Ci-dessous vous pouvez voir un caneton à deux têtes qu’il a baptisé Castor et Pollux. Pour lui, il est la preuve que tout est possible.

4. Le spiritisme Dans son enfance, Viktor était fasciné par l’un de ses grands oncles qui, disait-on, était capable de faire tourner les tables. Ce personnage incroyable a nourri l’imaginaire de Viktor en inventant des histoires fantastiques liées à certains objets qu’il possédait. Ainsi, une simple pièce de monnaie devenait le centre d’une histoire incroyable.

5. Le cinéma Viktor a étudié la mise en scène et la direction photo dans une école de cinéma. Il réalise lui-même les films projetés dans ses spectacles et trouve son inspiration au cinéma. L’un de ses films favoris est The Prestige de Christopher Nolan, film fantastique mettant en scène la rivalité entre deux illusionnistes et leurs obsessions.

6. Les entre-sorts Comme tous les enfants, Viktor aimait les fêtes foraines et la barbe à papa. Mais il ne manquait jamais d’aller voir les entre-sorts comme la femme sans tête ou la tête sans corps. Il fut très marqué par la femme gorille, entre-sort dans lequel une femme se transforme en gorille qui finit par s’échapper dans le public.

7. Les mathématiques C’est son père qui lui a transmis le goût des mathématiques. Très jeune, il lui fait résoudre des équations simples où les lettres sont remplacées par des cases à remplir. Il l’entraîne aussi au calcul mental et lui apprend les bases complètes de la trigonométrie avant l’âge de 10 ans. À cette époque, Viktor veut devenir mathématicien, sans savoir ce que fait réellement un mathématicien…

L’art du mentalisme

Définition du mentalisme Le mentalisme est un art du spectacle utilisant un mélange d’astuces, d’illusions, de suggestion et de psychologie pour recréer des phénomènes paranormaux comme la lecture de pensées ou la prédiction de l’avenir. Cette branche de l’illusionnisme existe depuis très longtemps et a toujours rencontré un très grand succès car elle touche à l’intime et à ce que nous avons de plus secret. Les thèmes abordés par cette discipline touchent souvent l’irrationnel et la spiritualité et jouent parfois de certaines croyances.

L’histoire du mentalisme L’histoire du mentalisme côtoie celle des médiums car pendant longtemps les mentalistes se faisaient passer pour des voyants capables

de prouesses psychiques moyennant salaire. Vous trouverez dans ces quelques lignes certains personnages emblématiques, d’hier et d’aujourd’hui, connus du grand public et ayant contribué à la naissance de cette discipline.

Le culte du secret

Les secrets sont précieux, ils sont notre force et notre faiblesse, ils cultivent le merveilleux et la curiosité. J’aime le mentalisme et les mystères qu’il suscite… J’ai voulu faire ce livre pour vous transmettre mon goût de l’étrange et vous permettre, vous aussi, de plonger vos amis dans un monde fantastique… Dans ce livre je vais vous livrer quelques techniques secrètes que vous pourrez expérimenter dans le but de divertir vos amis et non d’abuser d’eux. Il est important de ne pas révéler ces techniques à vos spectateurs afin de ne pas casser la magie que vous venez de créer. La sensation d’émerveillement, ce saisissement si particulier lorsque l’impossible se produit est probablement la plus belle sensation que je connaisse. Vous devenez maintenant les dépositaires de certains secrets, c’est à présent entre vos mains qu’ils continueront à vivre en remplissant leurs fonctions premières : émerveiller et divertir. Je vous souhaite une bonne lecture.

Claude Alexander Conlin dit Alexander est né en 1880 aux ÉtatsUnis à Alexandria dans le Dakota du Sud. Cet homme de spectacle se présentait comme un médium, il était coiffé d’un turban oriental et n’avait comme matériel qu’une simple boule de cristal dans laquelle il était censé voir le passé, éclaircir le présent et révéler l’avenir. Ses spectateurs étaient invités à poser des questions qu’ils formulaient par écrit à l’abri des regards et qu’ils scellaient dans des enveloppes. Sans même ouvrir les enveloppes, Alexander répondait aux questions posées avec une grande précision. Il utilisait pour cela un mélange d’astuce et de psychologie afin de créer l’illusion parfaite d’un don d’extralucide. Ses spectateurs étaient médusés par une telle clairvoyance ; il leur était impossible de faire la différence entre la réalité d’un pouvoir surnaturel et l’illusion d’Alexander tant celle-ci était parfaite. Il baissera le rideau sur ces performances en 1927 à l’âge de 47 ans. Alexander est probablement l’homme le plus mystérieux du mentalisme, tant sur le plan de sa carrière artistique, des méthodes qu’il employait et de sa vie personnelle. Décédé en 1954, Alexander laisse derrière lui de grandes interrogations et de nombreuses histoires

entourent sa vie. Il aurait était marié près de quatorze fois, aurait extorqué 50 000 $ à un magnat du pétrole et aurait tué au moins quatre personnes.

Myr et Myroska

Vous avez forcément entendu parler de Myr et Myroska. Ce couple d’artistes présenta pendant 40 ans un incroyable numéro de télépathie dans le monde entier. Myroska restait sur scène les yeux bandés tandis que son mari Myr descendait dans la salle pour recueillir les objets que le public lui donnait. Si insolite soit-il, Myr devinait à chaque fois de quel objet il s’agissait et donnait des détails précis comme les numéros de série de clefs, les phrases gravées au dos de certaines montres ou même le nombre de dents sur un peigne resté dans la poche d’un spectateur.

Beaucoup ont supposé l’existence d’un code verbal secret entre les époux permettant à Myr de coder à sa femme les objets que le public lui tendait, ce qui demande un travail colossal et une capacité intellectuelle hors norme. Il est en effet probable qu’ils utilisaient un code qu’ils maniaient parfaitement sans se faire remarquer, cette capacité à elle seule les rapproche du monde surnaturel. Mais l’existence d’un code (dont personne ne sait rien) n’expliquerait pas tout, de toute évidence leur secret est bien plus complexe et leur grande force est d’avoir su mélanger les méthodes pour semer le trouble. Aujourd’hui encore, leurs secrets demeurent, ce qui est à mon sens le plus beau cadeau que l’on puisse faire à cet art du mystère qu’est le mentalisme. Ils sont aussi à l’origine de cette phrase que tout le monde

connaît : « S’il n’y a pas de truc c’est fort mais s’il y en a un, c’est encore plus fort. »

Uri Geller

Notre époque compte aussi ses mystificateurs et usurpateurs. Uri Geller est un mentaliste né à Tel-Aviv le 20 décembre 1946. Dans les années 1970, il affirme posséder des pouvoirs psychokinétiques lui permettant d’agir sur la matière à distance. Il prétend pouvoir plier des fourchettes par la seule force de son esprit, faire bouger les aiguilles des boussoles à distance et même arrêter ou faire redémarrer les montres sans même les toucher. En 1979, il affirme que ses pouvoirs s’accroissent d’année en année et qu’il sera en mesure de plier la tour Eiffel au cours de l’année 1986. Dans ces démonstrations, Geller montrait notamment qu’il était capable de deviner un dessin enfermé dans une enveloppe, cet exercice est aujourd’hui un des classiques du mentalisme et est toujours très apprécié du public.

Il est l’auteur de plusieurs livres qui l’ont rendu richissime, il anime également une émission adaptée dans plusieurs pays et dirige une ligne de bijoux. L’illusionniste James Randi fut le premier à démontrer la fraude et les techniques utilisées par Geller pour simuler ses pouvoirs. Même s’il affirme le contraire, Geller est un mentaliste utilisant des techniques rationnelles pour arriver à des résultats étonnants.

Notre esprit nous joue des tours

Nous voyons la lune telle qu’elle était il y a une seconde, le soleil tel qu’il était il y a 8 minutes et les étoiles telles qu’elles étaient des siècles auparavant. Devons-nous faire confiance à nos yeux ? Certaines personnes amputées ressentent encore des douleurs dans leurs membres fantômes. Pouvons-nous faire confiance à nos sens ? Notre esprit peut nous jouer des tours et nous donner une vision faussée de la réalité. Nos sens, notre logique, notre instinct, notre mémoire peuvent nous tromper, notre méconnaissance de certains phénomènes aussi et le tout forme parfois des illusions convaincantes qui remplacent la réalité. Le mentaliste que je suis utilise ces défauts que nous avons tous pour créer l’illusion, pour pénétrer les pensées, anticiper les réactions et surtout pour divertir son public. Vous trouverez dans ce chapitre plusieurs expériences interactives que vous pourrez partager avec vos amis avant de les vivre vous-même à la lecture de ce livre. Respirez lentement, installez-vous confortablement et jouez le jeu des expériences à venir, je vous promets que vous serez surpris.

Illusions d’optique 1. Notre perception de la réalité n’est pas toujours conforme à la réalité elle-même. Il est possible de voir des choses qui n’existent pas ! De quoi remettre en cause bien des certitudes. Si certains ne croient que ce qu’ils voient, ils seront surpris par les images qui suivent. En dépit des apparences, les lignes sont bel et bien parallèles.

2. En promenant votre regard dans l’image, des points noirs apparaissent aux intersections des lignes et disparaissent dès que vous tentez de les fixer.

3. Regardez le visage au centre du cercle puis rapprochez l’image de vos yeux avant de l’éloigner. Vous verrez les cercles tourner.

4. Sans bouger la tête, concentrez-vous sur le visage. Au bout de 10 secondes, vous verrez les taches claires s’estomper lentement.

5. Il ne s’agit pas d’une spirale mais de cercles concentriques. Pour vous en assurer, faites un tour complet avec votre doigt en le plaçant sur l’un des cercles.

6. Tenez l’image face à vous puis fermez votre œil gauche. Observez le visage avec votre œil droit. Approchez lentement l’image de votre visage à 25 cm environ, le point noir disparaît.

Ces illusions d’optique exploitent certaines faiblesses de notre esprit pour créer une rupture avec la réalité. C’est notre manière d’interpréter le réel qui est ici pointée du doigt. Très souvent, notre cerveau se laisse aller à la facilité et interprète mal ce qu’il perçoit, habitué à certains mécanismes, notre esprit préfère créer une illusion plutôt que de remettre en question ses automatismes. Ces illusions résultent de la différence entre la réalité et ce que notre esprit s’attend à voir.

Dans le dernier test, Le point disparaît en se glissant dans la partie aveugle de notre œil droit, là où le nerf optique rejoint la rétine, zone dépourvue de photo récepteurs. Si nous ne percevons pas ce trou dans notre vision, c’est parce que notre cerveau le remplit en imaginant une réalité probable. Ainsi, quand le point disparaît, vous voyez du gris à la place du point. Cette surface grise n’existe pas, elle est créée par votre cerveau ! Mais si nous ne pouvons plus faire confiance à ce que l’on voit, à quoi peut-on se fier ?

Mona Lisa Observez attentivement ce portrait ! Bien qu’il soit à l’envers, vous reconnaissez la Joconde. Regardez-la attentivement, ne voyez-vous rien de choquant ? Non ? Vraiment ? Mettez l’image à l’endroit et vous verrez ! Comment avons-nous pu ne pas remarquer une chose aussi flagrante ? Les yeux et le sourire ont été placés à l’envers par rapport au reste de l’image. Nous percevons donc le sourire et le regard à l’endroit quand l’image est à l’envers, c’est-à-dire comme nous en avons l’habitude ! Aussi rien ne nous choque ! Pourtant le reste de l’image est bel et bien à l’envers ! Pour pallier cette incohérence visuelle, notre esprit va créer une illusion cognitive et remettre virtuellement tout dans le bon sens. Ainsi, l’image que nous voyons semble conforme à l’image que nous nous attendons à voir et que nous connaissons tous sur le bout des yeux !

Les figures impossibles Regardez attentivement ces images, elles représentent des objets qui ne peuvent pas exister dans la réalité. Pourtant notre système de représentation en perspective est capable de les représenter ! De quoi nous mettre en garde contre les modèles que nous utilisons pour retranscrire la réalité, ils peuvent aussi avoir leur part de chimère.

Lisez la phrase suivante à haute voix Sleon une édtue de l’Uvinertisé de Cambridge, l’odrre des ltteers dnas un mot n’a pas d’ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirière et la drenèire soeint à la bnnoe pclae. Le rsete puet êrte dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porlbème. C’est prace que le creaveau hmauin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot cmome un tuot

Il est très étrange de voir avec quelle facilité nous pouvons lire ce texte. Notre cerveau a enregistré des milliers de mots et sait les reconnaître même si les lettres ne sont pas dans le bon ordre. En effet, à force de lire, nous voyons les mots non pas comme une succession de lettres dans un ordre précis formant des syllabes, mais comme un ensemble de lettres, une sorte de sac qui contient les bonnes lettres dans le désordre. Nous voyons les mots comme une globalité et c’est cette éducation, cette programmation qui nous donne ce super pouvoir !

Lisez ces couleurs à voix haute le plus rapidement possible

Maintenant, ne lisez pas les couleurs qui suivent mais dites à haute voix le plus rapidement possible la couleur de l’encre qui a servi à les imprimer. Cela prend plus de temps car notre cerveau est programmé pour lire les mots que nous voyons, aussi lorsqu’il voit le mot « Blanc », il ne peut s’empêcher de le lire. Dans cet exercice, notre cerveau doit apprendre à ignorer une information alors qu’il est programmé pour la prendre en compte. Ces ordres contradictoires le font bugger.

Image en négatif Fixez cette image pendant une trentaine de secondes puis regardez une surface blanche, vous verrez une tache apparaître puis celle-ci se transformera en un portrait, celui d’un barbu plutôt connu.

Quel doigt ? Tendez vos mains face à face, mettez-les ensuite dos à dos, baissez la main droite et placez la paume de la main droite contre la paume de votre main gauche et serrez vos doigts. Pliez vos bras vers vous et retournez l’ensemble afin d’avoir vos mains jointes et croisées face à vous.

Mettez-vous face à un miroir et regardez vos mains dans le miroir. En fixant le reflet de vos mains, choisissez mentalement l’un de vos doigts, un annulaire par exemple, et tentez de le faire bouger du premier coup sans faire bouger vos autres doigts. Difficile n’est-ce pas !

Avec toutes ces inversions, le cerveau ne sait plus où il en est et commande un doigt à la place de l’autre. Vous pouvez faire faire cette expérience à un ami, choisissez le doigt vous-même mais attention à ne pas le toucher, vous permettriez à votre ami de sentir le bon doigt à bouger.

Une affaire en or Au départ nous avons une plaque de chocolat de 25 carrés, après un découpage astucieux vous obtenez un 26 e carré. Observez les opérations suivantes et vous verrez !

