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Photomontage: Christian Vié et Jacques Lapaire
Sommaire!:
Editorial Bienvenue à l’AFA Hommage à Jacqueline Bernard Remaud à l’honneur au Kazakhstan et en Russie La densité du sable Sables historiques!: la bataille de Bouvines Guadeloupe (3e partie) L’anecdote du mois!: le sable à la pomme!! Un sablier magique Le sable de La Rochelle Bourses, salons & expositions Petites annonces et/ou news Membres ayant collaboré à la réalisation de ce bulletin : Yves Auger, Bernard Remaud, Gilbert Heu, Christian Vié, Laurence Robert-Grandpierre & Jacques Lapaire Relecture!: Denis Ortis A.F.A c/o Brice Vaillant, Berrouan, 56220 Caden, France Bulletin réalisé à La Chaux-de-Fonds, Suisse
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Edito Nous entamons déjà le mois de juin, avec la parution d’un nouveau bulletin AFA, bulletin à nouveau très varié, ce qui me ravit. Je me suis permis de concocter une couverture originale, hommage à Bernard Remaud et à sa très belle exposition à Cavalaire-sur-Mer. Beaucoup de travail et d’originalité, cela méritait une couverture spéciale. Triste nouvelle, Jacqueline, la compagne de Roger Nouet est décédée le 17 février 2014, l’AFA et ses membres présentent leurs sincères condoléances à Roger. Vous souvenez-vous de Jacques Galvier qui avait participé à l’article des forages de SaintMalo (voir bulletin AFA n° 32). Il vient aussi de nous quitter le 9 mai 2014, à l’âge de 55 ans!! Avec sa disparition, la minéralogie française perd un grand scientifique. Jacques Galvier, en plus de géologue, était également pétrographe et pétrologue. L’AFA perd aussi un collaborateur qui aurait pu donner beaucoup d’informations pour notre bulletin. Pour moi c’était un ami proche!; depuis 4 ans et demi, nous collaborions à un nouveau livre «!Nomenclature française des minéraux!». Ce prestigieux travail de plus de 700 pages sera probablement perdu!! Sauf si par miracle… Dans ce numéro!: Un peu de manutention des sables avec l’article très fouillé d’Yves Auger. Nous pouvons ainsi vérifier la densité exacte de nos sables compte tenu des vides entre les grains. Gilbert Heu poursuit sa série d’articles sur les sables «!historiques!». Christian Vié, toujours en Guadeloupe, nous accompagne avec son long périple. Laurence Robert-Grandpierre nous relate une petite aventure lors de son séjour à Londres. Votre rédacteur présente un sablier original ainsi qu’un article écrit en 2010 pour le forum «!Grain de Sable!»!; nous le rééditons dans le bulletin AFA car nos membres n’ont pas tous pu le lire sur l’internet. Pour terminer, les annonces de bourses, les petites annonces et quelques «!news!» complètent le bulletin. Comme d’habitude le bulletin 33 a été mis en pages et assemblé à La Chaux-de-Fonds. Prochaine édition!: 1er octobre 2014. Réception des articles dans les meilleurs délais!; petites annonces au plus tard mi-août 2014. Le bureau de l’AFA vous demande de ne plus publier de longs récits de voyages. L’idéal serait, lors d’un voyage, de choisir un seul endroit ou le sable est intéressant, et de ne développer que cela, en parlant du contenu, par exemple. Pensez également à d’autres articles originaux qui pourraient prendre place dans nos pages. Il y a encore suffisamment de place dans le bulletin d’octobre 2014. Les recommandations aux auteurs figurent dans le bulletin numéro 30. Amis (et amies) du sable, bonne lecture.
Jacques Lapaire, 30 mai 2014.
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BIENVENUE A L’AFA L’AFA a le plaisir de partager sa passion avec nos nouveaux abonnés arénophiles. Que de grains nouveaux nous allons partager ! Françoise Vulliez Jolliet (Suisse) Françoise habite Satigny, grand village viticole dans la région de Genève. Elle collectionne le sable depuis 10 ans avec comme élément déclencheur un voyage au pays des fameuses dunes rouges, la Namibie. Françoise possède une petite collection de 111 sables de 21 pays. Merci à Michel Coste de l’avoir dirigée vers l’AFA. Bruno Chollet (France) Intéressé par la minéralogie depuis toujours, Bruno collectionne le sable depuis 2000 et il a environ 800 sables. Il collectionne en 30 cm3 et effectue volontiers des échanges. L’élément déclencheur de la collection : l’expo « Sable » à Lyon où Jacques Lapaire a collaboré à sa conception. Grâce aux messages et échantillons reçus de Christine Schremer et d’autres membres AFA, cela va relancer sa collection. Damien Ficheux (France) Damien collectionne le sable depuis 2005, il a 575 sables de 40 pays. Il effectue des échanges et collectionne en 30 cm3. Gilbert Brabant (France) Gilbert (Lou) collectionne le sable depuis 2004. Il a rassemblé 900 sables de 158 pays et effectue des échanges en 30 cm3 ou en plus petite quantité contre les pays qu’il recherche.
Le bureau en 2012-2013 Président : Brice Vaillant Vice-président : Phil Florimond Trésorier : Phil Florimond Secrétaire : Laurence Robert-Grandpierre Webmaster : Alain Louis, PICT, conception et réalisation graphique Rédacteur en chef : Jacques Lapaire Relectures et correction des articles : Denis Ortis et/ou Laurence Robert-Grandpierre Traduction en langue anglaise : Brice Vaillant et Jean-Marie Wicquart Consultants minéralogie!: Jean-Marie Wicquart, Jean-Pascal Cozic et Jacques Lapaire Consultants fossiles : Laurence Robert-Grandpierre et Joseph Noirjean Consultant géographie!: Phil Florimond Auteurs des articles!: tous les membres AFA sont invités à partager leur passion dans nos pages!!
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Hommage à Jacqueline 17 février 2014
C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le décès de Jacqueline, la compagne de Roger Nouet, le 17 février dernier. Le soleil s’est couché sur une vie bien remplie, mais il continue de briller dans le jardin des souvenirs. Que les souvenirs de l’être cher t’apportent, cher Roger, paix et réconfort. Nous avons adressé à Roger, notre message de sympathie au nom de tous les membres de l’AFA. Nous sommes également en pensées avec sa famille.
Laurence Robert-Grandpierre & Denise Lapaire
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Bravo à Bernard Remaud !
Bernard, rayonnant devant sa collection
Quelle surprise dans le monde du sable. On parle de l’exposition de Bernard dans un journal kazakh, puis dans un journal russe en ligne: L’observateur russe ! L’AFA vous présente une modeste traduction du texte en cyrillique, avec quelques extraits du journal original. Traduction rendue possible grâce, en partie, à Edith Lavaud d’Avignon. Qu’elle en soit remerciée. Vous trouverez l’article dans sa totalité sur le site internet de « l’Observateur Russe » en ligne à l’adresse suivante et en cliquant sur le drapeau français en haut à droite: http://rusoch.fr/lang/ru/guests/v-mire-peskov.html
Article de Ogoulbibi Amanniyazova
paru dans le journal « le Kazakhstan » du 1er novembre 2013 (photo ci-dessous). Et l’autre article, paru dans un l’Observateur Russe le 15 décembre 2013.
