Assurance D (Y) M [PDF]

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Zitiervorschau

Introduction I.

Obligation de déclaration du risque A- Détermination du risque objet du contrat d’assurance  B- Déclaration du risque

II.

Fausse déclaration du risque A- Déclaration du risque volontairement erroné B- Erreur non intentionnelle dans la fausse déclaration du risque.

Conclusion

1

Introduction Mal connu au Maroc le droit de l’assurance sous-tend la vie sociale, et économique, puisqu’il est une condition de l’indemnisation des victimes, et de la possibilité pour les entreprises d’entreprendre s’en expose aux risques liés à leur exploitation, ou au produit mis sur le marché. L’assurance peut être définie de point de vue juridique comme suit : «  c’est l’opération par laquelle l’assuré se fait promettre moyennant la prime pour lui ou un tiers bénéficiaires, en cas de réalisation de risque une prestation par l’assureur qui prenant en charge un ensemble de risque, les compenses conformément aux lois de la science, de la statistique1 ». C’est purement juridique, à ce point qu’il est important de savoir aussi le contenu de la définition du contrat d’assurance qui est régie par l’article premier, alinéa 30 du code d’assurance qui dispose que : «  le contrat d’assurance est une convention passé entre l’assureur et le souscripteur pour la couverture d’un risque et constatant leurs engagements réciproques ». Pour éviter toute confusion, le législateur a même apporté des définitions propres à certains instruments d’application du contrat d’assurance. En effet le contrat d’assurance matérialise donc l’accord des parties, en spécifiant les droits ainsi que les obligations réciproques des deux parties. Ce contrat constitue, désormais, la base de la relation entre une société d’assurances, une mutuelle ou une institution de prévoyance, et un assuré2. Ainsi, la conclusion du contrat d’assurance est subordonnée principalement à la déclaration du risque. Cette dernière, qui peut être entendue comme une obligation de l’assuré dans la phase de formation du contrat. Pour pouvoir apprécier la situation en connaissance de cause, l’assureur doit être informé des risques encourus par le candidat à l’assurance3. En outre, le contrat d’assurance est un contrat de bonne foi, puisqu’il impose aux deux parties contractantes de faire preuve de transparence et de loyauté l’une vis-à-vis de l’autre. Or, dans la pratique, l’assureur est le plus souvent oblige é de faire confiance aux déclarations du souscripteur, sans pouvoir les vitrifier lors de la souscription du contrat. 1

www.youscribe.com, consulté le 09/03/2017 à 18.30. Sara ZOUHIR, «  le Contrat d’Assurance : aspects théoriques et pratiques », éd. Dar El A Afak, Rabat, 2016, P.25, 26. 3 Didier KARJESKI, «  droit des assurances », 2e éd. Montchrestien, lextenso éditions, Paris, 2008, P.81. 2

2

Si la bonne foi est toujours présumée dans un contrat d’assurance, en contrepartie, la mauvaise foi est sévèrement sanctionnée aussi bien par la loi que par la jurisprudence. La concertation de ce principe mettra en lumière le déséquilibre contractuel existant, mais la question que l’on se pose est celle de savoir, les difficultés qui surgissent lors de déclaration du risque, et ses effets en cas de fausse déclaration. Pour tenter de répondre à cette problématique, nous allons structurer notre travail en deux axes. La première traite L’obligation de la déclaration du risque (I), et le second sera consacrée à La fausse déclaration du risque (II).

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I.

Obligation de déclaration du risque  La conclusion du contrat d’assurance est subordonnée principalement à l’obligation de déclaration du risque, c’est-à-dire la déclaration réalisée par l’assuré au moment de la souscription du contrat qui permet à l’assureur de mesurer le risque à couvrir. Cette obligation nécessite d’abord la détermination du risque objet du contrat d'assurance(A), puis la détermination de différents types de déclaration(B).

A- Détermination du risque objet du contrat d'assurance On va voir la notion du risque(1) et ses principaux caractères(2). 1. Notion  Le risque peut être définit comme un évènement dommageable dont la survenance est incertaine, quant à sa survenance ou la date de cette réalisation .Il est également fondamental du contrat, c’est lui qui détermine la volonté de l’assuré de s’engager. Le législateur à fait de sa déclaration une obligation en vue de protéger l’assureur contre l’assuré, qui va volontairement ou non, cherche à sous-évalue le risque. Dans les assurances le risque doit être déclaré et toutes les circonstances connues de l’assuré et qui sont de nature à renseigner l’assureur sur le risque pris en charge. Il peut concerner les informations liées à la personnalité de l’assuré, sa moralité, sa diligence ou sa solvabilité. Par risque il ne faut pas toujours sous-entendre un évènement malheureux, voire dangereux comme la mort, incendie, accident, mais cela peut être également heureux dont l’assuré attend la survenance tel que le mariage, la naissance d’un nouveau né ou encore l’atteinte d’un âge précis4 . 2. Caractères  Ses caractères sont au nombre de quatre : futur, aléatoire, indépendant e la volonté de l’assuré et conforme à l’ordre public.

4

Sara ZOUHIR, Op.cit, p.81.

4

 Risque futur : On peut assurer que les risques futurs, non encore réalisés .Un contrat d’assurance ne peut indemniser que les dommages survenus après la date d’entrer en vigueur des garanties .Sur ce point la jurisprudence marocaine est méticuleuse « le contrat d’assurance conclue après la défectuosité des choses assurées ou leur perte est nul et non avenu, et tous ses effets juridiques sont aussi non valides. » Par application de cette règle le contrat est nul quand la chose assurée à déjà péri ou ne peut plus être exposé aux risques, car  on ne peut assurer un risque qui s’est déjà réalisé. Ce qui exige qu’il faut se placer au moment de la signature du contrat pour apprécier que le risque est  ni certain dans sa réalisation, ni déterminable dans son étendue.5  Risque aléatoire : Le contrat d’assurance est valable lorsque le risque garantie est aléatoire .La jurisprudence est souvent conduite à le rappeler. L’aléa doit exister au moment de la formation du contrat d’assurance .En principe la détermination du caractère aléatoire se fait par comparaison de date. Il ya aléa si le risque n’est pas encore réaliser au jour où le contrat est souscrit.6 Du coté du législateur, le code des assurances ne comprend pas des dispositions qui affirment formellement ce caractère fondamental du contrat d’assurance .Toutefois, il édicte certaines règles qui s’en inspirant sans la moindre de doute, telles que la prohibition de l’assurance de la faute intentionnelle7,ou la nullité de l’assurance en cas de perte totale de la chose assurée au moment de la souscription du contrat.8 La condition de l’aléa exige également que le risque ne soit pas impossible, et si c’est le cas, le contrat d’assurance sera dépourvu d’objet et donc il est nul.  Risque indépendant e la volonté des parties : La réalisation du risque ne doit pas dépendre de la seule volonté de l’assuré. Il est évidement que l’assureur n’entend pas indemniser l’assuré qui met lui- même le feu au local assuré. L’article 17 du code des assurances l’affirme en énonçant que «  l’assuré ne repend pas, nonobstant toute convention contraire, des pertes et dommages provenant d’une faute 5

Sara ZOUHIR.Op.cit, pp : 81-82. Didier KRAJESKI, Droit des assurances, éd Montchrestien, extenso édition, 2ème éd, p.178. 7 Article 17 du code des assurances. 8 Article 50 du code des assurances 6

