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Master ACGSI (Formation Initiale) FSJES CASABLANCA Année universitaire 2018 / 2019
Réalisé par : .
BATALI Ibtissam
& MOUSSAYER Imane
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Encadré par P r :
-M. EL MANSOU RI MY H ASSAN
Audit Fis ca l
A l’issu de notre travail, Nous tenons à remercier vivement tout le Corps enseignant de la faculté des sciences juridiques économiques et sociales Ain chock Casa, et plus précisément notre coordonnateur M. SALAH EDDINE Abdelmadjid pour les efforts fournis pour favoriser la réussite de notre formation initiale en Master Audit Contrôle de Gestion et Système d’Information. Par la même occasion, nous aimerons bien exprimer nos profonds remerciements et gratitudes à M. EL MANSOURI MY HASSAN notre professeur encadrant des modules de la Comptabilité approfondie, la Fiscalité et l’Audit fiscal pour ses orientations, ses remarques précieuses et pour l’intérêt qu’il porte au bon enchainement de notre travail.
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Audit Fis ca l
La profonde mutation de l’économie moderne manifestée par l’ouverture internationale,
la
généralisation
des
échanges
internationaux
ainsi
que
l’intensification de la concurrence accrue au sein des différents secteurs, imposent à l’entreprise de mobiliser ses ressources y compris le domaine juridique et fiscal. Partant du fait que La fiscalité a été pendant de nombreuses années considérée comme une dimension complexe et coûteuse. Peu à peu, la perception de la fiscalité a évolué dans le sens d'une attention plus grande portée aux questions touchant à la sécurité juridique et financière des opérations de l'entreprise. La fiscalité étant l'objet d'une réglementation complexe dont la mise en œuvre est source de contrôle mais également de sanction de la part de l'administration.
Nous pouvons dire qu’actuellement les conditions sont devenues propices pour le développement de la discipline « AUDIT FISCAL » qui pourrait être parfaitement à la maitrise de la gestion de la situation fiscale de l’entreprise et qui constituerait un outil de détection des risques fiscaux et d'amélioration de la gestion des risques par les mesures correctrices qu'il peut suggérer. Bien que nécessairement différent du contrôle fiscal, l'intérêt du recours à l'audit fiscal se justifie soit pour : Se préparer au mieux aux contrôles fiscaux. A cet effet l'audit fiscal apporte une information sur l'existence ou l'absence du risque fiscal et, le cas échéant, sur l'ampleur d'un tel risque. Vérifier que dans le contexte juridique l'entreprise n'est pas surimposé. Rechercher l'adaptation des structures permettant un allégement des impôts. Dans ce contexte, nous procéderons à traiter dans un premier lieu la démarche d’audit fiscal et en deuxième lieu comment contribue-t-il à la mesure des risques fiscaux ?
La profonde mutation de l’économie moderne manifestée par l’ouverture internationale,
la
généralisation
des
échanges
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internationaux
ainsi
que
l’intensification de la concurrence accrue au sein des différents secteurs, imposent à
Audit Fis ca l
Titres
Pages
Première partie : Généralité et Démarche d’Audit Fiscal
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1. Définition de l’audit Fiscal et son intérêt pour l’entreprise
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2. Démarche d’AUDIT FISCAL.
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Deuxième partie: Mener un Audit Fiscal et Prévenir le contrôle.
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1. L’Audit fiscal Mesure le risque fiscal.
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2. Cartographie des risques fiscaux.
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3. Cas Pratique ; Audit Fiscal de la TVA
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- CONCLUSION
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- Bibliographie et Webographie
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Généralité et Démarche l’Audit Fiscal - Définition de l’Audit Fiscal et son Intérêt pour l’entreprise. - Démarche d’Audit Fiscal.