Qui ne connaît pas des collectionneurs qui recherchent des objets plus ou moins courants ? Mais là j’ai découvert, avec Bernard Remaud, une collection plus qu’insolite. De par le monde il existe très peu de gens qui comme Bernard collectionnent le sable. C’est un arénophile et grâce à ses échantillons très différents, il nous propose une collection amusante, colorée et très intéressante. C’est dans la ville de Cavalaire-sur-mer, dans le sud de la France, que vient de se clore son exposition de deux mois sur les sables du monde. 5
Un extrait du journal ukrainien avec une photo de foraminifères
Bernard possède plus de 7 000 échantillons et c’est une partie de sa collection qu’il a offert au regard, mais aussi chose beaucoup plus rare au toucher de bon nombre de personnes. Cette exposition est une très grande découverte, l’ambiance dans la salle est emplie de curiosité. On peut y voir bon nombre de vitrines, de tableaux, de photos présentant du sable avec une grande diversité de couleurs. On voit des bouteilles en verre de formes différentes remplies de sables tous plus beaux les uns que les autres. Des photos de déserts, de dunes, des objets en rapport avec les sables comme des coquillages ou des pierres volcaniques complètent l’exposition. Mais les plus étonnantes sont les photos de grains de sables agrandies comme avec une gigantesque loupe et qui permettent de voir d’infinis détails. On dirait que l’on a un microscope à la place de l’œil.
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Un rare sable de Namibie
J’ai demandé à Bernard de me raconter le tout début de cette passion ainsi que son évolution. Dans ma jeunesse, j’aimais souvent voyager en 4X4 dans les déserts (Sahara, Libye, Algérie…). Tout naturellement, cela a commencé lors de mon premier voyage dans le désert algérien. J’ai voulu me ramener un souvenir et comme, à part du sable, il n'y a rien, alors j'en ai pris un sac… parce qu’il était beau, très fin et coulait entre les doigts. Les voyages dans les déserts se sont enchaînés et à chaque fois je suis revenu avec du sable. Je trouvais cela amusant. Peu à peu cette admiration s’est transformée en obsession.
Une petite lucarne sur la grande collection de Bernard
Ensuite il m'a fallu ordonner tout cela, en classant, étiquetant et en rangeant les échantillons. Le jeu du départ s'est transformé en passion quand un ami m'a parlé de l'Association Francophone d'Arénophilie (AFA). 90% de mes sables proviennent d'échanges et profitant de cette exposition je peux remercier sur un grand panneau toutes les personnes qui m’ont permis d'agrandir ma collection. Depuis que j'ai pris ma retraite, j'utilise une très grande partie de mon temps libre pour cette passion. Maintenant avec plus de 7 000 sables, je me suis épanoui. Je rencontre d'autres collectionneurs, m'investi aussi fortement dans la photo de ces échantillons et grâce à l'AFA, je peux organiser beaucoup d'échanges et agrandir de fait ma
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collection. L'intérêt principal de cette association est qu'elle défend le fait que le sable de collection ne doit pas se vendre. Contrairement à d'autres objets, le sable s'échange uniquement. Internet permet aussi d'échanger bon nombre de connaissances entre passionnés.
Un sable de Pohakuloa, Hawaii, USA
La photographie est aussi un autre domaine dans lequel je me passionne. Dans cette expo vous voyez des paysages magnifiques, mais ce qui étonne le plus les visiteurs, ce sont mes images de grains agrandis. Pour arriver à ce résultat j'ai dû construire un système photographique qui, couplé à un logiciel informatique, me permet de réaliser ces images. C'est un très long travail d’environ 3 heures pour réaliser une seule photo. Par malice je lui ai posé la question de la réaction de son épouse par rapport à cette collection ainsi que la place qu’elle peut prendre dans sa maison et sa réponse a été très nette. « Vous savez, cette collection coûte moins cher qu’un cheval ou une maîtresse ». Pour la maison, j’ai un peu de désordre par endroits, mais je concentre le maximum de mon activité dans mon garage que j'ai reconverti en laboratoire pour les sables, la photographie et en salle d'exposition. Cela occupe bien mes journées. En regardant à nouveau tous ses sables je ne pouvais pas imaginer que malgré le fait que j’ai fait quelques reportages sur plusieurs déserts ou sur des plages, j’ai toujours trouvé le sable monotone ou ordinaire et voilà que maintenant quand je regarde vos sables je me rends compte qu'ils sont tellement différents. Bernard me montre la différence entre 2 sables ramassés à 30 mètres de distance et là, la différence saute vraiment aux yeux. Les formes, les couleurs et leur contenu sont à chaque fois particulier. Tout au long de ses explications, Bernard a utilisé plusieurs fois le terme de « foraminifères », alors, n’y tenant plus je lui en demande la signification car ce mot est nouveau pour moi. Et me voilà transporté dans un autre monde. Les foraminifères sont des animaux unicellulaires caractérisés par un squelette perforé. C'est leur coquille ou "test" que nous recherchons sous nos microscopes ou binoculaires. Par la perforation de leur squelette, les foraminifères laissent passer des filaments ou pseudopodes qui les relient à l'environnement extérieur. On les rencontre principalement dans les milieux marins.
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Et ma dernière question concerne principalement ma région d’origine. Parmi les échantillons présentés je remarque des sables du Kazakhstan, de Russie, d'Arménie, du Turkménistan… Comment sont-ils parvenu jusqu'ici ? C’est tout simple me répond Bernard, ce sont des gens qui me les ont rapportés de leurs voyages ou alors certains sont le résultat d'échanges avec d'autres collectionneurs. En le quittant, les yeux de Bernard brillaient et j'ai pu y voir cette lueur des vrais collectionneurs. Je lui ai promis de trouver quelqu'un de passionné comme lui. Mais sans doute est-ce trop réaliste ?
Certains sables de Bali sont attirés par l’aimant !
