Analyse de La Loi 31-08 [PDF]

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Zitiervorschau

MASTER : JURISTE D’AFFAIRES MODULE : CONCURRENCE ET CONSOMMATION

 Préparé par : - HNIDA MOHAMED AMINE - SAIDI HAMZA

 Encadré par : - JOUIDI DRISS

ANNEE UNIVERSITAIRE 2018-2019.

Sommaire :  Partie 1 : Etude analytique de la loi 31-08

 Chapitre 1 : droit à la protection du consommateur  Chapitre 2 : droit à la liberté contractuelle du consommateur

 Partie 2 : Mesures protectionnistes et les insuffisances de la loi 31-08.

 Chapitre 1 : réglementation des contrats de crédits et le rôle des associations de protection des consommateurs  Chapitre 2 : les lacunes et les insuffisances de la loi 31-08

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Introduction : Dans un monde des affaires et une économie en croissance et progrès continu, ainsi avec le développement exponentiel de la mondialisation et son corollaire l'expansion des activités commerciales, le sort de la protection des relations contractuelles et consuméristes devient un sujet préoccupant en ce XXIe siècle. Le Maroc a accompagné sa politique de libéralisation de l'économie et d’ouverture sur les marchés extérieurs, par l'adoption des mesures législatives, réglementaires et institutionnelles visant à renforcer la protection du consommateur, dans un monde où la protection des droits des consommateurs est devenue l'une des impératives nécessitant une intervention agissante des associations actives dans le domaine de la protection des consommateurs pour appuyer le rôle de vigilance des gouvernements sur le marché. Dans les rapports entretenus entre vendeur (professionnel) et consommateur ce dernier est toujours présumé comme étant la partie faible, le professionnel et grâce aux informations qu’il détient, aussi bien sa compétence, et sa dimension financière, ça lui permet d’édicter sa loi et donc être en position de supériorité et par conséquence le consommateur peut d’en être victime. Ce qui crée un sentiment de méfiance entre le professionnel et le profane 1. Afin de faire face à l’abus des professionnels et des commerçants, des lois et règlements été édictés et élaborés spécifiquement Pour protéger les droits des consommateurs, ces droits et règlements sont « droit de la consommation ». Droit de la consommation : C’est-à-dire l’ensemble des règles, régissant relation entre commerçants professionnels et consommateurs profanes ,ces règles sont pour la plupart codifiés dans le « code de la consommation » , c’est un droit protecteur et on peut dire que le droit de la consommation est une discipline récente, mais depuis fort longtemps diverses règles juridique ont protégées l’acheteur des denrées et marchandises. Ainsi le droit de la consommation peut situer par rapport aux disciplines voisines : droit de la concurrence, droit de la distribution, droit économique, droit pénal2, le droit de

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Halima Talbi : Réflexion sur le droit de la consommation revue maghrébine de droit n°05_1997 p : 123 Guy Raymond - droit de la consommation. ED LEXISNEXIS. 2011. P : 29.

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la consommation se fond sur l’existence d’un professionnel et un consommateur. Le consommateur peut être défini juridiquement comme étant, « est une personne qui se procure des biens et services pour but non professionnel c’est un profane »3, selon la législation marocaine l’article 2 de la loi 31-08 et l’article 3 de la loi 24 .09, le consommateur est défini comme étant « Toute personne physique ou morale qui acquiert ou utilise pour la satisfaction de ses besoins non professionnels des produits ou services qui sont destinés à son usage personnel ou familial » En ce qui concerne le professionnel « toute personne physique ou morale, publique ou privée, qui agit à des fins entrant dans le Cadre de son activité commerciale, industrielle, artisanale, libérale ou agricole, y compris lorsqu'elle agit au nom ou pour le compte d'un autre professionnel » , le législateur marocain utilise le terme fournisseur est défini comme toute personne physique ou morale qui agit dans le cadre d'une activité professionnelle ou commerciale. Historiquement le Maroc et afin de protéger le consommateur marocain, a élaboré un arsenal juridique très riche, le texte majeur en la matière c’est le D.O.C, on trouve aussi d’autres lois tels que le dahir de 1914 (sur la répression des fraudes dans la vente des marchandises et des falsifications des denrées alimentaires et des produits agricoles), après l’indépendance du Maroc une vague législative a été mise en œuvre , et ça peut être justifié par le fait que le Maroc a connu une catastrophe majeure, qui a fait, plusieurs milliers de victimes, l’affaire des huiles nocives de Meknès en 1959, le législateur a essayé de réparer ce dommage à travers la promulgation du dahir 29 octobre 1959 (relatif à la répression des crimes contre la santé de la nation) on trouve aussi d’autres lois à titre d’exemple la loi du 12 octobre 1971(sur la réglementation et le contrôle des prix et les conditions de détention et de vente des produits et marchandises) On trouve aussi la loi n° 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence du 5 juin 2000qui a été abrogée et remplacée par la LOI N° 104-12 RELATIVE A LA LIBERTE DES PRIX ET DE LA CONCURRENCE du 30 juin 2014, Loi

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Article 2 directive 97/7 parlement européen et du conseil 20 mai 1997.

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n°24-09 relative à la sécurité des produits et des services 17 aout 2011 , la n°2807 relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires du 11 février 2010 Ces lois ont largement contribués à la protection du consommateur marocain, mais avec les lacunes et les insuffisances qu’elles contiennent, c’était nécessaire pour le législateur marocain d’élaborer une nouvelle loi pour combler le vide sur le plan juridique en matière droit des consommateurs, pour cette raison le législateur a élaboré en 2011 la loi 31-08 relative à la protection des consommateurs, une loi largement attendue. Loi 31-08 avait été élaborée en 2000 par Gouvernement Abderrahmane elYoussoufi après 11 ans et plusieurs tournements législatives cette loi vient d’être adoptée par le parlement et publiée au bulletin officiel n°5932 du 7/4/2011, elle s’agit d’une loi qui comporte 206 articles et 10 titres à différentes questions, notamment le droit du consommateur à l'information, la protection du consommateur contre les clauses abusives insérées dans les contrats d'adhésion. Ainsi qu'un titre autour de la réglementation de certaines pratiques commerciales, comme la publicité, le démarchage. Un titre sur les associations de consommateurs, un autre sur les sanctions pénales C’est une loi qui vise à assurer une information loyale au consommateur, renforcer les intérêts économiques du consommateur, et de renforcer le mouvement associatif. L’entrée en vigueur de la présente loi 31-08 a créé un large débat entre des opposants et les partisans de la nouvelle loi, ce débat s’articule sur les apports, aussi bien sur les lacunes et adaptabilité de la loi à la réalité économique et sociale du Maroc. A ce niveau on peut poser les problématiques suivantes Quelles sont donc les apports et les lacunes de la loi 31-08 ? Quel impact de la loi 31-08 sur le consommateur marocain ? Pour traiter le sujet nous allons aborder en première partie une étude analytique de la loi 31-08 ainsi que ses mesures protectionnistes et ses insuffisances en deuxième partie.