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Audit Fis ca l
L’audit fiscal est un examen critique de la situation fiscale d’une entreprise. C’est l’ensemble des opérations de contrôle, des recoupements et des vérifications effectuées au sein d’une entreprise. Il a pour objet la validation de la charge d’impôt d’une société ainsi que l’identification et la qualification des risques fiscaux auxquels ladite société peut se trouver exposée du fait de l’inobservation des règles fiscales. L’auditeur doit vérifier que les obligations fiscales de la société auditée ont été correctement remplies, au cas contraire, s’assurer que les risques fiscaux encourus ont été correctement chiffrés et provisionnés dans les comptes
Dans le cadre de la gestion d’une entreprise, un audit fiscal s’effectue à travers un diagnostic de sa situation fiscale, afin d'assurer le respect des règles en vigueur, et de vérifier la capacité de l’entreprise à mobiliser les ressources du droit fiscal, afin d’assurer ses objectifs stratégiques. Il permet ainsi de faire le point sur la stratégie fiscale, afin de proposer d’éventuelles solutions de nature à rendre la gestion fiscale plus performante. Il permet également de diminuer la charge et de minimiser le risque fiscal que l’entreprise peut subir à cause de sa gestion. Les contrôles de régularité relatifs à l’audit fiscal permettent à l'entreprise de connaître ses erreurs et les risques qui leur sont inhérents. Ces contrôles s’effectuent selon des critères de régularité et d'efficacité. Sur le plan de la régularité, l'audit fiscal permet d'assurer le respect des dispositions fiscales régissant l’activité de l'entreprise. Au niveau de l'efficacité, l'audit fiscal permet d’évaluer l'aptitude de l'entreprise à mettre en œuvre les avantages fiscaux et autres ressources relevant du domaine fiscal au service de sa gestion, et ce, afin d’assurer les objectifs qu'elle s'est fixé.
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Audit Fis ca l
L’audit fiscal comme toute mission d'audit, quelle qu'en soit la nature, suppose une démarche et une méthodologie permettant d'atteindre son objectif avec le maximum de sécurité et en utilisant les moyens nécessaires de façon optimale.
La démarche générale de l’auditeur fiscal pourrait se baser essentiellement sur les étapes suivantes : -
Phase Préliminaire : Acceptation de la mission.
-
Prise de connaissance générale de la fonction fiscale.
-
Évaluation du contrôle interne inhérent aux questions fiscales.
-
Contrôle des opérations fiscales.
-
Et par la suite la synthèse et le rapport d’audit fiscal.
Phase
Préliminaire : Acceptation de la mission.
Préalablement à l’acceptation de la mission, l’auditeur fiscal est amené à entreprendre un diagnostic dont l’objectif serait de savoir si la mission demandée par le client est possible, dans quels délais et à quel coût. Cette phase débouchera sur l’élaboration d’une lettre de mission qui définira les obligations réciproques des parties et constituera donc une référence en cas de litige. Prise
de connaissance générale de la fonction fiscale.
La prise de connaissance générale de l’entité auditée, c’est une phase de recueil d’informations sur les spécificités fiscales de l’entité pour un bon déroulement et une bonne orientation des travaux. Grâce à cette phase l’auditeur fiscale peut repérer les zones de risque fiscal et même découvrir de nouveaux aspects qui peuvent remanier le déroulement et parfois l’objectif de la mission.
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Audit Fis ca l
Une bonne maitrise de cette phase permet la réduction de la durée d’intervention de l’auditeur fiscal et l’optimisation des ressources. Parmi les points auxquels ce professionnel peut s’intéresser dans le cadre de cette phase on peut citer : - La répartition de capital social et l’appartenance ou non de la société à un groupe. - L’étude des effectifs. - L’implantation géographique de l’entreprise et les incidences fiscales de cette implantation. - La situation financière de l’entreprise. - Les rapports des autres auditeurs. Cette phase constitue un préalable nécessaire pour l’orientation efficace des travaux sur les zones de risque les plus saillantes. Elle présente dans sa consistance, les mêmes caractéristiques que dans la démarche de l’audit financier et comptable. Évaluation
du contrôle interne inhérent aux questions fiscales.