Autres infos ici : http://rusoch.fr/lang/ru/guests/v-mire-peskov.html
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La densité du Sable Yves Auger
La densité est une propriété physique qui contribue à caractériser (avec d’autres paramètres) le sable étudié. La densité d’un solide est le rapport de sa masse volumique (masse d’une unité de volume qui peut être le cm3 , le m3...) à celle d’un corps pris en référence (en général l’eau). Ce sera donc une grandeur exprimée sans unité. Ainsi un sable dont la masse volumique est par exemple de 1800 Kg/m3 (équivalente, avec des unités plus familières pour les arénophiles, à 1,8 g/cm3 ou 1,8 g/ml) aura une densité de 1,8 puisque l’eau a une volumique de 1000 Kg/m3. L’habitude est d’ailleurs vite prise de diviser par 1000 la masse volumique mesurée d’un sable pour avoir sa densité. Or la masse volumique varie avec la température et si elle est de 1000 kg/m3 pour l’eau à 4°C précisément, elle est proche de 998 Kg/m3 à 20°C!, température habituelle des mesures de densité des sables étudiés!: diviser par 1000 occasionnerait alors une erreur inutile de 0,2% sur la valeur de la densité du sable. En ce qui concerne l’ordre de grandeur de la densité du sable, une étude intéressante faite par A. Vidal (1) sur environ 500 sables fournit des renseignements intéressants!: l’auteur trouve que pour 98,5% d’entre eux, la densité est comprise dans l’intervalle 1,1 – 2,0!; !les densités extrêmes, très rares, concernent des sables légers (coralliens, fossilifères) et lourds ( riches en magnétite). La répartition des densités (histogramme) montre par ailleurs 2 maxima dans les intervalles 1,4-1,5 et 1,6-1,7. En fait, l’expression - densité du sable -! est ambiguë!: s’agit-il de la densité du sable étudiée en tant que minéral compact, ou s’agit-il de celle du tas de sable!? Lequel d’entre nous n’a pas constaté en effet, en préparant sa «!dose!» de 30 ml à la veille d’un échange, qu’il pouvait mettre dans ce même volume plus ou moins de sable par tassement!? S’il est donc possible, dans un volume donné, de mettre une masse variable de sable, alors la masse volumique (et donc la densité) n’a plus de sens et ne peut plus être considérée comme une propriété physique du matériau.!Notre but est donc bien de mesurer la densité du solide – qui sera dite densité vraie ou réelle – et non pas celle du «tas! de sable» (celle mesurée par A. Vidal) qui sera dite densité apparente. Or il s’agit bien d’un tas de sable que nous avons à disposition pour nos mesures. Le volume de ce tas est la somme des volumes occupés par la matière solide et par les interstices laissés libres entre les grains (appelé espace intergranulaire). On définit habituellement pour les milieux granulaires la notion de porosité comme étant le rapport volume occupé par les interstices / volume total (ou celle de compacité qui est son complément!: rapport volume occupé par le solide / volume total). Mais comme le volume total est une variable qui dépend du tassement (ou du gonflement si le sable est humide), on préfère rapporter le volume des vides non pas au volume total apparent mais à celui des particules solides qui, lui, reste invariant. On parle alors d’indice des vides, dont la signification reste très voisine de la
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porosité. La figure ci-dessous, où les volumes des grains de sable sont représentés en jaune et ceux des interstices en blanc illustre ces définitions.
Compacité = volume jaune / V Porosité = volume blanc / V V
Compacité + Porosité = 1 Indice de vide = volume blanc!/ volume jaune
Accéder à la densité réelle du sable revient donc à mesurer dans un volume donné celui de l’espace laissé libre entre les grains. Méthode utilisée … Son principe est simple et bien connu!: il s’agit d’utiliser l’eau pour occuper ce volume libre. On trouve par exemple sur le site de l’Institut de Technologie des Travaux Publics et du Bâtiment (2) des normes pour mesurer les masses volumiques réelles des granulats. Plusieurs méthodes sont proposées, visant à mesurer le volume d’eau déplacé en y introduisant une masse connue de matière granulaire, ce volume correspondant au volume vrai occupé par le matériau. Elles utilisent un matériel simple (éprouvette graduée, ballon), souvent peu précis!et nécessitant une quantité importante de matériau, parfois un matériel plus sophistiqué comme le voluménomètre de Le Chatelier ou le pycnomètre (dans ce dernier cas on procède alors par pesée). Nous avons choisi d’opérer par pesée et d’utiliser une fiole jaugée à la fois plus précise que l’éprouvette et plus simple d’utilisation que le pycnomètre dont le col, très étroit, peut gêner l’écoulement des grains d’un sable de granulométrie élevée. Le processus est le suivant!: de l’eau est introduite dans la fiole (environ 1/3 de sa contenance) et le sable y est versé lentement!; on agite doucement pour chasser l’air qui pourrait être piégé entre les grains et on veille à ce que le sable versé soit toujours immergé, ce qui peut nécessiter des ajouts éventuels d’eau. On ajuste finalement le niveau d’eau au repère de la fiole (si celui-ci a été dépassé, on éliminera le liquide superflu par capillarité avec un tortillon d’essuie-tout!!). Si la fonction tare de la balance a été utilisée avec la fiole vide, la masse m de la fiole une fois le niveau ajusté donne directement la masse du mélange sable + eau. On peut d’autre part connaître la masse de sable introduite dans la fiole en pesant l’échantillon de sable étudié avant (m1) et après versement (m2), soit m1 - m2 (il est évidemment nécessaire que le sable soit parfaitement sec). La masse d’eau contenue dans la 11
fiole est donc m – (m1-m2) et peut être traduite facilement en un volume v (il suffit en effet de diviser par la masse volumique de l’eau à la température de l’expérience, généralement 20°C, soit 0,9983 gr/cm3 ). Si V est le volume de la fiole jaugée, celui occupé par le sable est donc V-v, et sa masse volumique réelle sera obtenue par le rapport (m1-m2)!/ ( V-v ). Notons que cette méthode est moins adaptée pour des sables coquilliers, de l’air pouvant rester piéger dans le creux des coquilles et faussant alors les pesées et la mesure des densités. Il devient alors nécessaire de travailler sous vide partiel (par exemple en utilisant une trompe à eau) ce qui complique un peu le mode opératoire. Le matériel nécessaire… Il se limite essentiellement à l’acquisition d’une fiole jaugée et d’une balance . L’arénophile possédant généralement des échantillons de 30 ml (1 ml = 1 cm3), la fiole jaugée pourra être de 50 ml, de préférence en verre et à long col (coût voisin de 10 euros ).
Posés sur une balance, de gauche à droite!: une fiole jaugée, un pycnomètre, une éprouvette.
Le choix de la balance dépendra de la précision recherchée. Un minimum de 0,1 gr est nécessaire, ce qui exclut d’office les balances électroniques de cuisine ou pèse-lettres dont la sensibilité est généralement de l’ordre du gramme. Il est possible de trouver sur le Net des balances de poche de résolution 0,01 g., avec tare et capables de travailler jusqu’à 300 g. pour environ une vingtaine d’euros. Prévoir enfin un entonnoir pour introduire le sable sec dans la fiole jaugée. Les échantillons étudiés… Nous avons testé essentiellement la méthode décrite précédemment sur un sable prélevé à l’extrémité de la plage de Paracou (46°30 46 N, 01°49 05 W), située en Vendée, légèrement au nord des Sables d’Olonne. L’échantillon prélevé, assez grossier, se caractérise par une absence de particules «!fines!» (inférieures à 0,25 mm) et de très rares débris de coquilles. Il s’agit d’un sable silicaté, d’origine magmatique (granite, pegmatite…) ou métamorphique (gneiss, micaschiste…) et donc particulièrement riche en quartz et en
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feldspath. L’absence dans le sable des micas (tendres) de ces «!roches-mères!» s’explique par leur disparition lors de l’érosion-transport très dynamique (cours d’eau, mer) qui les désintègre très rapidement. A noter que la plupart des minéraux de ce sable ont sans doute une origine lointaine (Massif Central, Loire et affluents…). On a même pu y identifier des olivines (d’Auvergne!? )!! (Travail de J. Tourenq). (3) . Nous avons fractionné ce sable à l’aide de 3 tamis!et disposons donc de 4 échantillons : -
échantillon n°1!: fraction granulométrique comprise entre 0,25 et 0,5 mm représentant 17% de la masse totale!; échantillon n°2!: granulométrie entre 0,5 et 1 mm (53% de la masse totale)!; échantillon n°3!: granulométrie entre 1 et 2 mm (30% de la masse totale)!; échantillon n°4 (mélange) : granulométrie entre 0,25 mm et 2 mm.