Vous pouvez essayer avec une feuille de papier quadrillé et une paire de ciseaux, cela fonctionne ! Si vous êtes gourmand, faites-le avec une vraie tablette de chocolat ! Recommencez l’opération une seconde fois pour un 27e carré puis une troisième fois pour un 28e et continuez ainsi indéfiniment pour produire une infinité de carrés de chocolat. Montez votre entreprise, inondez la France de votre chocolat puis

l’Europe et enfin le monde. Dans mon infinie bonté, je ne vous demanderai que la moitié des bénéfices.

Ne pensez pas à un éléphant rose Il est très important de ne pas imaginer un éléphant rose en train de voler autour de vous tandis que vous lisez ce livre. Si vous imaginez cet éléphant rose, avec ses petites ailes roses et sa petite trompe rose en train de virevolter autour de vous, cela signifie que l’esprit humain ignore la négation et qu’il n’a pas d’autre choix que de faire le contraire de ce qu’il lui est dit !

La perception des nombres Voici deux questions simples à deux problèmes théoriques simples. Pour y répondre, faîtes confiance à votre instinct.

Première question : Dans une piscine sale, un nénuphar pousse. Chaque jour il double de surface. En huit jours il occupe déjà la moitié de la surface totale de la piscine. En combien de jours aura-t-il recouvert la totalité de la piscine ? Deuxième question : Prenez une feuille de papier pour imprimante classique. Pliez-la en deux 42 fois de suite. Quelle sera l’épaisseur de la feuille au 42e pliage ?

La plupart des personnes interrogées ont répondu 16 jours à la question numéro 1 et environ 1 à 2 cm à la question 2. Ce qui prouve que notre esprit a parfois du mal à gérer instinctivement certains calculs car ces réponses sont loin de la réalité ! Il faut en réalité 9 jours au nénuphar pour couvrir la totalité de la piscine. En effet, il double sa surface chaque jour, si en huit jours il a recouvert la moitié, en doublant sa surface le lendemain il recouvrira l’autre moitié de la piscine. Si la plupart des gens répondent 16 c’est par automatisme. Ils entendent « double sa surface » et « moitié », alors il double le temps sans même réfléchir. Notre instinct cherche à prendre le chemin le plus court, il cède à l’évidence et commet de ce fait une erreur. Le mentaliste peut exploiter cette faiblesse pour proposer des chemins séduisants menant vers une impasse ou un résultat erroné. Dans le cas de la feuille de papier, la réponse est surprenante. L’épaisseur au 42e pliage serait de 439 804 km soit une distance supérieure à celle qui sépare la Terre de la Lune ! En effet, une feuille fait environ 0,1 mm d’épaisseur, en la pliant une fois, on double son épaisseur et on passe à 0,2 mm. En pliant une deuxième fois on double encore l’épaisseur en passant de 0,2 à 0,4 mm. À chaque pliage, on multiplie par deux l’épaisseur et on le fait 42 fois de suite ! L’épaisseur totale et donc égale à l’épaisseur de la feuille multipliée par 2 et cela 42 fois de suite !

Épaisseur = 0,1 mm × 2 × 2 × 2 × 2 × 2 ×.... × 2 = 439 804 651 110,4 mm Soit 439 804 km Bien sûr, en réalité, il est impossible de plier une feuille 42 fois de suite, il s’agit d’une vue de l’esprit. Notez que la surface de la feuille est divisée par 2 à chaque pliure. Ainsi, pour une feuille de 21 cm par29,7cm, sa surface finale à la42e pliure serait de 0,00000000000000141 m2 (1,41. 10-14 m2), soit mille fois plus petite que la surface recouverte par la taille estimée d’un atome libre. Il nous est difficile d’aborder ces nombres tant ils sont grands ou petits. Notre esprit n’a pas l’habitude de les gérer et lorsque nous commettons une erreur celle-ci est aussi gigantesque que les nombres que nous manipulons.

Une autre histoire donne le vertige ! Un calife veut remercier son vizir en mettant dans chaque case de son échiquier une pièce d’or qu’il pourra garder. Le vizir refuse ce cadeau trop précieux mais accepte de remplacer les pièces d’or par des grains de blé. Mais au lieu de mettre un grain dans chaque case, le vizir demande, à chaque nouvelle case, de mettre le double de grains que dans la précédente. Ainsi, il y a 1 grain dans la première case, 2 grains dans la deuxième, 4 dans la troisième et ainsi de suite jusqu’à la dernière case. Il y a 64 cases sur un échiquier et un grain de blé pèse en moyenne 40 mg. À ce rythme,

dans la dernière case, il y aurait plus de 369 milliards de tonnes de blé, soit plus de 2 500 fois la production de blé de l’Union européenne de cette année. Et cela seulement dans la 64 e case ! Si nous additionnons les grains contenus sur toutes les cases, cela représente environ 738 milliards de tonnes de blé au total sur l’échiquier. Le vizir avait bien calculé, mieux que les 64 pièces d’or promises, le blé aurait fait de lui l’homme le plus riche du monde à travers tous les âges ! Enfin une dernière question ! Imaginez 100 joueurs de tennis concourant pour un tournoi. Chaque match est éliminatoire, le perdant quitte le tournoi. Combien faut-il de matchs pour avoir un unique vainqueur ? Proposer une réponse avant de lire la suite… Là encore notre cerveau est en ébullition, le problème est complexe et il est difficile de s’y retrouver sans prendre une feuille et un crayon ! Nous tentons de trouver des réponses graphiquement en visualisant des arbres logiques dont les branches se séparent en 2 pour symboliser les matchs, avec d’un côté le gagnant et de l’autre le perdant. Nous nous disons qu’au départ il y a 50 matchs puis 25 puis 12 matchs avec un 13e joueur qui attend… Bref, nous nous compliquons l’existence pour rien ! Là encore, c’est notre habitude, notre éducation qui nous joue des tours… Nous avons été entraînés à solutionner ce genre de problème par des arbres à multiples sorties mais ce n’est pas la technique à adopter même si vous finirez tout de même par vous en sortir. En réalité la réponse se trouve dans l’énoncé. Sur les 100 joueurs il faut un vainqueur. Donc il faut éliminer 99 joueurs pour n’en garder qu’un. Chaque match est éliminatoire, donc pour éliminer 99 joueurs il faut 99 matchs. C’est tout, il n’y a pas de calcul à faire !

À l’image des énigmes proposées plus haut, les statistiques fourmillent de pièges qui ne sont que très rarement détectés. Cela vous donnera l’occasion de manipuler les autres, notamment avec les expériences du chapitre 4.

Madame Irma

Pensez à un nombre de deux chiffres, un nombre que personne ne peut connaître à part vous, ne le dites pas à haute voix afin que personne ne puisse connaître ce nombre. Faites maintenant un petit calcul ésotérique, additionnez les deux chiffres qui composent votre

nombre, si vous pensez à 47, faites 4 + 7 = 11, si vous pensez à 89, calculez 8 + 9 = 17… Soustrayez maintenant ce nouveau nombre de votre nombre de départ et gardez le résultat à l’esprit, prenez votre temps pour le calcul. Sur la page suivante, regardez le mot qui se trouve face à votre résultat. Foncez maintenant à la page 76 voir ce que madame Irma voit dans sa boule de cristal…

Prédiction et numérologie Munissez-vous d’un papier et d’un crayon. Inscrivez un nombre de trois chiffres différents sans le montrer à personne. Maintenant écrivez ce nombre à l’envers, si vous avez écrit 123 écrivez 321. Soustrayez le plus petit de ces nombres au plus grand et concentrez-vous sur ce nouveau nombre de trois chiffres. S’il n’y en a que deux, ajouter un zéro devant. Écrivez ce résultat à l’envers, additionnez ces deux nouveaux nombres, concentrez-vous sur votre résultat unique qui dépend directement des nombres que vous avez choisis. Allez à la page 91 pour découvrir la prédiction.

Rendez-vous télépathique Je vous propose un rendez-vous mais je ne vous dirai pas à quelle heure, je vais vous laisser la découvrir vous-même ! Pour cela vous utiliserez votre instinct. Regardez attentivement le cadran de l’horloge. Fermez les yeux et imaginez une aiguille tourner dans votre imagination avant de s’arrêter sur une heure pleine. Allez-y puis ouvrez les yeux. Parfait, placez maintenant votre doigt sur l’heure que vous venez de visualiser dans votre esprit, ce sera votre heure magique. Maintenant déplacez votre doigt dans le sens contraire des aiguilles

d’une montre pour remonter le temps de 5 heures, laissez votre doigt sur cette nouvelle heure. Maintenant, allez dans le futur et avancez de 9 heures. Vous allez maintenant remonter le temps une dernière fois en utilisant votre heure magique. Par exemple, si vous aviez choisi le nombre 11, déplacez-vous de 11 heures avec votre doigt en tournant dans le sens contraire des aiguilles d’une montre et remontez ainsi le temps de 11 heures. Notez l’heure sur laquelle vous venez de vous arrêter. Allez à la page 147 pour découvrir à quelle heure nous avons rendez-vous.

Loto Dans un instant, vous allez choisir les 4 nombres gagnants d’un jeu de loto. Pour cela observez la grille suivante composée de 16 cases.

Avec un crayon de bois barrez au hasard les chiffres de l’une des 4 lignes horizontales. Parfait, barrez maintenant une des quatre lignes verticales au hasard. Entourez le nombre à l’intersection des deux lignes, ce sera le premier chiffre gagnant. Les chiffres barrés ont été éliminés et ne peuvent plus être choisis, mais il en reste encore beaucoup ! Barrez à nouveau une ligne horizontale et une verticale et entourez le nombre à l’intersection. Pour choisir le troisième nombre gagnant recommencez l’opération et tracez enfin les deux dernières lignes possibles pour déterminer le quatrième nombre. Vous venez de sélectionner les quatre nombres gagnants de ce jeu de loto. Additionnez ces quatre nombres et allez à la page 197 pour découvrir ma vision de l’avenir.

Les visages Parmi ces femmes se trouve le portrait d’une médium. Elle se cache mais grâce à votre instinct vous allez tenter de la retrouver. Placez votre doigt sur une image de femme. Déplacez votre doigt à droite ou à gauche jusqu’à l’image d’homme la plus proche. Déplacez-vous vers le haut ou le bas jusqu’à l’image de femme la plus proche. Déplacez-vous en diagonale jusqu’à l’image d’homme la plus proche. Déplacez-vous vers le bas ou la droite jusqu’à l’image de femme la plus proche. Allez à la page 265 pour découvrir le visage de la médium.

Où est la médium?

Comment lire dans les pensées ?

Dans ce chapitre, vous trouverez plusieurs expériences autour de la lecture de pensées que vous pourrez reproduire avec vos amis. Si, dans les grandes lignes, nous nous ressemblons tous, nous sommes des êtres uniques avec notre propre histoire et notre propre personnalité aussi les techniques qui vous seront expliquées ne fonctionneront pas avec tout le monde. Mais ne vous inquiétez pas, vous trouverez quelques expériences diaboliques qui étonneront vos amis à coup sûr. Si certaines expériences sont sans filet, d’autres sont construites pour vous rattraper en toutes circonstances ou pour vous permettre de vous entraîner tout en bluffant votre entourage. Des astuces diaboliques aux techniques de programmation neurolinguistique, des déductions logiques aux méthodes d’observation, des mathématiques aux sciences physiques, vous

trouverez tout un panel de techniques dont le mentaliste que je suis raffole pour créer des illusions convaincantes et divertissantes.

La lecture de pensée et autres dons paranormaux

Il nous sera peut-être un jour possible de lire dans les pensées d’un individu tel que nous le voyons dans les films fantastiques. Pour le moment ce n’est pas le cas et aucun don télépathique n’a pu être observé en laboratoire à ce jour. Plusieurs études ont été menées sur le sujet, notamment pendant la guerre froide aux USA et en URSS. L’objectif était de savoir si le don de télépathie ou de vision à distance existait et si oui comment l’utiliser à des fins militaires. Imaginez ce qu’une armée serait capable de faire en prévoyant les mouvements des troupes ennemies ou en devinant ses intentions par lecture de pensées ! Aucune preuve scientifique n’a émergé de ces études. Pourtant plusieurs documents de cette époque ont fuité et semblent apporter la preuve de l’existence de ces phénomènes ! Il s’agit en réalité de faux documents destinés à être divulgués pour inquiéter l’ennemi. La guerre froide était une guerre idéologique et psychologique, une guerre d’information et de désinformation. L’objectif de ces preuves montées de toutes pièces était d’impressionner l’ennemi en lui faisant croire que des médiums surpuissants travaillaient aux côtés de l’armée et épiaient la moindre

de ses intentions grâce à leurs dons extralucides. À cette époque, la paranoïa gagnait les deux parties et tout cela était considéré avec le plus grand des sérieux. Le document le plus connu est sans doute ce film où nous voyons une femme, Nina Kulagina, capable d’affoler les aiguilles d’une boussole et de bouger des objets à distance. Comme les défilés militaires, ce film d’effets spéciaux rudimentaires monté par l’URSS était lui aussi censé prouver aux yeux du monde la toute-puissance de l’État soviétique. Si aujourd’hui cela peut nous sembler ridicule, ce film a fait son effet en son temps et a poussé les États-Unis à approfondir leurs études sur le sujet. Aujourd’hui encore, beaucoup sont impressionnés par ce film et croient en sa véracité. Il y a tellement de documents de la sorte qui rôdent sur le Net que la foi en de tels phénomènes n’est pas près de s’éteindre. Je crois qu’il faut avoir l’esprit ouvert tout en gardant son esprit critique. Après tout, ce genre de phénomène peut exister, mais si c’est le cas, je souhaite en avoir la preuve scientifique. Le laboratoire de la zététique créé par Henri Broch en juin 1998 propose d’étudier les événements présentés comme paranormaux et pourrait peut-être un jour nous apporter la preuve de leur existence. Beaucoup d’individus affirment posséder des dons surnaturels et avoir passé des tests rigoureux avec succès auprès de scientifiques en laboratoire. En réalité, aucun des tests scientifiques menés sur ce sujet à ce jour n’a pu prouver l’existence de pouvoirs extralucides. Depuis le 6 février 1987, le laboratoire de la zététique propose un prix à celui ou celle qui reproduira, dans les conditions de laboratoire, un phénomène paranormal. Le prix était d’abord de 500 000 francs, il est passé à 1 000 000 de francs en 1992 à l’occasion de la 100 e candidature puis à 200 000 € lorsque la barre des 200 candidats a été franchie. À ce jour,

après presque 30 ans d’existence, le prix n’a jamais été remporté par quiconque.