Cette étape a pour objectif essentiel d’apprécier l’existence et la qualité d’un système de contrôle permanent et fiable qui, dans son ensemble, est susceptible de. - Garantir l’exhaustivité. - La réalité et la bonne justification des opérations. - Leur évaluation correcte et leur rattachement à l’exercice concerné ; Se conformer aux règles et obligations fiscales majeurs.
Contrôle des opérations fiscales.
La connaissance acquise de l’entreprise lors des phases précédentes permettra à l’auditeur de définir l’étendue des contrôles à opérer. Ces contrôles, selon le cas, sont axés essentiellement sur : - Le respect des règles fiscales dans le cadre du contrôle de la régularité fiscale. - L’évaluation des choix fiscaux opérés par l’entreprise dans le cadre de l’audit de l’efficacité de la gestion fiscale.
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Audit Fis ca l
Contrôle des opérations fiscales
Le Contrôle de la régularité fiscale
- Le contrôle par questionnaire. Le questionnaire de contrôle de régularité est un moyen privilégié pour examiner l’application des règles de fonds en favorisant notamment un examen systématique de l’ensemble des règles. - Les contrôles complémentaires. Ces contrôles ont pour objectif de déceler des erreurs ou irrégularités qui ne peuvent être appréhendées à l’occasion du contrôle par questionnaire afin de. S’assurer que l’entreprise souscrit effectivement les déclarations requises en utilisant les supports adéquats ; S’assurer que les déclarations ont été déposées dans les délais prescrits. Ce Contrôle permet : - Le contrôle de l’exhaustivité des déclarations. - Le contrôle de la forme des déclarations. - Le Contrôle des délais de déclarations. - Le contrôle de la cohérence des déclarations
L’Audit de l’efficacité fiscale
- Examen du Système d'Information et mode de traitement de l’information fiscale. Une fois que l'auditeur fiscal a étudié le système d'information fiscal de l'entreprise, il doit examiner la façon avec laquelle l'entreprise cherche l'efficacité fiscale. Cet examen porte sur l'analyse des questions suivantes : - Quel est le comportement de l'entreprise en matière fiscale ? - Quelles sont ses habitudes en gestion fiscale ? - Comment ce concept est traduit en réalité vers la recherche d'efficacité fiscale ? Pour rétorquer ces questions, l'auditeur utilise les outils basiques d'audit à savoir les entretiens, les questionnaires ou les contrôles documentaires directs et détecte par la suite le fonctionnement du service fiscal et ses potentielles relations avec les autres services notamment avec la direction. - Le Contrôle des Choix Fiscaux. L’entreprise doit être en mesure d'adapter un comportement plus dynamique à l'égard du paramètre fiscal en exerçant des choix fiscaux plus au moins judicieux et par voie de conséquence moduler la charge fiscale qu'elle supporte.
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Audit Fis ca l
Le rapport de l’audit fiscal
Le rapport d’audit fiscal est un document dans lequel seront consignées la synthèse et les conclusions des travaux de l’auditeur. Compte tenu du fait que la mission d’audit fiscal n’obéit pas à des normes prédéterminées, la forme et le contenu du rapport devront prendre en considération les remarques suivantes : Les parties disposent d’une marge de liberté pour fixer la forme et le contenu du rapport. Certaines caractéristiques doivent cependant être prévues par les parties. Au niveau de l’audit fiscal, les conclusions peuvent être communiquées au client sous deux formes distinctes :
- Le rapport d’audit fiscal qui dresse la situation fiscale de l’entreprise. - Le rapport de recommandations qui devrait préconiser des actions en vue de guérir ou de prévenir les risques relevés. Ce rapport qui est facultatif dans le cadre d’une mission d’audit comptable, devrait logiquement constituer un élément important de la mission. En effet compte tenu de la nature de la mission d’audit fiscal, l’ultime préoccupation devrait normalement consister à disposer des moyens et actions nécessaires à réduire le risque fiscal.
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Mener un Audit Fiscal Et Prévenir le contrôle . - L’Audit fiscal Mesure le risque fiscal - Cartographie des risques fiscaux.