Photographies des 3 classes granulométriques du sable réalisées avec le même grossissement. (bernard remaud.sablesdumonde.com)
L’observation directe à l’œil nu des différentes classes granulométriques ne montre pas de différences sensibles. La fraction la plus fine apparaît certes plus claire mais cela ne doit pas être interprété par une présence de matériaux différents!:!nous avons vu en effet dans un précédent article de l’AFA (4) que la couleur d’un matériau dépend de sa granulométrie!: plus il est fin, plus la surface des grains exposés à la lumière et donc le nombre de défauts de surface dus à la rugosité sont grands!; il en résulte une diffusion plus importante de la lumière qui concerne toutes les longueurs d’onde (diffusion de Mie) et qui va donc tendre à «!blanchir!» le matériau.
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Quelques résultats… Densité réelle du sable Nous ne donnerons qu’un seul exemple des mesures faites avec le sable d’origine (mélange) selon le processus précédemment décrit (fiole de 50 ml)!: Masse (eau + sable) introduite!: Masse de sable introduite!: Masse d’eau introduite!: Volume d’eau introduite!: Volume occupé par le sable!: Masse volumique réelle du sable!: Densité réelle du sable!:
97,27 g. 76,25 g. 97,27 – 76,25 = 21,02 g. 21,02 / 0,9983 = 21,06 ml 50 – 21,06 = 28,94 ml 76,25!/ 28,94 = 2,635 g./ml 2,635 / 0,9983 = 2,639
5 essais ont été réalisés pour chaque échantillon. Les résultats obtenus pour les densités réelles sont!: 0,25 – 0,5 mm!: 0,5 – 1 mm!: 1 – 2 mm!: mélange!:
2,635 (0,005) 2,632 (0,006) 2,640 (0,001) 2,639 (0,003)
Le chiffre entre parenthèses (intervalle de confiance à 95%) résulte du traitement statistique des résultats!: il signifie, par exemple dans le cas du mélange, qu’il y avait 95% de chances de trouver le résultat d’une sixième mesure dans l’intervalle (2,639 – 0,003!; 2,639 + 0,003). Si nous comparons les valeurs obtenues à celle donnée dans la bibliographie pour le quartz (2,65), nous pouvons conclure que la méthode proposée pour la détermination de la densité réelle d’un sable est juste, le faible écart observé pouvant être expliqué par la présence de traces de débris de coquilles. Par ailleurs elle apparaît également fiable puisque tous les intervalles de confiance sont faibles ce qui témoigne d’une très bonne reproductibilité des mesures. Enfin les valeurs quasi identiques trouvées pour chaque classe granulométrique reflètent l’homogénéïté de la nature du sable prélevé.! Porosité du tas de sable Nous avons choisi de parler de «porosité»! plutôt que «d’indice de vide» qui est certes un terme plus rigoureux, mais moins «parlant». La porosité du tas de sable a été étudiée en fonction la granulométrie!en pesant le sable contenu dans une fiole de 50 ml après avoir versé le sable soit en vrac soit en effectuant simultanément des tassements. Elle a pu ensuite être calculée dans chaque cas en utilisant les valeurs de densité vraie trouvées précédemment. Nous donnons un exemple de calcul de la porosité avec le mélange en vrac!:
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Masse de sable versé!: 82,18 g. Masse volumique du sable (mélange)!: 2,635 g/ml Volume occupé par le sable!: 82,18 / 2,635 = 31,19 ml Volume des espaces libres!: 50 – 31,19 = 18,81 ml Porosité!: 18,81!/ 50 = 0,376 soit 37,6 % arrondi à 38% Echantillon
0,25-0,5mm 0,5-1 mm 1-2 mm mélange
en vrac masse (g.)
densité apparente
69,61 79,69 81,81 82,18
1,39 1,60 1,64 1,64
avec tassement porosité masse (g.) 47% 39% 38% 38%
81,62 83,35 84,63 86,16
densité apparente
porosité
1,64 1,67 1,70 1,73
38% 37% 36% 35%
Plusieurs conclusions peuvent être faites!: -
Quand le sable est versé en vrac!, le volume laissé libre entre les grains est beaucoup plus important pour le sable fin (47%) que pour le sable grossier (38%). Pourtant on peut parfaitement voir contre la paroi du verre à l’œil nu les espaces intergranulaires pour le sable grossier, alors que le sable fin apparaît plus compact!. L’apparence visuelle est donc trompeuse et on doit conclure curieusement que!, plus le volume laissé libre entre les grains est grand, moins on le voit!! Deux explications peuvent être avancées!: si l’espace entre grains est petit et peu perceptible avec du sable fin, les grains sont eux beaucoup plus nombreux dans un même volume et donc aussi le nombre d’espaces libres. De plus, il est connu que les grains, en s’appuyant les uns sur les autres, forment des voûtes ou arches (5) qui vont!abriter des poches d’autant plus nombreuses que le nombre de grains est grand et donc le sable fin!; et ces poches, intérieures au tas, ne sont pas visibles.
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L’effet du tassement est beaucoup plus important pour le sable fin (sa porosité évolue de 47% à 38% contre une variation de 38% à 36% pour le sable grossier)!; Les voûtes, plus nombreuses dans le sable fin, sont en partie détruites par les chocs induits par le tassement et le nombre de poches diminue d’autant!: on passe d’un empilement désordonné lâche (vrac) à ce qui est appelé un empilement désordonné compact (6) (7). Il serait intéressant d’étudier l’effet du tassement sur deux tas de sable fin de même granulométrie, l’un possédant des grains rugueux, l’autre des grains plus lisses pour comparer l’évolution de leur porosité en fonction du tassement. Mais on peut déjà raisonnablement penser qu’en présence de grains plus lisses, l’effet du tassement serait plus faible puisqu’il y aurait moins de voûtes à détruire.