La clef du regard

En 1976, le psychologue Richard Bandler et le linguiste John Grinder jettent les bases de la PNL, Programmation Neurolinguistique, dans lesquelles ils abordent les clefs d’accès visuel ! Ils montrent ainsi que lorsqu’un être humain pense à quelque chose en particulier, il ne peut s’empêcher de regarder dans une direction particulière. Ainsi, ils ont établi des liens entre la zone du regard et la pensée et les résultats sont bluffants. Voilà une arme qui a passionné le mentaliste que je suis pendant des années. Même si la PNL n’est pas une baguette magique sûre à 100 %, elle permet de nombreuses choses. Faisons ensemble une expérience… Visualisez un grand écran blanc dans votre esprit et dessinez-y quelque chose de simple, posez le livre un instant et prenez le temps de tout imaginer…

Bien, je ne sais pas à quoi vous pensez exactement (probablement une maison ou un arbre mais ce n’est pas la question) mais normalement, en vous concentrant sur cette image, vos yeux se sont dirigés vers le haut à votre droite. C’est comme un réflexe, un passage obligé, un bug de notre corps, lorsque nous imaginons quelque chose de visuel nous regardons en l’air à notre droite… J’ignore pourquoi, mais c’est un fait avéré ! Et cela va nous être utile ! Comme vous le voyez sur le schéma page suivante, chaque direction a sa propre signification. Si vous regardez sur les côtés par exemple, cela signifie que vous êtes dans l’écoute. Faites l’expérience avec l’un de vos amis, asseyez-vous face à face, faites le silence autour de vous et posez votre montre sur la table. Demandez à votre ami de se concentrer sur le tic-tac de la montre. Pour éviter qu’il ne fixe la montre, demandez-lui de fermer les yeux. Vous verrez au bout de quelques secondes ses yeux se diriger sur les côtés. Même si les paupières sont fermées, vous pourrez tout de même distinguer le mouvement de ses yeux.

La clef du regard expérience 1

Vous demandez à l’un de vos amis d’écrire sur un papier son fruit préféré, le titre d’une chanson qu’il aime et le prénom d’une personne qui lui est chère. Vous l’invitez ensuite à fermer les yeux et à se concentrer sur l’un de ces éléments. S’il pense à la personne il doit s’imaginer assis en face d’elle, s’il pense au fruit il doit s’imaginer en train de le manger et pour la musique en train de l’écouter. Bien que tout cela ne se passe que dans son esprit, vous lui révélez à quel élément il pense.

Comment ça marche ? Vous allez observer le mouvement de ses pupilles à travers ses paupières. Enfermé dans son monde intérieur, votre ami ne se rendra pas compte des mouvements de ses yeux qui trahiront sa pensée. Conformément aux clefs d’accès visuels de la PNL, s’il regarde vers le haut c’est que sa vision est sollicitée, il pense donc à la personne qui lui est chère. S’il regarde vers le bas cela signifie qu’il est concentré sur une sensation physique comme l’expérience du goût, il pense donc à son fruit préféré. Enfin, s’il regarde sur les côtés, c’est l’audition qui est sollicité, il pense donc à sa musique favorite.

Vous pouvez recommencer l’expérience plusieurs fois de suite ou demander à plusieurs amis de le faire simultanément, vous pourrez ainsi deviner pour chacun d’entre eux l’élément auquel il pense. C’est la répétition qui rendra cette expérience convaincante et divertissante.

La clef du regard expérience 2

Avec vos amis, vous établissez une liste d’une dizaine de fruits. Vous invitez ensuite trois d’entre eux à choisir mentalement l’un de ces fruits et à fermer les yeux. Vous expliquez que vous allez annoncer les fruits de la liste les uns après les autres et que dès qu’ils entendront le fruit qu’ils ont choisi, ils devront s’imaginer en train de le manger. Après avoir énoncé la liste, vous déterminez les fruits choisis par vos amis !

Comment ça marche ? Lorsque vous énoncez les fruits, prenez votre temps ! Laissez à vos amis quelques secondes pour s’imaginer en train de manger leur fruit. Cela vous permettra de les observer les uns après les autres. La comparaison de leurs yeux vous aidera à identifier ceux qui sont en train d’imaginer de manger leur fruit, vous identifierez plus facilement leur réaction par effet de contraste avec ceux qui ne réagissent pas. L’expérience semble plus difficile avec trois personnes alors qu’en réalité cela la rend plus simple !

Les 5 signes du mensonge

Le volume de la voix Lorsqu’un individu invente un mensonge sur le moment, le volume de sa voix baisse sensiblement et remonte en fin de phrase. En effet, lorsque le menteur dit à voix haute son mensonge, il l’entend pour la première fois, il teste donc en direct la crédibilité de son histoire et ne préfère pousser le volume qu’à la fin des phrases lorsque son esprit a validé la cohérence de sa phrase. En un mot, nous parlons plus bas lorsque nous ne savons pas si ce que nous disons peut être crédible et nous parlons plus fort lorsque nous n’avons pas à nous en préoccuper.

Les mains Un menteur aura tendance à se cacher le visage avec ses mains en mettant par exemple une main sur le menton ou sur le nez. Il s’agit d’un réflexe que nous avons tous depuis l’enfance et qui, bien qu’il s’estompe au fil des années reste présent à l’âge adulte. Nous avons

déjà tous vu un enfant se cacher la bouche avec sa main juste après avoir menti et surtout après avoir été démasqué. Comme si le geste voulait empêcher les mensonges de sortir. Le menteur peut aussi se cacher derrière des meubles ainsi, s’il est debout, il peut se mettre derrière une table ou un fauteuil pour créer encore plus de distance.

Le vocabulaire Lors d’un mensonge, le menteur va, par touches, employer un vocabulaire qui n’est pas le sien, c’est une façon de prendre de la distance avec son mensonge, comme si le menteur n’assumait pas le fait de mentir. Une autre théorie explique que le menteur fouille dans son esprit à la recherche d’histoires ou de circonstances analogues à l’histoire qu’il veut raconter afin de créer un mensonge cohérent. Le menteur emprunte à plusieurs histoires des éléments qui ne sont pas construits pour être ensemble, ainsi, sans s’en rendre compte, le menteur ouvre son champ lexical et des mots qu’il n’utilise pas habituellement refont surface comme pour cimenter ses propos.

Le sourire Lorsque le menteur excelle dans son art, il peut faire preuve de vanité et se mettre à sourire comme pour se féliciter de vous duper. Ce sourire est très particulier, il est tout en retenu, le menteur cherche à le cacher mais n’y arrive pas, il n’est pas rare qu’un éclat de rire se fasse entendre, le menteur cherchera à le justifier en racontant quelque

chose qui prête à rire ou à sourire. Cette justification arrivera comme un cheveu sur la soupe.

Le regard Le regard dit tout. Un mensonge est souvent dit droit dans les yeux. Vous remarquerez que dans une conversation normale et amicale, nous ne regardons que rarement notre interlocuteur dans les yeux, nous parlons en regardant ce qui se passe autour de nous et conformément aux clefs d’accès visuels de la PNL (expliquées juste avant) nos yeux se promènent lorsque nous faisons appel à nos souvenirs ou lorsque nous imaginons des choses. Le menteur, lui, plonge ses yeux dans les vôtres et ne les quitte plus

Menteur menteur

Vous pouvez faire cette expérience au cours d’une soirée avec quelqu’un que vous ne connaissez pas. Mettez-vous face à lui et diteslui que vous allez lui poser cinq questions et qu’il va devoir mentir à l’une d’elles. À l’issue des questions vous révélez quand il a menti. Vous pouvez recommencer avec une autre personne, celle-ci cette fois est priée de ne pas répondre à haute voix mais de simplement penser à la réponse. Bien que la personne soit totalement silencieuse, vous devinez lorsqu’elle a menti, comme si vous lisiez dans son esprit.

Comment ça marche ? Vous pouvez poser à votre cobaye toutes les questions que vous souhaitez à condition qu’elles soient visuelles. Par exemple, vous pouvez demander de quelle couleur est sa porte d’entrée ou ce qu’il a mangé ce midi. Ou encore quelle est la marque de sa voiture ou ce qu’il voit de la fenêtre de sa chambre. Le but est de stimuler son esprit sur un élément visuel. Ainsi, avant de répondre, il doit accéder à l’information, il doit se souvenir de la couleur de sa porte d’entrée et en

faisant cela, ses yeux vont se lever en haut à droite. En revanche, si ses yeux ne bougent pas, qu’il vous regarde droit dans les yeux en vous disant « blanche » cela veut dire qu’il vous ment et qu’il a nommé une couleur au hasard. Il est aussi possible que votre ami pense d’abord à la couleur de sa porte (ses yeux bougent vers le haut) puis qu’il donne une autre couleur. Dans ce cas, c’est le temps entre le moment où il visualise dans son esprit la couleur de sa porte (les yeux viennent juste de récupérer votre regard) et le moment où il prononce la couleur qui vous permettra de détecter le mensonge. S’il met plus de temps qu’aux autres réponses, cela signifie qu’il ment. Pour plus de résultat, demandez à votre ami de fermer les yeux, ainsi il fera moins attention aux mouvements de ses yeux en se croyant à l’abri dans son monde intérieur. En réalité, même à travers les paupières, vous pourrez distinguer sans problème le mouvement de ses yeux. Vous pouvez aussi demander à votre ami de ne pas répondre à haute voix mais de formuler une réponse pour lui-même, dans son esprit. Vous appliquez la même technique que précédemment, il se trahira de la même manière qu’il prononce ou non la réponse à la question. Cette expérience est très impressionnante car la personne a les yeux fermés et ne répond que dans sa tête, nous nous rapprochons de ce qui ressemble à de la lecture de pensées, ne trouvez-vous pas ?

Dans le fond des yeux

Vous posez sur la table cinq objets différents comme par exemple une pièce de monnaie, un briquet, un stylo, une clef et un téléphone. Vous demandez à votre ami de se concentrer sur l’un des cinq objets et de ne le dire à personne. Vous ramassez les objets et vous les présentez un par un à votre ami, si ce n’est pas l’objet auquel il pense il doit se dire en lui-même : « Ce n’est pas mon objet » et s’il s’agit de l’objet auquel il pense il doit se dire « C’est mon objet ».Ainsi, vous lui présentez les objets un par un et vous devinez l’objet auquel il pense.

Comment ça marche ? Lorsque vous présenterez le bon objet à votre ami, vous verrez ses pupilles se rétracter d’un seul coup. Le phénomène est plus ou moins évident chez certains individus mais dans plus de 60 % des cas cela est très visible. Vous pouvez tenter de le faire avec une dizaine d’objets ou plus mais il ne faut pas que cela soit trop long. Lorsque vous tomber sur une personne qui réagit bien, vous pouvez le faire trois fois de suite sans aucun problème avec cinq objets seulement, c’est la répétition qui sera impressionnante. Néanmoins, il faut faire attention à ne pas être à l’extérieur par un grand soleil ou dans un endroit trop sombre comme une boîte de nuit car sous ces luminosités, les pupilles ne réagissent pas aussi visiblement.

Par extension, vous pouvez aussi le faire avec des chiffres. Demandez à votre ami de penser à un nombre de deux chiffres et de se concentrer sur le chiffre des dizaines. Comptez à voix haute et invitez-le à penser « stop » lorsque vous prononcez son chiffre. Là encore, vous verrez ses pupilles se rétracter lorsqu’il pensera stop et que vous prononcerez son chiffre. Ne comptez pas trop vite, un chiffre par seconde c’est parfait. Vous pouvez ensuite recommencer avec le chiffre des unités. Ainsi vous êtes capable de deviner un nombre pensé entre 1 et 100, un télépathe n’aurait pas fait mieux ! Rien ne vous empêche de le faire avec des lettres ou des listes de mots… Vous avez en main un outil simple que vous pouvez décliner comme vous voulez.

À chacun son objet

Dans cette expérience, vous demandez à cinq personnes de mettre un objet leur appartenant sur la table. Vous ne voulez pas voir à qui appartiennent ces objets, aussi vous quittez la pièce en compagnie d’un spectateur qui vous surveillera. Vous demandez aux cinq spectateurs de bien mélanger les objets sur la table et de former un tas afin de ne vous laisser aucun indice. De retour, après une forte concentration, vous prenez chaque objet un à un et vous les rende à son propriétaire.

Comment ça marche ? Vous allez encore une fois utiliser la technique précédente. Dès que vous présenterez l’objet à son propriétaire, ses pupilles vont le trahir. Il vous suffit de poser les objets un à un devant chaque personne. Si vous n’observez aucune réaction, mettez l’objet de côté et passez au suivant, vous y reviendrez plus tard. Si vous avez du mal avec certains ne vous

inquiétez pas, par élimination, vous parviendrez à remettre les bons objets aux bonnes personnes. Si vous êtes dans le doute, vous pouvez aussi analyser les objets et tenter de deviner à qui ils peuvent appartenir en vous basant sur votre bon sens et sur l’observation de certains détails des objets (couleurs, styles, mode, objet masculin ou féminin). Pour ne pas tomber dans les évidences qui ne bluffent personne, demandez à vos spectateurs de choisir des objets neutres et classiques. En vous en remettant au simple hasard, vous avez une chance sur 120 de réussir, c’est-à-dire 119 chances sur 120 de vous tromper. Vous pouvez mettre en avant cette statistique afin de montrer la difficulté de cette expérience et ainsi en accroître les réactions en cas de succès total ou partiel !

Retrouver le voleur

Il s’agit cette fois d’une sorte de jeu de rôles autour d’une enquête policière. Vous demandez à vos amis de choisir secrètement parmi eux un voleur qui gardera sur lui votre bague ou autre bijou. Vous quittez la pièce accompagné d’un témoin pour ne pas voir qui sera le voleur. De retour, vous demandez à tout le monde de se concentrer sur le prénom du voleur. Vous interrogez certaines personnes et très vite vous retrouvez le voleur et votre bague !

Comment ça marche ? Cette fois, vous pouvez être pratiquement sûr de réussir cette expérience à chaque fois ! Vous allez encore une fois utiliser la technique de la pupille mais la grande différence cette fois c’est que tout le monde connaît le voleur, vous pouvez donc interroger plusieurs personnes en récitant un à un les prénoms de tous les suspects en observant les pupilles de votre « témoin ». Si celui-ci ne réagit pas bien, pas de problème, passez à quelqu’un d’autre ! Si vous percevez un léger signal de la pupille sur un prénom, gardez-le en tête et vérifier avec quelqu’un d’autre s’il réagit lui aussi à ce prénom. Dans cette expérience vous pouvez recouper plusieurs informations et ainsi être sûr de votre coup !

