4eme Année Project - La Démarche Pour La Conduite D'une Mission D'audit Financier Et Comptable [PDF]

  • 0 0 0
  • Gefällt Ihnen dieses papier und der download? Sie können Ihre eigene PDF-Datei in wenigen Minuten kostenlos online veröffentlichen! Anmelden
Datei wird geladen, bitte warten...
Zitiervorschau

Recherche sous thème :

La Démarche pour La Conduite D’une Mission D’audit Financier et Comptable

Réalisé par : MERYEM BRIOUIL YOUSSEF SALAHEDDINE MACHATE DRISS AHMED EL HANITI

Professeur : CHAOUNI ABDELLAH

1

Année universitaire :

INTRODUCTION A l’origine, l’audit est un examen critique destiné à vérifier que l’activité de l’entreprise est correctement reproduite sur les documents comptables conformément à un référentiel comptable déterminé. En effet, le besoin de vérifier les informations comptables et financières s’est fait ressentir très tôt, d’abord sur le plan interne et ensuite au niveau externe, une manière pour l’Etat de veiller à l’application par les entreprises des normes législatives qui leur sont imposées. Cette mission sera d’ailleurs généralement confiée à des commissaires aux comptes, des fonctionnaires d’Etat ou des auditeurs contractuels dument habilités. Seulement ce domaine ne s’arrête plus au simple contrôle des comptes, souvent ce n’est qu’un préalable à un audit opérationnel destiné à donner des conseils et des recommandations sur la base d’une analyse des risques et déficiences du système ou encore à un audit de gestion qui a pour objectif de juger d’une opération de gestion. L’audit s’est également popularisé et même étendu à d’autres domaines plus ou moins éloignes du domaine de la finance et de la comptabilité. La liste tend à s’allonger au fur et à mesure que les besoins se font ressentir et que la sphère des services se développe. C’est pour dire que le domaine de l’audit mérite toute l’attention que les grands cabinets d’expertise ont su lui consacrer comme une compétence à part entière.

2

Partie I : A la Découverte de l’audit Comptable et Financier

3

1. Définition de l’Audit L’audit est officiellement définit comme : « Un processus méthodique, indépendant et documenté permettant d’obtenir des preuves d’audit et de les évaluer de manière objective pour déterminer dans quelle mesure les critères d’audit sont satisfaits. ». ISO 9000 version 2000

« Un examen méthodique et indépendant en vue de déterminer si les activités et les résultats relatifs à la qualité satisfont aux dispositions préétablies et si ces dispositions sont mises en œuvre de façon effectives et sont aptes à atteindre les objectifs. ». ISO 8402/95

Autrement, l'audit est l'examen professionnel d'une information en vue d'exprimer sur cette information une opinion responsable et indépendante par référence à un critère de qualité : - Examen professionnel basé sur des méthodes, techniques et outils reconnus ; - Responsable à travers l’engagement de l'auditeur de façon personnelle (responsabilité civile, pénale ou disciplinaire) ; - Indépendante tant des émetteurs de l'information que de ses récepteurs - Critère de qualité tel que la régularité, sincérité, efficacité, performance

2. Définition de l’Audit comptable et financier L’audit comptable et financier est un examen des états financiers de l’entreprise, visant à vérifier leur sincérité, leur régularité, leur conformité et leur aptitude à refléter l'image fidèle de l'entreprise. C’est une forme moderne de 4

contrôle, de vérification, d’inspection, de surveillance des comptes, en apportant une dimension critique.

3. Les typologies de l’audit comptable et financier  De manière générale, le terme « Audit comptable et financier » peut renvoyer à une mission interne (audit interne) ou externe (audit externe).

3.1 L’Audit comptable et financier interne L’audit comptable et financier interne peut être assimilé à travers la définition même de l’audit interne. Ce dernier est « Une activité indépendante et objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée. ». Définition officielle selon the Institute of Internal Auditors (1999)

L’audit interne est réalisé par un professionnel interne à l'entité. Ceci pose le problème de son indépendance (même si l’audit interne est par définition une activité indépendante) et rend son utilisation limitée. Les champs d’application de l’audit interne sont divers passant par un classement par nature (audit de conformité, audit d’efficacité, audit de management, audit de stratégie) ou par destination (audit comptable et financier, audit social, audit marketing, audit qualité, audit des achats, etc.).