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La porosité (et donc la compacité) d’un tas de sable tend vers une limite!: si la valeur la plus faible a pu être obtenue sur le sable d’origine (les grains les plus petits pouvant se loger dans les espaces laissés libres par les plus gros), nous n’avons jamais pu obtenir, malgré des essais répétés une porosité inférieure à 35% (soit une compacité maximale de 65%). Or il a été établi (8) que les contraintes exercées par le tassement sur les grains suivaient des chemins privilégiés via les points de contact établis de façon aléatoire et que des grains restaient «!épargnés!», favorisant la persistance de certaines poches. La compacité du tas est donc 15
nécessairement limitée. Cependant, cette valeur limite ne doit pas être généralisée à tous les sables car elle sera affectée par l’état de surface des grains. En conclusion, la méthode de mesure de la densité réelle d’un sable, basée sur le principe bien connu du remplissage de l’espace intergranulaire par de l’eau, a été décrite ici. Elle est simple, ne demande qu’un faible investissement (une trentaine d’euros) pour sa mise en oeuvre et conduit à des résultats précis et reproductibles. La connaissance de cette densité est précieuse quand on souhaite cerner la nature d’un sable (un sable quartzeux dans l’exemple étudié) . Nous avons pu, grâce à elle, apporter quelques précisions sur la nature d’autres sables!: ainsi un échantillon de zircon en provenance d’une carrière en Australie de densité réelle égale à 4,11 peut être rangé dans la famille des zircons «!bas!» dont la densité est comprise entre 3,9 et 4,2 à la différence des zircons dits «!intermédiaires!» ou «!hauts!» dont les densités sont supérieures à 4,3 (9). De même la densité de 4,11 trouvée pour des grenats prélevés à Brétignolles La Sauzaie quelques kilomètres au nord de la plage bien connue de La Parée a permis – grâce aux travaux de Alain Abréal (10 ) - de les classer dans le groupe pyralspite où coexistent des silicates non exclusivement alumineux contenant des pourcentages variables de magnésium, de fer et de manganèse. La mesure de la densité réelle se révèle donc bien précieuse. Dernier intérêt!: le processus est non destructif et permet de retrouver, après séchage, un sable propre, avec éventuellement son éclat restitué!! Je remercie Bernard Remaud pour les photographies des 3 échantillons réalisées pour cet article. (1)!: A. Vidal (2005) varsable.canalblog.com (2)!: ittpb.formatio.com/t98-cours-labo-generalites-et-essais-generaux (3): J.C.Daniel/Association du Musée du Sable/Château d’Olonne (communication personnelle) (4)!: Divagations sur la couleur d’un grain de sable, Bulletin AFA n°23 (5)!: Du sac de billes au tas de sable!/ E. Guyon J.P. Troadec (1974) (6)!: Revue Découverte n°328 /Secrets des tas / J. Duran (2005) 7)!: Matière et Matériaux / E. Guyon, A. Pedegrosa, B. Salviat (2010) (8)!:www.imaginascience.com/articles/sciencesphysiques/mécanique/sable (9)!: Les zircons-Geminterest.com (10)!: J. of Pers. Mineralogist/Les Grenats, Nature, Structure et Propriétés!/ A. Abreal (2011).
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Sables historiques La bataille de Bouvines Gilbert Heu
Tout le monde connaît!: 25 décembre 800 13 septembre 1515 14 juillet 1789
: Charlemagne est sacré empereur à Rome. : François Ier triomphe lors de la bataille de Marignan. : La foule s’empare de la Bastille.
Il y a pourtant une date importante que l’on oublie régulièrement!: le 27 juillet 1214. Ce jour-là, allait marquer le début de la prise de conscience du royaume de France. Bref rappel historique!: En été 1214, la rivalité franco-anglaise est à son paroxysme. Le roi d'Angleterre décide de s'emparer du royaume de France. Philippe Auguste est alors installé à Tournai. Le 26 juillet, Philippe décide de faire retraite vers Lille. Il a réussi à unir toute la chevalerie féodale et les milices communales autour de lui, soit 25!000 hommes. Pour la première fois, ils sont unis sous l'emblème royal de la fleur de lys, ce qui leur donne un caractère national inédit. Ils sont poursuivis par une coalition de 80!000 soldats menée par Jean sans Terre, roi d'Angleterre, par l'empereur du Saint Empire Germanique Otton IV, Guillaume Ier comte de Hollande, Renaud de Dammartin comte de Boulogne et le comte Ferrand de Flandre.
Le plan de la bataille 17
Le soir, peu avant d’arriver à leur but, les troupes françaises sont ralenties par le passage étroit d’un petit pont de bois qui traverse une rivière!: la Marque. Philippe Auguste décide de s’y adosser et d’attendre ses ennemis. Le terrain est limité à gauche par un marécage, et à droite par un bois épais. La jonction s’opère le dimanche 27 au matin, mais l’armée d’Otton n’a plus l’espace nécessaire pour déployer ses effectifs, donc l’avantage de son surnombre est effacé. Dès le début de la bataille, Philippe, à la tête de son armée est désarçonné, près d’être capturé par les flamands. Il est sauvé in extremis par l’intervention de ses chevaliers et c’est Ferrant du Portugal qui est fait prisonnier. Les hommes d’Otton se bousculent. Les blessés en première ligne, sont piétinés. L’empereur germain ne doit son salut qu’à sa fuite. A la tombée du jour, la victoire est totale. Jean sans Terre rentre chez lui, plus penaud qu’auparavant, Otton a perdu sa couronne. Ferrand du Portugal est amené à Paris, enchaîné dans une cage de fer. La bataille s'avère un immense succès militaire mais aussi politique et dynastique. Elle consacre l'attachement des Français à la dynastie capétienne. La position du roi de France est confortée en Europe.
Détail d’un vitrail de l’église de Bouvines
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Géologie!: Pendant l’époque éocène, un golfe marin occupe la Belgique actuelle et la France jusqu’à Paris. C’est l’étage Landénien* qui crée un dépôt sableux avec des grains d’une extrême finesse (0,08 à 0,25 mm), le rendant inexploitable. Son utilisation en remblai révèle une érosion intense sous l’effet de la pluie, impliquant un recouvrement rapide des talus, en terre végétale. * Le Landénien est un sous-étage géologique défini à Landen Belgique par A. Dumont (1839) comme premier étage du Tertiaire.
Analyse de Jacques LAPAIRE Partie magnétique!: Présence de multiples grains de glauconite, quartz et/ou calcite à inclusions de magnétite. Partie non magnétique!: Quartz et calcite, tous deux très fins, sable limoneux. Présence de grains agrégés, mais fragiles. Analyses simples!: HCI!: effervescent KFeCN!: précipité bleu = présence de fer Déduction!: La présence de multiples grains de glauconite nous confirme qu'il s'agit d'un ancien dépôt marin (mer peu profonde, 100 à 150 m). L'effervescence des grains faiblement agrégés peut aussi nous diriger vers une formation ancienne de grès à ciment calcaire. Présence marquée de fer (pouvant prouver qu'il s'agit bien de glauconite). Aujourd’hui En 1783, pour éviter les inondations qui ravageaient la région lors des crues, le marécage large d’une centaine de mètres, a été asséché en creusant une rivière!: La Marque, sur un tracé rectiligne tel qu’on peut le voir aujourd’hui. Le pont était constitué d'une levée de terre sur laquelle était situé un petit château en bois, dont on a retrouvé les piliers lors d'un curage.
Dans toute la région, on appelle ce sable de marécage!: «!sable à lapins!» en raison des nombreux terriers qui y sont creusés. Le sable fin étant suffisamment cohérent pour les supporter sans s’écrouler.
La Marque près du pont 53°34’45’’ N / 3°10’55’’ E Disponible à l’échange
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La Guadeloupe (3) 16 janvier 2013
Christian Vié
Carte IGN
16 Janvier 2013 Nous partons de bonne heure à 5h 30, nous avons rendez-vous à 7h 45 à la marina de Saint-François, à l’autre bout de l’île. Nous allons passer la journée sur les îles de la Petite Terre, classées «!Réserve Naturelle Marine Nationale!» et protégées par l’Office National des Forêts. Leur surface terrestre est de 148 ha et elles sont rattachées à la commune de la Désirade (Ile qui porte le même nom que sa commune). La Petite Terre se compose de 2 îles!: Terre de Haut (31 ha) et Terre de Bas (117ha). Seule, Terre de Bas est autorisée au public et à l’accostage des bateaux.
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Nous ne sommes que 12 personnes à embarquer à bord d’un puissant bateau. Il nous faut à peine 40 minutes pour rejoindre cette île. Arrivés sur place nous rejoignons l’îlet. Là, il y a beaucoup de monde. Certains catamarans «!les usines à touristes!» déposent jusqu’à 40 à 50 personnes à la fois.