Lettre à un ami

Lors d’une soirée entre amis, vous conviez l’un d’entre eux à une petite expérience. Vous lui demandez de se concentrer sur une personne présente dans la pièce mais de ne surtout rien dire à haute voix, il doit se contenter de répéter le prénom de cette personne plusieurs fois dans son esprit. Vous vous placez ensuite debout face à lui, vos mains sur ses épaules et vous l’invitez à fermer les yeux et à imaginer qu’il marche péniblement dans le désert et que ses pieds s’enfoncent dans le sable. Vous expliquez que vous allez réciter l’alphabet et qu’au moment où vous prononcerez la première lettre du prénom de la personne à laquelle il pense, il devra imaginer un panneau stop sortir du sable et se dresser face à lui. Ainsi vous récitez l’alphabet jusqu’au bout puis vous demandez à votre ami d’imaginer qu’il est toujours dans le désert et qu’il marche vers la personne qu’il a choisie. À cet instant, dans le silence le plus absolu, vous demandez à une personne dans la pièce de venir se placer debout face à votre ami, lorsqu’il ouvre les yeux, il a face à lui la personne à laquelle il pense !

Comment ça marche ? Cette technique vous permettra de découvrir les pensées d’une personne à condition que le champ des possibles soit limité, comme dans le cas des personnes invitées lors d’une soirée. Lorsque vous demandez à votre ami de fermer les yeux et d’imaginer qu’il marche péniblement dans le désert et que ses pieds s’enfoncent dans le sable, vous pourrez voir à travers ses paupières qu’il regarde vers le bas. En fait, il regarde ses pas dans le sable, il vit sa vision comme si elle était réelle. Lorsque vous prononcerez la première lettre de l’alphabet du prénom auquel il pense, vous verrez ses yeux se diriger vers le haut cardans son imagination, il verra un panneau sortir du sable et se dresser devant lui, il ne pourra pas s’empêcher de le suivre du regard, même s’il a les yeux fermés et même si cela ne se passe que dans son imagination. À ce stade, vous connaissez la première lettre du prénom et au vu du nombre limité de personnes dans la pièce, il est possible que cette seule information vous permette d’identifier la personne à laquelle il pense. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez recommencer le même

procédé avec la deuxième lettre afin de départager les personnes possibles. Une fois identifiée, vous demander à votre ami d’imaginer qu’il marche vers cette personne et vous placez celle que vous avez identifiée devant lui. Cette mise en scène apportera le maximum d’impact, votre ami sera surpris de voir devant lui la personne à laquelle il pense. Pour un maximum d’effet pour les spectateurs qui regardent l’expérience, vous pouvez demander à votre ami de dire à haute voix à qui il pense avant d’ouvrir les yeux, succès garanti !

Dans quelle main ?

Nous connaissons tous ce jeu ! Dans son dos, quelqu’un cache une pièce dans l’une de ses mains et vous devez deviner dans laquelle elle se trouve. Il existe plusieurs techniques pour gagner à ce jeu

Comment ça marche ? Lorsque vous jouez plusieurs fois de suite, il semble exister une récurrence inconsciente chez les joueurs. La plupart du temps, vos amis cacheront d’abord la pièce dans leur main droite s’ils sont droitiers et à gauche s’ils sont gauchers. La deuxième fois, par esprit de constance, ils laisseront la pièce dans la même main que la première fois. Ce n’est que la troisième fois qu’ils changeront de main. Lorsque vous avez en face de vous une personne qui veut vous défier ou vous ennuyer, elle sera plus encline à laisser la pièce toujours dans la même main. Leur corps peut aussi trahir vos amis et vous aider à deviner où se trouve la pièce. Lorsqu’ils ramènent leurs mains face à eux, la main qui détient la pièce arrive généralement la première mais il est parfois difficile de déterminer laquelle est arrivée en premier. La position des

pouces peut aussi vous aider, le pouce de la main détenant la pièce est souvent placé sous les doigts alors que celui de la main vide est placé sur le côté.

La position du pouce se remarque généralement lors des premiers coups, plus vous avancerez dans le jeu et plus vos amis tenterons de garder le contrôle et ferons attention à vous présenter deux mains identiques et de même grosseur. Vous pouvez aussi observer le nez de votre ami qui aura tendance à pointer légèrement vers la pièce, surtout si vous lui demandez de fermer les yeux. Vous pouvez aussi placer vos mains simultanément sur celles de votre ami puis, sans prévenir, exercer une pression identique sur ses mains, vous sentirez une plus grande résistance du côté de la pièce. Inutile d’être violent, le mouvement doit être souple et surtout ne pas gêner votre ami. Vous

pouvez aussi prendre ses mains fermées dans les vôtres et faire bouger ses bras en décrivant de petits cercles, encore une fois, l’un d’eux sera plus contracté et se laissera moins faire, c’est là où se trouve la pièce.

Contact

Vous demandez à l’un de vos amis de se placer de bout face à vous. Vous placez vos mains face à face avec les siennes de sorte que les extrémités de vos doigts soient en contact avec les siennes, comme si vos mains étaient l’image des siennes dans un miroir et inversement. Vous lui demandez de se concentrer sur l’un de ses doigts et de ne rien dire à haute voix. Après une intense concentration, vous retirez vos mains des siennes et vous avez devinez à quel doigt il pense ! Vous recommencez l’opération plusieurs fois avec le même succès.

Comment ça marche ? Comme avec le pendule, il s’agit de la réponse idéomotrice, lorsque nous pensons à l’un de nos doigts nous ne pouvons nous empêcher de le bouger. En réalité, il ne bouge pratiquement pas, il faut donc travailler sa sensibilité pour déceler le mouvement mais cela présente un avantage, votre cobaye ne se rendra pas compte qu’il bouge et la méthode restera secrète.

Pour ressentir ce mouvement il faut être attentif à la pression que vous exercez sur les doigts du spectateur, il ne faut pas trop appuyer pour ne pas empêcher son mouvement. Pour que le spectateur baisse sa garde, et amplifie le mouvement involontaire de son doigt, demandez-lui de fermer les yeux. En revanche, vous gardez bien les yeux ouverts et vous observez attentivement les doigts de votre spectateur pour déceler le moindre mouvement. Répétez plusieurs fois la phrase : « Concentrez-vous sur votre doigt » et marquez une pause après chaque phrase pour attendre la réponse idéomotrice. Si elle ne vient pas répétez la phrase avec plus d’autorité : « Concentrez-vous sur votre doigt, le doigt auquel vous pensez, rien que ce doigt » et attendez quelques secondes la réponse. Si celle-ci ne vient toujours pas, vous pouvez lui demander de ne surtout pas bouger le doigt auquel il pense ce qui l’invitera bien sûr à faire le contraire sans même qu’il ne s’en rende compte ! C’est comme si je vous disais de ne pas penser à un éléphant rose, vous ne pourriez pas vous empêcher de l’imaginez. Ainsi, dès que vous lui demanderez de ne pas bouger son doigt, il le fera dans la seconde

sans s’en rendre compte, surtout s’il a les yeux fermés. Il vous dira ensuite qu’il ne bougera pas son doigt mais c’est déjà trop tard pour lui ! S’il n’a toujours pas bougé son doigt ou plutôt si vous ne l’avez toujours pas senti bouger, vous avez encore un dernier recours. Vous allez répéter la phrase : « Ne bougez pas le doigt auquel vous pensez, soyez fort, résistez ! » Puis, sans prévenir, vous allez exercer une pression rapide et identique sur tous les doigts. Ainsi, vous sentirez qu’un doigt en particulier fait de la résistance, c’est le doigt auquel il pense ! Cette opération est délicate, il faut être bien concentré pour déceler la résistance d’un doigt surtout lorsque la personne pense à un doigt situé aux extrêmes. Parfois la confusion s’installe et plusieurs doigts sont possibles. Dans ce cas je me dis que la personne en face de moi a choisi l’affrontement plutôt que la coopération et que de ce fait, elle ne pense probablement pas à un doigt de sa main forte (droite si elle est droitière, gauche si elle est gauchère). Je choisis donc l’un des doigts possibles dans sa main faible. Si le petit doigt fait partie des options je le choisis directement. Avec des spectateurs particulièrement expressifs, vous pouvez tenter l’expérience plusieurs fois de suite sans aucun problème. Vous pouvez aussi adapter cette expérience pour deviner autre chose qu’un doigt. Pour cela demandez à votre spectateur d’associer chacun de ses doigts à une information particulière et de se concentrer sur le doigt correspondant à l’information à laquelle il pense. Ainsi vous pouvez, par exemple, faire une liste de dix objets, associer ces objets aux doigts, demander à votre ami de penser à l’un des objets et donc à l’un de ses doigts. En devinant le doigt vous devinerez l’objet. Pour vous souvenir de la liste vous pouvez utiliser une astuce mnémotechnique décrite dans le chapitre 6 sur la mémoire.

Pour donner encore plus d’intérêt à l’expérience, vous pouvez dire que vous n’y arrivez pas avec les doigts et que vous voulez tenter autre chose… En réalité, vous avez deviné le doigt auquel il pense et vous en avez déduit l’objet grâce à la mnémotechnique mais bien sûr vous n’avez rien dit. Ainsi vous pouvez révéler l’objet auquel il pense comme vous le voulez et quand vous le voulez ! Ce n’est plus qu’une question de mise en scène pour obtenir le maximum d’impact. Vous pouvez par exemple placer vos mains sur son front et lui demander de crier dans son esprit l’objet auquel il pense pour le deviner ensuite après une intense concentration. Le mentaliste que je suis aime beaucoup ces mises en scène car elles fascinent et amusent beaucoup le public, en tant qu’artiste, c’est là mon premier objectif.

Télépathie par téléphone

Vous téléphonez à l’un de vos amis pour une expérience de télépathie à distance. Vous lui demander de dessiner sur trois cartons un symbole différent comme un cercle, une croix et un carré. Vous invitez votre ami à placer les symboles en ligne devant lui dans l’ordre qu’il souhaite et de les mélanger. Bien que vous soyez à l’autre bout du fil à des kilomètres de distance, vous vous concentrez et vous lui révélez l’ordre des symboles tel qu’il les a lui-même disposés !

Comment ça marche ? Il s’agit ici de cacher par la mise en scène un principe logique qui vous permet de savoir à l’avance l’ordre final des symboles. Il faut faire une diversion, une mise en scène pour que votre ami ne se rende pas compte qu’il est manipulé. Demandez à votre ami de dessiner sur trois bouts de papier un symbole différent, un cercle sur le premier, une croix sur le deuxième et enfin un carré sur le troisième. Vous pouvez le faire en même temps que vous lisez les instructions pour une meilleure compréhension. Dites

à votre ami de placer les symboles en ligne devant lui dans l’ordre qu’il souhaite. À ce moment vous n’avez aucune idée de l’ordre et vous le lui faites remarquer afin de montrer la difficulté de l’expérience. Vous lui dites ensuite d’inverser la position du cercle avec celle du carré. Vous faites remarquer que ce changement ne peut en aucun cas vous renseigner sur la position des symboles car cela dépend de l’ordre de départ. Afin de stimuler son esprit et son acuité visuelle, vous allez lui demander de faire plusieurs changements semblables à celui qu’il vient de faire. – Échangez la place de la croix avec celle du symbole qui se trouve à sa droite s’il y en a un. – Échangez le cercle avec le symbole qui se trouve à sa gauche s’il y en a un. – Échangez le carré avec le symbole qui se trouve à sa droite s’il y en a un. Regardez l’ordre de vos symboles, ils sont dans l’ordre : cercle, croix, carré. Il ne peut en être autrement, c’est une question de logique mise en avant par Karl Fulves. Il vous suffira donc de dire à votre ami que grâce à vos dons de télépathe, vous percevez l’image d’une croix au milieu, que l’image est un peu flou mais qu’il vous semble bien voir un cercle à gauche et un carré à droite. Vous serez surpris par la réaction de votre ami !

Télépathie par téléphone 2

Vous allez faire vivre à vos amis une incroyable expérience de télépathie à distance. Vous demandez à l’un d’entre eux de choisir une carte au hasard puis de prendre son téléphone et de composer le numéro que vous avez inscrit depuis le début sur une feuille de papier. Vous expliquez qu’au bout du fil se trouve votre ami Matthieu avec qui vous avez l’habitude de communiquer par la pensée. Vous ne parlez jamais à votre ami, vous vous contentez de fixer la carte choisie et de vous concentrer. Au bout de quelques secondes votre ami Matthieu reçoit une image mentale et annonce au téléphone que la carte choisie est le roi de cœur, ce qui est tout à fait exact !

Comment ça marche ?

Il s’agit d’un code. Bien que vous ne parliez jamais à votre ami Matthieu, vous lui codez la carte choisie subtilement. Si vous écrivez le numéro de téléphone de votre ami télépathe sur le papier, vous avez volontairement omis d’écrire son prénom car c’est là que le code se cache ! En effet, Chaque carte correspond à un prénom différent, ainsi lorsque vos spectateurs téléphoneront à votre ami, vous leur donnez le prénom correspondant à la carte choisie, dans notre exemple, pour le roi de cœur il s’agit du prénom Matthieu. Ainsi en demandant après Matthieu au téléphone, ce sont vos spectateurs qui coderont à votre place la carte qu’ils viennent de choisir. Votre ami n’a pas besoin de connaître la liste par cœur, il peut avoir enregistré dans son téléphone le tableau et le consulter librement à tout moment lorsqu’il reçoit l’appel. En ce qui vous concerne vous avez un petit travail à faire pour mémoriser le tableau à moins que vous ayez la possibilité de le consulter secrètement. Vous pouvez, par exemple, consulter le tableau dans votre téléphone ou dans votre répertoire au moment de chercher le téléphone de votre ami. Dans ce cas, vous donnerez le numéro de votre ami après le choix de la carte mais cela n’a pas vraiment d’importance.

Le sourcier

Dans le chapitre 5 « Agir sur la matière », vous trouverez une partie sur le fonctionnement du pendule. Cela vous permettra de réaliser l’expérience suivante. Invitez l’un de vos amis à cacher un objet dans la pièce mais pour ne rien voir de ses déplacements, vous quittez la pièce assisté d’un témoin qui vous surveillera… Quelques minutes plus tard, vous réapparaissez, aucun indice ne peut vous aiguiller pour retrouver l’objet. À la manière d’un sourcier, vous confectionnez un pendule à l’aide d’un lacet et d’une clef que vous faites tenir par l’un de vos amis. Lentement, le pendule vous conduit vers l’objet, plus vous vous approchez et plus votre auditoire s’émerveille des réponses du pendule. Vous finissez par retrouver l’objet.