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intentionnelle ou dolosive de l’assuré » .Il faut bien comprendre que ce n’est pas la seule participation de l’assuré à la réalisation du risque qui thrombose la couverture dudit risque. L’assureur couvre les conséquences de la faute de son assuré. Mais ce qui n’est pas couvert c’est la faute intentionnelle, la volonté de provoquer les dommages.9 En revanche, à cette règle de base il existe deux exceptions. D’une part, l’assureur ne peut exclure de son contrat les conséquences des fautes intentionnelles des tiers ni même en responsabilité civile, celle des fautes intentionnelles des personnes dont l’assuré est civilement responsable, car toujours est-il que le risque est réalisé indépendamment de la volonté de l’assuré. D’autre part, il arrive que l’assuré voulu réalisé le sinistre mais cette fois –ci pour des motifs biens justifiés ; comme le fait de commettre un dommage pour éviter des dégâts biens grands notamment en assurance incendie, où l’assuré détruit quelque objets assurés en vue de limiter la propagation de fau aux autre objets.  Risque conforme à l’ordre public : Le contrat d’assurance est valable si le risque garanti est licite. Il est hors de question d’assurer des activités contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs.10 C’est au non de l’ordre public que certaines assurances sont frappées de la nullité, notamment l’assurance couvrant une activité illicites comme la vente de drogues ou d’armes. C’est toujours au nom de l’ordre public qu’est prohibée l’assurance des condamnations pénales infligées à l’auteur d’une infraction. Car valider une telle opération reviendrait à conférer à l’activité assurée une sorte d’immunité civile contrarier l’interdiction légale.11 Par ailleurs, on s’est posé la question de savoir ; si l’assurance faite au profit de la concubine ou du concubin, sera qualifié d’une assurance nulle au nom de l’ordre public ? Pour tenter de rependre à cette question, il est légitime d’établir la nuance suivantes : si assurance avait pour finalité la récompense de la concubine ou du concubin, il s’agira certainement d’une assurance immorale. Sauf que même si c’est le cas, le contrat d’assurance est considérer valablement formé, mais qui profitera par la suite non pas à la concubine mais plutôt aux héritiers du souscripteur. Pour certains auteurs, si la finalité de cette assurance

9

Sara ZOUHIR. Op.cit., p.85. Didier KRAJESKI, op. cit. p. 187. 11 Sara ZOUHIR. Op.cit.p87. 10

6

consistait à encouragée la concubine qui était une prostituée à quitter ce vieux métier, dès lors cette assurance lui officiellement acquise.12

B- Déclaration du risque  Aux termes de l’article 20 alinéa 2 de la loi 17-99 du code des assurances « l’assuré est obligé :de déclarer exactement, lors de la conclusion du contrat, toutes les circonstances connues de lui qui sont de nature à faire apprécier par l’assureur les risques qu’ il prend à sa charge ». De même l’article L.113-22 et 3 du code des assurances français, exige la bonne foi qui pèse sur l’assuré, celui-ci doit « déclarer les risques » à l’assureur, aussi bien lors de la conclusion du contrat qu’en cours de vie de la convention. 1. Déclaration initiale  La déclaration de l’assuré est obligatoire dans la phase de formation du contrat. Le législateur marocain fait obligation à l’assuré de déclarer exactement toutes les circonstances connues de lui de manière à permettre à l’assureur d’apprécier les risques qu’il prend en charge. Ce qui laisse dire que c’est à l assuré qu’il incombe de déterminer si telle ou telle circonstance connue de lui a ou

non une incidence sur l’appréciation du risque par

l’assureur13. Sachant que le consommateur marocain qui n’est pas un connaisseur en la matière, serait il capable de distinguer entre les circonstances qui rentrent ou non dans l’appréciation du risque par l’assureur ?! À titre d’exemple dans le cadre de l’assurance incendie, un assuré saurait-il que la nature des matériaux de construction, charpente et couverture, les modes d’éclairage, chauffage et force motrice installées, les divisions de l’espace disponibles réalisées sont tous des indices déterminants pour l’appréciation du risque par l’assureur et que l’assuré doit les déclarer spontanément ?! C’est pour éviter ces prétextes dans telles situations, que les assureurs se font remplir des questionnaires par les assurés dont ils sont tenus de donner spontanément des réponses complètes et sans ambigüité. C’est donc à l’assureur qu’il appartient de décider des circonstances qui lui permettent d’évaluer correctement le risque. En tout état de cause, si l’assuré apparemment n’ a plus à s’interroger sur l’incidence des faits qu’il connait sur l’opinion de l’assureur, le propos doit toutefois être nuancé .D’ une

12 13

Idem. Sara Zouhir, op.cit, p.141

7

part, les questions peuvent être relativement précises, mais laisser une certaine place à la réflexion de l’assuré. D’autre part, le problème demeure de savoir si l’assureur est en droit de poser des questions qui n’auraient pas d’incidence sur l’opinion du risque, et si une réponse inexacte à une question sans lien avec cette opinion entraine l’une des sanctions prévues par la loi14. Même des fois l’assureur pose des questions qui peuvent toucher à la vie privée de l’assuré, ce dernier serait-t-il contraint à répondre à de telles questions ? Les juges du fond ont un pouvoir souverain d’appréciation du lien entre question et opinion sur le risque, dans les contrats couvrant plusieurs risques, l’appréciation doit se faire risque par risque, mais néanmoins indépendamment des circonstances du sinistre cette obligation de déclarer exactement ne concerne pas que les risques effectivement pris en charge mai aussi ceux qui sont exclus, car ils sont de nature à influencer l’opinion de l’assureur15. Aussi il y a aussi le cas où l’assuré s’assure contre un même risque auprès de plusieurs assureurs A : 42 du code des assurances stipule dans ce cas  « celui qui s’assure pour un même intérêt, contre un même risque, auprès de plusieurs assureurs,

doit donner

immédiatement à chaque assureur connaissance de l’autre assurance {…} » un arrêt de la cour de cassation française énonce que lorsque l’assuré lui sont posées des questions, le juge peut prendre en compte pour apprécier l’existence dune fausse déclaration intentionnelle, les déclarations faites par l’assuré à sa seule initiative lors de la conclusion du contrat. De ce qui précède nous constatons que l’assuré se contente de répondre aux questions posées par l’assureur et cela diminue par conséquent son rôle dans l’évaluation des risques, la qualité des réponses dépend de la qualité des questions, c’est la raison pour laquelle les juridictions exigent que le souscripteur fasse preuve de bonne foi lors de la déclaration du risque. Du moins elles estiment que la bonne foi de l’assuré peut compenser les lacunes pouvant exister dans un questionnaire par ailleurs précis. 2-Déclaration en cours du contrat 

14 15

-Idem -Didier krajeski, Op.cit, P.81

8

En cours du contrat d’assurance le risque est susceptible de s’aggraver et fait donc obligation à l’assuré de déclarer, en cours du contrat, les circonstances nouvelles qui ont pour conséquence soit d’aggraver les risques, soit les diminuer et rendent de ce fait inexacte ou caduques les réponses faites à l’assureur, notamment dans le formulaire de déclaration des risques. Dans les deux cas, les solutions prévues par le code des assurances ne sont pas les mêmes.  En cas d’aggravation du risque : Il convient toutefois de souligner que l’assuré ne doit déclarer les circonstances nouvelles en cours du contrat que si la garantie relève des assurances de dommages. En effet, cette obligation de déclaration n’existe pas dans les assurances sur la vie comme le dispose le dernier alinéa de l’article 20 du code des assurances. On peut légitimement s’interroger sur la pertinence de la règle qui veut que les assurances contre les risques de maladie demeurent soumises au mécanisme de la déclaration, car l’aggravation de l’état de santé relève de l’esprit même de ce type d'assurance 16. La notion d’aggravation du risque implique que la circonstance qui en est la cause n’existait pas lors de la déclaration initiale de risque, l’événement doit être né après que le contrat d’assurance ait été formé. L’assuré doit donc déclarer toutes les circonstances objectives et subjectives qui augmentent la probabilité ou l’intensité du risque et qui modifient les réponses données dans la déclaration initiale, de sorte que l’assureur n’aurait pas contracté ou ne l’aurait pas fait que moyennant une prime plus élevée, s’il savait que telles circonstances existaient lors de la conclusion du contrat.17 L’article 24 du code des assurances dispose : «( …)quand les risques sont aggravés sans le fait de l’assuré, celui-ci doit en faire la déclaration à l’assureur par lettre recommandée dans un délai de 8 jours à partir du moment où il en a eu connaissance(…) » Ce délai est relevé dans le code des assurances français à 15 jours. Aussi l’article 57 du même code dispose : « en matière d’assurance contre la grêle, l’envoi de la déclaration de sinistre doit entre effectuée par l’assuré, sauf le cas fortuit ou de force majeure, et sauf prolongation contractuelle, dans les 5 jours de l’avènement du sinistre.