L’îlet de Terre de Bas est très bien aménagé avec des tables, des bancs et coin barbecue. Chaque prestataire de service qui vous conduit là organise également le repas du midi (poissons ou langoustes).
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Nous commençons par un petit tour de l’îlet à la découverte de la flore et de la faune. Cet îlet abrite la plus importante colonie d’iguanes antillais (Iguana delicatissima), espèce endémique des Petites Antilles. On estime sa population à environ 9500 individus.
Nous nous équipons de masques et tubas et partons à la rencontre de la faune sousmarine particulièrement riche dans ce lagon!: tortue, requin citron, raie… Le sable blanc est d’origine corallienne avec des grains de corail rose.
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Notre journée s’achève sur ce coin de paradis. A 15 heures, nous retournons à bord du bateau pour le retour à Saint-François. A suivre…
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Anecdote d’un sable londonien qui sent bon la pomme!! ou «!l’apple sand de Tower Bridge!». Laurence Robert-Grandpierre En escapade à Londres l’espace d’un week-end, je suis allée inévitablement visiter « Tower Bridge » sur la Tamise. Sur la rive gauche, une grève avec du sable… mais impossible de descendre, tous les accès étant méticuleusement fermés et grillagés à bonne hauteur. Et la grève est à 5 ou 6 mètres plus bas. Impossible de sauter!!
Un éboueur londonien marchait le long de cette grève afin de la rendre encore plus clean… et l’association aréno - sachet toujours disponible - éboueur qui pourrait récolter du sable s’est vite imposée à mon petit cerveau.
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Mais… comment lancer un sachet vide quand il y a un fort vent, dans un endroit propre et nettoyé, surtout dans des lieux si fréquentés ? Pas un caillou, branche ou autre objet à l’horizon « pour faire du poids », afin que le sachet ne vole pas trop loin. Je n’allais quand même pas renoncer ? Quand une pomme abandonnée par un touriste a attiré mon attention. Hop, l’affaire est dans le sac si j’ose dire - ou plutôt la pomme - et le tout est lancé à l’éboueur, un peu ahuri quand même mais qui a vite compris ma demande, après quelques mots échangés avec lui. Le brave homme remplit donc mon sachet de sable sous mes yeux ravis, en laissant soigneusement la pomme à l’intérieur. Pas de gaspillage, voyons ! Il a fallu quelques lancers pour que mon sachet arrive à bon port. Les gens commençaient à affluer pour voir se qui se passait, il était temps que nos « essais » se terminent. Oh miracle, le zip de la fermeture du sachet avait bien tenu le coup (solides, les sachets suisses !) mais évidemment la pomme avait éclaté à l’intérieur, parfumant délicatement mon sable de River Thames, en en faisant… un sable unique.
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Un sablier paradoxal!! Jacques Lapaire Qu’est-ce qu’un sablier ? Wikipedia nous en donne une brève définition : un sablier est un instrument qui permet de mesurer un intervalle de temps par un écoulement de sable, ou d'une autre matière solide (coquille d'œuf, marbre...) réduite en poudre, à l'intérieur d'un récipient transparent. Évidemment le sable coule de haut en bas, à cause de la gravité. J’ai découvert, il y a quelques mois un sablier étonnant ! Le sable « coule » de bas en haut ! Le sable est rouge (à la binoculaire on observe des billes de matière plastique de densité très faible). Alors comment montent-elles ? Le sablier est rempli d’un liquide de densité plus élevée que les billes de plastique. L’effet est saisissant. J’ai trouvé ce sablier au kiosque du Musée International d’Horlogerie à La Chaux-de-Fonds.
Photo : Jacques Lapaire
J’ai voulu savoir d’où venaient ces objets. L’internet m’a permis de voir qu’on en trouvait un peu partout. Pour cela il faut taper « sablier paradox » dans un moteur de recherche. On y lit qu’avec Paradox le temps fait marche arrière ! Ces sabliers ne sont pas très chers, 12 francs suisses (10 Euros) ; j’ai même vu des prix plus intéressants sur l’internet. La précision de ces sabliers n’est de loin pas très bonne. Sur un laps de temps de 15 minutes, j’ai parfois observé une dérive de 2 minutes ! Le temps fait marche arrière, mais après 6 mois, je ne me sens pas plus jeune !
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Le sable de La Rochelle, Charente-Maritime, France Jacques Lapaire
Sable T3 (JL 11136) Photo : Pascalehh avec son aimable autorisation.
Le présent article a été publié en 2010 sur le forum GdS (Grain de sable). Peu de gens y ont eu accès, c’est pourquoi nous le présentons aujourd’hui dans le Bulletin AFA.
Les échantillons Ceux-ci me sont parvenus en novembre 2009 de Pascalehh de Niort, France. Au total, six échantillons ont été récoltés sur la même plage entre 2006 et septembre 2009. La provenance exacte est : La Rochelle, plage de Port-Neuf, Charente-Maritime (17), France. Pascalehh m’a demandé une analyse de ces échantillons.
Observation préliminaire Les échantillons prélevés à différentes dates sont très variés l’un de l’autre, passant d’un sable clair de granulométrie fine à un sable contenant des éléments foncés en assez grande quantité. Un échantillon bien plus grossier a été récolté en avril 2007. Ce sable contenait de nombreux gastéropodes et des grains noirs, spongieux, assez grossiers ressemblant à des fragments de lave vacuolaire. Un autre sachet contenait des granules noirs, irréguliers, mais polis par la mer et mesurant près de 20 mm de long.
Observations à la binoculaire et essais simples Ce sont les gros granules que j’ai analysés en premier lieu. Couleur : noir
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Trait (sur porcelaine blanche) : brun. Trait (sur papier) : laisse une légère trace brune Diaphanéité : parfaitement opaque Habitus/morphologie : granule usé par la mer ; on distingue une légère schistosité selon une direction. Cassure : conchoïdale. En cassant le granule à l’aide d’une pince, j’ai obtenu une cassure de texture ligneuse, comme celle du lignite (première indication d’intérêt). Eclat résineux, parfois métallique sur la cassure Densité : assez léger < 3.0 Dureté : assez faible < 5.5 Magnétisme : aucun, même à l’aimant au néodyme Frottement : aucune apparition d’électricité statique Fusion : brûle facilement dans la flamme du bec Bunsen, en donnant une flamme courte, jaune orangée et en dégageant une odeur bitumineuse.
Analyse La présence de carbone est évidente ; j’ai alors reproduit l’expérience effectuée lors de l’analyse du sable de la plage de Rochebonne à Saint-Malo (échantillon de Roger Nouet) (Lapaire & Meisser, 2007) : un fragment est placé dans l’éprouvette en présence de nitrate de potassium. Le tout est chauffé au bec Bunsen, lentement puis fortement. Après fusion du nitrate de potassium, le mélange à produit une forte combustion et l’éprouvette à éclaté ! Expérience réussie ! En effet, pour tester le carbone, nous nous sommes servis d’une expérience dite « de chimie amusante » (prudence quand même !). Basé sur le principe fondamental de la combustion, nous avons utilisé le nitrate de potassium comme comburant. Que se passe-t-il ? Le combustible (le carbone) brûle en présence d’un comburant (une substance qui génère de l’oxygène), dans notre cas le nitrate de potassium (KNO3). C’est l’énergie fournie (la chaleur du bec Bunsen) qui déclenche la réaction. Celle-ci est exothermique (elle produit beaucoup de chaleur) avec une violente projection d’étincelles. Il y a donc présence de carbone, cette analyse le confirme, mais elle ne donne pas d’autre indication. On peut donc parler de charbon en général, de houille, d’anthracite, de lignite, de jais etc. En fonction des caractères physiques observés ci-dessus, mon opinion irait plutôt vers la houille ou même vers l’anthracite à cause de l’éclat vif et de la cassure conchoïdale. Mais le trait brun nous dirigerait plutôt vers le lignite ou le jais. L’échantillon ne tache pas les doigts. Une cassure fraîche (faite avec une pince à couper) est parfois ligneuse ; elle montre encore les traces fossiles du lignite primaire qui a évolué.