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Partie 1 : Etude analytique de la loi 31-08 : Le consommateur comme étant la partie faible dans les contrats de consommation, la loi 31-08 a apportée des dispositions qui visent à protéger le consommateur, à travers la consécration d’un certain nombre de droits et obligation pour orienter le consentement du consommateur (chapitre 1) et donner une liberté de choix au consommateur (chapitre 2)

Chapitre 1 : droit à la protection du consommateur : Le droit à la protection du consommateur nécessite qu’on lui fournisse une information complète dans le but d’éclairer le consentement du consommateur (section 1) dans le même sens et afin de protéger le consommateur la loi a prohibée les clauses abusives (section 2) Section 1 : consécration d’une obligation d’information : La protection du consommateur par l’information a pour but d’éclairer son consentement, cela vise les obligations légales d’information que la réglementation de la publicité (traitée dans le deuxième chapitre) L’obligation d’information est une obligation qui vise essentiellement à donner de la transparence aux opérations de vente et d’achats, cette obligation de conseil, de mise en garde ou encore de renseignement est fondée sur un élargissement du concept de bonne foi et de loyauté dans le droit des contrats4. La loi 31-08 a consacrée le TITRE II pour traiter la question de l’obligation d’information la première chose qu’on remarque c’est que le législateur n’a apporté une définition à l’obligation d’information. L’obligation d’information est une obligation morale qui qui pèse sur la partie en position de force, afin d’éclairer l’autre partie sur les éléments fondamentaux constituant l’acte qu’il va entamer5, Il ressort de ces définitions que le l’obligation d’information est une obligation imposée au professionnel, dans la phase précontractuelle, afin de permettre au consommateur d’être éclairé sur le bien ou le service à acheter et sur les autres M. Fabre-Magnan, Thèse De Doctorat sous thème : L’obligation d’information dans les contrats. LGDJ. 1992 n° 47 /p : 17. 5 SYLVAIN LAUBOUE Adongon. Thèse De Doctorat sous thème « Le cybercommerçant », Université de bordeaux, 2015, P. 42 4

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clauses du contrat, Le législateur marocain à travers la loi 31-08 distingue entre obligation générale d’information et obligation particulière Paragraphe 1 : Obligation générale d’information : Le droit à l'information du consommateur permet de l'éclairer et de le protéger. Pour cela le législateur marocain, a mis à la charge des fournisseurs une obligation d’information, selon l’Article 3 de la loi 31-08, c’est les fournisseurs qui doivent présenter toute information utiles liés aux produits, biens, services, et cela par tout moyen approprié, On remarque que le législateur a donné au fournisseur la liberté de choisir le procédé approprié pour exercer cette information, donc peu importe le procédé utilisé, l’essentiel c’est d’informer le consommateur. Obligation générale d’information et selon article 3 tout fournisseur doit notamment par voie de marquage, d'étiquetage, d'affichage ou par tout autre procédé approprié, informer le consommateur sur les prix des produits et biens et tarifs des services, et lui fournir le mode d'emploi et le manuel d'utilisation, la durée de garantie et ses conditions ainsi que les conditions particulières de la vente ou de la réalisation de la prestation et, le cas échéant, les limitations éventuelles de la responsabilité contractuelle 6, la loi prévoit aussi l’obligation d’indiquer le prix . Selon article 4 le fournisseur et après chaque opération de vente se trouve dans obligation, de délivrer une facture, quittance, ticket de caisse ou tout autre document et ça conformément aux dispositions fiscales, ces factures et quittance et documents doivent contenir un certain nombre d’informations et consignes prévues à l’Art 25 du décret 2.12.503 tel que « identité du fournisseur, la date de livraison, mode de paiement, détail des marchandises livrées quantité par exemple » Le non-respect de cette obligation d’information affecte négativement l’élément du consentement du consommateur ce qui peut engendrer la nullité du contrat 7 Le décret d’application n°2.12.503 (publié au bulletin officiel n°6192 du 3 Octobre 2013)sur la loi 31-08 dispose que toute information sur les prix de produits ou de services doit faire apparaître, quel que soit le support utilisé, la somme totale toutes taxes comprises qui devra être effectivement payée par le consommateur, exprimée en dirhams, ainsi que le coût de tous les services à payer obligatoirement en supplément par le consommateur. 7 Abderrahmane Hamouche, « protection des consommateurs dans les contrats de consommation à distance » P 62 6

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Paragraphe 2 : Obligation particulière d’information : C’est une obligation liée aux délais de livraison prévue aux Articles 12 et 13 et 14. Selon article 12 que dans les opérations de vente lorsque le prix dépasse un seuil 8 et que la livraison des produits ou des biens ou l’exécution de la prestation n’est pas immédiate le fournisseur est tenu de préciser dans le contrat et par écrit , la date limite à laquelle il s’engage à livrer les produits, ou les biens ou à exécuter la prestation au niveau du contrat, de la facture, du ticket de caisse, de la quittance ou de tout autre document délivré au consommateur, le fait de ne pas respecter le délai prévu et mentionné dans le contrat, pour des raisons qui ne sont pas dû à un cas de force majeure, le consommateur garde tout droit d’intenter une action en justice , et peut même résoudre et résilier de plein droit l’engagement, le liant avec le fournisseur et qui porte sur le bien non livré ou la prestation non exécutée. On peut rattacher à l’obligation d’information, l’obligation prévue à l’article 206 qui prévoit que tout acte rédigé dans une langue étrangère doit être obligatoirement accompagné de sa traduction en langue arabe. Section 2 : l’interdiction les clauses abusives, une nouveauté en droit marocain Les consommateurs sont quotidiennement amenés à signer des contrats, dans le but de satisfaire leurs besoins (Abonnement téléphonique, ouverture de compte bancaire …), ce sont des contrats de consommation et dans la majorité des cas il s’agit des contrats d’adhésion, sont des contrats élaborés d’une façon unilatérale, les consommateurs n’ont aucune possibilité réelle de négociation et de discussion, Dans ce cas le consommateur n'aura pas d'autre choix que celui d'accepter ou de refuser le contrat qui lui est proposé, les contrats d’adhésion présentent cependant de nombreux dangers pour les consommateurs, les professionnels y insèrent souvent des clauses abusives qui perturbent l’équilibre des contrats au détriment des consommateurs9 , pour cela c’était nécessaire l’intervention du législateur pour lutter contre ces abus.

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Article 28 du décret 2.12.503 le seuil du prix ou tarif est fixé à 3000DH Farid el bacha, journal l’économiste Edition N°:3533 Le 19/05/2011 consulté le 08-04-2019

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Afin de lutter contre ces clauses abusives la loi 31-08 et dans le cadre du TITRE III de la loi six articles ont été élaborés pour protéger le consommateur contre ces clauses. La loi 31-08 a introduit la notion « clause abusive » en droit marocain, article 15 considère que les clauses abusives, sont des clauses qui créent un déséquilibre, entre les droits et obligations des parties au contrat, au détriment du consommateur, ce déséquilibre doit être significatif. Ces dispositions sont applicables quels que soient la forme ou le support du contrat, elles sont même applicables sur les bons de commande, factures, bons de garantie, bordereaux ou bons de livraison, billets ou tickets s’ils contiennent des clauses abusives. L’article 16 prévoit que le caractère abusif d'une clause s'apprécie en se référant, au moment de la conclusion du contrat, à toutes les circonstances qui entourent sa conclusion, de même qu'à toutes les autres clauses du contrat. Il s'apprécie également au regard de celles contenues dans un autre contrat lorsque la conclusion ou l'exécution de ces deux contrats dépendent juridiquement l'un de l'autre, c’est-à-dire l’appréciation porte aussi sur un autre contrat s’il y a un lien juridique entre ces deux contrats, chacun dépendent de l’autre, pour produire leurs effets et pour qu’ils soient exécutés10. L’article 18 de la loi n°31-08 présente une liste indicative et non exhaustive de 17 clauses pouvant être qualifiées d’abusives, regardées comme abusives, si elles satisfont aux conditions prévues à l'article 15. L’article 18 ajoute qu’en cas de litige concernant un contrat comportant une clause abusive le fournisseur doit apporter la preuve du caractère non abusif de la clause objet du litige, dans ce cadre l’article 202 prévoit qu’en cas de litige entre le fournisseur et le consommateur la juridiction compétente est le tribunal dont relève le domicile du consommateur ou son lieu de résidence ou la juridiction du lieu où s'est produit le fait ayant causé le préjudice au choix du consommateur. Contrairement au législateur français qui adopte une liste qui énonce un certain nombre de clauses abusives appelée « liste noire » 11. La liste noire énumère les 10

Par exemple le cas du crédit lié ou affecté Il s'agit d'un crédit à la consommation, destiné à financer exclusivement l'achat d'un bien, il dépend de l’achat de ce bien. 11 Jean Calais-Auloy : droit de la consommation. Ed Dalloz. 2006. Page : 213.