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Audit Fis ca l
La fiscalité, préoccupation majeure de toute entreprise par la multiplicité, la complexité et l’instabilité de ses textes, génère de plus en plus du risque. Toute décision est porteuse d’incidence fiscale et a un impact sur la marche de l’entreprise. D’où la nécessité de développer une nouvelle fonction primo permettant d’aider l’entreprise à bien gérer le paramètre fiscal et secundo de mesurer le risque qui peut naitre d’un éventuel contrôle fiscal. L’auditeur fiscal doit formuler des suggestions tendant à l’optimisation de la gestion fiscale de l’entreprise. Il permet de détecter les erreurs, les actes anormaux de gestion et de pouvoir les frais rectifier si possible par un auditeur fiscal. Mieux encore, à travers l’audit fiscal, la société en question identifier les risques fiscaux existants et permet aussi de se constituer des provisions. L’auditeur doit se travailler selon une approche fondée sur le risque afin que le travail soit concentré sur les domaines de risques les plus significatifs. Le risque fiscal provient du fait que l’administration fiscal à un pouvoir du contrôle, de redressement et de sanctions dans les deux cas suivants : -
Défaut de production des déclarations à la production tardive des déclarations.
-
Insuffisances de déclarations.
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Selon une approche inspirée des travaux de Price Waterhouse Cooper, les risques fiscaux peuvent être analysés et regroupés en six domaines, dont l'ensemble combiné constitue le portefeuille de risque fiscal de l’entreprise. 1- Les risques de transactions. 2- Les risques de situation. 3- Les risques opérationnels. 4- Les risques de compliance. 5- Les risques comptables. 6- Les risques de management ;
1- Les risques de transactions. Chaque transaction rencontre l'impôt. Plus la transaction est complexe, non courante ou non routinière, plus elle peut générer des incertitudes fiscales et, par conséquent, des risques fiscaux. L'entreprise s'expose davantage aux risques de transaction dans certaines circonstances telles que : - La non implication, en temps opportun, de compétences fiscales dans la transaction. - La méconnaissance des pratiques administratives. - L'absence de perception des risques associés à la transaction et à sa documentation légale. Ces transactions sont risquées car les procédures mises en place par l'entreprise concernent généralement les opérations courantes (achat, vente, dépôt de déclaration, etc.). L'entreprise doit savoir que certaines opérations sont généralement suivies d'une vérification fiscale approfondie et doit par conséquent apprécier l'opportunité de les envisager. 13
Audit Fis ca l
2- Les risques de situation.
Le risque fiscal dépend de son impact et de sa probabilité de survenance. La probabilité de survenance dépend de l'action ou de la réaction de l'administration fiscale face à une situation. Ainsi, cette probabilité est plus élevée lorsque l'entreprise se trouve dans certaines situations génératrices en elles-mêmes d'un fort attrait du contrôle fiscal telles que. -
Entreprise importante.
-
Entreprise générant un crédit chronique de TVA ou d'IBS notamment lors des premières demandes de restitution.
-
Entreprise agitée socialement.
-
Entreprise faisant l'objet de dénonciations (le plus souvent anonymes).
-
Entreprise déposant des déclarations qui révèlent des incohérences lors des contrôles sommaires.
-
Accroissement de patrimoine des associés et/ou dirigeants sans cohérence avec les revenus déclarés.
3- Les risques opérationnels. Le risque fiscal opérationnel concerne les risques sous-jacents à l'application des lois et règlements fiscaux régissant les opérations quotidiennes de l'entreprise. Ces opérations auront différents niveaux de risque fiscal, dont la gravité varie selon que la fonction fiscale est proche ou non du déroulement de ces opérations. Les risques opérationnels impliquent tous les services et toutes les personnes concernées par la fiscalité
et
non
pas
uniquement
la
fonction
fiscale
de
l'entreprise
(approvisionnement, transit, comptabilité des stocks, personnel, trésorerie et finances, commercial, facturation, livraison, transport, investissement, comptabilité, etc.). Le risque associé au formulaire relatif à ces opérations courantes est un des exemples de risque dont les conséquences sont très importantes.
