Analyse de Contenu [PDF]

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Zitiervorschau

ANALYSE DE CONTENU DEFINITIONS : ANALYSE : «décomposition d’un tout en ses parties, opération par laquelle l’esprit, pour parvenir à la connaissance d’un objet le décompose en ses éléments » Hachette CONTENU : «toute expression de la pensée qui passe par des mots, des propositions qui s’enchaînent et peut prendre une forme écrite (article d’un journal) ou orale (entretien). ANALYSER UN CONTENU : « rechercher les informations qui s’y trouvent, dégager le sens ou les sens de ce qui est présenté, formuler, classer le contenu du document ou de la communication » Roger MUCCHIELLI ANALYSE DE CONTENU : « caractérisation, classification et dénombrement des éléments qui constituent la signification d’un texte, d’une image fixe, d’un discours » - Le petit Larousse 2003 « C’est l’ensemble des communications utilisant des procédures systématiques et objectives des descriptions du contenu, des messages, à obtenir des indications quantitatifs ou non permettant l’inférence de connaissances relatives aux conditions de productions » Laurence BARDIN.

III - OBJECTIFS : Ayant pour souci d’éviter le recours à l’intuition, aux impressions personnelles et d’éliminer la subjectivité, l’analyse de contenu peut aider à éclairer chacun des éléments du processus de la communication à savoir :

Emetteur

Codage

Message

Qui parle ?

Décodage

Récepteur

Pour dire quoi ? Avec quel effet ?

A qui ? Comment ?

 Qui parle ? Ou étude de l’émetteur : Deux situations sont possibles :  L’émetteur réagit à un stimulus plus ou moins contrôlé par l’observateur. Ex : entretien dirigé par un psychothérapeute.

 L’analyste n’a aucun rapport avec l’émetteur et cherche d’après le contenu des informations émises : lettres, discours, à déterminer certaines de ses caractéristiques. L’analyste peut chercher qui est l’auteur du message. Ex : personnalité de tel romancier, ou certaines caractéristiques de l’émetteur.  Pour dire quoi ? On cherche à reconnaître les directions successives que prend le contenu du message. On peut comparer :  des messages qui émanent d’une même source mais qui ont été émis à des moments différents pour des publics différents et des contextes différents.  Des messages issus de sources différentes.  Des messages avec des normes des standards fixés par le chercheur. L’analyse de contenu rend de grands services dans les techniques d’entretien (codification des réponses ouvertes) et comptes rendus de comportement de groupes, dont elle a facilité l’étude en rendant possible la systématisation.  A qui ? ou étude du récepteur : on détermine d’abord qui est le récepteur, à qui s’adresse le message. Il peut être utile d’interpréter au-delà du manifeste, ce qui est latent. L’étude du message destiné à tel public permet d’étudier celui-ci, de reconstituer les valeurs et intérêt des groupes sociaux qui le composent. Ex : étudier les traits du caractère marocain et du caractère français à travers les œuvres théâtrales les plus populaires.  Comment ? Ce domaine paraît relever davantage du qualitatif, mais l’analyse de contenu quantitatif l’étudie également. Le «comment» comporte l’étude de la forme, c’est-à-dire des moyens par lesquels un message cherche à produire, ou produit, une impression. C’est quelque chose d’éminemment qualitatif et subjectif, mais vu sous un aspect quantitatif. On étudie les éléments qui concourent à produire cette impression : choix des mots, répétitions, composition de la phrase etc. Les catégories seront toujours qualitatives mais l’analyste va quantifier les données qui s’y rapportent.  Avec quel résultat ? On se propose de connaître l’effet du message sur le récepteur. On peut étudier les réponses des lecteurs à un article, ou étudier l’effet d’un film sur des enfants, ou encore se livrer à une enquête sur une émission radiophonique. Parfois le résultat n’est pas recherché à posteriori dans les faits. Il s’agit d’une prévision, c’est le cas de la préparation d’une compagne électorale ou d’une publicité commerciale. On veut influencer un public donné dans un certain sens. On peut également, lorsque les stratégies d’un émetteur sont connues (cas des études de propagandes), prévoir ce qu’il cherche, ses buts cachés à travers le contenu manifeste de ses informations.