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clauses qui sont présumées abusives de manière irréfragable, c'est-à-dire que le professionnel ne peut pas prouver l'absence de caractère abusif de la clause, par la preuve de l'absence de déséquilibre au détriment du consommateur 12. Le législateur marocain a opté pour une liste dite « liste grise » comprend les clauses qui sont présumées abusives, le professionnel pouvant prouver qu'une clause ne crée pas de déséquilibre significatif, au détriment du consommateur et qu'elle n'est donc pas abusive, et selon l’article 19 de la loi 31-08 Sont nulles et de nul effet les clauses abusives contenues dans les contrats conclus entre fournisseur et consommateur. Les règles relatives aux clauses abusives sont des règles d’ordre public (art 20) ce qui implique une obligation pour les fournisseurs d’être honnête d’une façon à ne pas insérer ces clauses puisque le consommateur a besoin du contrat mais ne veut pas se voir imposer des clauses abusives. On peut dire que le législateur à travers ces articles a essayé de limiter les abus des fournisseurs, qui visent à insérer des clauses abusives pour servir leurs propres intérêts sans respecter un principe fondamental, c’est la volonté du consommateur, ce dernier ignore dans certain cas ces propres droits et se trouve dépourvu des acquis et mécanismes nécessaires pour déceler et identifier ces clauses. Dans ce sens les juridictions marocaines ont rendus des jugements dans le cadre de la protection des consommateurs contre les clauses abusives, à titre d’exemple un jugement rendus par le tribunal de commerce de Fès le 1/10 /2015 n° 1678.

Chapitre 2 : droit à la liberté contractuelle du consommateur : Parmi les droits attribués aux consommateurs, c’est la liberté de choix, le droit à la liberté contractuelle ne sera véritablement effectif que dans la mesure où certains pratiques seront règlementés (section 1) au dans le cadre de cette liberté contractuelle on craint encore parfois que le consentement du consommateur soit encore parfois forcé, aussi lui permet-on parfois d’exercer des facultés de rétractations (section 2).

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http://www.chabasassocies-avocats.com consulté le 02-04-2019

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Section 1 : la règlementation et l’interdiction de certaines pratiques commerciales : La loi 31-08 a consacrée le TITRE IV l’article 21 à l’article 64 pour traiter les pratiques commerciales qui sont au nombre de neuf à savoir : la publicité – Les contrats conclus à distance – Démarchage - Ventes en solde - Ventes et prestations avec primes - Refus et subordination de vente ou de prestation de service - Ventes ou prestations de service " à la boule de neige " ou pyramidale - Abus de faiblesse ou d'ignorance - Loteries publicitaires. La première chose qu’on remarque que la loi n’a pas définie le terme « pratique commerciale ». La pratique commerciale peut être définie comme « toute action ou omission conduite ou démarche ou communication commerciale y compris la publicité et le marketing de la part d’un professionnel en relation directe avec la promotion la vente ou la fourniture d’un produit aux consommateurs »13 Paragraphe 1 : protection du cyberconsommateur : Commerce électronique désigne le processus d'achat et de vente de produits par des moyens électroniques tels que les applications mobiles et Internet. Le commerce électronique désigne à la fois les transactions en ligne et les transactions électroniques, le commerce électronique a une grande importance, est un indicateur capital de l'activité économique mondiale contemporaine 14, Mais ce type de commerce comporte des risques, pour ces raisons le Maroc a élaboré un dispositif juridique en vue de renforcer la protection des cybercommerçants, et établir une confiance numérique. Le chapitre 2 du TITRE IV relatif aux pratiques commerciales, traite le sujet des contrats conclus à distance, ce chapitre commence par donner les définitions de certains termes sans définir le cyberconsommateur, selon les dispositions de l’Art 25 : « Technique de communication à distance » : tout moyen utilisé pour la conclusion d'un contrat entre un fournisseur et un consommateur sans la présence simultanée des parties.

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Guy Raymond – droit de la consommation. Dalloz. 2eme Edition 2011. P : 106. Guy Herver – le commerce électronique « vendre en ligne et optimiser ses achats » ED Gualino 2011. P : 34

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« Opérateur de technique de communication » toute personne physique ou morale relevant du secteur public ou privé dont l'activité professionnelle est basée sur la mise à la disposition du fournisseur d'une ou plusieurs techniques de communication à distance. « Cybercommerçant » Toute personne physique ou morale utilisant, dans le cadre d'une activité professionnelle ou commerciale, le réseau internet. En ce qui concerne les conditions de validité du contrat à distance il doit être conclu selon l’article 27 conformément aux conditions prévues par la loi n° 5305 relative à l'échange électronique de données juridiques. les dispositions relatives aux contrats à distance s’appliquent conformément à l’article 26 « à toute personne physique ou morale exerçant une activité à distance ou proposant, par un moyen électronique, la fourniture d'un produit, d'un bien ou la prestation d'un service au consommateur. Ces dispositions s'appliquent également à tout contrat résultant de cette opération entre un consommateur et un fournisseur au moyen d'une technique de communication à distance », comme dans le cadre des contrats ordinaire le cybercommerçant a des obligations : - Selon l’article 26 le fournisseur est responsable de la bonne exécution des obligations, que ces obligations soient exécutées par lui-même ou par d’autres prestataires de service, il peut s'exonérer de la totalité ou partie de sa responsabilité en apportant la preuve que l'inexécution ou la mauvaise exécution du contrat est imputable, soit au consommateur, soit au fait, imprévisible et insurmontable, d'un tiers au contrat, soit à un cas de force majeure - Comme dans le cas des autres contrats , dans le cadre du contrat conclu à distance le fournisseur est tenu d’une obligation d’information, l’offre à distance doit comporter les informations prévues à l’article 29 de la loi 31-08 tels que « L'identification des principales caractéristiques du produit, bien ou service objet de l'offre - Le nom et la dénomination sociale du fournisseur, les coordonnées téléphoniques qui permettent de communiquer effectivement avec lui, son adresse électronique et physique et s'il s'agit d'une personne morale, son siège social et, s'il s'agit d'une personne autre que le fournisseur, l'adresse de l'établissement responsable de l'offre ». 11

Cette obligation d’information acquière un aspect spécial et important dans les contrats de consommation conclus à distance, et ce, à cause de la particularité même de ces contrats qui sont conclus sans la présence physique des parties. C’est-à-dire le professionnel et le cyberconsommateur 15, donc l’obligation de l’information dans le cadre des contrats à distance porte sur l’objet du contrat et vise aussi l’identification du cybercommerçant, l’identification du cybercommerçant joue un rôle important dans l’instauration d’une confiance entre les acteurs du commerce électronique, contrairement au commerce traditionnel où il y a une connaissance du commerçant qui se présente lui-même à l’acheteur. En plus, l’identification du cybercommerçant constitue une protection pour le consommateur car il lui permet de connaitre avec qui il contracte, et à qui peut adresser une réclamation éventuelle. Le législateur marocain a bien saisi l’importance de l’identification du cybercommerçant dans la protection du cyberconsommateur, et il a exigé l’identification de chaque auteur d’une offre du contrat de vente à distance. En ce qui concerne les droits attribués au cyberconsommateur ces droits sont : - Droit à l’information : en plus des informations relatives à l’objet du contrat et l’identité du cybercommerçant, ce dernier est tenu de confirmer ces informations par écrit. - Droit de rétractation : le consommateur peut se rétracter pendant un délai de 7 à compter de la date de réception du bien ou de l'acceptation de l'offre pour les prestations de services. jours conformément à l’article 36 de la loi 31-08, ce délai peut être de trente jours pour exercer son droit de rétractation, si le fournisseur n'honore pas son engagement de confirmer par écrit les informations prévues dans les articles 29 et 32. Si le consommateur exerce son droit de rétractation le fournisseur est tenu de rembourser, sans délai, au consommateur le montant total payé et au plus tard dans les 15 jours suivant la date à laquelle le consommateur a exercé son droit de rétractation, le consommateur exerce son droit de rétraction sans avoir à se

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Virginie Geslak- mémoire de master « La protection du consommateur et le contrat en ligne » / UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER I p : 14 Année Universitaire : 2010-2011.