Comment ça marche ? Comme vous l’avez lu dans le chapitre « Agir sur la matière », vous comprenez que le pendule peut répondre à des questions par « oui » ou par « non » en se balançant ou en tournant. C’est la personne tenant le pendule qui, par des micros mouvements involontaires et inconscients,

entraîne le mouvement du pendule. Son inconscient répond donc aux questions via le pendule, à condition bien sûr qu’il en connaisse les réponses.

Vous pouvez donc retrouver l’objet caché en posant les bonnes questions au pendule. Pour cela, tracez d’abord une frontière imaginaire coupant la pièce en deux et demandez au pendule de quel côté se trouve l’objet. Si le pendule ne bouge pas, ce qui est très rare, il y a deux possibilités : soit votre ami a décidé de vous ennuyer, soit l’objet se trouve sur la frontière et l’inconscient de votre ami ne sait pas trop quoi répondre. Pour pallier ce problème, tracez une nouvelle frontière invisible, perpendiculaire à la première, ainsi vous coupez la pièce en deux mais dans l’autre sens, si l’objet se trouvait sur la première frontière il ne peut maintenant plus se trouver sur la nouvelle et le pendule répondra sans hésiter. Pour ne pas faire d’erreur, posez au pendule la question deux fois afin de tout verrouiller. Ainsi, vous demandez au pendule si l’objet se trouve dans la partie droite de la pièce puis vous demandez si l’objet se trouve dans la partie gauche. Le pendule doit vous donner deux

réponses cohérentes. En effet, l’objet se trouve soit à droite, soit à gauche. Si le pendule répond « oui » aux deux questions il y a un problème ! Dans ce cas, il vous suffit de faire tenir le pendule à quelqu’un d’autre qui sait lui aussi où se trouve l’objet. En fait, tout le monde peut tenir le pendule, tous sauf votre témoin qui comme vous n’a aucune idée de l’endroit où est caché l’objet. Il est même intéressant de faire participer tous vos amis, ils peuvent tenir le pendule les uns après les autres, à chaque question. Surtout que de cette manière le phénomène s’amplifie, le succès des uns encouragera le succès des autres. Lorsque vous savez de quel côté se trouve l’objet, vous retracez une nouvelle frontière coupant en deux la partie désignée par le pendule. Vous reposez la question au pendule et il vous dit dans quelle partie se trouve l’objet. À ce stade, vous avez divisé le terrain de recherche par quatre. Avec ce principe dichotomique, vous divisez toujours par deux la surface de recherche. Ainsi à la troisième question il reste un huitième de la surface initiale, après la quatrième question il n’en reste plus qu’un seizième et plus qu’un trentedeuxième à la cinquième question. À présent, vous avez une zone relativement petite dans laquelle chercher, cette zone mesure un mètre carré pour une pièce mesurant 32 mètres carrés à la base. C’est ensuite la taille de l’objet caché qui va vous aider à le retrouver, plus l’objet est gros et moins il y a de cachettes possibles ! Ne choisissez pas une pastèque mais un objet grand comme une balle de tennis. Lorsque vous aurez l’habitude, vous pourrez le faire avec un trombone. Faites mentalement l’inventaire des cachettes possibles puis posez des questions directes au pendule du genre : L’objet se trouve-t-il dans la soupière ? L’objet est-il sous la table ? L’objet est-il dans le pot de fleur ? Même si vous ne posez pas les bonnes questions et que le

pendule répond toujours « non », cela reste impressionnant pour vos amis car eux savent où n’est pas l’objet et s’amuse du fait que le pendule semble le savoir lui aussi. Lorsque le pendule répond « oui », allez à la cachette désignée et sortez l’objet.

La découverte est incroyable pour votre auditoire. Il vit la recherche de l’intérieur et assiste à une succession de réponses correctes du pendule, ce qui est au moins aussi impressionnant que le fait de retrouver l’objet en lui-même. Ce processus peut vous sembler long à la lecture mais c’est là l’intérêt de cette expérience qui présente une progression dramatique naturelle jusqu’au final. J’aimerais vous mettre en garde sur un cas précis. J’ai montré cette expérience à mes amis et le pendule donnait des réponses incohérentes, il a répondu « oui » à deux questions antagonistes. Mes amis sont tous très intelligents (sinon ils ne seraient pas mes amis) et ils ont trouvé une méthode pour me piéger. Ils avaient caché l’objet sur l’un d’entre eux, l’objet était donc en mouvement et il m’a fallu un moment pour m’en rendre compte. Si vos amis sont aussi brillants que les miens, commencez par demander au pendule si l’objet est caché sur l’un d’eux, juste par précaution.

La clef du pendule

Dans cette expérience vous allez faire la démonstration du pouvoir du pendule en retrouvant une carte choisie dans un jeu emprunté, mélangé et que vous ne touchez jamais.

Comment ça marche ?

Cette expérience est inratable mais elle est aussi idéale pour tester vos amis et mesurer leur degré de réceptivité au pendule, c’est-à-dire leur suggestibilité, leur sensibilité aux effets idéomoteurs. À l’issue de cette expérience, vous pourrez ainsi en tenter d’autres basées sur les principes du pendule avec une grande probabilité de succès.

Cette expérience est inratable car elle utilise une astuce diabolique qui consiste à utiliser une carte clef, c’est-à-dire une carte qui vous permettra de retrouver celle choisie par votre ami. Commencez d’abord par emprunter un jeu de cartes et demandez à votre ami de le mélanger, de choisir lui-même une carte sans la montrer à qui que ce soit et de poser le jeu sur la table. Au cours de ces opérations il est fort probable que vous puissiez apercevoir la carte du dessous du jeu, cette carte sera votre carte clef, retenez-là. Si votre ami ne vous laisse pas voir la carte du dessous il vous suffit de demander à quelqu’un d’autre de mélanger le jeu pendant que votre ami regarde secrètement la carte qu’il vient de choisir. Plus le jeu sera manipulé et plus vous aurez d’occasions de prendre connaissance de la carte inférieure du jeu. Dans notre exemple, imaginons que la carte du dessous soit le trois de trèfle. Faites poser le jeu sur la table face à votre ami et demandez-lui de poser la carte qu’il a choisie sur le dessus du jeu puis de le couper. Par cette action, votre ami vient d’enterrer sa carte dans le jeu et de placer la carte clef, c’est-à-dire le trois de trèfle, au-dessus de la carte qu’il a choisie. Pour perdre complètement sa carte, vous invitez votre ami à couper le jeu plusieurs fois de suite afin que lui-même n’ait plus aucune idée de l’endroit où elle se trouve. Vous résumez la situation en disant que vous n’avez jamais touché le jeu, qu’il a été mélangé plusieurs fois, que votre ami a choisi lui-même une carte, qu’il l’a remise dans le jeu et

qu’à ce stade il n’a aucune idée de l’endroit où elle peut se trouver tant le jeu a été mélangé. Ainsi, aux yeux de votre public, l’expérience se déroule dans des conditions draconiennes, pourtant vous savez que la carte de votre ami se trouve sous votre carte clef, le trois de trèfle, et cela quel que soit le nombre de coupes effectuées. Viens maintenant le temps de la révélation. Confectionnez un pendule à l’aide d’une chaînette et d’une bague et demandez à votre ami d’étaler sur la table les cartes faces en l’air. En regardant les cartes, vous cherchez votre carte clef, le trois de trèfle. Dès que vous l’apercevez, notez la carte qui se trouve juste après, c’est celle choisie par votre ami ! Le reste repose sur la mise en scène mais cela vous permettra avant tout de tester la suggestibilité de votre ami… Donnez le pendule à votre ami et faites deux tas avec les cartes de sorte qu’elles soient toutes visibles, il est important que votre ami sache dans quel tas se trouve sa carte. En désignant un tas, demandez au pendule si la carte s’y trouve et attendez la réponse. Le pendule répond par oui ou par non en se balançant ou en tournant. Dans la plupart des cas, le pendule répondra correctement. Si les mouvements du pendule sont marqués et rapides, cela signifie que votre ami est très sensible aux principes idéomoteurs. Avec un sujet réceptif, vous pouvez aller loin et réaliser ce qui semblera être des miracles… À chaque fois qu’un tas de cartes est désigné, vous le divisez en deux parties égales, toujours faces visibles, et vous reposez la même question au pendule. Ainsi, le nombre de cartes diminue au fur à mesure et vous vous rapprochez de sa carte. Quand il n’en reste plus qu’une dizaine, vous pouvez aussi tester votre ami pour voir comment réagit sa pupille en tentant les expériences décrites précédemment mais cette fois avec des

cartes et non avec des objets ou des prénoms. Si sa pupille ne réagit pas, ce n’est pas grave car vous connaissez déjà la carte.

Si le test du pendule échoue complètement, si rien ne se passe ou si les mouvements ne sont pas assez marqués, dites que c’est une question de sensibilité, prenez le pendule vous-même à la manière d’un sourcier qui utilise sa baguette pour trouver de l’eau et retrouvez vous-même la carte, ce qui aura un fort impact. Le but de cette expérience étant de mesurer secrètement la sensibilité de votre ami, laissez-lui plusieurs occasions d’essayer.

La bonne couleur

Vous présentez à vos amis un pot rempli de feutres de couleurs différentes. L’un d’eux est invité à choisir un feutre et à le placer dans vos mains tandis que vous les avez dans votre dos. Bien que vous ne puissiez voir la couleur choisie, vous parvenez tout de même à la deviner.

Comment ça marche ? Il s’agit d’une expérience inratable dont vous pouvez vous servir pour vous entraîner à repérer les dilatations de pupille. L’astuce utilisée est diabolique tant elle est simple, efficace et invisible. Lorsque vous tenez le feutre dans votre dos, vous ne pouvez pas voir de quelle couleur il s’agit, mais vous pouvez déboucher le feutre, faire un petit point sur votre main et le reboucher. Ainsi, en gardant le feutre dans votre dos et en ramenant naturellement votre main face à vous, vous pouvez voir le point et donc la couleur du feutre ! Pour ramener votre main face à vous de manière naturelle, vous pouvez par exemple demander à votre ami de reculer un peu et le guider en mettant votre main sur son épaule. Grâce à cette astuce, vous saurez toujours de quelle couleur il s’agit, mais je vous invite à vous baser sur la méthode expliquée

précédemment, celle des dilatations et rétractions de la pupille, avant d’utiliser cette astuce. En récitant les couleurs une à une, tentez de repérer le signal de la pupille et si vous ne le percevez pas, utilisez l’astuce de secours. Si vous percevez le signal, utilisez aussi l’astuce pour confirmer votre impression, de cette manière, vous pourrez vous tester et mesurer vos progrès sans jamais vous tromper !

Les dés à jouer

Tandis que vous avez le dos tourné, vous demandez à l’un de vos amis de lancer trois dés et de les placer les uns sur les autres pour former une petite tour. Vous lui demandez ensuite d’additionner secrètement les valeurs des faces qui sont en contact l’une avec l’autre. Vous lui faites remarquer que cette somme varie en fonction de la manière qu’il a choisie d’empiler les dés. Bien que vous ayez toujours le dos tourné, vous devinez le résultat. Vous pouvez recommencer encore une fois avec un résultat différent.

Comment ça marche ? Cette démonstration exploite une caractéristique particulière des faces d’un dé. Sur tous les dés, la somme des valeurs des faces opposées est toujours égale à 7. Ainsi, les faces 1 et 6 sont opposées, tout comme les faces 2 et 5 ou 3 et 4. Suite à cette particularité, si votre ami additionnait les faces supérieures des trois dés avec leurs faces opposées, il obtiendrait 3 fois 7 soit 21. Mais dans le calcul qu’il effectue, il n’additionne pas le chiffre supérieur de la tour, le 4 dans notre exemple, le résultat total est donc de 21 – 4 soit 17.

Grâce à cette astuce, un simple coup d’œil sur le chiffre supérieur vous donnera le résultat total du calcul, il vous suffira de retirer ce

nombre à 21. Pour prendre connaissance du chiffre, vous allez vous retourner une petite seconde sous le prétexte de vous adresser à votre ami. En effet, dès qu’il a constitué sa tour retournez-vous sous prétexte de lui demander de faire l’addition et de dire à tout le monde de se retourner pour ne pas voir ce qu’il fait. Ainsi, lorsqu’il fait l’addition, vous avez le dos tourné comme tous vos amis, ce qui ne vous empêchera pas de deviner le résultat final. Vous pouvez le révéler de la manière que vous voulez et recommencer tout de suite après si vous le souhaitez, le résultat sera différent à moins que le chiffre 4 ne soit, encore une fois, au sommet de la tour.

Prédiction

Dans cette expérience, vous écrivez secrètement une prédiction que vous froissez en une boulette et que vous remettez à un spectateur. Vous lui demandez en suite d’effectuer plusieurs calculs dans son esprit afin de le stimuler, il doit répondre le plus vite possible à chaque fois. Vous lui demander ensuite d’annoncer un outil et une couleur au hasard. Lorsqu’il regarde dans la boulette de papier, il découvre que vous aviez prédit ses choix !

Comment ça marche ? Cette expérience est très amusante et fonctionne dans 90 % des cas. Le but des questions mathématiques du départ est de conditionner votre ami à répondre rapidement. Ces questions ne doivent pas être trop complexes mais doivent être posées avec un rythme soutenu afin de créer l’ébullition et la précipitation dans l’esprit de votre ami. Dès que vous lui demanderez de citer un outil il vous répondra un marteau et pour la couleur il choisira la couleur rouge. C’est étonnant mais c’est un fait avéré, essayez-le vous serez surpris. L’explication vient du fait

que le marteau est l’outil le plus classique, celui qui nous vient le plus vite en tête lorsque nous ne réfléchissons pas, de même pour la couleur rouge. Ce qui est important, c’est la phase du début pour désarmer votre ami et ne pas lui laisser le temps d’imaginer un tournevis jaune.

Vous pouvez aussi demander autre chose qu’une couleur et un outil en vous référant au tableau suivant. Vous pouvez aussi tenter de faire le grand chelem en posant plusieurs questions entrecoupées de questions mathématiques. Une grande correspondance des réponses

La loi du Chaos

Le battement d’ailes d’un papillon peut provoquer un ouragan à l’autre bout de la planète. Voici la base de l’effet dominos qui assure que chaque élément est lié et que la plus infime des actions peut provoquer la pire des réactions en bout de chaîne. L’expérience qui va suivre est une illustration de ce principe. Vous présentez un jeu de dominos à vos amis et vous leur demandez de mélanger les pièces avant de leur remettre une enveloppe scellée. Ensemble, ils doivent s’unir pour réaliser une combinaison de dominos, ils doivent utiliser toutes les pièces afin d’augmenter encore l’infinité des combinaisons qui s’offre à eux. Vous expliquez que chacune de leur action va modifier l’aspect final de la combinaison, qu’à chaque domino tout est possible et qu’ils vont ainsi créer un arrangement unique qui leur ressemble. Après quelques minutes, ils vous présentent ce qu’ils ont construit. Attention, ils doivent respecter les règles de base du jeu de dominos pour la succession. Vous faites remarquer que les extrémités de la chaîne sont formées d’un 4 et d’un 2. L’enveloppe remise au départ est ouverte. On peut y

lire : « Vous formerez ensemble une combinaison unique ayant à ses extrémités un 4 et un 2 ». Vous pouvez recommencer l’expérience tout de suite après.