3.2 L’Audit comptable et financier externe L’objectif de ce type d’audit est de permettre à un professionnel externe à l’entreprise d’exprimer une opinion au terme de laquelle il déclare si les états financiers de l’entreprise donnent une image fidèle du patrimoine, de la situation 5

financière et des résultats de ladite entreprise. L’audit comptable et financier externe peut s’agir d’un : 3.2.1 Audit légal : L’audit légal s’applique en vertu d’une disposition légale obligatoire. Il peut s’exercer l’initiative d’un Commissariat aux comptes : - Nomination obligatoire pour toutes les S.A - Nomination obligatoire pour SNC, SARL, SCS, SCA si CA T.T.C > 50 MDH - Sont tenues de nommer au moins 2 CAC : Sociétés faisant appel public à l’épargne; Sociétés de banques et de crédit; Sociétés d’investissement; Sociétés d’assurance, de capitalisation et d’épargne - Le commissaire aux comptes doit obligatoirement être inscrit à l’Ordre des Experts Comptables (Art 160 de la loi 17/95) - La durée du mandat d’un CAC est de 3 exercices; ou un seul si la société est en constitution. 3.2.2 Audit contractuel : L’audit contractuel peut être demandé par l’entreprise ou par des tiers. Les objectifs sont différents. Il est à ce titre ponctuel et exceptionnel. La mission d'audit externe conduit à certifier (ou non) que les comptes présentés répondent aux qualifications légales de régularité, de sincérité et d'image fidèle. Tableau des différences entre audit comptable financier interne et externe : Critères de différences Statut Dépendance / Indépendance Finalité

Audit comptable et financier interne L’auditeur appartient au personnel de l’entreprise. Dépendant de la direction générale. Sécurité de la direction générale. 6

Audit comptable et financier externe Un cabinet ou commissaire juridiquement indépendant. L’indépendance est assurée par le titulaire d’une profession libérale. Cette indépendance est juridique et statutaire. Sécurité des actionnaires.

Bénéficiaires

Objectifs

Axes de recherche

Domaines d’intervention

Périodicité

Responsables de l’entreprise (direction générale, responsables de la fonction comptable et financière). Apprécier la maitrise du processus comptable et financier (régularité et rigueur de l’information interne, sécurité des personnes et des biens, efficacité de la gestion) et recommander des améliorations. • Non respect du cadre juridique et réglementaire ; • Non actualisation des comptes ; • Erreurs ou omissions ; • Fraudes ; • Gaspillages / pertes ; • Délais / Coûts excessifs ; • Inadéquation des méthodes ; • Insuffisance des performances. • Comptes ; • Opérations ; • Éléments du patrimoine ; • Organisation et système ; • Structures et fonctions ; • Budgets ; • Politiques et objectifs ; • Gestion en général. Permanente à travers des missions planifiées en fonction du risque perçu.

Méthode

Méthode spécifique et originale.

Moyens

• L’auditeur négocie son programme de travail ; • Il passe le contrôle interne en revue pour provoquer des améliorations ; Il travailler sur ordres de missions.

Résultat

• Recommandations et suivi ; • Outil de direction et de gestion.

Conclusion

• Audit de régularité ; • Audit d’efficacité ; • Audit diagnostic. 7

Actionnaires, banquiers, autorité de tutelle, clients ou fournisseurs. Certifier la régularité, la sincérité et l’image fidèle des comptes et des résultats financiers, tout en passant par l’appréciation du contrôle interne.

• Non respect du cadre juridique, réglementaire ou comptable ; • Non sincérité des comptes ; • Erreurs ou omissions ; • Fraudes (accessoirement).

• Comptes ; • États financiers.

Fin de semestre, fin d’année pour les missions de certification. Méthodes standard à base de rapprochement, analyses et inventaires. • L’auditeur fixe lui-même son programme de travail ; • Il passe le contrôle interne en revue pour déterminer le niveau de ses contrôles ; • Il négocie le nombre de ses vacations. • Certification sans ou avec réserves ou refus de certification ou révélation de faits délictueux ; • Outil d’information. Audit de régularité uniquement.