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justifier, ni à payer des pénalités, à l'exception, le cas échéant, des frais de retour. - Droit de sécurité : selon article 35 « Le fournisseur garantit au consommateur la sécurité des moyens de paiement qu'il propose ». L’article 34 prévoit qu’en cas de litige entre le fournisseur et le consommateur, la charge de la preuve incombe au fournisseur notamment en ce qui concerne la communication préalable des informations leur confirmation et le respect des délais ainsi que le consentement du consommateur. Paragraphe 2 : réglementation des autres pratiques commerciales :

Publicité : la publicité constitue une continuité de l’obligation d’information, c’est une sorte d’information sur un produit ou service qui a pour but d’attirer le consommateur en ventant le produit. La publicité constitue un outil de communication commercial pour attirer et influencer les consommateurs, la publicité a pour principal objectif promouvoir la vente des produits, et non transmettre des idées sur ces produits, le consommateur peut parfois subir les risques d’une publicité mensongère ou trompeuse. 16. La loi 31-08 a traité la question de publicité dans le cadre du TITRE IV relatif aux pratiques commerciales, Aucune définition n’a été avancée par le législateur marocain pour le terme publicité. La loi 31-08 traite trois types de publicités : publicité mensongère, publicité comparative, publicité par courrier électronique. 1. La publicité comparative : Selon article 22 de La loi 31-08 La publicité comparative est toute publicité qui met en comparaison les caractéristiques ou les prix ou les tarifs des biens, produits ou services en utilisant soit la citation ou la représentation de la marque de fabrique, de commerce ou de service d'autrui, soit la citation ou la représentation de la raison sociale ou de la dénomination sociale, du nom 16

BELIMANE Yamina : Le droit et la publicité commerciale, Thèse pour l'obtention du diplôme de doctorat esscience Option : Droit des affaires. Université Mentouri, Constantine. Page 16.

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commercial ou de l'enseigne d'autrui, c’est une forme de publicité dans laquelle un produit est mis en comparaison avec un produit de la concurrence, la loi 3108 vise par la réglementation de la publicité comparative de garantir une concurrence saine entre professionnels pour cela la publicité comparative doit être loyale et véridique. Cette publicité doit être : Loyale : la publicité ne doit pas induire en erreur le consommateur, ce qui implique présentation loyale des messages publicitaires, les termes de la comparaison étant présentés clairement afin que le consommateur puisse se faire une juste opinion sur les prix et les produits. Objective : la comparaison doit porter sur des qualités des produits qui ne souffrent pas d’appréciation subjective , elle ne peut faire appel à des personnalités qui viendront exprimer leur opinion personnelle relativement à telle ou telle marque, produit, service. Elle n'est autorisée que si elle est loyale, véridique et qu'elle n'est pas de nature à induire en erreur le consommateur. La publicité comparative qui porte sur des caractéristiques ne peut porter que sur des caractéristiques essentielles, significatives, pertinentes et vérifiables de biens ou services de même nature et disponibles sur le marché. Lorsque la comparaison porte sur les prix, elle doit concerner des produits ou services identiques, vendus dans les mêmes conditions et indiquer la durée pendant laquelle sont maintenus les prix mentionnés comme siens par l'annonceur. Enfin on peut dire que la publicité comparative n'est pas interdite, mais elle est strictement encadrée. 2. La publicité trompeuse (mensongère) : Pour traiter la publicité mensongère la loi 31-08 a fait référence à la loi n° 77-03 relative à la communication audiovisuelle selon les articles 2 et 67 de la loi n° 77-03, est interdite toute publicité comportant, sous quelque forme que ce soit, des allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à induire en erreur.

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Donc la publicité mensongère consiste pour un commerçant ou un Industriel à diffuser des informations inexactes ou propres à tromper le public sur les produits ou les services qu’il met en vente, sur les engagements qu’il prend à l’égard de la clientèle, sur les aptitudes et les qualités qu’il possède 17. 3. Publicité par courrier électronique : Le fournisseur est tenu, lors de toute publicité par courrier électronique : - de donner une information claire et compréhensible concernant le droit de s'opposer, pour l'avenir, à recevoir les publicités ; - d'indiquer et de mettre à la disposition du consommateur un moyen approprié pour exercer efficacement ce droit par voie électronique. Il est interdit, lors de l'envoi de toute publicité par courrier électronique : - d'utiliser l'adresse électronique ou l'identité d'un tiers ; - de falsifier ou de masquer toute information permettant d'identifier l'origine du message de courrier électronique ou son chemin de transmission18. Démarchage : Le démarchage est une activité consistant à proposer un service commercial non sollicité par le client19( au domicile des personnes, sur leur lieu de travail ou dans les lieux non destinés à la commercialisation de produits ou services.), dans ce cadre l’article 45 dispose qu’il est soumis aux dispositions du chapitre relatif aux opérations de démarchage « quiconque pratique ou fait pratiquer le démarchage, au domicile d'une personne physique, à sa résidence ou à son lieu de travail, même à sa demande, afin de lui proposer l'achat, la vente, la location, la location-vente ou la location avec option d'achat de produits, biens ou la fourniture de services ». Et afin de protéger le consommateur contre les risques de ces opérations et selon l’article 47 de la loi 31-08, Les opérations de démarchage doivent faire l’objet d'un contrat écrit dont un exemplaire doit être remis au consommateur au moment de la conclusion de ce contrat, lequel doit comprendre un formulaire 17

Michel Pédamon ; LES LIMITES DES PRATIQUES PUBLICITAIRES. . Page 4. Document publié sur https://www.leslibraires.ca 18 Article 24 de la loi 31-08. 19 droit-finances.commentcamarche.com consulté le 04-04-2019

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détachable destiné à faciliter l'exercice de la faculté de rétractation, ce contrat doit comporter les mentions prévues à l’article 48 ces mentions sont relatives à « l’identité du fournisseur, conditions d’exécution du contrat , informations relatives au délai de rétractation et aux modalités de paiements » ce contrat ne doit comporter aucune clause attributive de compétence, ni clause par laquelle le consommateur abandonne son droit de se rétracter. Comme dans le cadre du cyberconsommateur, le consommateur dans le cadre du démarchage dispose d’un droit de rétractation, le consommateur a la faculté de se rétracter par l'envoi du formulaire détachable au contrat par n'importe quel moyen justifiant la réception, dans un délai maximum de sept jours à compter de la commande ou de l'engagement d'achat, avant l'expiration du délai de rétractation, nul ne peut exiger ou obtenir du consommateur, directement ou indirectement, à quelque titre ni sous quelque forme que ce soit une contrepartie quelconque ni aucun engagement ni effectuer des prestations de services de quelque nature que ce soit. Ventes en solde : selon article 53 « ventes en solde les ventes accompagnées ou précédées de publicité et annoncées comme tendant, par une réduction de prix, à l'écoulement accéléré de produits et biens en stock. » Le fournisseur est tenu de respecter les obligations suivantes : -

affichage clair et lisible du terme " soldes " d'indiquer les produits ou biens sur lesquels porte la réduction de prix d’indiquer le nouveau prix appliqué et l'ancien prix qui doit être barré d’indiquer la durée des soldes avec la détermination de leur début et de leur fin, dans ce cadre on remarque que le législateur marocain n’a pas règlementé la période et la durée des soldes contrairement au législateur français, qui prévoit que la durée maximale des périodes de soldes est toujours de 6 semaines 20. - Ainsi afin de ne pas induire le consommateur en erreur La vente en solde ne peut être pratiquée que si elle est accompagnée d'un affichage clair et lisible du terme " soldes. Ventes et prestations avec primes : La vente ou prestation avec prime est une technique de promotion commerciale consistant, pour tout achat de produits ou 20