16 17

Sara Zouhir, Op.cit., P.144 Idem

9

En matière d assurance contre la mortalité du bétail, ce délai est réduit, sous les mêmes réserves, a 48 heures, non compris les jours fériés ». Dans le cas d’aggravation de risque la cour de cassation a rendu un arrêt selon lequel un immeuble appartenant à Mme X s’est partiellement effondré entrainant dans sa chute une partie du pignon de l’immeuble voisin appartenant a Mme Y, qu’ une expertise amiable a mis en évidence le fait que cet effondrement était consécutif à un manque d’entretien et un état de ruine de l’immeuble de Mme X. Mme Y a assigner celle-ci et son assureur en indemnisation. Mme X a fait grief à l’arrêt de dire que le contrat d’assurance est nul, et en conséquence que l’assureur n’est pas tenu de garantir Mme X parce qu’elle n’avait pas déclaré les circonstances nouvelles qui ont pou conséquence soit d’aggraver les risques soit en diminuer 18. ( Voir l'annexe n°1 ). En ce qui concerne les effets de la déclaration d’aggravation, le code des assurances dans son article 24 alinéa 3 et 4 équivalent à l’article L.113-4 du code des assurances français, stipule «…quand les risques sont aggravés ,sans le fait de l’assuré celui-ci doit en faire la déclaration à l’assureur par lettre recommandée dans un délai de 8 jours à partir du moment ou il en a connaissance .dans l’un et l’autre cas, l’assureur a la faculté soit de résilier le contrat ,soit de proposer un nouveau taux de prime. Si l’assureur opte pour la résiliation, celle-ci prend effet le dixième jour de la notification de lavis de résiliation par lettre recommandée et l’assureur doit alors rembourses à l’assuré la portion de prime ou de cotisation afférente à la période pendant laquelle le risque na pas couru…. », l’assureur a donc droit entre 3solutions: 

Maintenir le contrat aux conditions initiales : L’assureur peut tout simplement décider de sauvegarder ledit contrat aux mêmes conditions, si bien qu’évidement le contrat en question est toujours opportun, et pour se faire il peut y consenti expressément ou tacitement. C’est le cas notamment lorsqu’il maintient l’assurance en recevant les primes ou en payant une indemnité après le sinistre.



18

L’assureur accepte de maintenir le contrat mais exige une prime plus élevée 

Cass.Française, Ch.Civ.,n0 14-20 161, le 11 juin 2015,Np.

10

L’hypothèse la plus simple est que l’assuré accepte le surcroit de prime, sauf que ce dernier n’a aucun recours vers le tiers pour lui demander remboursement qui est à l’ origine de déclaration d’aggravation et de l’augmentation de la prime. Dans une seconde hypothèse, l’assuré refuse ou encore garde le silence. Bien évidemment, l’assuré peut ne pas accepter l’augmentation de prime proposé par l’assureur ou ne pas lui répondre, à cet égard un délai de 30 jours commence à courir à compter de la proposition de l’assureur, que l’assuré ait exprimer son refus ou ait garder le silence l’assureur est en droit aux termes de ce délai de 30 jours, de résilier le contrat à condition d’avoir informer l’assuré de cette faculté en la faisant figurer en caractère apparente dans la lettre de proposition19. 

Résilier le contrat : Si l’assureur opte pour la résiliation, celle-ci prend effet les 10 jours de la notification de l’avis de résiliation par lettre recommandée, c’est le même délai prévu par le code des assurances français, et l’assureur doit alors rembourser à l’assuré la portion de la prime ou de cotisation afférente à la période pendant laquelle le risque n a pas été couvert20. L’appréciation du caractère aggravant de la circonstance nouvelle relève du pouvoir souverain du juge du fond. Ainsi, en augmentant le nombre de ses salariés, l’employeur augmente mécaniquement les risques de voir sa responsabilité engagée 21, aussi l’augmentation de la superficie

d’une installation peut aussi caractériser

l’existence de circonstances nouvelles.  En cas de diminution du risque : Lorsqu’en cours du contrat une circonstance nouvelle entraine une diminution objective du risque. L'article L.113-4, alinéa 4 du code des assurances français autorise le souscripteur à réclamer une réduction corrélative du montant de la prime, déclarer la diminution du risque n’est donc pas une obligation mais plutôt une simple faculté. Portant, cette diminution ne s’impose pas à l’assureur le refus de l’assureur d'y consentir ouvre un droit de résiliation en faveur de l’assuré la résiliation prend effet 30 jours après, elle

19 20

21

Ibid., P.147 Didier Krajeski, Op.cit, P.122 Cass .Française ,2emech.civ. ,N006-11 326, le 15 février 2007 .

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emport un effet habituel : la restitution de la portion des primes ou des cotisations relatives à la période pendant laquelle le risque n’a pas couru22. Qu’il s’agisse d’une déclaration initiale ou en cours du contrat, la nullité n’est encourue dans les 2 cas qu’a la condition qu’il y ait changement de l’objet du risque ou modification par l’assureur de l’opinion du risque.

II.

Fausse déclaration du risque Dans ce chapitre, elles seront déterminées, la déclaration du risque volontairement erronée -la mauvaise foi de l'assuré- (A), et la déclaration du risque non intentionnelle -la bonne foi de l'assuré- (B).

A. Déclaration du risque volontairement erronée L'assuré est tenu de déclarer toutes les circonstances connues de lui et qui sont de nature de modifier l'opinion de l'assureur. C'est l'assuré est donc le responsable de cette obligation 23. Mais dans certains cas, la mauvaise foi de l'assuré peut être mise en cause, ce qui entraine la nullité du contrat de l'assurance.

1. Mauvaise foi de l'assuré La mauvaise foi dans la déclaration du risque, lors de la conclusion du contrat ou au cours de celui-ci, se trouve dans l'intention de provoquer chez l'assureur une appréciation erronée du risque24. La mauvaise foi, définie comme un acte illicite d'un auteur indélicat commis en vue d'obtenir un avantage auquel il n'a pas droit, elle est mieux comprise en tant qu'antonyme de la bonne foi25. L'article 30 du code des assurances dispose que " Indépendamment des causes ordinaires de nullité, et sous réserve des dispositions de l'article 94 ci-dessus, le contrat d'assurance est nul en cas de réticence ou fausse déclaration intentionnelle de la part de l'assuré quand cette réticence ou cette fausse déclaration change l'objet du risque ou en diminue l'opinion pour l'assureur, alors même que le risque omis ou dénaturé par l'assuré a été sans influence sur le sinistre (.....)".