IV - CARACTERISTIQUES : Pour éviter les risques de subjectivité, de filtrage et d’interprétation personnelle, les premiers théoriciens exigent que l’analyse de contenu soit :

 Objective, c’est-à-dire considérant les données informationnelles comme des objets susceptibles d’être étudiés scientifiquement, décrits, analysés, « autopsiés », décomposés ou découpés de toutes les manières utiles ;  Exhaustive, c’est-à-dire n’oubliant rien de son objet après l’avoir défini ;  Méthodique, c’est-à-dire soumise à des règles strictes, que l’on peut apprendre et transmettre ;  Quantitative, c’est-à-dire aboutissant à des calculs et à des mesures, à des évaluations aussi précises que possible.

TYPES D'ANALYSE DE CONTENU : Nous distinguons divers types d’analyse de contenu :

1. Analyse de contenu d'exploration : Il s'agit d'explorer un domaine, des possibilités, rechercher des hypothèses, des orientations. On a recours à ce type, dans l'étude des voies de recherches que peuvent suggérer des interviews préliminaires sur un échantillon réduit d'une population-cible. On se sert des résultats pour construire alors des questionnaires plus réalistes, moins imprégnés des distorsions personnelles du chercheur et plus près des dimensions concrètes du problème étudié, de la population d'enquête...

2. Analyse de contenu de vérification : Il s'agit de vérifier le réalisme, le bien-fondé, le degré de validité... d'hypothèses déjà arrêtées. Ce type d'analyse de contenu suppose des objectifs de recherche bien établis, ainsi que des suppositions précises et préalablement définies et argumentées.

3. Analyse de contenu qualitative : Ce type d'analyse s'intéresse au fait que des thèmes, des mots ou des concepts soient ou non présents dans un contenu. L'importance à accorder à ces thèmes, mots ou concepts ne se mesure pas alors au nombre ou à la fréquence, mais plutôt à l'intérêt particulier, la nouveauté ou le poids sémantique par rapport au contexte.

4. Analyse de contenu quantitative : Quant à ce type, l'importance est directement reliée aux quantités : il s'agit de dénombrer, d'établir des fréquences (et des comparaisons entre les fréquences) d'apparition des éléments retenus comme unités d'information ou de signification. Ces éléments peuvent être des mots, des membres de phrases, des phrases entières... Le plus significatif, le plus déterminant est ce qui apparaît le plus souvent.

5. Analyse de contenu directe : On parle d'analyse directe lorsque l'on se contente de prendre au sens littéral la signification de ce qui est étudié. On ne cherche pas, dans ce cas, à dévoiler un éventuel sens latent des unités analysées ; on se limite au sens manifeste.

6. Analyse de contenu indirecte : Il s’agit de dégager le contenu non directement perceptible, le latent qui se cacherait derrière le manifeste ou le littéral. Le chercheur aura alors recours à une interprétation de sens des éléments, de leurs fréquences, leurs agencements, leurs associations...

VI. Etapes de l'analyse de contenu : Lorsqu’on procède à l’analyse proprement dite d’un document, il est presque systématiquement nécessaire de combiner tout ou partie des différents types d’analyse. La combinaison quantitatif/ qualitatif pourrait s’avérer une nécessité absolue. Les étapes essentielles que l'on doit parcourir dans la réalisation d'une analyse de contenu se présentent comme suit :

1. Pré-analyse : C’est la plate-forme sur laquelle vont reposer toutes les opérations de l’analyse ; un programme où sont organisées les idées du départ, les intuitions et les intentions. Elle a pour mission :  le choix des documents à soumettre à l’analyse et la formulation des hypothèses et des objectifs de la recherche  la lecture « flottante » permettrait d’avoir des impressions, et orientations et laisserait, en conséquence, émerger des hypothèses plus claires et précises  le choix des documents : déterminer le genre des documents sur lesquels l’analyse peut s’effectuer, donc, constituer un corpus. Un corpus est l’ensemble des documents pris en compte pour être soumis aux procédures d’analyse Les règles du corpus :  exhaustivité : il s’agit d’analyser tous les éléments qui constituent le champs du corpus (entretien, réponse à un questionnaire, émission télévisée, etc….) sans laisser aucun élément pour une raison quelconque (difficulté d’accès, impression de non intérêt….)  Représentativité : l’analyse est effectuée sur un échantillon lorsque le matériel s’y prête. Un échantillon est rigoureux s’il représente l’univers du départ.  Homogénéité : exclue toute singularité, elle est utilisée pour obtenir des résultats globaux, ou comparer des résultats individuels entre eux. Pour cela, il faut que les matériels utilisés obéissent aux mêmes critères de choix, aux mêmes items…

 Pertinence : les documents, source d’informations, doivent correspondre à l’objectif de l’analyse.