Article L310-3du Code de commerce français

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de services, à offrir gratuitement un autre objet, produit ou service 21, selon article 56 « Il est interdit de vendre ou d'offrir à la vente des produits ou des biens, d'assurer ou d'offrir une prestation de service au consommateur donnant droit, à titre gratuit, immédiatement ou à terme, à une prime consistant en produits, biens ou services sauf s'ils sont identiques à ceux qui font l'objet de la vente ou de la prestation. Cette disposition ne s'applique pas aux menus objets ou services de faible va leur ni aux échantillons. La valeur de ces objets, services ou échantillons est déterminée par voie réglementaire. Ne sont pas considérés comme primes: A- le conditionnement habituel des produits, biens ou prestations de services qui sont indispensables à l'utilisation normale du produit, du bien ou du service faisant l'objet de la vente ; B- Les prestations de services après-vente et les facilités de stationnement des véhicules offertes par le fournisseur au consommateur ; C- Les prestations de services attribuées gratuitement si ces prestations ne font pas ordinairement l'objet d'un contrat à titre onéreux et sont dépourvues de valeur marchande » Refus et subordination de vente ou de prestation de service : selon article 57 Il est interdit de : - refuser à un consommateur la vente d'un produit, d'un bien ou la prestation d'un service, sauf motif légitime. - subordonner la vente d'un produit ou d'un bien à l'achat d'une quantité imposée ou à l'achat concomitant d'un autre produit ou d'un autre bien ou d'un autre service. - subordonner la prestation d'un service à celle d'un autre service ou à l'achat d'un produit ou d'un bien. Ventes ou prestations de service " à la boule de neige " ou pyramidale : consiste à offrir des marchandises à un consommateur en lui faisant espérer qu’il 21

Yves Picod Code de la consommation commenté – Ed DALLOZ

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15eme Edition 2010

P : 345

pourra les obtenir à un meilleur prix ou gratuitement s’il recrute de nouveaux acheteurs qui eux même bénéficient des mêmes avantages en recrutant à nouveau d’autres acheteurs et ainsi de suite 22, elle s’agit d’une pratique illicite l’article 58 dispose : Sont interdits : 1- la vente pratiquée par le procédé dit " de la boule de neige " ou tous autres procédés analogues, consistant en particulier à offrir des produits, biens ou services à un consommateur en lui faisant espérer l'obtention de ces produits, biens ou services à titre gratuit ou à un prix inférieur à leur valeur réelle et en subordonnant les ventes au placement de bons ou de tickets à des tiers ou à la collecte d'adhésions ou inscriptions . 2- le fait de proposer à un consommateur de collecter des adhésions ou de s'inscrire sur une liste en lui faisant espérer des gains financiers résultant d'une progression géométrique du nombre des personnes recrutées ou inscrites. Abus de faiblesse ou d'ignorance : la loi n’a pas définie la notion d’abus de faiblesse, l’abus de faiblesse est une pratique commerciale consistant à solliciter le consommateur afin de lui faire souscrire un contrat ou un engagement, au comptant ou à crédit, sous quelque forme que ce soit en abusant de sa situation de faiblesse ou d'ignorance. Le vendeur, ou commerçant, profite alors de cette vulnérabilité pour vendre un bien ou un service 23, la loi n°31-08 fixant des mesures de protection du consommateur interdit l’abus de faiblesse ou d’ignorance afin de renforcer la protection des consommateurs les plus vulnérables selon article 59 « Est réputé nul par la force de la loi tout engagement né d'un abus de la faiblesse ou de l'ignorance du consommateur, lequel se réserve le droit de se faire rembourser les sommes payées et d'être dédommagé sur les préjudices subis », la loi donc n’a présentée aucune définition légale Abus de faiblesse ou d'ignorance il s’agit d’un délit que la loi n’a pas déterminée ses éléments constitutif ce qui pose la question de comment prouver l’abus de faiblesse. Par contre le législateur français dans le cadre de l’article L122-8 du code de consommation a essayé de définir l’abus de confiance en mettant l’accent sur quelques circonstances « Quiconque aura abusé de la faiblesse ou de 22 23

Yves Picod Code de la consommation commenté – Ed DALLOZ http://www.khidmat-almostahlik.ma consulté le 07-04-2019

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15eme Edition 2010.P : 191.

l'ignorance d'une personne pour lui faire souscrire, par le moyen de visites à domicile, des engagements au comptant ou à crédit sous quelque forme que ce soit sera puni d'un emprisonnement de trois ans et d'une amende de 375 000 euros ou de l'une de ces deux peines seulement, lorsque les circonstances montrent que cette personne n'était pas en mesure d'apprécier la portée des engagements qu'elle prenait ou de déceler les ruses ou artifices déployés pour la convaincre à y souscrire, ou font apparaître qu'elle a été soumise à une contrainte. »

Loteries publicitaires : loteries publicitaires désignée indifféremment sous les termes loteries commerciales ou de loteries promotionnelles est une technique des ventes c’est un jeu qui entraine l’Esperance d’un gain dû totalement ou partiellement à l’intervention du hasard.24 Aux termes de l’article 60 la loterie publicitaire signifie toute opération publicitaire proposée au public par le fournisseur, sous quelque dénomination que ce soit, qui tend à faire naître l'espérance d'un gain par le consommateur, quelles que soient les modalités de tirage au sort. Le fournisseur doit25 : 

Informer l’administration compétente en déposant le règlement particulier de la loterie publicitaire ;



Informer le public, sans l’induire en erreur, des conditions de participation à la loterie avec l’inventaire des lots proposés, leur nature, leur nombre et leur valeur ;



Indiquer la mention ‘le règlement de l’opération est adressé, à titre gratuit, à toute personne morale ou physique qui en fait la demande’ ;



Fournir le nom de l’organisateur de la loterie et l’adresse à laquelle la participation est envoyée ;

Nadia Mossadeq – le cadre juridique des loteries publicitaires. P : 4 - document publié sur platform.almanhal.com. 25 http://www.khidmat-almostahlik.ma 24

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mettre à la disposition des consommateurs un bulletin de participation distinct

Section 2 : les facultés de rétractation : Les facultés de rétractation, encore appelée les délais de réflexion et qui permet au consommateur de revenir sur sa décision, la loi offre dans de nombreux cas la possibilité au consommateur de se rétracter, la loi impose un laps de temps avant que l’engagement ne devienne irrévocable. 26 1- Dans les opérations de démarchage et contrat conclu à distance dans ces deux opérations le droit de rétractation signifie la possibilité pour le consommateur de revenir sur son engagement d’achat, sans donner de raison et sans frais (sauf les éventuels frais de renvoi). Le démarchage : Il s’agit d'un contrat conclu entre un fournisseur et un consommateur en dehors du lieu de vente : ventes à domicile, lors de foires commerciales, sur le lieu de travail…..etc. Donc à travers le droit de rétractation le consommateur pouvait renoncer à sa commande en renvoyant un formulaire détachable que devait nécessairement comportait le contrat conformément à l’article 47. Selon l’article 49 prévoit que dans un délai maximum de sept jours à compter de la commande ou de l'engagement d'achat, le consommateur a la faculté de se rétracter par l'envoi du formulaire détachable au contrat par n'importe quel moyen justifiant la réception. Contrat à distance : selon article 36 le consommateur dispose d’un délai de rétractation de sept jours pour exercer son droit de rétractation, ce délai est de 30 jours si le e-commerçant n’a pas répondu à son obligation d’information du consommateur en lui envoyant, par écrit ou sur support durable, toutes les données qui permettront au client de confirmer ou de retirer sa décision d’achat. Ces informations sont clairement définies aux articles 29 et 32 de la loi 31-08