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Audit Fis ca l
4. Les risques de compliance C'est le risque associé au degré de respect des lois et règlements en vigueur. En effet, chaque entorse à la législation fiscale est source de risque fiscal. Ce risque est ensuite fonction - de la qualité des procédures de gestion et de synthèse des données comptables et fiscales et de leur révision (audit interne et audit externe). -
De la fiabilité du système d'information.
-
De la compétence fiscale des personnes intervenantes.
-
Et - des procédures de veille fiscale (mise à jour des nouvelles législations.
-
Des réglementations, de la doctrine et des pratiques administratives fiscales).
5. Les risques comptables. La comptabilité est un instrument de synthèse et de calcul de l'assiette fiscale. Elle constitue la principale base du contrôle fiscal et, par conséquent, de découverte de défaillances fiscales. La comptabilité incarne aussi les options de la direction qui ont une conséquence fiscale (théorie de l'affectation, choix des méthodes comptables, etc.). La comptabilité apparaît donc à la fois comme étant la première source de menace fiscale mais aussi l'outil de formalisation des options jugées offrir une opportunité pour l'entreprise.
6. Les risques de management. Peu d'entreprises documentent et formalisent leur gestion du risque fiscal. Dans ce cas, le principal risque réside dans le fait que la gestion du risque fiscal se trouve dans l’esprit des personnes qui en sont chargées. L'absence de formalisation et de communication de la politique de gestion du risque fiscal peut exposer l'entreprise à des difficultés, si les personnes qui l'appliquaient quittent l'entité sans préparer la relève.
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Audit Fiscal de TVA ( l a
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Taxe sur la Valeur Ajoutée)
Audit Fis ca l
Introduction Au Maroc, la taxe sur la valeur ajoutée est un impôt indirect promulguée par la loi 30/85 du 20 décembre 1985 publiée au B. O N° 38182 du 1er janvier 1986 en remplacement de la taxe sur les produits et les services (T.P. S) en vigueur depuis 1961.et qui s’applique à la consommation des biens et services fournis à titre onéreux. Elle représente, de loin, la plus importante source fiscale pour le budget de l'État. La TVA s’applique : -
Aux opérations de nature industrielle, commerciale, artisanale ou relevant de l'exercice d'une profession libérale, accomplies au Maroc.
-
Aux opérations d'importation.
-
Aux opérations effectuées par les personnes autres que l'Etat nonentrepreneur, agissant, à titre habituel ou occasionnel quels que soient leur statut juridique, la forme ou la nature de leur intervention. Le lieu d'imposition à la T.V.A. est défini par les dispositions de l'article 88 du C.G.I qui prévoient qu'une opération est réputée faite au Maroc : S’il s'agit d'une vente lorsque celle-ci est réalisée aux conditions de livraison de la marchandise au Maroc. S’il s'agit de toute autre opération lorsque la prestation fournie, le service rendu, le droit cédé ou l'objet loué sont exploités ou utilisés au Maroc.
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Audit Fis ca l
Objectif d’Audit Fiscal de la TVA Les principaux objectifs de l’audit de la TVA se détaillent comme suit : -
Audit du chiffre d'affaires déclaré afin de s’assurer que tous les produits soumis à la TVA ont été déclarés, que les taux appliqués sont corrects et que les différentes sources de calcul du chiffre d'affaires sont cohérentes voire égales au chiffre d'affaires comptabilisé et déclaré.
-
S'assurer que les règles de fait générateur prévues par l’article 5 du code de la TVA sont parfaitement respectées.
-
Audit des procédures de récupération de la TVA afin de s'assurer que les conditions de déductibilité de fond et de forme, prévues par l’article 9 du code de la TVA sont respectées.