22

Ibid., P.123 http://www.juritravail.com/Article/resiliation-contrat-assurance/Id/26. 24 Jean BIGOT (SD), Droit des assurances, tome 3, le contrat d’assurance, Dalloz,2002, p.739. 2529 M. PICARD et A. BESSON, Les contrats terrestres, t.1, le contrat d'assurance, LGDJ, 5e éd.1982, n 91. 23

12

La mauvaise foi, est donc constituée de la réticence ou de la fausse déclaration intentionnelle, qui est notion légal, car spécialement établi par l'article 30 du code des assurances. a. Fausse déclaration intentionnelle La déclaration est une affirmation par laquelle une personne assure la réalité d'un fait ou d'un acte. Les fausses déclarations sont donc des déclarations erronées, ou celles mensongères. Elles sont des manifestations de la mauvaise foi de l'assuré lorsque celui-ci agit intentionnellement dans le but d'amener l'assureur à contracter dans les conditions qu'il n'aurait pas admises, ou bien dans l'optique de diminuer la prime ou cotisation à payer. Ces fausses déclarations peuvent concerner la personne de l'assuré à l'instar de son état de santé, son âge, sa profession, ou même sa situation matrimoniale, la mauvaise foi peut aussi résulter du silence dissimulateur entendu ici comme étant la réticence dolosive. La fausse déclaration est un acte erroné ou mensonger dont le caractère intentionnel est constitutif de mauvaise foi, tandis que la réticence dolosive est une abstention frauduleuse26. C'est en assurance vie que l'on trouve les exemples les plus nombreux de ce type de tromperie. On peut citer l'exemple d'un assuré qui déclare qu'il est en bonne santé alors qu'il suit un traitement. En application de l'article 42 du code des assurances, "Celui qui s'assure pour un même intérêt, contre un même risque, auprès de plusieurs assureurs, doit donner immédiatement à chaque assureur connaissance de l'autre assurance. Mais si ces assurances sont contractées avec l'intention de fraude, il est fait application des sanctions prévues au 1er alinéa de l'article 41 ci-dessus. Toutefois, le défaut d'information prévu au 1er alinéa du présent article n'entraîne pas la nullité du contrat dans le cas où la mauvaise foi de l'assuré n'est pas établie". Ainsi, dans les assurances où la prime est décomptée, lorsque les erreurs ou omissions auront, par leur nature, leur importance ou leur répétition, un caractère frauduleux, l'assureur sera en droit de répéter les sinistres payés, et ce, indépendamment du paiement de l'indemnité cidessus prévue27.

b. Réticence

26

27

article 32 du code des assurances.

13

La réticence constitue également l'élément essentiel, pour savoir s'il y a mauvaise ou bonne foi de l'assuré. La réticence est le silence que l’on garde sur des éléments déterminants : c’est une simple abstention. La multiplication des caractéristiques des objets des conventions rend nécessaire l’exacte information du contractant. Dès lors, l’une des parties peut être tentée, par son silence, de profiter de l’ignorance de l’autre. Le silence conservé volontairement traduit la mauvaise foi du contractant ce qui permet de retenir la notion de dol plutôt que l’erreur. Exemple: Renseignements personnels inexacts, par exemple nationalité suisse déclarée alors que le conducteur est en réalité de nationalité étrangère, ou encore date d'obtention du permis de conduire antérieure à la date réelle. c. Preuve de la mauvaise foi La preuve de la fraude est la preuve d'un fait, elle peut se faire par tous les moyens et recouvre deux aspects: En premier lieu: l'objet de la preuve Répond à la question de savoir que faut-il prouver pour que la fraude soit admise? A cet effet il ne peut y avoir fraude que si deux éléments sont réunis. L'aspect matériel: via une inexactitude, une dissimulation, fausse déclaration, exagération de la fausse déclaration de l'assuré. L'aspect intentionnel: suppose la mauvaise foi de l'assuré, sa conscience du mensonge, et surtout sa volonté de tromper cet élément psychologique est extrêmement difficile à prouver. En second lieu: La charge de la preuve C'est l'assureur qui invoque l'existence d'une fraude qu'il appartient de la prouver, l'assuré se contente le cas échéant de contester les allégations de l'assureur. La bonne foi est toujours présumée et c'est à celui qui allègue la mauvaise foi de la prouver. La charge de la preuve pèse donc sur l’assureur, ce dernier devra prouver la réticence ou la fausse déclaration, l’intention de frauder et que la fraude modifie l’objet du risque à couvrir28.

2. Sanctions de la mauvaise foi La fausse déclaration de l'assuré peut résulter des sanctions civiles et des sanctions pénales.

a. Sanctions civiles L'assuré de mauvaise foi s'expose à une nullité du contrat d'assurance.

28

https://cdn.fbsbx.com/v/t59.2708-21/12329508_110568339453809_482255467_n.pdf/fraudedassurance.pdf?

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Selon les termes de l'article 30 du code des assurances, pour que le contrat soit frappé de nullité, il est indispensable de démontrer d'une part, le caractère inexact de la déclaration et, d'autre part, qu'en conséquence, l'opinion du risque par l'assureur a été faussée. C'est d'ailleurs le principe qui a été consacré par la jurisprudence marocaine. La sanction de nullité est ici, édictée par le législateur. Elle résulte d'une fausse déclaration intentionnelle. Ce qualificatif signifie dissimulation volontaire qui comme le dit la cour de cassation," implique nécessairement le manquement à l'obligation de contracter de bonne foi"29 Le code des assurances français prévoit également la nullité du contrat en cas de réticence ou de fausse déclaration intentionnelle de la part de l'assuré 30. Selon l'article L.113-8 de la même code, la réticence ou la fausse déclaration intentionnelle de l'assuré l'expose à la nullité du contrat sans restitution des primes31. De leur coté, le code des obligations et des contrats, énonce dans son article 52:" Le dol donne ouverture à la rescision, lorsque les manœuvres ou les réticences de l'une des parties, de celui qui la représente ou qui est de complicité avec elles, sont de telle nature que, sans ces manœuvres ou ces réticences, l'autre partie n'aurait pas contracté. Le dol pratiqué par un tiers a le même effet, lorsque la partie qui en profite en avait connaissance". Ainsi, en application de l'article 53 du DOC, le dol de l'une des parties donne lieu aux dommages-intérêts. La nullité du contrat d'assurance atteint ses effets aussi bien à l'égard des tiers qu'à l'égard des autres garanties. Cas de jurisprudence relative à la nullité du contrat d'assurance Il s'agit d'un arrêt rendu par la cour de cassation française, chambre civile 2, du16 décembre 2010, N° de pourvoi: 10-13926 (Voir l'annexe n° 2) Dans cet arrêt, Un incendie survient dans une maison assurée auprès de Mme X. Reprochant à l’assuré de ne pas lui avoir dit que son précédent contrat avait été résilié par l’assureur, Mme X refuse d’indemniser le sinistre. L’assuré décide donc de l’assigner devant le juge en paiement de l’indemnité. La cour considère que le fait pour l’assuré de ne pas dire à son assureur que le précédent contrat garantissant le risque avait été résilié par l’assureur constitue une fausse déclaration intentionnelle entraînant la nullité du contrat (L.113-8 du code des assurances).

b. Sanctions pénales

29

Sara ZOUHIR, Op.cit, p.p.149-150. Article L. 113-8 du code des assurances français. 31 Didier KRAJESKI, Op.cit, p.82. 30

15

Dans le cadre de la conclusion du contrat le fraudeur à l'assurance vise à obtenir une indemnité en ayant donné à l'assureur de fausses informations. A ce niveau, on se contentera d'analyser l'application de la qualification d'escroquerie 32 avant de voir sa sanction. Le délit d’escroquerie comporte les éléments suivants : -L’emploi de moyens, frauduleux manœuvres frauduleuses mise en scène;

-Le préjudice subi par l’assureur qui a du remettre une somme d’argent non due; -L’intention ou la conscience de réclamer une somme non due. En effet, l’article 540 du code pénal prévoit que le délit d’escroquerie est puni de l’emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 500 à 5000 DHS33. Cependant que, en application de l'article 313-1 du code pénal français, l'escroquerie est punie de cinq ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende34.