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Philippe Malaurie et Laurent aynes - les obligations ED defrénois 2007

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P :285

Et selon l’article 37 lorsque le droit de rétractation est exercé, le fournisseur est tenu de rembourser, sans délai, au consommateur le montant total payé et au plus tard dans les 15 jours suivant la date à laquelle ce droit a été exercé A la fin on peut dire que le droit de rétractation n’existe pas pour les achats effectués en magasin. 2- Le droit de rétractation s'applique aussi en matière de crédit à la consommation conformément à l’article 85 « l'emprunteur peut, dans un délai de sept jours à compter de son acceptation de l'offre, revenir sur son engagement. » donc le droit de rétractation en matière de crédit à la consommation signifie pour le consommateur de renoncer au prêt pendant un délai de sept jours à compter du jour de l’acceptation de l’offre de contrat de crédit, autrement dit le consommateur a la possibilité de revenir sur son engagement à souscrire son prêt, sans justification particulière, sans pénalités en outre l’exercice de ce droit ne donne lieu à l’enregistrement sur aucun registre ce qui laisse la porte ouverte au client pour demander un autre crédit, sans courir le risque de se voir reprocher d’avoir exercé le droit de rétractation. Il faut noter que durant cette période de sept jours, aucun paiement ne peut être fait par le prêteur à l’emprunteur le contrat de crédit ne produit ses effets qu’après sa conclusion conformément aux articles 87 et 86. Cependant ce droit peut avoir comme conséquence, le retard de déblocage des fonds, les banques doivent attendre que ce délai soit écoulé pour mettre les fonds à disposition du demandeur.

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Partie 2 : les mesures protectionniste et les insuffisances de la loi 31-08 : La loi 31-08 est dans le souci de préserver les intérêts économiques des consommateurs a édictée des mesures protectionnistes qui visent essentiellement à préserver les intérêts et les droits du consommateur (chapitre 1) ainsi la loi 31-08 connait des lacunes et des insuffisances (chapitre 2)

Chapitre 1 : réglementation des contrats de crédits et le rôle des associations de protection des consommateurs : Parmi les apports de la loi 31-08 c’est la réglementation des opérations de crédit que soit les crédits à consommation ou bien les crédits immobiliers afin de renforcer la protection de l’emprunteur (section 1) ainsi de promouvoir le mouvement associatif (section 2) Section 1 : la protection du consommateur en matière des crédits : Selon l’Article 3 de la loi n° 103.12 27 Constitue une opération de crédit tout acte, à titre onéreux, par lequel une personne : Met ou s’oblige à mettre des fonds à la disposition d’une autre personne, à charge pour celle-ci de les rembourser

- ou prend, dans l’intérêt d’une autre personne, un engagement par signature sous forme d’aval, de cautionnement ou de toute autre garantie Le droit du crédit est essentiellement régi par le droit commercial, le D.O.C. et Certains textes spéciaux relatifs aux taux d'intérêts28, ainsi la loi 31-08 qui prévoit deux sortes des opérations de crédit à cet effet le TITRE VI de ladite loi a été consacré pour traiter et règlementer ces opérations : Paragraphe 1 : crédit à consommation : Le chapitre 1 de du TITRE VI prévoit les dispositions liés au contrat de crédit à consommation le chapitre commence par donner des définitions selon l’article 74 des notions suivantes : Prêteur : toute personne qui consent, à titre habituel, un crédit, dans le cadre de l'exercice de ses activités commerciales ou professionnelles. 27 28

RELATIVEAUX ETABLISSEMENTS DE CREDIT ETORGANISMES ASSIMILES du 24 décembre 2014 Circulaire n°18/G/13 du 19 Aout 2013 de Bank Al-Maghreb

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Opération de crédit : toute opération par laquelle le prêteur consent à l'emprunteur un délai pour rembourser le prêt ou payer le prix de la vente ou de la prestation de services après livraison du bien ou exécution de cette prestation. Le crédit à la consommation peut être défini comme étant un crédit accordé à un particulier par une banque ou un organisme financier spécialisé, Le crédit à la consommation a pour objet le financement des dépenses de la vie courante et il est destiné au financement de besoins privés, sans rapport avec l’activité professionnelle de l’emprunteur29. Sont exclus selon l’article 75 les crédits immobiliers et les prêts qui sont consentis pour une durée totale inférieure ou égale à trois mois ainsi les prêts qui sont destinés à financer les besoins d'une activité professionnelle, ainsi que les prêts aux personnes morales de droit public. Selon la loi 31-08 existe deux grandes catégories de crédits à la consommation, les crédits gratuits et crédit affecté : Crédit affecté : selon article 90 le crédit affecté signifie un crédit à la consommation affecté au financement d'un bien, ou produit ou d'une prestation de services déterminé, donc c’est un crédit qui ne peut pas être utilisé dans un autre but, la vente et le crédit sont liés, l’un ne peut pas exister sans l’autre. Crédit gratuit : selon article 100 le crédit gratuit est tout crédit remboursable sans paiement d'intérêts Paragraphe 2 : crédit immobilier : Selon article 113les crédits immobiliers désignent des crédits qui sont consentis de manière habituelle par toute personne, en vue de financer les opérations suivantes : 1- pour les immeubles à usage d'habitation ou à usage professionnel et d'habitation : a) leur acquisition en propriété ou en jouissance b) la souscription ou l'achat de parts ou actions de sociétés donnant vocation à leur attribution en propriété ou en jouissance

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https://www.lcl.com consulté le 03-05-2019

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c) les dépenses relatives à leur construction, leur réparation, leur amélioration ou leur entretien. 2- l'achat de terrains destinés à la construction des immeubles mentionnés au 1° ci-dessus Donc le crédit immobilier est un crédit à long terme obtenu auprès d'un établissement de crédit et qui est destiné à financer tout ou partie d'un achat immobilier, d'une opération de construction immobilière, ou des travaux pour un bien immobilier30 Paragraphe 3 : les mesures de protection et les privilèges accordés à l’emprunteur : Que soit pour le crédit à la consommation ou bien le crédit immobilier la loi édicte des mesures visant à préserver les intérêts notamment les intérêts économiques : - comme dans les autres contrats de consommation, dans le contrat du crédit le fournisseur est tenu d’une obligation d’information, la publicité doit indiquer l'identité du prêteur, son adresse ou s'il s'agit d'une personne morale celle de son siège social, la nature, l'objet et la durée de l'opération proposée ainsi que le coût total et, s'il y a lieu, le taux effectif global du crédit, Préciser le montant, en dirhams, des remboursements par échéance ….etc. - paiement anticipé : Le remboursement anticipé est une faculté donnée à un client de rembourser (avant le terme normalement prévu au contrat) 31, selon les articles 103 et 132  Pour le crédit à la consommation l'emprunteur peut toujours, à son initiative, rembourser par anticipation sans indemnités, en totalité ou en partie, le crédit qui lui a été consenti. Toute clause contraire est réputée nulle de plein droit.  par contre pour le crédit immobilier l'emprunteur peut toujours, à son initiative, rembourser par anticipation, en partie ou en totalité les prêts, Le contrat de prêt peut interdire les remboursements égaux ou inférieurs à 10% du montant initial du prêt, sauf s'il s'agit de son solde.