Comment ça marche ? Comment avez-vous réussi ? Est-ce parce que vous connaissez bien vos amis ou parce que vous avez un don hors du commun ? Rien de tout cela, si vous avez réussi, c’est grâce à votre mise en scène et à votre pouvoir de persuasion. Dans cette expérience vous devez convaincre vos amis de l’infinité des combinaisons qui s’offre à eux alors que ce n’est pas du tout le cas. En fait, il existe plusieurs combinaisons mais toutes auront les mêmes chiffres à leurs extrémités ! Avec un jeu complet de dominos, vous pouvez réaliser une boucle en utilisant toutes les pièces. Si vous enlevez un domino, vous brisez cette boucle et vous créez deux extrémités dont les chiffres

correspondent aux valeurs du domino que vous avez retiré. En effet, si vous cassez la boucle en enlevant les dominos 4 et 2, vous avez deux extrémités, l’une porte le chiffre 4 et l’autre 2. Ainsi, en enlevant le domino 4/2, vos amis n’auront pas d’autre possibilité que de réaliser une combinaison dont les extrêmes sont 4 et 2 à condition qu’ils utilisent tous les autres dominos. Au fur et à mesure de la construction, les possibilités se réduisent et le jeu s’organise pour trouver l’équilibre auquel il ne peut échapper. Vous pouvez recommencer l’expérience avec un autre résultat ! Pour cela, mélangez les dominos sur la table et dites à vos amis de se retourner pour vous laisser écrire secrètement votre prédiction. À l’abri des regards, remettez le domino 4/2 que vous aviez enlevé et enlevez-en un autre, le 3/1 par exemple. Vous notez donc dans votre prédiction que la combinaison aura cette fois pour extrémités un 3 et un 1. Non seulement la répétition de l’expérience sera impressionnante mais elle montrera en plus qu’elle ne se termine pas toujours de la même manière et que tout est possible.

Les tricheurs dévoilés

Deux hommes se présentent à des scientifiques en expliquant qu’ils sont capables de communiquer entre eux par la force de la pensée et qu’ils sont prêts à en apporter la preuve. Tous les deux seront enfermés dans des cabines séparées et isolées de tout. Un scientifique présentera un chiffre compris entre un et dix à l’un d’entre eux pour qu’il le transmette à l’autre. Afin de signifier au récepteur qu’il est prêt à envoyer l’image et que le récepteur puisse se préparer à la recevoir, l’émetteur a à sa disposition un bouton poussoir commandant l’allumage d’une ampoule dans la cabine du récepteur. Cette ampoule est construite de manière à toujours briller de la même façon et une seule fois afin d’éviter tout système de codage. Les deux hommes seront fouillés avant et après l’expérience et les cabines seront comme des cages de Faraday empêchant l’émission ou la réception d’ondes radio. Les deux hommes relèvent le défi et contre toute attente obtiennent des résultats stupéfiants, en effet plus de 95 % de réussite sur plus de 200 tests. Comment cela est-il possible ? Est-ce la preuve de l’existence du don télépathique ? Beaucoup seraient prêts

à le croire tant la procédure est honnête et les possibilités de fraude impossibles. Pourtant, d’ingénieux tricheurs ont trouvé la parade !

Comment ça marche ? L’explication de leur technique est plus impressionnante encore que les effets qu’elle produit ! Les deux hommes communiquaient entre eux grâce à la lampe et plus précisément grâce au moment où ils allumaient la lampe. Les deux hommes portaient au poignet une montre dont les trotteuses étaient parfaitement synchronisées et cela à la seconde près. Ainsi, si l’émetteur devait transmettre le chiffre 6, il attendait que sa trotteuse passe sur le 6, par exemple à 3 heures et 6 secondes, pour appuyer sur le bouton et dire qu’il était prêt. Le récepteur lui regardait la position de sa trotteuse quand la lampe s’allumait et en déduisait facilement le chiffre pensé par l’émetteur. Pour ne pas attendre un tour complet de cadran à chaque fois, les deux hommes ont divisé le cadran de leur montre en 6 zones de 10 secondes, de cette façon, toutes les dix secondes ils repartaient de zéro. Ainsi, pour coder le chiffre 6, plusieurs positions étaient possibles, 6,16,26, 36, 46 ou 56 codaient toutes le même chiffre. Pour coder le chiffre 9, l’émetteur attendait que sa trotteuse passe sur la valeur correspondante la plus proche, soit 9, 19, 29, 39, 49 ou 59 pour appuyer sur le bouton. La technique utilisée est si machiavélique, si subtile et si intelligente qu’elle me fait plus rêver encore qu’une réelle capacité à lire dans les pensées. J’ai toujours aimé ces films de braquage où grâce à leur ingéniosité les héros parviennent à forcer un coffre réputé

inviolable. Admettez que s’ils avaient le pouvoir de passer à travers les murs ça serait moins intéressant ! Dommage que celle-ci ait été utilisée dans un laboratoire plutôt que dans une salle de spectacle. Cette histoire, et je l’espère, ce livre de manière générale nous rappelleront de garder à chaque instant notre sens critique.

La bague de la vérité

Dans cette expérience, vous demandez à deux de vos amis de venir vous rejoindre pour un jeu de rôles. L’un d’eux jouera le rôle d’un ange en disant toujours la vérité et l’autre campera le rôle d’un démon en mentant à chaque fois. Vous laissez vos amis décider entre eux leur rôle tandis que vous enlevez votre bague. Vous confiez votre bague à vos amis en leur expliquant que l’un d’eux doit secrètement garder la bague dans sa poche, ils doivent veillez à ce que personne ne sache qui a la bague et qui est qui. En posant quelques questions et en décryptant le comportement de vos amis vous par venez à deviner qui est l’ange, qui est le démon et qui a la bague !

Comment ça marche ? Cette expérience est inratable, vous parviendrez toujours à deviner qui est qui, et qui a la pièce. Cette expérience est idéale pour vous entraîner à détecter les mensonges sans prendre le risque de vous tromper. L’astuce utilisée est extrêmement subtile, basée sur la logique, elle vous permettra en une question de savoir qui a la bague et à la

deuxième question de connaître le rôle de chacun sans le moindre doute ! Pour cela, adressez-vous à l’un de vos amis et posez-lui la question : « Le démon a-t-il la bague dans sa poche ? « Demandez-lui de prendre le temps de répondre et de ne pas oublier son rôle, si c’est un démon il doit mentir et si c’est un ange il doit dire la vérité. Observez le tableau suivant qui rassemble toutes les situations possibles et la réponse à la question pour chaque cas :

Vous voyez dans le tableau que si votre ami est un démon et qu’il a la pièce, à la question « Le démon a-t-il la bague dans sa poche ? » il devra mentir et donc répondre NON. De même si votre ami est un ange et qu’il a la pièce, à cette même question il répondra aussi NON. Nous pouvons donc, avec cette seule question, savoir qui a la bague ! En effet, celui qui répond NON à cette question a forcément la bague dans sa poche, qu’il soit ange ou démon cela ne change pas sa réponse ! Si votre ami répond OUI, c’est qu’il n’a pas la bague et que c’est l’autre qui l’a dans sa poche.

Il vous faut maintenant définir le rôle de chacun, il vous suffit pour cela de demander à celui qui a la bague (celui qui a répondu NON à la première question) si il a la bague dans sa poche. Si il dit OUI c’est que c’est un ange et l’autre un démon, si il dit NON c’est qu’il est un démon et donc que l’autre est un ange. Afin de brouiller les pistes et cacher votre méthode, vous pouvez poser d’autres questions. Ce flot de questions déroutera les esprits les plus aiguisés et leur montrera la difficulté de l’expérience. Voici un exemple de questions à poser rapidement et alternativement à vos amis : – Avez-vous la bague ? – Êtes-vous un démon ? – Êtes-vous un ange ? – Avez-vous la bague ? – A-t-il la bague ? (en désignant l’autre) – A-t-il la bague ? (en désignant l’autre) – Le démon a-t-il la bague ? – Avez-vous la bague ? Dans cette série de questions, seules les deux dernières sont importantes pour vous. Les premières sont destinées à faire diversion. Vous pouvez aussi, avant de commencer, expliquer que si vous demandez à l’un d’eux s’il est un démon et qu’il est effectivement un démon il répondra NON, mais si vous lui demandez s’il est un démon et qu’il est en fait un ange, il vous répondra aussi par un NON ! Vous expliquez donc qu’à moins de deviner qui ment et qui dit la vérité, il vous sera impossible de savoir qui est qui et bien sûr qui a la bague.

Cet argument est important et montrera à tous vos amis combien votre tâche s’annonce ardue ! Pour vous entraîner à déceler réellement le mensonge, vous pouvez avant de poser les deux dernières questions établir votre pronostic en vous basant sur les questions précédentes et sur le comportement de vos amis. Posez enfin les deux dernières questions pour voir si vous aviez deviné juste. L’avantage c’est que vous pouvez vous entraîner sans prendre le risque de faire une erreur !

Prédire le résultat d’une addition

Vous confiez à une personne de confiance une enveloppe scellée contenant votre vision de l’avenir. Afin de générer de manière aléatoire cinq nombres de quatre chiffres, vous demandez à quatre de vos amis de se placer en ligne et vous leur remettez des cartons sur lesquels figurent des chiffres. Chacun reçoit un lot de cinq chiffres différents et est prié de les mélanger. Vos amis sont alors invités à choisir un chiffre de leur lot et à le montrer à la ronde, ces quatre chiffres indépendamment choisis forment un premier nombre de quatre chiffres que vous écrivez sur une feuille aux yeux de tous. Ces cartons sont mis de côté puis vos amis choisissent un nouveau chiffre parmi ceux qui leur restent pour former ensemble un autre nombre que vous notez sous le premier nombre formé. Vous continuez ainsi une troisième, une quatrième et enfin une cinquième fois afin d’obtenir au final cinq nombres de quatre chiffres. Ces nombres sont additionnés par un de vos amis. Bien que ce résultat dépende des multiples choix effectués par un groupe, vous faites ouvrir

l’enveloppe remise au début de l’expérience pour montrer qu’elle contient le résultat de l’addition, à l’unité près ! Grâce à vos dons, vous avez réussi à anticiper tous leurs choix ! Vous pouvez recommencer immédiatement avec un résultat différent.

Comment ça marche ? L’astuce est mathématique, c’est la répartition des tas qui vous permettra de prévoir le résultat final, indépendamment des choix effectués par vos amis. Votre ami recevant le premier lot de cinq chiffres formera toujours le chiffre des milliers, celui du deuxième celui des centaines, le troisième des dizaines et le dernier les chiffres des unités. Ce qui veut dire que tous les chiffres reçus par vos amis occuperont toujours la même colonne dans votre addition finale. Peu importe donc dans quel ordre ils apparaissent, une fois additionnés le résultat sera toujours le même. Pour plus de clarté, prenons un exemple, imaginons les lots suivants : Lot 1 comporte des chiffres 3, 5, 7, 9 et 1 (utilisé pour les chiffres des milliers). Lot 2 comporte des chiffres 1, 6, 3, 8, et 2 (utilisé pour les chiffres des centaines). Lot 3 comporte des chiffres 7, 5, 2, 4 et 9 (utilisé pour les chiffres des dizaines). Lot 4 comporte des chiffres 8, 3, 6, 5 et 7 (utilisé pour les chiffres des unités).

Imaginons que vos amis choisissent tous les chiffres dans l’ordre de leur lot, on obtient l’addition suivante : 3178 + 5653 + 7326 + 9845 + 1297 ------------= 27 299 Observons maintenant ce qu’il se passe si votre ami des dizaines choisit ses chiffres dans un autre ordre. Nous aurions par exemple : 3158 + 5623 + 7376 + 9895 + 1247 -----------= 27 299

Vous voyez que cela ne change pas le résultat de l’addition ! Peu importe l’ordre dans lequel vos amis choisissent leurs chiffres pourvu qu’ils restent dans la même colonne. En composant l’addition avec ce système, vous pouvez générer 207 360 000 additions différentes donnant toutes le même résultat ! Vos amis choisissent effectivement l’addition qu’ils veulent mais ce qu’ils ignorent c’est que le résultat sera toujours le même. Vous pouvez recommencer l’expérience en inversant discrètement les lots 1 et 3 par exemple, ainsi vous aurez un résultat différent qui sera cette fois de 29 279. Le fait de recommencer montrera à vos amis que vous n’obtenez pas le même résultat à chaque fois.

Il est amusant de voir que nous avons environ 56 fois plus de chances d’être foudroyé que de gagner à la loterie… De même nous avons environ 2 fois plus de chances de gagner au loto que de faire pile (ou face) 25 fois de suite avec une pièce de monnaie ! Cela semble très étrange car notre instinct nous dicte le contraire. Pour la plupart d’entre nous, il semble plus facile de faire un « 6 » dix fois de suite en lançant un dé que de gagner à la loterie même si dans les faits ce n’est pas le cas. Nous avons une chance sur 37degagner à la roulette lorsque nous plaçons un pari sur l’une des 37 cases de 8 cm de

coté. Dans ces dimensions, jouer à la loterie correspondrait à jouer sur un tapis de roulette de 13 983 816 cases, soit un tapis plus grand que 8 terrains de football. Ces probabilités absolument contre-instinctives nous montrent qu’il y a une grande différence entre les probabilités réelles et notre perception des probabilités. C’est cette différence que le mentaliste va exploiter pour réaliser des exploits qui semblent impossibles !

Les stratégies diaboliques Ces astuces se résument en un mélange de mathématiques, de statistique et de logique, grâce auquel vous allez pouvoir, à long terme, gagner contre le hasard… ou du moins en donner l’impression ! En maîtrisant certaines notions vous serez capables de prendre des chemins secrets pour augmenter vos chances, de calculer à l’avance l’argent que vous serez susceptible de gagner, de fabriquer votre propre chance et de gagner à la roulette !

Comment gagner un restaurant au jeu de dé ?