B-Erreur non intentionnelle dans la fausse déclaration de risques : La déclaration de risques peut être fausse en raison d'une erreur ou d'une omission qui ne procéderait pas d'une intention maligne de la part du souscripteur, il est de bonne foi lorsqu'il a déclaré inexactement, mais sans intention de fraude, une circonstance connue de lui. En général, contrairement à la mauvaise foi, il manque l'intention de tromper. Ce dernier étant de bonne foi (1), la sanction de son erreur est moins sévère (2).

1. Bonne foi du souscripteur La recherche de l'absence d'intention de tromper relève du pouvoir souverain d'appréciation du juge du fond. En cas de bonne foi de l’assuré ou lorsque l’intention de tromper n’est pas alléguée ou n’est pas prouvée, le contrat d’assurance n’est pas nul. Le législateur marocain, dans l’article 31 du code des assurances marocain à l’instar de l’article L 113-9 français, précise que l'assuré est de bonne foi lorsqu'il a déclaré inexactement, mais sans intention de fraude, une circonstance connue de lui35. En aucun cas, il n'a montré une intention de tromper l'assureur. Cette bonne foi se présume, et peut être à l'origine d'une 32

Escroquerie se défini comme le fait de tromper une personne physique ou morale et de l'inciter ainsi à son préjudice ou au préjudice d'un tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir un service ou à consentir un acte opérant obligation ou décharge. 33 https://cdn.fbsbx.com/v/t59.2708-21/12329508_110568339453809_482255467_n.pdf/fraudedassurance.pdf? 34 Voir l'article 313-1 du code pénal français. 35 Article 31. Dahir n°1-02-238 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant promulgation de la loi n° 17-99 portant code des assurances

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fausse déclaration non intentionnelle ou tardive. Mais les conséquences de cette irrégularité de déclaration du risque sont différentes selon le moment de la découverte de l'inexécution, entre autre l’article 2408 du code civil du Québec, précise que l’assuré doit informer l’assureur en répondant aux questionnaire, mais il n’est pas tenu de déclarer les circonstances que l’assureur connait ou est présumé connaitre, en raison de leur notoriété, sauf en réponse aux questions posées36 .D’après cet article le droit québécois, est ici en faveur pour l’assuré37. Il y a une fausse déclaration non intentionnelle lorsque l'assuré est de bonne foi. La bonne foi est une notion consacrée par le droit commun. Le juge du fond est seul compétent pour l'apprécier. En droit commun, l'article 1134 du Code civil, dispose que « les conventions légalement formées doivent être exécutées de bonne foi ». Cette obligation prend tout son sens en droit des assurances, domaine où la loyauté de l'assuré est absolument nécessaire pour le maintien de l'équité de la relation contractuelle, c'est se comporter loyalement, ne pas trahir la confiance qui l'a incité à accepter de contracter au moment de la formation du contrat38. Afin de respecter la bonne foi, d’après l’article 24 du code des assurances l'assuré est tenu si les risques sont aggravés sans le fait de ce dernier, faire la déclaration à l’assureur par lettre recommandée dans un délai de huit jours, à partir du moment où il en a eu connaissances. Il est aussi tenu de modifier sa déclaration si des circonstances nouvelles qui pourraient modifier l'opinion du risque devaient apparaître en cours d'exécution du contrat39. Entre autre l’article 25 du code des assurances vient renforcer les droits de l’assuré et stipule que si les circonstances aggravantes viennent à disparaitre au cours de l’assurance, l’assuré a droit à une diminution du montant de la prime, et si l’assureur n’y consent pas dans un délai de 20 jours à compter de la demande de l’assuré, celui-ci peut résilier le contrat à l’expiration du délai précité, l’assureur doit rembourser à l’assuré la portion de la prime ou cotisation

afférente

à la période pendant

laquelle

le risque n’a pas

couru 40.

Le juge du fond tient compte des qualités personnelles de l'assuré et de la rédaction même des questions posées pour apprécier l'existence ou non de la bonne foi. Cependant, l'inexécution 36

Code Civil, Québécois, 1991. Cour de cassation, chambre civile, 7 décembre 1989,n 21265 .Québec . 

37

38

CAURA, Secret et Contrat, ANRT, 2001, p208.

39

Picard et Besson, Traité général des assurances terrestres, tome I, LGDJ, 1938, p345. Art.25 Dahir n°1-02-238 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant promulgation de la loi n° 17-99 portant code des assurances 40

17

peut consister au simple retard dans le délai légal lorsqu'en cours de contrat, les nouvelles circonstances qui sont de nature à faire évoluer le risque assuré ne sont pas déclarées dans le délai imparti, Si la déclaration n'est pas réalisée complètement, l'assureur a le droit de choisir entre le maintien du contrat avec une augmentation de prime ou la résiliation du contrat. L'article L. 113-9 du Code des assurances interdit à l'assureur d'aggraver contractuellement le sort de l'assuré : il ne peut pas stipuler une sanction qui priverait l'assuré, purement et simplement de toute indemnité. En revanche, si l'assuré déclare, mais en retard, les circonstances nouvelles, les dispositions de l'article L. 113-2 du Code des assurances permettent à l'assureur de prévoir et d'invoquer la déchéance. C'est une sanction sévère pour l'assuré, dans la mesure où elle a pour effet, de le priver de la garantie de son sinistre, tout en maintenant le contrat en vigueur, c’està-dire la perte du droit à l'indemnité. Le simple retard apporté par l'assuré à des productions de pièces, en revanche, ne pourra pas être sanctionné par une déchéance, mais par le paiement d'une indemnité proportionnée au dommage que ce retard a cause à l'assureur. La sanction applicable est donc désormais expressément prévue par la loi, Il s'agit d'une disposition d'ordre public : il est interdit de stipuler une autre sanction, telle que l'inopposabilité à l'assureur des pièces non transmises et de leurs suites. De plus, selon l'article 35 du Code des assurances, lorsqu'elle est prévue par une clause du contrat, frappant de déchéance l’assuré, elle ne peut être opposée à l'assuré. Bien entendu, le retard dans la déclaration ou dans la fourniture des pièces justificatives ne peut être opposé au maintien du contrat dans tous les cas où le retard est dû à un cas fortuit ou de force majeure. Entre autre pour respecter la loyauté du contrat l’assuré doit informer l’assureur dans les 5 jours de l’avènement du sinistre, en matière d’assurance contre la grêle, mais ce délai est réduit à quarante huit (48) heures en matière d’assurance contre la moralité du bétail, et non compris les jours fériés41.

2. Sanctions du caractère non intentionnel   En cas de fausse déclaration non intentionnelle, les peines encourues sont beaucoup plus douces que lorsque l'erreur est due à des manœuvres frauduleuses. Lorsque la bonne foi de l'assuré est établie, ce sont les dispositions de l'art 31 du code des assurances qui s'appliquent. 41

Art.57 Dahir n°1-02-238 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant promulgation de la loi n° 17-99 portant code des assurances

18

Il faudra alors différencier les situations selon que la découverte de cette inexactitude a eu lieu avant ou après le sinistre42. a. Avant tout sinistre  Lorsque la découverte de l'inexactitude est antérieure au sinistre, les possibilités ouvertes à l'assureur, sont celles offertes par les articles L.113-4 et L. 113-9 du Code des assurances français. L'assureur ne peut pas demander la nullité du contrat. Il peut seulement opter pour la continuation du contrat moyennant une augmentation de la prime, ou alors pour sa résiliation43. L'hypothèse de l'augmentation de la prime doit bien entendu être acceptée par l'assuré, qui dispose d'un délai de trente jours pour répondre. S'il garde le silence ou refuse l'augmentation de la prime, l'assureur a le droit de résilier le contrat, à condition d'avoir informé l'assuré de cette faculté. En revanche, dans l'hypothèse du maintien du contrat sans augmentation de la prime, le consentement de l'assureur peut être exprès ou tacite, et vaudra de la part de l'assureur renonciation à la faculté de se prévaloir de l'aggravation du risque, quand, après en avoir été informé de quelque manière que ce soit, il a manifesté son consentement au maintien de l'assurance. Le simple fait de continuer à percevoir les primes sans se manifester constitue donc un renoncement à cette faculté, sous réserve pour l'assuré de prouver que l'assureur avait bien conscience du caractère erroné de la déclaration de risques. Quant à la faculté de résiliation, l'assureur doit, s'il désire la mettre en œuvre, informer l'assuré de sa décision par une lettre recommandée. Cette résiliation ne peut prendre effet que dix jours après notification. La plupart du temps toutefois, les assureurs préfèrent le maintien du

contrat.