-
Audit des opérations de liquidation de la TVA et devra confronter les données déclarées aux données dégagées par les travaux d'audit. Pour atteindre ces objectifs nous proposons un questionnaire presque exhaustif contenant
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La TVA
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• Prise de connaissance et analyse générale des risques potentiels
• Les zones de risques relatifs aux opérations courantes
• Les zones de risques relatifs à la déclaration
• Le traitement des risques liés à la TVA
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1- Prise de connaissance et analyse général des risques potentiels Démarche d’Analyse. Etape 1 : Identification des aspects significatifs au regard de la fiscalité. Qui caractérisent les activités de l'entreprise, son environnement législatif et réglementaire, sa structure d'exploitation, ses liens économiques avec d'autres entités nationales et internationales. Etape 2 : La connaissance des opérations exceptionnelles. Effectuées durant les exercices non prescrits et qui demandent un traitement spécifique sur le plan fiscal ou qui caractérisent l'exploitation durant cette période. Etape 3 : L'appréciation globale de l'organisation et du contrôle interne. Afin de se faire une idée sur les zones de risque les plus significatives qui peuvent remettre en cause. - L'exhaustivité des opérations enregistrées par rapport à celles traitées. - La réalité de ces opérations, ainsi que leur bonne justification, évaluation et inscription dans la bonne période.
Plan d’Approche. A l'issue de cette première phase, l’auditeur fiscal établit un plan d'intervention qui reposera en premier lieu sur la récapitulation des points de risques identifiés dans un état du modèle Domaine/Opérations
Point relevé
Indication du risque potentiel de redressement fiscal
Incidence sur le programme de l'audit fiscal
Indiquer la partie de l'activité, de l'organisation, des procédures ou des opérations qui recèlent un risque fiscal potentiel
Indiquer avec précision le point de risque identifié ou anticipé, dans les domaines ou opérations spécifiques sélectionnées
-l'appréciation de l'impact probable du point identifié sur la trésorerie et les résultats de l'entreprise ainsi que sur ses états de synthèse. -la nature du travail de contrôle que l'auditeur se propose d'effectuer pour vérifier si le point de risque anticipé (colonne 2) s'est effectivement produit durant l'exercice examiné et s'il a réellement
Indiquer la nature du travail de contrôle que l'auditeur se propose d'effectuer pour vérifier si le point de risque anticipé (colonne 2) s'est effectivement produit durant l'exercice examiné et s'il a réellement produit l'impact décrit (colonne 3).
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2- Les zones de risques relatifs aux opérations courantes
Les
risques liés aux comptes des immobilisations.
Ils concernent essentiellement les postes suivants : -
- Les immobilisations corporelles
-
- Les immobilisations financières
Zones de risques
(1) Non imposition des immobilisations produites par l’entreprise pour ellemême à la TVA (2) Non intégration de la TVA non récupérable sur immobilisation dans la valeur d'entrée (3) Imposition des prêts immobilisés et autres créances financières à un taux erroné
Points de contrôle (1) S'assurer que ces immobilisations produites par l'entreprise pour elle-même ont été imposées à la TVA. (2) Vérifier que la partie non récupérable a été intégrée à la valeur de l'immobilisation. (3) S'assurer des taux et que les intérêts sont soumis à la TVA au taux réglementé
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Audit Fis ca l
Les
risques liés aux comptes de l’actif circulant.
Ils concernent les postes suivants : -
Les stocks.
-
Les clients.
Zones de risques
(1) Non tenue des comptes matières selon les dispositions légales et réglementaires quand la société a bénéficié du régime suspensif (2) Les créances considérées comme irrécouvrables (3) Abandon de créances (4) Les créances entre société mère et filiales
Points de contrôle (1) S'assurer de l’existence des comptes matières pour le régime suspensif (2) S’assurer que la TVA correspondante a fait l'objet d'une régularisation (3) S'assurer, du respect des conditions fiscales relatives à l'existence de pièces et documents probants justifiant cet abandon. (4) S'assurer que les créances entre société mère et filiales répondent bien aux conditions normales de facturation : prix, marge normale...
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Audit Fis ca l
Les
risques liés aux comptes de charges.
Ils concernent les postes suivants : -
Des autres charges externes.
-
Des impôts et taxes.