À la fin de ce chapitre, vous saurez comment gagner un repas au restaurant en jouant aux dés avec vos amis. Mais d’abord, observons deux jeux de dé qui nous aideront à comprendre le fonctionnement de cette technique. Imaginons qu’un homme nous propose de choisir entre deux jeux de dé. Pour chacun d’eux, il propose de mettre un peu d’argent en jeu afin d’intéresser la partie ! Voici les règles des deux jeux : Jeu 1 : Le dé est lancé sur la table, si le nombre 6 sort, nous remportons 20 €. Si le 2 ou le 4 sort nous remportons 2 €. Si le 1, 3 ou 5 sort nous lui donnons 10 €. Nous jouerons avec lui 30 fois de suite.

Jeu 2 : Le dé est lancé sur la table. Si le nombre 5 sort, nous remportons 31 €. Si c’est un autre chiffre qui tombe, nous lui donnons 5 €. Nous jouerons avec lui 30 fois de suite. Rappel : En France, les jeux d’argent sont interdits en dehors des circuits réglementés.

Quel jeu allons-nous choisir ? Instinctivement, nous avons tendance à préférer le jeu 1 plutôt que le jeu 2. Mais avons-nous raison ? Difficile de répondre… Après tout, cela dépend des tirages aléatoires du dé ! À moins d’avoir des super pouvoirs et de savoir à l’avance sur quoi le dé va tomber 30 fois de suite, nous ne pouvons pas savoir quel jeu nous sera le plus favorable. Car dans le jeu 1, si je fais un 5 je perds 10 € mais dans le jeu 2 j’en gagne 31. Donc si je fais beaucoup de 5, le jeu 2 me rapportera plus d’argent… Mais si je fais beaucoup de 6, c’est le jeu 1 qui me sera plus favorable… Comment savoir si le 5 va tomber plus souvent que le 6 ou inversement ? Comment connaître à l’avance les résultats des tirages ? Tout cela semble n’être qu’une affaire de chance que nous ne pouvons maîtriser ! Et pourtant, il existe des outils qui nous permettront de prendre la bonne décision et de choisir le jeu qui nous sera le plus favorable et cela quels que soient les résultats des 30 lancers de dé !

Pour cela, il nous faut calculer l’espérance de gain de chaque jeu et choisir celui ayant la plus élevée ! Tout cela est très simple, je vais vous l’expliquer pas à pas…

Analysons ensemble le jeu 1 : Considérons un dé à jouer régulier, celui-ci offre 6 possibilités de résultat. En effet, le dé peut tomber sur 1, 2, 3, 4, 5 ou 6. L’ensemble de ces possibilités s’appelle « l’univers », dans notre cas, il est égal à 6. Nous pouvons établir un simple tableau qui regroupe tous les résultats possibles (l’univers) et ce que nous gagnons ou perdons pour chaque cas :

En regardant le tableau, nous avons une vue d’ensemble de tous les résultats possibles et les conséquences financières de chacun d’entre eux. Si nous lisons le tableau, nous voyons par exemple que si le 3 sort nous perdons 10 €, c’est aussi le cas pour le chiffre 1 et 5 ! En fait nous voyons que X (le gain obtenu) ne peut prendre que 3 valeurs différentes, soit – 10 €, +2 € ou +20 €. Il n’y a que trois cas possibles :

C’est maintenant plus clair ! J’ai également ajouté une ligne qui montre la probabilité d’obtenir le gain, il correspond à la probabilité du lancer de dé. Comme le dé est régulier, chaque numéro a le même nombre de chances d’apparaître après un lancer, il y a autant de chances de tomber sur le 3 que sur le 2 ou le 6… Ces événements sont dits équiprobables. Ils ont tous une chance sur six de tomber.

Je perds 10 euros si le dé tombe sur 1 ou 3 ou 5. Sur les six résultats possibles du lancer de dé, j’ai 3 possibilités de perdre 10 €. J’ai donc 3 chances sur 6 (3/6) de perdre 10 €. Pour gagner 2 €, il faut que le dé tombe sur le 2 ou le 4. Sur les six résultats possibles du lancer de dé, j’ai 2 possibilités de gagner 2 €. J’ai donc 2 chances sur 6 (2/6) de gagner 2 €. Pour gagner 20 €, il faut que le 6 sorte. Sur les 6 résultats possibles du lancer de dé, c’est ma seul possibilité de gagner 20 € ! J’ai donc une chance sur six (1/6) de gagner 20 €. En lisant le tableau nous voyons tout de suite que j’ai trois chances sur six de perdre 10 €, deux chances sur six de gagner 2 € et une chance sur six de gagner 20 €. Nous pouvons maintenant calculer l’espérance de gain du jeu 1, c’est-à-dire l’argent que l’on peut s’attendre à gagner ou à perdre en jouant à ce jeu ! L’espérance de gain est notée E (X), nous le lirons de cette manière : Espérance de X. Comme dans notre tableau, X représente le gain. E (X) = P (1, 3 ou 5). × (1, 3 ou 5) + P (2 ou 4). × (2 ou 4) + P (6).× (6) La formule peut sembler impressionnante mais ne vous laissez pas faire. C’est en fait très simple ! Nous lirons l’équation de cette manière : L’espérance de X est égale à « la probabilité d’obtenir le chiffre 1, 3 ou 5 » multipliée par « le gain obtenu si le chiffre 1, 3 ou 5 sort » + « la probabilité d’obtenir le chiffre 2 ou 4 » multipliée par « le gain obtenu si le chiffre 2 ou 4 sort » + « la probabilité d’obtenir le chiffre 6 » multipliée par « le gain obtenu si le chiffre 6 sort ». On a donc : E (X) = 3/6 × (– 10 €) + 2/6 × (2 €) + 1/6 × (20 €)

J’ai bien trois chances sur six (3/6) de perdre 10 €, deux chances sur six (2/6) de gagner 2 € et une chance sur six (1/6) de gagner 20 €. E (X) = 3/6 × ( – 10) + 2/6 × (2) + 1/6 × (20) E (X) = – 30/6 + 4/6 + 20/6 E (X) = – 6/6 = – 1 € L’espérance de gain du jeu 1 est donc de – 1 €, on peut donc s’attendre à perdre en moyenne 1 € à chaque lancer en jouant au jeu 1. Il ne faut donc pas jouer à ce jeu ! Sur les 30 lancers de dé que vous ferez, vous gagnerez de temps en temps et vous perdrez aussi de temps en temps. En moyenne, d’après le calcul de l’espérance de gain, vous perdrez 1 € à chaque lancer, soit environ 30 € sur toute la partie. C’est mathématique ! Un coup d’œil sur les cas extrêmes : Dans le meilleur des cas, vous pouvez gagner 600 €. En effet, si vous faites un six 30 fois de suite alors vous gagnez 30 fois 20 € soit 600 €. Sachez que la probabilité de faire le même chiffre 30 fois de suite avec un dé de 6 faces est d’une chance sur 6 exposant 30, c’està-dire 6 multiplié par lui-même 30 fois de suite soit : une chance sur 6 × 6 × 6 × 6 × 6 ×…. × 6 × 6. C’est-à-dire environ une chance sur 221 073 919 700 000 000 000 000. Vous avez environ un million de milliards de fois plus de chances de gagner au loto que de gagner 600 € à ce jeu ! Dans le pire des cas, vous pouvez perdre jusqu’à 300 €. En effet, si à chaque lancer vous faites 1, 3 ou 5 vous perdez 10 € 30 fois, soit 300 €. Sachez que la probabilité pour que cela arrive est de une chance sur 2

exposant 30, c’est-à-dire une chance sur 2 multiplié par lui même 30 fois de suite soit une chance sur 2 × 2 × 2 × 2 × 2 × 2 ×… × 2 × 2. C’est-à-dire une chance sur 1 073 741 824. Vous avez 1 500 fois plus de chance de vous faire frapper par un astéroïde ! Cette étude des cas extrêmes nous permet de ressentir plus concrètement les risques de ce jeu. Nous avons bien plus de chances de perdre 300 € que d’en gagner 600 !

Analysons le jeu 2 : Faisons notre tableau regroupant les résultats possibles ainsi que leur conséquence financière et la probabilité que cela arrive.

Nous avons bien 5 chances sur 6 de faire 1 ou 2 ou 3 ou 4 ou 6 avec le dé et donc de perdre 5 €. Nous avons également une chance sur 6 de faire un 5 et donc de gagner 31 €. Calculons l’espérance : E (X) = P (1, 2, 3, 4 ou 6) × X (1, 2, 3, 4 ou 6) + P (5) × X (5)

L’espérance de gain est égale à : « la probabilité de faire 1, 2, 3, 4 ou 6 avec le dé » multipliée par « le gain obtenu si le dé fait 1, 2, 3, 4 ou 6 » + « la probabilité de faire un 5 » multipliée par « le gain obtenu si le dé fait 5 ». E (X) = 5/6 × (– 5 €) + 1/6 × (+31 €) E (X) = – 25/6 + 31 /6 E (X) = 6/ 6 = 1 € L’espérance de gain du jeu 2 est de 1 €, ce qui veut dire que vous gagnerez en moyenne 1 € à chaque lancer soit 30 € sur l’ensemble du jeu.

Conclusion : Il faut donc préférer le jeu 2 au jeu 1 ! Pourtant, notre instinct tendait à nous dire le contraire ! En effet, dans la forme, le jeu 1 semble plus séduisant peut-être parce qu’il y a plus de cas gagnants ! Vous pourrez maintenant déterminer si les jeux que l’on vous propose vous sont favorables ou non. Si l’espérance de gain est négative, inutile de jouer ! Si elle est positive mais peu élevée, inutile de prendre des risques ! En revanche, si elle est élevée, vous pouvez jouer raisonnablement… C’est la raison pour laquelle les casinos gagnent toujours ! Ils connaissent très bien ce système et font toujours en sorte que la répartition des gains en fonction des paris leur soit légèrement avantageuse. Et sur le long terme, avec les milliers de parties effectuées chaque jour, leur gain réel tend à se rapprocher de leur espérance de gain théorique, toujours en leur faveur bien entendu.

Ainsi, pour gagner votre restaurant, vous pouvez proposer à vos amis le jeu 1 qui leur semblera séduisant. Plutôt que de jouer de l’argent, vous remplacez l’argent par des allumettes. Vous commencez tous avec le même nombre d’allumettes et après les 30 lancers, celui qui a le plus d’allumettes a gagné et se fait offrir un restaurant par les perdants. Avec ce système, vous serez pratiquement certain de gagner !

La main dans le sac À l’aveugle, vous devez plonger votre main dans un sac et en sortir une balle. Si celle-ci est noire vous avez gagné, si elle est blanche vous perdez. Dans quel sac voulez-vous tenter votre chance ?

En réalité, vous avez légèrement plus de chances de gagner avec le sac 1 qu’avec le sac 2. Néanmoins, beaucoup préféreront jouer avec le sac 2. Ils ont vraiment l’impression d’avoir plus de chances de gagner ! Cela est peut être dû au fait que le sac contient plus de balles gagnantes que l’autre. Mais en proportion, cela revient quasiment au même. Il y a peut être 3 fois plus de balles gagnantes dans le sac 2

mais il y a aussi 3 fois plus de balles perdantes… C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est préférable de tenter sa chance dans le sac 1. En choisissant le sac 2, notre choix nous semble rationnel et logique mais encore une fois notre instinct a tendance à nous conduire vers le mauvais choix.

La bonne porte Dans cet exemple, nous allons voir que nous pouvons prendre des décisions déterminantes pour battre le hasard. Ce qui va suivre est totalement hallucinant et a fait couler beaucoup d’encre dans les années 1990. Imaginons le jeu suivant. Je vous présente 3 portes. Derrière l’une d’elles se trouve 10 000 €, derrière les autres il n’y a rien. Vous choisissez une porte au hasard, disons la porte 1. Comme je sais où se trouvent les 10 000 €, pour mettre un peu de suspense, je décide d’ouvrir une porte derrière laquelle il n’y a rien, disons la porte 2. Je vous demande maintenant si vous voulez changer d’avis. Vous êtes donc face à deux portes fermées, la 1 et la 3. Que faites-vous ? Vous gardez la porte 1 ou vous prenez finalement la porte 3 ? Que devez-vous faire ? Devez-vous changer d’avis ? La moitié de gens ne change pas d’avis par superstition et l’autre moitié se dit que cela n’a aucune importance et que ça reste du hasard. Eh bien les deux groupes se

trompent ! Il est en effet dans votre intérêt de changer d’avis ! Je ne dis pas que vous gagnerez forcement mais vous aurez deux fois plus de chances de gagner si vous changez d’avis ! C’est très étrange car cela va

à l’encontre de notre instinct mais c’est bien la réalité. Vous doublez vos chances de gagner si vous changez d’avis. C’est parfois difficile à comprendre mais je vais vous expliquer le phénomène pas à pas. Faisons l’inventaire de tous les cas possibles dans le cadre des deux stratégies, celle qui consiste à ne jamais changer d’avis et celle qui consiste à toujours changer d’avis. Pour notre exemple, nous imaginerons que les 10 000 € se trouvent derrière la porte 3. Nous au rions très bien pu placer l’argent derrière une autre porte, cela ne changerait rien à la démonstration suivante, elle prendrait juste une forme différente pour démontrer le même phénomène.

Que se passe-t-il avec la stratégie qui consiste à ne jamais changer d’avis :

Cas 1 : Je choisis la porte 1. La porte 2 est ouverte pour montrer qu’il n’y a rien derrière. Je décide de ne pas changer d’avis. La porte 1 est ouverte, malheureusement il n’y a rien derrière, j’ai perdu. Cas 2 : Je choisis la porte 2. La porte 1 est ouverte pour montrer qu’il n’y a rien derrière. Je décide de ne pas changer d’avis. La porte 2 est ouverte, malheureusement il n’y a rien derrière, j’ai perdu. Cas 3 : Je choisis la porte 3. La porte 1 (ou la porte 2) est ouverte pour montrer qu’il n’y a rien derrière. Je décide de ne pas changer d’avis. La porte 3 est ouverte, l’argent s’y trouve, j’ai gagné ! Nous voyons donc bien que si nous décidons de ne pas changer d’avis, sur les trois cas possibles, un seul nous est favorable. Nous avons donc bien une chance sur trois de gagner l’argent. Voyons maintenant ce qu’il se passe avec la stratégie qui consiste à toujours changer d’avis. Cas 1 : Je choisis la porte 1. La porte 2 est ouverte pour montrer qu’il n’y a rien derrière. Je décide de changer d’avis et je choisis l’autre porte, c’est-à-dire la 3. La porte 3 est ouverte, l’argent s’y trouve, j’ai gagné ! Cas 2 : Je choisis la porte 2. La porte 1 est ouverte pour montrer qu’il n’y a rien derrière. Je décide de changer d’avis et je choisis l’autre porte, c’est-à-dire la 3. Laporte 3 est ouverte, l’argent s’y trouve, j’ai gagné ! Cas 3 : Je choisis la porte 3. La porte 1 (ou la porte 2) est ouverte pour montrer qu’il n’y a rien derrière. Je décide de changer d’avis et je

choisis l’autre porte, c’est-à-dire la 2. La porte 2 est ouverte, malheureusement il n’y a rien, j’ai perdu ! Nous voyons cette fois qu’avec cette stratégie, sur les trois cas possibles, deux nous sont favorables, nous avons donc deux chances sur trois de gagner les 10 000 €. En effet, cette stratégie du changement nous fait gagner dans le cas plus probable où nous nous trompons lors de notre choix initial. Il est donc dans votre intérêt de changer d’avis, ainsi vous doublez vos chances de gagner.