Ce

choix

est

justifié

par

l'économie

du

contrat.

En vue d’appuyer l’idée qui veut que les obligations de l’assuré soient renforcées par la loi, afin d’éviter que l’assuré se retrouve dans une situation de non assurance, le législateur a imposé que cette résiliation ne produira ses effets juridiques que dix jours après la notification adressée par l’assureur à l’assuré par lettre recommandée .Dés lors, est garanti le sinistre qui survient entre la date d’expédition de la lettre recommandée et l’expiration du délai de dix jours. Une hypothèse assez complexe peut se présenter : la réduction proportionnelle de l’indemnité s’appliquera-t-elle au cas ou un sinistre surviendrait entre la date de prise de connaissance de 42 43

Sara ZOUHIR, Op.cit, p.300.

Code des assurances français.

19

l’irrégularité et la décision d’opter pour le maintien ou la résiliation, on n’est alors dans la seconde hypothèse prévue par l’article 31 du Code des assurances, car celle-ci suppose que la constatation de l’irrégularité na eu lieu qu’après un sinistre. La Cour de cassation française a jugé que « Cette éventualité exceptionnelle doit être assimilée au cas le plus fréquent de constatation après sinistre, prévu par L .113-9,alinéa 2,du Code des assurances français, puisque dans les deux cas, ni la résiliation, ni un nouvel accord ne sont plus possibles44. b. Après sinistre : Cela est différent si la constatation de l'inexactitude de la déclaration de risques n'a lieu qu'après un sinistre. Dans ce cas, l'indemnité est réduite en proportion du taux des primes payées par rapport au taux des primes qui auraient été dues si le risque avait été complètement et exactement déclarés. Cette sanction, issue de l'article 31 du Code des assurances, est en principe opposable, après sinistre, à l'assuré, au bénéficiaire et à tous les tiers. Toutefois, la jurisprudence considère que l'assureur qui assume sans réserve la défense de l'assuré ou la direction du procès, est considéré comme renonçant à l'exception s'il avait connaissance de l'omission ou de la déclaration inexacte.

L’indemnité réduite=

Indemnité théoriquement due

x

Prime payée 

Prime due Exemple : En cas de sinistre l’assuré aurait dû toucher une indemnité de 2000 euros. Si le montant de prime était de 500 euros alors qu’il aurait dû payer une prime de 1000 euros compte tenu de son réel niveau de risque, l'indemnité que vous percevrez sera réduite à 1000 euros d‘après le calcul suivant : 2000 x (500/1000). En conséquence, l irrégularité dans la déclaration du risque, commis de bonne foi, laisse jouer la garantie d’assurance .Cependant, il n y a pas lieu à réduction proportionnelle si le risque omis ou dénaturé par l assuré est demeuré sans incidence sur la réalisation du sinistre45 . Quant aux effets de la réduction de l’indemnité issue de la règle proportionnelle de prime, elle est opposable à l’assuré, aux bénéficiaires du contrat ainsi qu’au tiers lésé dans les assurances responsabilité. 44 45

cass,ch,civ,9 févr.1948,RGAT 1948,p48,note Besson. Chambre civile, 3 septembre 2009, pourvoi 08-16726,Légifrance.

20

En revanche, la jurisprudence marocaine apporte une exception au principe établi par l’article 31 du Code des assurances, en matière d’assurance automobile dont la réduction est inopposable à la victime d un accident de la circulation ou à ses ayants droit. La question fut posé par un audacieux pourvoi à la Cour Suprême, qui y apporta réponse par un arrêt du 5 mars 1970,en affirmant que : « L ignorance par l’assuré de faire connaitre à l’assureur qu’il existe une circonstance aggravante et qui rentre dans l’usage du véhicule assuré, est inopposable aux victimes et à leurs ayants droit ,tant que la compagnie d’assurance garde son recours à l’encontre de l’assuré pour lui demander la restitution de l’indemnité qu’ elle a payé en surplus46 ». Si la Cour de cassation applique littéralement les dispositions de l’article 31 du Code des assurances, elle videra de tout ses la finalité de l’assurance obligatoire, qui est conçue non pas en faveur de l’assuré mais plutôt, en faveur des victimes qui se trouveront probablement devant une personne insolvable. Notons à cet égard que, la jurisprudence marocaine est ici en faveur pour l’assuré par analogie au droit Québécois (article 2411,C civil) ou le droit Belge(article7-3 de la loi 1992) .Ou on trouve que, même dans ce cas l’assureur ne pourra verser qu’une indemnité strictement en proportion avec les primes effectivement versés sil « apporte la preuve qu’il n’aurait en aucun cas assuré le risque dont la nature réelle est révélée » .

CONCLUSION L'assurance, de nos jours est devenue une institution incontournable dans ses différents rôles, notamment social et économique. Le fonctionnement de l'assurance ne pourra être Arrêt de la Cour Suprême rendu le 5 mars 1970, publié à la revue de la Cour Suprême en décembre 2000, p57. 46

21

efficace et produire les effets escomptés qu'avec la bonne exécution, par les parties, de leurs obligations en particulier celles de l'assuré. C'est la déclaration qui est le socle de tout le mécanisme d'assurance. Elle emporte consentement, détermine l'assiette de la prime et déclenche l'obligation de l'assureur quand survient un sinistre. En effet, l’essor de l’assurance, est étroitement lié à la connaissance des risques qu’elle mutualise par la prise en compte de l’aléa morale et des sinistres encourus dans chaque branche d’assurance sur l’évaluation des primes demandées, ainsi que par sa capacité d’accompagnement des différents secteurs économiques contre les risques, jouant le rôle de protection contre l’insécurité.

Annexes N°1: 22

Cour de cassation   Chambre civile 2   Audience publique du 15 février 2007   N° de pourvoi: 06-11326   Non publié au bulletin     Président : Mme FAVRE, président       REPUBLIQUE FRANCAISE   AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS  