Origines possibles On peut se poser la question de l’origine de cette matière sur la plage de Port-Neuf. Plusieurs hypothèses peuvent être énoncées : soit la houille provient d’une couche géologique à proximité du rivage ou sous-marine. L’hypothèse d’un bateau qui aurait coulé et perdu (ou déversé) son chargement près du port est aussi possible. Plus réaliste, des restes d’un stock de minerai provenant d’une ancienne usine (fabrication de coke ou de gaz d’éclairage) qui auraient été jetés en mer (ou abandonnés) puis remaniés et déposés sur la plage.
Internet Toujours très utile pour les recherches, l’internet m’a permis de découvrir l’existence d’une usine à gaz (datant de 1932) à Châtelaillon-plage, donc pas bien loin de La Rochelle ! Mais Pascale précise n’avoir pas retrouvé de grains noirs sur d’autres plages. Le minerai aurait bien pu arriver par bateau directement au port de La Rochelle. D’ailleurs, le web précise que la 29
houille vient des Deux-Sèvres (gisement de Saint-Laurs), à la limite de la Vendée (18401916), mais que la quantité disponible sur le marché (à l’époque) est insuffisante et que l’on importe un complément du Royaume-Uni. Cette houille arrive dans les ports de La Rochelle et de Tonnay-Charente. Elle est responsable de la plus grande partie du trafic du port de La Pallice (La Rochelle) dans les années 1930.
Littérature On cite également dans la littérature (Escard, 1906) l’inflammation des charbons à bord des navires. Je citerai comme exemple la phrase de Jean Escard « Sur 2149 navires chargés de charbon qui ont franchi le Cap Horn, de 1888 à 1897, on n’a constaté que 13 cas d’échauffement ou d’incendie, soit 1,4%, alors que la commission anglaise de 1876 avait évalué à 3,5% la fréquence des sinistres sur 490 navires observés ». Un navire a donc très bien pu prendre feu dans le port ou près de La Rochelle ; il conviendrait de consulter les archives locales.
Charbon, tourbe, lignite, jais (ou jayet), houille, anthracite, coke, cokéite… Explications!! Charbon et/ou houille, les définitions diffèrent selon la source ! Dans un but de simplification, nous adopterons ici la définition utilisée en économie : on regroupe sous l’appellation « charbon » la houille, le lignite et le coke, obtenus par carbonisation de la houille ou de résidus pétroliers (source : Enjeux planétaires énergétiques, document issu du web, 2009). La tourbe est une matière combustible, brunâtre ou noirâtre, légère et plus ou moins spongieuse, formée suite à l’accumulation massive - sur de longues périodes géologiques - de végétaux dans un milieu saturé en eau. On distingue bien les débris végétaux. La tourbe contient moins de 50% de carbone. Le lignite est déjà une roche sédimentaire composée de restes fossiles de plantes. Nous nous situons ici entre la tourbe et la houille. Contient 50 à 60% de carbone. Le jais (ou jayet) est une variété de lignite noir, homogène et compact aux reflets bleu métallique. Il est possible de le travailler pour en faire des bijoux (principalement des bijoux de deuil). La dureté va de 2,5 à 4, la densité est de 1,3. L’éclat est cireux à vitreux, le trait brun. Le jais s’électrise quand on le frotte, de plus il produit une odeur de charbon lorsqu’on y plante une aiguille chauffée. La houille est une roche carbonée, véritable roche combustible fossile datant principalement du Carbonifère. La couleur est noire et elle est grossièrement feuilletée. Elle peut être brillante et compacte ou terne et friable. Selon sa contenance en carbone Emmanuel-Louis Gruner, ingénieur français (1809-1883) distingue la houille sèche à longue flamme, la houille grasse à longue flamme, la houille grasse proprement dite, la houille grasse à courte flamme, la houille maigre et la houille anthracite. Contient entre 75 et 95% de carbone selon la variété. Plus la houille est riche en carbone, plus elle fournit de chaleur, mais moins elle donne de gaz combustibles, c’est-à-dire de flammes.
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On considère l’anthracite comme une variété de houille évoluée et de qualité supérieure. Plus dense que la houille, elle ne tache pas les doigts. Grise, noirâtre et brillante, elle contient 92 à 97% de carbone. Elle s’allume difficilement, mais après, elle brûle sans fumée en dégageant beaucoup de chaleur. Quand on distille de la houille, on obtient du gaz d’éclairage et des sous-produits : goudrons, coke, etc. : La distillation de 1000 kg de charbon produit environ : 330 m3 de gaz 30 kg de goudron 10 kg de benzol 6 kg de sulfate d’ammonium et surtout 750 kg de coke résiduel ! Le coke est donc un produit artificiel, fabriqué par l’homme en distillant la houille. Les utilisations de la houille et du coke sont nombreuses : pour le chauffage domestique, comme carburant dans les locomotives, pour les machines à vapeur, pour fabriquer la fonte, dans les aciéries et pour produire du gaz d’éclairage. Des goudrons, on retire encore des produits très variés : de la benzine, de la naphtaline, diverses matières colorantes et même des parfums ! Par la carbochimie, notre monde moderne va au-delà encore et on extrait du charbon originel : ammoniaque, engrais nitrés, acétylène, textiles, caoutchoucs, explosifs, produits pharmaceutiques, du nylon, du plexiglas, des vernis et des détergents. Un minéralogiste français décrit sous le nom de cookéite un coke naturel que l’on peut trouver après des incendies spontanés de gisements de houille (Lacroix, reprint 1977). Ce nom est malheureusement maladroit puisqu’un autre minéral, un phyllosilicate de lithium et d’aluminium porte déjà ce nom (Brush, 1866).
A gauche : anthracite. Photo : Department of Geology & Planetary, sans mention de copyright. A droite : coke après que la houille ait perdu ses éléments volatils. Photo : Wikimedia Commons, libre de droits.