Cet exemple nous montre qu’il existe des chemins secrets que nous pouvons emprunter pour gagner. Nous ne les voyons pas car notre instinct nous les cache, nos raisonnements fallacieux nous interdisent même de croire en leur existence ! Ce problème des trois portes, derrière lesquelles se trouvaient à l’origine deux chèvres et une voiture, a fait couler beaucoup d’encre. Notamment en 1990 lorsque le magazine Parade présenta cette énigme et posa la question fatidique : Est-il dans votre intérêt de changer d’avis ? L’article démontrait qu’il était effectivement préférable de le faire mais des milliers de personnes, dont certains docteurs en mathématiques, s’élevèrent pour

dénoncer l’erreur. Ils ne pouvaient se résoudre à y croire tant la solution est contre-instinctive. Si vous n’y croyez toujours pas, prenons cette fois un exemple avec 100 portes. Encore une fois, derrière l’une d’elles se trouve 10 000 €. Vous choisissez une porte, disons la no 1. Pour mettre du suspense je ne me contente pas d’ouvrir une porte mais 98 portes pour vous montrer qu’il n’y a rien derrière. Je peux le faire sans risque puisque depuis le début je sais où se trouve l’argent. Je les ouvre toutes une à une, sauf la porte no 23. Vous êtes alors face à 98 portes ouvertes ainsi que 2 portes fermées : la no 1 qui est votre choix initial et la no 23 que je n’ai volontairement pas ouverte. Je vous demande si vous voulez changer d’avis, que faites vous ? Clairement vous devez là aussi changer d’avis ! Si vous ne le faites pas, ça veut dire que vous êtes convaincu d’avoir fait mouche lors de votre choix initial alors que vous n’aviez qu’une chance sur 100 de trouver la bonne porte ! En changeant d’avis, vous n’avez plus une chance sur 100 de trouver l’argent mais 99 chances sur 100 de gagner ! Cette stratégie nous fait gagner dans les cas où nous nous trompons lors de notre choix initial. Avec les 100 portes nous avons au départ 99 chances sur 100 de nous tromper.

Pile ou face

Cette expérience étonnante a notamment été présentée par Derren Brown, le mentaliste anglais lors de l’une de ses émissions télévisées. La technique mise en œuvre pour gagner est tout simplement diabolique. Lorsque nous lançons une pièce de monnaie en l’air 3 fois de suite il y a huit tiercés possibles : PPP, FPP, PFP, PPF, FFF, PFF, FPF et FFP. Dans notre jeu, je vous propose de choisir l’un de ces tiercés, j’en choisirai un moi aussi. Ensuite nous lancerons une pièce en l’air autant de fois que nécessaire pour réaliser l’un de nos tiercés. Le premier dont le tiercé apparaît a gagné. Imaginons que vous choisissez le « PFP » et que je choisis « PPF ». Nous lançons la pièce est nous obtenons la série

suivante : P, F, F, F, P, P, F. Mon tiercé est apparu avant le vôtre, j’ai gagné ! Cela n’est pas dû au hasard, j’ai utilisé une stratégie diabolique et je vais vous la révéler pour vous permettre vous aussi de gagner. Le secret c’est que vous choisissez votre tiercé après celui de votre adversaire, et vous le choisissez en fonction de son choix. Imaginons qu’il choisisse PFF. Pour choisir votre tiercé, observez celui de votre adversaire, prenez le résultat du milieu, en l’occurrence F (face) et inversez-le, il devient donc P (pile). Placez-le devant le tiercé de votre adversaire, vous avez donc : P PFF. Éliminez maintenant le dernier résultat du tiercé de l’adversaire pour ne garder que les trois premiers dans cet ordre, vous obtenez ainsi votre tiercé : P PF.

Vous aurez ainsi plus de chances de gagner ! Cela semble très étrange mais c’est un fait ! Si nous avions effectué des groupes isolés de trois lancers et que nous avions attendu que l’un des tiercés apparaisse pour désigner un vainqueur, nous aurions eu autant de chances de gagner que notre adversaire ! Or, dans ce jeu, les lancers successifs ne sont pas isolés en groupe de 3, c’est là la faille qui nous permet de gagner avec ce système. Pourquoi ? Dans notre exemple, imaginons que l’adversaire choisit PPF et donc que nous choisissions FPP en suivant notre stratégie. Calculons nos chances de gagner. Au troisième lancer, l’un des huit tiercés possibles va apparaître. Notre adversaire et nous avons donc une chance sur huit de voir apparaître notre tiercé. Pour l’instant le jeu est équitable. Si aucun des deux tiercés ne sort, on lance la pièce une 4e fois, ce lancer forme alors un nouveau tiercé avec les deux lancers précédents.

C’est à ce moment précis que vos chances de gagner augmentent. En fait, à partir du 4e lancer, vous aurez à chaque lancer plus de chances de voir apparaître votre tiercé que celui de votre adversaire. Les calculs sont très complexes alors pour se rendre compte du phénomène, faisons une étude de cas sur 5 lancers de pièces, ce qui représente 32 combinaisons possibles, toutes inscrites dans le tableau page suivante

Au bout de trois lancers, nous remarquons que le tiercé de notre adversaire PPF et le nôtre FPP ont le même nombre de chances d’apparaître. En effet, sur les 32 combinaisons possibles, 4 leur sont favorables (les combinaisons 5, 6, 7 et 8 pour PPF et les combinaisons 17, 18, 19 et 20 pour FPP). Ils ont donc tous les deux 4 chances sur 32 soit une chance sur 8 d’apparaître au troisième lancer. Si aucun tiercé n’est apparu, il n’y a toujours pas de gagnant ! Nous devons donc relancer la pièce une quatrième fois pour former un nouveau tiercé avec les deux lancers précédents. Il reste donc 32 combinaisons moins les 8 combinaisons qui auraient donné un gagnant, soit 24 combinaisons possibles. Dans le tableau, nous remarquons que sur ces 24 combinaisons possibles, 4 nous sont favorables au quatrième lancer (la 9, 10, 25 et 26). Mais il n’y a que deux combinaisons favorables à notre adversaire : La combinaison 3 et la 4. Le tiercé PPF apparaît aussi dans les combinaisons 19 et 20 mais si l’une de ces combinaisons était sortie, elle nous aurait fait gagner dès le troisième lancer et le jeu se serait arrêté. Notre adversaire n’a donc que 2 chances sur 24 de voir son tiercé apparaître au quatrième lancer tandis que nous avons 4 chances sur 24 de voir le nôtre !

La sensation de déjà vu

Nous avons tous expérimenté cette sensation étrange, ce sentiment d’avoir déjà vécu ce moment que nous n’aurions pourtant jamais pu vivre auparavant. Pendant un court instant, tout vous semble familier et cela est extrêmement troublant. Certains y voient une résurgence d’une vie antérieure ou même un don de clairvoyance. La réalité est encore plus incroyable. Il s’agit d’un bug de notre cerveau, plutôt que de classer ce que nous voyons dans notre mémoire immédiate, il le place dans notre mémoire profonde, là où nous stockons nos souvenirs plus anciens. Ainsi nous considérons ce souvenir immédiat comme un vieux souvenir et nous avons cette étrange sensation de déjà vu.

Les incroyables coïncidences

Il nous arrive parfois des phénomènes troublants dans la vie de tous les jours. Nous marchons dans la rue avec une chanson en tête, nous entrons dans notre voiture, nous tournons le contact, la radio se met en marche et la musique à laquelle nous pensons se fait entendre !

De même, nous pensons à une personne que nous n’avons pas vue depuis longtemps et le jour même nous la croisons dans la rue ! Nous souhaitons téléphoner à un ami, nous décrochons notre téléphone et il est au bout du fil ! Notre ami était en train de nous appeler et nous avons décroché avant même que notre téléphone n’ait eu le temps de sonner ! Toutes ces coïncidences nous font penser qu’il n’y a pas de hasard, que tout cela a un sens caché, une sorte de synchronisme cosmique qui relient les choses entre elles. Comment expliquer ces phénomènes ? Il nous faut d’abord accepter le fait qu’il nous arrive souvent de penser à une musique sans que celle-ci ne passe à la radio ou de penser à un ami sans le croiser dans la rue.

Il nous est difficile de nous rappeler de toutes ces situations où il ne se passe strictement rien mais elles sont plus nombreuses que les rares coïncidences que nous vivons. Lorsqu’une coïncidence se produit, nous avons l’impression de gagner le jackpot du premier coup alors qu’en réalité nous jouons sans le savoir depuis longtemps, tous les jours, à chaque instant. Il est difficile de calculer les probabilités de tels phénomènes mais nous pouvons les estimer, dans le cas de la musique, les radios passent les mêmes titres en boucle toute la journée, les chances d’y penser et de l’entendre à la radio au même moment sont donc importantes.

Il arrive aussi qu’un magasin soit branché sur la même station de radio que notre voiture, ainsi nous entendons inconsciemment la musique, elle nous rentre dans la tête et nous la retrouvons dans la voiture ! Cela explique aussi qu’un ami chantonne la chanson que vous aviez en tête, vous l’avez entendue tous les deux au même moment sans vous en rendre compte et la musique vous a imprégnés de la même façon.

La clef magique

Certains problèmes nous paraissent insolubles et nous cherchons en vain une solution pendant des heures. La solution semble à portée de main mais pourtant impossible à atteindre. Pour vous aider à résoudre votre problème, il existe une technique si étonnante qu’elle vous semblera ésotérique. Cette clef magique fonctionne pourtant très bien dans certains cas. Pour trouver la solution à votre problème il vous suffit d’aller dans votre bibliothèque, de choisir un livre au hasard, de l’ouvrir à n’importe quelle page et de choisir un nom commun au hasard sur cette page. Ce mot va vous guider vers la solution. Cela peut vous paraître totalement absurde mais ça marche. Le choix du mot est totalement indépendant de votre problème et c’est là son intérêt. À force de chercher une solution qui ne vient pas, nous nous enfermons dans un raisonnement horizontal et nous tournons en rond.

Pour avancer, nous avons besoin de sortir de ce système, d’échapper aux raisonnements perpétuels et trouver une nouvelle façon de réfléchir. Ce mot choisi totalement au hasard va vous permettre de réfléchir autrement, vous allez devoir créer des liens entre votre problème et ce mot et ces nouvelles connexions vous guideront vers la solution. Pour prendre des décisions vous pouvez aussi avoir recours à ce système. Formulez votre question et choisissez un mot au hasard puis, à partir de ce mot, essayez de construire une réponse. Si par malchance le mot choisi est trop explicite, comme par exemple « NON » ou « ARNAQUE » ou « BONHEUR », préférez-en un plus obscur comme « CISEAU ? » ou « BRANCHE ». Encore une fois, ce n’est pas le mot qui répond à votre question mais les liens que vous créez entre ce mot et la question elle-même. Les réponses sont en nous et cette technique permet de les faire ressortir.

Un dernier mot

Vous n’avez pas ouvert ce livre par hasard. Connaissant votre goût pour l’étrange, quelqu’un vous l’a offert ; ou peut-être est-ce votre curiosité ou votre volonté de surprendre qui vous ont poussé vers ce livre. D’une manière ou d’une autre, je suis convaincu qu’il vous était destiné. Si vous avez pris le temps de le lire attentivement et de l’étudier, vous avez mérité ses secrets. Vous en êtes maintenant le dépositaire, ne les dévoilez pas. Utilisez-les pour transmettre à votre tour ces sensations de merveilleux et de mystère si essentielles à notre vie. N’oubliez jamais que l’objectif premier du mentaliste est de divertir un public, de l’étonner et de le faire rêver. Ne vous jouez jamais de lui, jouez pour eux et avec eux. J’ai voulu vous offrir le livre que j’aurais aimé avoir en main lorsque j’ai commencé à m’intéresser au mentalisme. J’espère de tout cœur qu’il fera naître chez certain d’entre vous une vocation. Je vous souhaite le meilleur.

Viktor

Postface Par Daniel Miraskill

Au siècle passé, soigneusement cachée dans le grenier de la demeure familiale, enfermée à l’intérieur d’une boîte en argent, scellée dans une enveloppe noire, se trouve comme tu le sais « Viktor » l’hypothèse pressentie de ton devenir. Depuis cette époque ta curiosité est grande d’en connaître son contenu… Il était pourtant aisé de percevoir déjà ton ascension dans l’art du Mystère tant tu étais un jeune disciple de grand talent, à l’esprit ouvert vers l’infini d’une passion bien ancrée. Je me suis promis de n’ouvrir ce document qu’à une date que tu devrais aisément deviner ! En attendant tu me rends fer de chaque pas que tu fais dans ce chemin difficile de la pertinence de ce savoir. Je suis impressionné par l’investissement, la volonté et le travail que tu as fournis pour atteindre la place que tu mérites. Ce livre témoigne de la faculté de perpétuer la connaissance, puisse ton enseignement inspirer de nouveaux Mentalistes. « L’art doit être transmissible. de façon que le Maître se fasse dépasser par ses élèves », c’est tout le bien que je te souhaite.

Remerciements Merci à Matthieu pour être ce qu’il est. Merci à Alexandre Denis, l’illustrateur de ce livre, pour ses petits miracles quotidiens… Merci à Daniel Miraskill pour avoir cultivé au fil des années mon goût du mystère. Merci à Nikola Carton pour sa folie douce, son humour et son rire diabolique. Merci à Sylvain Vip et Maxime Schucht pour leur passion du spectacle et leur investissement, pour nos après-midi de fous rires et de travail. Merci à mes parents et à mes grands-parents qui m’ont transmis une grande part d’eux-mêmes. Merci à Olivier Amiot, Lully Sakaguchi, Hugues Deniset, Didier Leclercq, Luce Rozon, à toute l’équipe de « Juste pour Rire » ainsi qu’à Claude Fournier pour avoir cru en moi à des périodes importantes de ma vie. V.V.

Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.

ISBN : 978-2-7499-2532-5 © Éditions Michel Laffont, 2015 118, avenue Achille-Peretti – CS 70024

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