Cassation partielle

AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS    LA COUR DE CASSATION, DEUXIEME CHAMBRE CIVILE, a rendu l’arrêt suivant :     Sur le moyen unique, pris en ses deuxième et troisième branches réunies ;     Vu les articles 4 et 5 du nouveau code de procédure civile ;     Attendu, selon l’arrêt attaqué, que les consorts X... ont confié à M. Y... des travaux de réfection de la toiture d’une grange ; qu’au cours de ceux-ci, le 17 septembre 2002, la charpente s’est effondrée ; que M. Y... a déclaré le sinistre auprès de son assureur, la société MAAF assurances (la MAAF), qui, par courrier du 8 novembre 2002, lui a fait savoir qu’il appliquerait la réduction proportionnelle de l’indemnité dans les conditions de l’article L. 113-9 du code des assurances en raison de l’absence de déclaration de l’aggravation du risque née de l’embauche de sept salariés, après la souscription du contrat ; que les consorts X... ont fait assigner en référé M. Y... et la MAAF, aux fins d’ obtenir une mesure d’expertise et le paiement d’une indemnité provisionnelle ; qu’un arrêt du 13 novembre 2003, la cour d’appel se saisissant au fond, a accueilli leurs prétentions ;     Attendu que pour débouter la MAAF de ses demandes d’application de la réduction de l’indemnisation fondées sur l’article L. 113-9 du code des assurances, l’arrêt énonce qu’en ce qui concerne le nombre de salariés de l’entreprise, il apparaît que M. Y..., lorsqu’il a souscrit son assurance responsabilité civile professionnelle n’en avait qu’un le 18 janvier 2000 ; que M. Y... a cependant au cours de son activité, embauché du personnel ; qu’il n’est pas contesté que la MAAF a demandé une régularisation de la prime concernant ces nouveaux emplois dès fin 2002 et que M. Y... a réglé les montants correspondants ; que de plus la MAAF apparaissant comme étant son assureur habituel et que les assurances d’un nouveau parc automobile comportant six véhicules d’entreprise lui ayant été confiées entre la fin de l’année 2001 et au cours de l’année 2002, il lui appartenait, dans le cadre de ses obligations de conseil, d’interroger l’entreprise sur l’évolution du nombre de salariés ;     Qu’en statuant ainsi, alors que dans ses écritures la MAAF avait fait valoir qu’elle n’avait jamais sollicité de complément de prime concernant les nouveaux emplois et que, bien au contraire, elle avait procédé au remboursement de celles payées par l’assuré sur la base d’un risque non conforme, la cour d’appel, qui par ailleurs n’a caractérisé aucune manifestation non équivoque de l’assureur à renoncer à se prévaloir des

23

dispositions de l’article L. 113-9 du code des assurances, a méconnu les termes du litige et violé les textes susvisés ;     PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur les autres branches du moyen :     CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu’il a débouté la MAAF de ses demandes d’application de la réduction de l’indemnisation fondées sur l’article L. 113-9 du code des assurances, l’arrêt rendu le 17 novembre 2005, entre les parties, par la cour d’appel de Limoges ; remet, en conséquence, sur ce point, la cause et les parties dans l’état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel de Poitiers ;     Condamne les consorts X... et M. Y... aux dépens ;     Vu l’article 700 du nouveau code de procédure civile, rejette la demande des consorts X... ; les condamne in solidum à payer à la MAAF la somme de 2 000 euros ;     Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de cassation, le présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de l’arrêt partiellement cassé ;     Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, deuxième chambre civile, et prononcé par le président en son audience publique du quinze février deux mille sept.  

  Décision attaquée : cour d’appel de Limoges (chambre civile 1re section) , du 17 novembre 2005.

N° 2: Cour de cassation   chambre civile 2   Audience publique du 16 décembre 2010   N° de pourvoi: 10-13926   Non publié au bulletin     M. Mazars (conseiller doyen faisant fonction de président), président   SCP Boré et Salve de Bruneton, SCP Lyon-Caen, Fabiani et Thiriez, avocat(s)       REPUBLIQUE FRANCAISE  

24

 

AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

LA COUR DE CASSATION, DEUXIÈME CHAMBRE CIVILE, a rendu l’arrêt suivant :

   

 

Sur le moyen unique :     Attendu, selon l’arrêt confirmatif attaqué (Bordeaux, 28 mai 2009), que le 9 avril 2005 un incendie est survenu dans une maison assurée par Mme X... auprès de la société Mutuelles du Mans assurances (l’assureur) par contrat du 8 avril 2005 ; que Mme X... ayant sollicité en vain le bénéfice de la garantie, elle a assigné l’assureur en paiement de l’indemnité devant un tribunal de grande instance ;     Attendu que Mme X... fait grief à l’arrêt d’annuler le contrat d’assurance, alors, selon le moyen, que la fausse déclaration intentionnelle de l’assuré n’emporte la nullité du contrat d’assurance que si elle change l’objet du risque ou en modifie l’opinion pour l’assureur ; qu’en se bornant, pour prononcer la nullité du contrat et rejeter en conséquence les demandes de Mme X..., à énoncer, après avoir relevé que cette dernière avait faussement déclaré que le contrat qui couvrait précédemment le risque n’avait pas fait l’objet d’une résiliation par le précédent assureur, que l’assureur n’avait pu se rendre compte de la portée de l’engagement qu’elle prenait en contractant avec une assurée qui n’avait pas payé ses précédentes primes ce qui pouvait être une source de difficultés multiples et qu’elle n’aurait pas accepté de la garantir si elle avait su que son contrat antérieur avait été résilié, la cour d’appel a statué par un motif inopérant ne permettant pas de caractériser le fait que la déclaration inexacte de l’assurée avait effectivement changé l’objet du risque assuré ou diminué l’opinion que pouvait en avoir l’assureur et a ainsi privé sa décision de base légale au regard de l’article L. 113-8 du code des assurances ;     Mais attendu que l’arrêt retient, par motifs propres et adoptés, que la déclaration inexacte de Mme X... a changé l’opinion du risque pour l’assureur lequel n’a pu se rendre compte de la portée de l’engagement qu’il prenait en contractant avec un assuré qui n’avait pas payé ses précédentes primes, ce qui pouvait être une source de difficultés multiples ; que l’assureur justifie, par la production des conditions relatives à l’octroi des garanties aux assurés, qu’il n’aurait pas accepté de garantir Mme X... s’il avait su que son contrat antérieur avait été résilié ;     Que, par ces motifs, la cour d’appel a légalement justifié sa décision ;     PAR CES MOTIFS :     REJETTE le pourvoi ;     Condamne Mme X... aux dépens ;     Vu l’article 37 de la loi du 10 juillet 1991, rejette la demande de la SCP Lyon-Caen, Fabiani et Thiriez ;     Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, deuxième chambre civile, et prononcé par le président en son audience publique du seize décembre deux mille dix.  MOYEN ANNEXE au présent arrêt.     Moyen produit par la SCP Lyon-Caen, Fabiani et Thiriez, avocat aux Conseils, pour Mme X....    