Zones de risques (1) Achats disparus
(2) Charges payées en espèces
(3) Achats non liées à l’exploitation
(4) Acquisition de voiture en crédit bail
Points de contrôle (1) La TVA déduite au titre des achats disparus ou qui ont été détruits (de façon non justifiée) ou n’ont pas pu être vendu pour défaut de fabrication doit faire l’objet de régularisation S’assurer que la TVA correspondante a fait l'objet d'une régularisation (2) Ne sont déductibles du résultat fiscal que dans la limite de dix mille (10.000) dirhams par jour et par fournisseur sans dépasser cent mille (100.000) dirhams par mois et par fournisseur, les dépenses afférentes aux charges visées à l’article 10 (I-A, B et E) dont le règlement n'est pas justifié par chèque barré non endossable, effet de commerce, moyen magnétique de paiement.
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Virement bancaire, procédé électronique ou par compensation88 avec une créance à l’égard d’une même personne, à condition que cette compensation soit effectuée sur la base de documents dûment datés et signés par les parties concernées et portant acceptation du principe de la compensation (Article 11 Alinéa 2). (3) S’assurer si la TVA ayant grevé les achats non liés à l’exploitation a- elle été exclue du droit à déduction ? (4) Vérifier que les redevances de crédit-bail des voitures de tourisme ne sont déductibles en matière de TVA. Les
risques liés aux comptes de produits.
Ils concernent : -
Les produits d’exploitation.
-
Les produits financiers.
Zones de risques
(1) Factures incomplètes
(2) Etablissement (3) Chiffre d’affaires sans droit à déduction (4) Non application de la TVA sur les intérêts des prêts et avances données par l'entreprise
(5) Frais de port et manutention
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Audit Fis ca l
Points de contrôle (1)
Les factures émises par la société comportent-elles toutes les mentions obligatoires ?
(2)
Les facturations hors TVA sont-elles appuyées par pièces justificatifs.
(3)
Le chiffre d’affaires facturé hors TVA et sans droit à déduction, est-il déclaré à la TVA dans la rubrique réservée à cet effet.
(4)
Les intérêts sur les ventes à terme, sont-ils compris dans l’assiette de calcul de la TVA.
(5)
Les frais de port sont-ils inclus dans l’assiette de la TVA.
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3- Les zones de risques relatifs aux formalités de la déclaration
TVA
Facturée.
Zones de risques
Points de contrôle 1- S'assurer
1- Activités diverses et spécifiques. 2- Taxation erronée
activités
que de
l'ensemble la
société
des est
correctement soumis à la TVA.
3- Invalidité des opérations exonérées de la TVA
2- Procéder au recensement de ces activités et vérifier l'application des
4- Non validité des conditions de facturation
règles correspondantes : taxation à la TVA, bases et taux appropriés. 3- Vérifier que les opérations exonérées de TVA remplissent les conditions légales et réglementaires y afférentes : attestations d'exonération à la
TVA
Déductible.
disposition de la société. 4- S'assurer que les conditions prévues en de matière de facturation sont Points contrôle
Zones de risques
respectées S'assurer que les taxes récupérables
Récupérable
ne contiennent pas celles qui ne bénéficient pas du droit à déduction
Déclaration
de la TVA.
Zones de risques
Points de contrôle - S'assurer que les règles relatives au fait
Taxe récupérable erronée
générateur de la TVA et à la naissance du droit à déduction sont respectées. - S'assurer que les pièces requises en
matière de déduction de la TVA grevant les immobilisations ont été jointes aux déclarations périodiques. - Vérifier la cohérence des données de la TVA avec les données comptables au niveau du compte de produits et charges. 26
Audit Fis ca l
Remboursement
de la TVA.
Zones de risques
Points de contrôle Vérifier
Formalité incomplète de remboursement de l’impôt
que
formalités
les de
conditions demande
et de
remboursement sont remplies
Condition
de paiement de la TVA.