30 31

Daniel Mainguy - Contrats spéciaux Edition Dalloz (2014) P : 237 www.mataf.net/fr/edu/glossaire/remboursement-anticipe consulté le 10-04-2019

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- Délai de grâce : un droit et privilège prévu à l’article 149, on entend par délai de grâce l’ajournement du terme d’une dette ou l’échelonnement des créances qu’un créancier ou un juge peut accorder en prenant en considération la situation du débiteur 32 Selon l’article 149 l'exécution des obligations du débiteur peut être, notamment en cas de licenciement ou de situation sociale imprévisible, suspendue par ordonnance du président du tribunal compétent. L'ordonnance peut décider que, durant le délai de grâce, les sommes dues ne produiront point intérêt. En outre, le juge peut déterminer dans son ordonnance les modalités de paiement des sommes qui seront exigibles au terme du délai de suspension, sans que le dernier versement puisse excéder de plus de deux ans le terme initialement prévu pour le remboursement du prêt ; il peut cependant surseoir à statuer sur ces modalités jusqu'au terme du délai de suspension. Le délai de deux ans est une règle d’ordre public à ne pas déroger conformément à l’article 151, ainsi le législateur marocain a attribuer la compétence d’octroyer ce délai seulement au président du tribunal Ces mesures visent à protéger le consommateur contre le surendettement, dans ce cadre la loi 31-08 considère comme défaillant l'emprunteur qui n'a pas payé trois mensualités successives après leur échéance et qui n'a pas répondu à la mise en demeure qui lui a été adressée (article 109) Section 2 : les associations de protection des consommateurs, un rôle limité La loi 31-08 règlemente le rôle des associations de protection du consommateur dans le TITRE VII l’article 151 à l’article 165 Le terme association a été défini par l’Art 1 de la loi 75-0033 réglementant le droit d'association Cet article défini association comme étant « L’association est la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun d'une façon permanente leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices. »

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Raymond Guillien et Jean Vincent -Lexique des termes juridiques

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ED DALLOZ 16eme 2007 P :186

Loi n°75-00 du 23 juillet 2002 modifiant et complétant le dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I 1378 (15 novembre 1958) réglementant le droit d'association.

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Les associations ont un rôle primordial que doivent jouer, les associations de protection du consommateur dans la promotion du mouvement consumériste national. En tant qu’acteur travaillant au plus près des citoyens, leur action en matière de sensibilisation des consommateurs, de défense de leurs droits et de règlement des litiges qui peuvent les opposer aux fournisseurs des biens et services est essentielle 34, selon l’article 152 de la loi 31-08 « Les associations de protection du consommateur assurent l'information, la défense et la promotion des intérêts du consommateur, et concourent au respect des dispositions de la loi 31-08. » Parmi les rôles les plus importants qu’assurent les associations de la protection des consommateurs c’est d’ester en justice pour défendre les droits des consommateurs lésés, pour jouer ce rôle les associations de la protection des consommateurs doivent être reconnues d'utilité publique. Selon article 155 ces associations reconnues d’utilité publique doivent se constituer en une Fédération nationale de protection du consommateur , la Fédération nationale de protection du consommateur acquiert de plein droit la reconnaissance d'utilité publique, la Fédération nationale et les associations de protection du consommateur reconnues d'utilité publique peuvent former des actions en justice, intervenir dans les actions en cours, se constituer partie civile devant le juge d'instruction pour la défense des intérêts du consommateur, d’après cette condition les associations de protection des consommateurs ne peuvent se porter partie civile et ester en justice que s’elles sont reconnues d'utilités publiques, on peut dire donc la loi 31-08 a limitée le rôle de ces associations à un simple rôle de sensibilisation35.

Pour les associations les associations de protection du consommateur non reconnues d'utilité publique et dont le but exclusif est la protection du consommateur ne peuvent ester en justice qu'après l'obtention d'une autorisation spéciale. Mais il y a des conditions pour l’obtention de cette autorisation spéciale et qui sont fixées par l’article 35 du décret n°2.12.50336 :

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http://www.mcinet.gov.ma consulté le 05-04-2019 https://www.huffpostmaghreb.com consulté le 06-04-2019 36 Publié au bulletin officiel n°6192 du 3 Octobre 2013 (26 Kaada 1434). 35

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- Disposer des moyens humains, matériels et financiers leurs permettant d’assurer l’information la défense et la promotion des intérêts des consommateurs - Justifier à la date de la demande de l’autorisation d’ester en justice de deux années au moins d’existence à compter de sa déclaration aux autorités - Justifier pendant les deux dernières années, d’une activité effective en vue de la défense des intérêts des consommateurs, appréciée notamment en fonction des activités réalisées en matière d’information et de sensibilisation et de la mise en place d’un guichet consommateur pour orienter et assister les consommateurs - Justifier d’un accord avec avocat ou un cabinet d’avocats pour assurer sa représentation devant la justice - Disposer dans leurs statuts des règles de bonne gouvernance garantissant à tous les membres de l’association leur participation à la détermination de ses orientations de ses activités ainsi qu’à son contrôle Donc on constate que les conditions mentionnées à l’article 35 posent des obstacles pour les associations pour exercer leur rôle d’ester en justice, puisque il s’agit des conditions difficiles à remplir. Les modalités de dépôt et d’instruction des demandes d’instruction spéciale pour ester en justice et les formes de délivrance et de retrait sont fixées par un arrêté conjoint entre ministère de la justice et autorité gouvernementale chargée du commerce, c’est arrêté numéro 895.18 37 du 22 mars 2018, donc pour une loi promulguée en 2011 c’était nécessaire d’attendre sept ans pour connaitre les modalités et procédures de dépôt et d’instruction de la demande d’autorisation spéciale , ce qui pose de nouveau la question du retard que connaît l’application des lois adoptées par le Parlement qui sont parfois porteuses de réformes d’une grande importance sur le plan économique, social ou politique 38, arrêté prévoit que l’autorisation d’ester en justice est octroyée par décision du ministre de la Justice donc pour ester en justice les associations du consommateur devront dépendre de la décision du ministère de la Justice.

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Bulletin officiel numéro 6670 publié le 3 mai 2018 Abdelhafid chentouf article de presse publié sur https://www.challenge.ma le 24 mai 2018

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D’autres obstacles pour les associations de la protection des consommateurs à savoir les dispositions de l’article 156 de la loi 31-08 qui prévoit la création du Fonds national pour la protection du consommateur en vue de financer les activités et les projets visant à la protection du consommateur, à développer la culture consumériste et à soutenir les associations de protection du consommateur, il s’agit d’un article qui n’a pas été activé puisque le fonds national pour la protection du consommateur n’a toujours pas vu le jour, chose qui pose la problématique de l’application de la loi 31-08, Aussi pour les articles 204 et 205 qui prévoient la création conseil consultatif supérieur de la consommation qui n’a pas été créé. A la fin on peut dire que le rôle des associations de la protection des consommateurs au Maroc est un rôle très limité que soit pour les conditions posées par la loi ou bien pour question de l’application de la loi.