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Observation complémentaire des sables reçus Ceux-ci sont notés T1 à T6 avec les dates de récolte : T1 : JL 11134 (récolté en 2006) T2 : JL 11135 (récolté en avril 2007) T3 : JL 11136 (récolté en avril 2007) T4 : JL 11137 (récolté le 13 septembre 2009) T5 : JL 11138 (récolté le 13 septembre 2009) T6 : JL 11139 (récolté le 27 septembre 2009) JL 11140 : granules noirs (sans date) Malgré la granulométrie différente de ces échantillons de sable (mais aussi la couleur qui diffère), tous contiennent les mêmes éléments constitutifs, mais en proportions variables : o Du quartz o Des débris de coquillages (gastéropodes et bivalves). Beaucoup de gastéropodes dans T3. o Des débris de roches o Des foraminifères du genre Elphidium (T1, T4 et T6) o De nombreuses particules magnétiques, magnétites (?), je regrette que l’on ne voie pas vraiment d’octaèdres qui pourraient le prouver. Les grains sont assez fortement attirés à l’aimant (donc le fer est présent en quantité notable), mais l’état de surface est plutôt mat, corrodé, alors que l’on a l’habitude de voir de la magnétite avec un bel éclat métallique ! Serait-ce simplement des scories magnétiques ? o Une microbille magnétique dans le sable T1 o Des débris de verre o Des scories, parfois vitreuses avec de nombreuses bulles ; je dirais que c’est du coke, ou des scories issues de la distillation de la houille. o De la houille (ou de l’anthracite) composent les grains noirs à l’éclat métallique o Un reste d’amiante dans le sable T3 ! Donc verre, scories de coke, amiante indiquent une plage assez fortement polluée par des déchets industriels !
Remerciements A Pascalehh pour avoir partagé ses échantillons et demandé une analyse des grains noirs.
Site d’intérêt! http://dossiers.inventaire.poitou-charentes.fr/le-patrimoineindustriel/3ressourcesnat/2houille/3ressourcesnat_2houille.html
Site GdS, article rédigé en 2010!: http://www.couleurvanille.com/portneuf.htm
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Bibliographie Escard J. (1906) – Le carbone et son industrie. H. Dunod et E. Pinat, Editeurs, Paris. Lacroix A. (1977) – Minéralogie de la France et de ses anciens territoires d’Outre-Mer. Tome IV. Reprint Librairie René Thomas, Paris. Lapaire J. & Meisser N. (2007) – Le sable noir de Saint-Malo, France. In : Bulletin AFA n° 12, Bourges. Orieux M. & Everaere M. (1971) – Sciences naturelles, Hachette, Paris.
De haut en bas!: T1, T2, T4. Photos!: Pascalehh avec son aimable autorisation.
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INVITATION
Photo : René Vandenbosch
30ème Bourse internationale d’échanges
Microminéraux – Minéraux – Fossiles – Sables 7 et 8 novembre 2014 – Belgique FOYER CULTUREL Rue Wilmet – 6110 Montigny-le-Tilleul – Belgique Renseignements et inscriptions!: [email protected] ou [email protected]
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Exposition de peintures de sable
Jacqueline Bizzini Sabbie vicine e lontane Sable d’ici et d’ailleurs
Lieu!: Castello Ciappui, CH-6677 AURIGENO (au nord de Locarno, Tessin) Dates de l’exposition!: 10 juin – 22 juin 2014. Heures d’ouverture!: 13h00 – 18h00, dernier jour!: 13h00 – 16 h 00 Renseignements!: 0041 (0)91 753 18 31
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News 1 : cendres volcaniques, enquête… Admettez-vous que les cendres volcaniques soient considérées comme des sables ? Les conservez-vous ou les évitez-vous ? Mais alors pourquoi ne pas collecter un sable au sommet du Stromboli, à quelques dizaines de mètres du cratère et admettre comme sable le beau sable noir de la plage de Ficogrande, juste au pied du volcan. Vos avis sont précieux et à transmettre à [email protected]. Merci de votre amicale participation. News 2 : droits d’auteur Avis aux auteurs de textes pour les prochains bulletins AFA : malgré notre information dans un précédent bulletin AFA (le n° 30), votre rédacteur reçoit toujours des images « pompées » sur le web ! Il est indispensable que les auteurs choisissent des photos « libres de droits ». Parfois il s’agit seulement d’envoyer un message au webmaster du site concerné et, si accord, noter : photo : Michel Tartampion, avec son aimable autorisation. Les quelques articles placés sur notre nouveau site web ont été choisis uniquement parmi les textes où les photos étaient originales, sans droits d’auteur. Merci à vous tous d’y prendre garde !
New 3 : futur article « Conductivité des sables » par Jacques Lapaire Un article est en élaboration pour vérifier la conductivité des sables en fonction des sels qu’il contient. Quelle est la différence de conductivité entre un sable de rivière et un sable marin ? Entre un sable de lac ou de fleuve ? Vous pouvez participer à la fourniture de sables si vous y avez intérêt (à prendre dans vos restes bien sûr). Je cherche deux ou trois sables de chaque origine : rivière, lac, fleuve, mer et désert. Bien sûr, je possède déjà quelques échantillons dont un sable de la Mer Morte important pour sa forte salinité. J’ai également des sables de déserts, bien loins de la mer. Pour les autres échantillons, idéalement, il me faudrait une quantité minimale de 15 cm pour les essais et les mesures, mais il faut impérativement que le sable ait été prélevé dans l’eau (et non sur la plage) et qu’il n’ait pas été lavé après coup par le collectionneur ! Donc finalement, pour être certain des résultats, il faut que ces sables proviennent de vos propres récoltes où vous vous souvenez parfaitement que le sable était mouillé naturellement lors du prélèvement (et non mouillé par la pluie !), ce point est très important ! Le sable doit aussi être tamisé < 2 mm (donc il faut éviter les graviers). Je peux m’occuper du tamisage. Merci d’avance de votre amical et scientifique soutien. 36
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Petites annonces
! René Vandenbosch Je recherche les pays suivants: Bhoutan, République Centrafricaine, Comores, Guinée équatoriale, Grenade, Haiti, Honduras, Corée (Nord), Lesotho, Libéria, Macédoine, Nauru, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Samoa, Sao Tomé et Principe, Iles Salomon, Somalie, Soudan (Sud), Swaziland, Timor-Leste, Tuvalu. Et aussi les états «de facto» souverain et territoires dépendants suivants : Somalie, Abkhazie, Nagorno-Karabagh, Ossétie du Sud, Kosovo, Pridnestrovie, Territoires Palestinien, Western Sahara, Ile Bouvet, Territoire des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF), Iles Heard & Mc Donald, Géorgie du Sud et les Iles Sandwich du Sud, Samoa Américaines, Ile Baker, Territoire Britannique de l'océan Indien, Ile de Clipperton, Iles Cocos (Keeling), Iles Malouines, Ile Howland, Ile de Man, Ile Jarvis, Atoll Johnston, Récif Kingman, Ile Midway, Montserrat, Ile de la Navasse, Ile Norfolk, Atoll Palmyra, Iles Pitcairn, Sainte-Hélène (Ile), Tokelau, Iles Turques-et-Caïques, Wake (atoll), Wallis-et-Futuna. N'hésitez pas à me contacter, j'ai certainement des sables qui vous intéressent ! Contact : [email protected]
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! Jean-Yves Boudet Je recherche les sables suivants!: Australie!: les îles extérieures. France!: île Saint-Paul et la Terre-Adélie, et autres TAAF. Et également!: îles Aléoutiennes, Juan Fernandez, Antipodes, Bounty, Bouvet, Diomède, Midway, Nouvelle Zemble, Orcades du Sud, Socotra, Wake, etc. 5 ml de sable me suffisent. En échange, je vous propose un sable très intéressant pour vous. Regardez bien au fond de vos réserves, voire de vos restes ! Contact!: [email protected]
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