On distingue trois catégories de risques. Risque lié au choix du régime de déclaration
Risque relatif au délai de déclaration et de paiement
Risque relatif à la forme de déclaration de la TVA
Points d’intervention. En cas de déclaration mensuelle S’assurer que sont obligatoirement imposés sous le régime de la déclaration mensuelle : - Les contribuables dont le chiffre d'affaires taxable réalisé au cours de l'année écoulée atteint ou dépasse un million (1.000.000) de dirhams. - Toute personne n'ayant pas d'établissement au Maroc et y effectuant des opérations imposables. Article 108 En cas de déclaration trimestrielle Sont imposés sous le régime de la déclaration trimestrielle : - Les contribuables dont le chiffre d'affaires taxable réalisé au cours de l'année écoulée est inférieur à un million (1.000.000) de dirhams. - Les contribuables exploitant des établissements saisonniers, ainsi que ceux exerçant une activité périodique ou effectuant des opérations occasionnelles. - Les nouveaux contribuables pour la période de l'année civile en cours. Les contribuables visés ci-dessus qui en font la demande avant le 31 janvier sont autorisés à être imposés sous le régime de la déclaration mensuelle. Article 108 S’assurer que les dispositions des articles 109-110-111-112 sont remplies. …
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4- Le traitement des risques liés à la TVA
Généralement le traitement des risques relatifs à la TVA recouvre trois cas de figure. - Régularisations dues à l’application de la règle de prorata de déduction. - Régularisations de la TVA en cas de cession ou de transfert d’une immobilisation. - Régularisations suite à l’établissement d’une facture d’avoir par le fournisseur.
S’assurer du respect des Articles 102-104 (Article 104 Alinéa 2) Régularisation de la déduction portant sur les biens immobilisés. - Régularisation suite à variation du prorata. - Régularisation pour défaut de conservation des biens immeuble
Régularisation suite à l’établissement d’une facture d’avoir par le fournisseur Lorsque l’entreprise reçoit une facture d’avoir de son fournisseur concernant une opération d’achat dont la TVA a été déduite, il faut procéder à une régularisation de la déduction initiale en réajustant celle-ci à concurrence de la taxe figurant sur l’avoir.
Exemple chiffré : La société ABC fait appel à des fournisseurs étrangers pour diverses prestations de services. Pour ce faire, les fournisseurs étrangers sont tenus de faire accréditer un représentant domicilié au Maroc aux fins de souscrire leurs déclarations de chiffre d'affaires taxables et régler la taxe exigible. A défaut, la TVA et les pénalités y afférentes sont dues par la personne cliente. Ces prestations n’ont pas été soumises à la TVA marocaine par la société ABC. L’estimation des risques de rappels de TVA à ce titre pour les années non prescrites se ventile comme suit :
DH/KDH MT prestation TVA 20% Majorations et pénalités de retard au 31/12/2018
2016 5 500 1100 506
2017 6 730 1346 538,4
2018 8430 1686 Total
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Total 20 660 4132 1044,4 5176,4
Conclusion Générale L'audit fiscal est l'examen approfondi des traitements afférents aux questions fiscales de l'entreprise. On repère ainsi deux critères fondamentaux régissant cet examen à savoir la régularité et l'efficacité. L'examen de la régularité fiscale est un moyen de vérification du respect des règles fiscales en vigueur auxquelles l'entreprise est soumise. Quant à l'examen de l'efficacité fiscale, il mesure l'aptitude de l'entreprise à mobiliser les ressources du droit fiscal dans sa gestion afin de parvenir aux objectifs fixés. >> L'audit fiscal permet ainsi de réaliser une synthèse sur tout ou partie de la fiscalité au sein de l'entreprise. Ce qui le différencie d'autres missions qui intègrent la fiscalité, comme l'audit comptable ou l'audit juridique, mais qui ne peuvent en aucun cas être l'occasion d'un examen approfondi de la fiscalité dans l'entreprise.
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ET Webographie
-
Audit Fiscal, Guide de contrôle (Mohamed LAHYANI)
- CGI 2018. - https://www.memoireonline.com/ - https://www.fiscamaroc.com/ - https://www.ufe.org/dossier-pays/maroc/la-fiscalite-au-maroc -
…
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