Chapitre 2 : les lacunes et les insuffisances de la loi 31-08 : Section 1 : référence et recours à d’autres lois et règlements : Parmi les remarques qu’on peut faire c’est le recours impératif et immédiat aux textes réglementaires pour préciser et compléter les dispositions de la loi 31-08, à cet effet on peut citer à titre d’exemple : - Décret n°2.12.503 (publié au BO, n°6192 du 3 octobre 2013) - Décret n 2.12.462 (publié au Bo, n°6110 du 20/12/2012) - Arrêté du ministre de l'industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique n°3-14 fixant les mentions du formulaire détachable destiné à faciliter l'exercice de la faculté de rétractation en matière de démarchage ( publié au BO, n°6274 du 17-7-2014) - Arrêté du ministre de l'industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique n°06-14 fixant les mentions obligatoires, la forme et les modalités d'apposition de l'étiquette sur les biens ou les produits dans le secteur du commerce et de l'industrie (publié au BO, n° 6288 du 4-9-2014) - Arrêté conjoint du ministre de l'industrie du commerce de l'investissement et de l'économie numérique et du ministre de l'économie et des finances n°4035-14 fixant le montant de l'indemnité exigée au titre des intérêts non encore échus en cas de remboursement par anticipation du crédit immobilier (publié au BO, n°6400 du 1-10-2015)

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Ces décrets et arrêtés ont pour objet de compléter la loi 31-08 soit à travers la réglementation ou bien par le fait d’apporter des définitions, mais le problème qui se pose c’est le retard pour la promulgation et la mise en œuvre de ces règlements, chose qui rend la loi inapplicable puisque de nombreuses dispositions doivent être précisées pour être appliquées, à titre d’exemple les modalités de dépôt et d’instruction des demandes d’instruction spéciale pour ester en justice pour les associations de protection du consommateur arrêté numéro 895.18 du 22 mars 2018, donc il y a un retard entre la promulgation de la loi et la mise en œuvre des décrets et des arrêtés A ce propos il faut noter que jusqu’à maintenant plusieurs décrets et règlements n’ont pas encore vu le jour tel que le décret N°2-11-427 pris pour l’application de certaines dispositions de la 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur ainsi le décret N°2-12-176 édictant le modèle des statuts-type des associations de protection du consommateur susceptibles d’être reconnues d’utilité publique Ainsi la loi 31-08 fait référence à d’autres lois pour la réglementation de certaines opérations à savoir le dahir formant code des obligations et des contrats à titre d’exemple pour les garanties légales et défauts de la chose vendue La loi n°77-03 relative à la communication audiovisuelle notamment pour la règlementation de la publicité, et la loi n° 53-05 relative à l'échange électronique de données juridiques en ce qui concerne les contrats conclus à distance

Section 2 : application de la loi 31-08 :

Certaines dispositions de la loi 31-08 n’ont pas été appliquées, à savoir la création d’un Fonds national pour la protection du consommateur prévu à l’article 156, destiné à financer les activités et les projets visant à la protection du consommateur, à développer la culture consumériste et à soutenir les associations de protection du consommateur constituées, ce fonds n’a toujours pas été mis en place, faute de décret d’application. Dans le même sens le conseil consultatif supérieur de la consommation prévu à l’article 204 il s’agit d’un conseil sous forme d'institution indépendante, chargé 29

notamment de proposer et de donner son avis sur les mesures destinées à promouvoir la culture consumériste et à augmenter le niveau de protection du consommateur. Selon le Projet de Décret39 portant création du Conseil Consultatif Supérieur de la Consommation, ce conseil aura pour rôle de : - procéder à titre consultatif à l’examen préalable des projets de textes relatifs à la protection du consommateur qui lui sont soumis par les pouvoirs publics - émettre des avis consultatifs sur les questions d'ordre général ou spécial se rapportant à la défense, à la protection, au respect et au renforcement des droits du consommateur - conseiller les pouvoirs législatifs et exécutifs sur les questions intéressant le consommateur - étudier et proposer les orientations susceptibles de renforcer l'action gouvernementale dans le domaine de la consommation et la protection du consommateur. Ce conseil sera présidé par le Ministre chargé du Commerce et de l’Industrie, ou par son représentant

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http://www.sgg.gov.ma/portals/0/AvantProjet/10/projet_dec_CCSC_Fr.pdf

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Conclusion : Donc la loi 31-08 est une loi qui a apportée des dispositions qui visent la protection du consommateur à travers la consécration d’un certain nombre de droits, la plupart des ce dispositions sont d’ordre public chose qui impose aux fournisseurs de respecter les droits des consommateurs, la loi a introduit aussi des notions juridiques nouvelles en droit marocain, mais cela n’empêche pas de dire que c’est une qui connait des lacunes. Premièrement au niveau de l’application de la loi et le respect des dispositions de la loi 31-08 ensuite c’est une loi qui fait beaucoup de références à d’autres lois, le problème des textes d’application manquants à la loi 31-08, sans oublier que la loi 31-08 a limitée le rôle des associations de protection des consommateurs Face à ces lacunes on peut poser la question est ce que le législateur marocain va apporter des modifications et des amendements à la loi 31-08 ?

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BIBLIOGRAPHIE :  Ouvrages :  Guy Raymond - droit de la consommation. ED LEXISNEXIS. 2011.  Carole AUBERT DE VINCELLES. Droit des obligations. Tome 1. Edition DALLOZ. Ed 2014.  Daniel Maingy - Contrats spéciaux Edition Dalloz (2014).  Daniel Mainguy : droit des obligations. Ed Dalloz. 2015.  Marie-Anne Frison-Roche. Droit Commercial. Ed Dalloz. 2015.  Jean Calais-Auloy : droit de la consommation. Ed Dalloz. 2006.  ALAIN BENABET : LES CONTRATS SPECIAUX CIVILS ET COMMERCIAUX. Ed LEXTENSO. 8ème Edition 2008.  ALAIN BENABET.CONTRATS SPECIAUX. ED LEXTENSO. 8ème 2008.  Yves Picod Code de la consommation commenté – Ed DALLOZ 15eme Edition 2010.  Guy Herver – le commerce électronique « vendre en ligne et optimiser ses achats » ED Gualino 2011.

 Règlements et lois :     

La loi 31-08. Décret 2.12.503 d’application de la loi 31-08. Code de la consommation français dahir des contrats et obligations Loi n° 77-03 sur la communication audiovisuelle

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 Thèses et mémoires  BELIMANE Yamina : Le droit et la publicité commerciale, Thèse pour l'obtention du diplôme de doctorat science Option : Droit des affaires. Université Mentouri. Année 2009  M. Fabre-Magnan, Thèse De Doctorat sous thème : L’obligation d’information dans les contrats. LGDJ. 1992.

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TABLE DES MATIERES : Introduction : ______________________________________________________________ 2 Partie 1 : étude analytique de la loi 31-08 : _______________________________________ 5 Chapitre 1 : droit à la protection du consommateur : __________________________________ 5 Section 1 : consécration d’une obligation d’information :_____________________________________ Paragraphe 1 : Obligation générale d’information :_______________________________________ Paragraphe 2 : Obligation particulière d’information : ____________________________________ Section 2 : l’interdiction les clauses abusives, une nouveauté en droit marocain __________________

5 6 7 7

Chapitre 2 : droit à la liberté contractuelle du consommateur : __________________________ 9 Section 1 : la règlementation et l’interdiction de certaines pratiques commerciales : ______________ Paragraphe 1 : protection du cyberconsommateur : _____________________________________ Paragraphe 2 : réglementation des autres pratiques commerciales : ________________________ 1. La publicité comparative : ______________________________________________ 2. La publicité trompeuse (mensongère) : __________________________________________ 3. Publicité par courrier électronique : ________________________________________ Section 2 : les facultés de rétractation :__________________________________________________

10 10 13 13 14 15 20

Partie 2 : les mesures protectionniste et les insuffisances de la loi 31-08 : _____________ 22 Chapitre 1 : réglementation des contrats de crédits et le rôle des associations de protection des consommateurs : ______________________________________________________________ 22 Section 1 : la protection du consommateur en matière des crédits : ___________________________ Paragraphe 1 : crédit à consommation : ______________________________________________ Paragraphe 2 : crédit immobilier : ___________________________________________________ Paragraphe 3 : les mesures de protection et les privilèges accordés à l’emprunteur : ___________ Section 2 : les associations de protection des consommateurs, un rôle limité ____________________

22 22 23 24 25

Chapitre 2 : les lacunes et les insuffisances de la loi 31-08 : ____________________________ 28 Section 1 : référence et recours à d’autres lois et règlements : _______________________________ 28 Section 2 : application de la loi 31-08 : __________________________________________________ 29

Conclusion : _______________________________________________________________ 31 BIBLIOGRAPHIE : ___________________________________________________________ 32

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