25

Le moyen fait grief à l’arrêt attaqué d’AVOIR déclaré nul le contrat souscrit par Madame X... auprès de la société MMA Iard et d’avoir, en conséquence, débouté cette dernière de ses demandes d’indemnisation ;     AUX MOTIFS PROPRES QUE pour obtenir l’infirmation du jugement Madame X... fait valoir : - qu’aucun élément figurant aux conditions particulières n’a attiré son attention sur la déclaration précisant que le contrat n’avait pas fait l’objet d’une résiliation par l’assureur, - qu’il s’agit d’une clause insérée dans d’autres conditions qui n’a pas fait l’objet d’une déclaration positive de sa part et qu’elle n’est pas mentionnée en caractères très apparents comme l’exige l’article L. 112-4 du Code des assurances, - que cette déclaration ne change pas l’objet du risque, - qu’elle n’est pas en toute hypothèse intentionnelle et qu’il convient à titre subsidiaire de faire application de l’article L. 113-9 du Code des assurances ; que les MMA soutiennent cependant à juste titre tout d’abord que Madame X... a fait une fausse déclaration en signant le 8 avril 2005, les conditions particulières du contrat dans lesquelles figure la phrase « vous certifiez que votre habitation est conforme au descriptif et que vous avez fait ci-dessus et que votre contrat qui couvrait précédemment ce risque n’a pas fait l’objet d’une résiliation par l’assureur » alors qu’il n’est pas discuté que le contrat qu’elle avait précédemment souscrit pour l’assurance de l’immeuble auprès de la compagnie Groupama a été résilié par celle-ci pour défaut de paiement des primes ; que la fausse déclaration est donc établie ; que les conditions particulières figurent sur une seule page ; qu’elles sont transcrites en caractères apparents et elles peuvent être lues sans difficulté ; qu’indépendamment de la description de l’immeuble et des garanties souscrites, elles se limitent à trois paragraphes d’un total de 10 lignes qui précèdent la signature de Madame X... ; que celle-ci a donc nécessairement eu connaissance du contenu de sa déclaration étant précisé que le premier paragraphe attirait son attention sur les sanctions encourues en cas de déclaration inexacte (réduction de l’indemnité ou nullité du contrat) et que les mots « déclaration inexacte » sont inscrits en gras ; qu’il en résulte que Madame X... a délibérément c’est à dire en pleine connaissance de cause et de manière intentionnelle fait une fausse déclaration ; que cette déclaration inexacte a changé l’opinion du risque pour l’assureur lequel n’a pu se rendre compte de la portée de l’engagement qu’il prenait en contractant avec un assuré qui n’avait pas payé ses précédentes primes ce qui pouvait être une source de difficultés multiples ; que c’est donc à bon droit que le tribunal faisant application de l’article L. 113-8 du Code des assurances a prononcé la nullité du contrat ; que le jugement entrepris sera en conséquence confirmé ;     ET AUX MOTIFS ADOPTES QU’ en vertu de l’article L. 113-8 du Code des assurances, le contrat d’assurances est nul en cas de réticence ou de fausse déclaration intentionnelle de la part de l’assuré, quand cette réticence ou cette fausse déclaration change l’objet du risque ou en diminue l’opinion pour l’assureur, alors même que le risque omis ou dénaturé a été sans influence sur le sinistre ; que Madame X... reconnaît que le bien objet du contrat avait été précédemment assuré auprès de la compagnie Groupama et que cet assureur avait résilié le contrat ; qu’or, dans le contrat signé par elle le 8 avril 2005, figurait la mention dactylographiée : « vous certifiez que le contrat qui couvrait précédemment ce risque n’a pas fait l’objet d’une résiliation par l’assureur » ; que cette mention est, contrairement à ce que soutient la demanderesse, parfaitement lisible, figure sur le recto du contrat, au-dessus de l’emplacement de la signature de l’assurée ; que cette dernière ne peut donc soutenir qu’elle ne l’a pas vue ; qu’elle a donc faussement déclaré que son contrat antérieur n’avait pas été résilié par l’assureur, fausse déclaration intentionnelle compte tenu de l’emplacement de la mention parfaitement visible ; que la compagnie MMA justifie, par la production des conditions relatives à l’octroi des garanties a ux assurés, qu’elle n’aurait pas accepté de garantir Madame X... si elle avait su que son contrat antérieur avait été résilié ; qu’en conséquence, en application de l’article L. 113-8 du Code des assurances, le contrat doit être déclaré nul, et Madame X... déboutée de ses demandes ;     ALORS QUE la fausse déclaration intentionnelle de l’assuré n’emporte la nullité du contrat d’assurance que si elle change l’objet du risque ou en modifie l’opinion pour l’assureur ; qu’en se bornant, pour prononcer la nullité du contrat et rejeter en conséquence les demandes de Madame X..., à énoncer, après avoir relevé que cette dernière avait faussement déclaré que le contrat qui couvrait précédemment le risque n’avait pas fait l’objet d’une résiliation par le précédent assureur, que la société MMA Iard n’avait pu se rendre compte de la portée de l’engagement qu’elle prenait en contractant avec une assurée qui n’avait pas payé ses précédentes primes ce qui pouvait être une source de difficultés multiples et qu’elle n’aurait pas accepté de la garantir si elle avait su que son contrat antérieur avait été résilié, la Cour d’appel a statué par un motif inopérant ne permettant pas de caractériser le fait que la déclaration inexacte de l’assurée avait effectivement changé l’objet du risque assuré ou diminué l’opinion que pouvait en avoir l’assureur et a ainsi privé sa décision de base légale au regard de l’article L. 113-8 du Code des assurances. 

 

26

Décision attaquée : Cour d’appel de Bordeaux , du 28 mai 2009  

Bibliographie I.

Ouvrages

27

- CAURA, Secret et Contrat, ANRT, 2001, p208 - Didier KARJESKI, «  droit des assurances », 2e éd. Montchrestien, lextenso éditions, Paris, 2008, 264 p. - Jean Bigot (SD), Traité de droit des assurances, tome 3, le contrat d’assurance, Dalloz,2002, 1644 p. - M. PICARD et A. BESSON, Les contrats terrestres, t.1, le contrat d'assurance, LGDJ, 5e éd.1982, n 91. -Picard et Besson, Traité général des assurances terrestres, tome I, LGDJ, 1938, p345. - Sara ZOUHIR, Le contrat d'assurance "aspects théoriques et pratiques", éd. Dar ELAAFAK, Rabat, 2016,487p.

II. -

Jurisprudence

cass,ch,civ,9 févr.1948,RGAT 1948,p48,note Besson. Arrêt de la Cour Suprême rendu le 5 mars 1970, publié à la revue de la Cour Suprême en décembre 2000,

-

Arrêt de la cour suprême rendu le 4 juin 1970, publié à la revue de la cour suprême en décembre 2000, n° 18, p.27.

-

Cour de cassation, chambre civile,7 décembre 1989,n 21265 .Québec .  Arrêt de la cour suprême rendu le 03/01/2001, n°827, dossier pénal n03168/98, Cf. Cass .Française ,2emech.civ. ,N006-11 326, le 15 février 2007.  Chambre civile, 3 septembre 2009, pourvoi 08-16726,Légifrance. chambre civile 2, 16 décembre 2010, pourvoi 10-13926, Légifrance. Cass.Francaise, Ch.Civ.,n0 14-20 161, le 11 juin 2015,Np.

III.     

Code des obligations et des contrats (promulgué par Dahir du 9 ramadan 1331 (12 août 1913) tel que modifié par la loi N° 53-05 relative à l’échange électronique de données juridiques). Dahir n°1-02-238 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant promulgation de la loi n° 17-99 portant code des assurances. Code des assurances français. Code Civil, Québécois, 1991 . Code pénal français.

IV.   

Textes juridiques

Webographie

www.youscribe.com, consulté le 09/03/2017 à 18.30. http://www.juritravail.com/Article/resiliation-contrat-assurance/Id/26. https://cdn.fbsbx.com/v/t59.2708-21/12329508_110568339453809_482255467_n.pdf/fraudedassurance.pdf

Table des matières Sommaire................................................................................................................................................2

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Introduction............................................................................................................................................3 I. Obligation de déclaration du risque......................................................................................5 A. Détermination du risque objet du contrat d'assurance...................................................................5 1. Notion:........................................................................................................................................5 2. Caractères..................................................................................................................................5 B. Déclaration du risque........................................................................................................................8 1. Déclaration initiale.....................................................................................................................8 2. Déclaration en cours du contrat.................................................................................................9 II. Fausse déclaration du risque................................................................................................13 A. Déclaration du risque volontairement erronée..............................................................................13 1. Mauvaise foi de l'assuré...........................................................................................................13 a. Fausse déclaration intentionnelle.....................................................................................13 b. Réticence..........................................................................................................................14 2. Sanctions de la mauvaise foi....................................................................................................15 a. Sanctions civiles.................................................................................................................15 b. Sanctions pénales..............................................................................................................16 B. Erreur non intentionnelle dans la fausse déclaration de risques...................................................16 1. Bonne foi du souscripteur........................................................................................................17 2. Sanctions du caractère non intentionnel  ...............................................................................18 a. avant tout sinistre......................................................................................................19 b. après sinistre..............................................................................................................21 Conclusion ............................................................................................................................................23 Annexes................................................................................................................................................24 Bibliographie.........................................................................................................................................29 Tables des matières..............................................................................................................................30

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