Partie II : Le Déroulement d’une Mission D’audit

8

1. Phase d’étude ou planification 1.1 Acceptation de mission 1.1.1 La norme régie cette étape Toute mission proposée à l’auditeur fait l’objet, avant acceptation du mandat, d’une appréciation de sa part de la possibilité d’effectuer cette mission (Acceptation de mission d’audit). L’auditeur examine en outre, périodiquement, pour chacun de ses mandats, si des événements remettent en cause le maintien de sa mission (maintien de la mission). 1.1.2 Acceptation d’une nouvelle mission La démarche d’acceptation du mandat pour toute nouvelle mission proposée au commissaire aux comptes peut se faire selon les étapes suivantes : - prise de connaissance globale de l’entreprise, - appréciation de l’indépendance et de l’absence d’incompatibilités, - examen de la compétence disponible pour le type d’entreprise concernée, - contact avec le commissaire aux comptes précédent, s’il y a lieu, - décision d’acceptation du mandat, - respect des autres obligations professionnelles découlant de l’acceptation du mondant. L’acceptation de mandat nécessite une prise de connaissance globale de l’entreprise. - Connaître les particularités et les risques importants de l’entreprise et d’établir les grandes lignes du budget de la mission.

9

- Selon la taille de l’entreprise et sa complexité, cette prise de connaissance peut être limitée à un simple entretien avec la direction, pour une petite entreprise ou pourra nécessiter des travaux de collecte d’informations plus importants dans le cadre d’un groupe de plus grande dimension. Outre les éléments d’identification de l’entreprise :  contrôle interne très insuffisant (faiblesses notables),  comptabilité mal tenue et retard dans l’établissement des états de synthèse,  attitude des dirigeants,  personnel incompétent,  rotation du personnel élevée et anormale (notamment des cadres),  limitation des contrôles,  honoraires insuffisants,  continuité de l’exploitation compromise (situation financière très déséquilibrée, activités très en déclin, fortes pertes, etc...),  risques fiscaux anormalement élevés,  conflits sociaux importants,  risques juridiques : situations juridiques peu claires ou critiquables,  activités spéculatives,  indépendance des exercices non respectée,  situations conflictuelles entre dirigeants et/ou actionnaires. L’existence de risques n’implique pas que le commissaire aux comptes refuse le mandat mais, sa décision d’accepter étant en connaissance de cause, il pourra prendre toutes les dispositions nécessaires pour en mesurer les conséquences. 1.1.3 Maintien des anciennes missions Le commissaire aux comptes examine périodiquement la liste de ses mandats pour déterminer ceux qui comportent des éléments pouvant remettre en cause le maintien de la mission : 10

- survenance d’éléments susceptibles de porter atteinte à son indépendance et/ou contraires aux règles d’incompatibilité, - réserves répétées ou refus de certifier résultant notamment : . d’irrégularités graves, . d’honoraires insuffisants sans espoir d’évolution, . de refus de l’entreprise d’accepter l’application de certaines normes. Le commissaire aux comptes peut valablement démissionner pour convenance personnelle, maladie, incompatibilité … Un préavis suffisant doit être respecté. Le commissaire aux comptes ne peut démissionner pour se soustraire à ses obligations légales, en particulier de signaler au conseil d’administration ou à l’assemblée générale les irrégularités graves ou faits délictueux. 1.1.4 Lettre de mission Objet : L’acceptation ou le maintien de la mission est formalisée par une lettre envoyée à l’entreprise ou par la mention ‘’bon pour acceptation des fonctions de commissaire aux comptes’’ et par la signature du procès verbal de l’assemblée ou des statuts qui nomment le commissaire aux comptes. Contenu : - Objectif de l’audit -Responsabilité de la Direction (établissement des états de synthèse) -Référentiel utilisé pour l’établissement des états de synthèse -Etendue et nature des travaux -Livrables (Rapports) -Obligations de communication des documents -Planification de la mission -Honoraires -Acceptation 11

-Références légales et réglementaires

1.2 Planification & orientation de la mission d’audit Il s’agit ici d’une phase de préparation préalable à la réalisation effective de la mission. Cette première étape comporte de sa part trois phases : 1. Une prise de connaissance générale de l’entité : connaître les particularités de l’entreprise pour identifier les risques ; 2. Une identification des domaines et systèmes significatifs : déterminer les éléments sur lesquels les travaux doivent être concentrés ; 3. L’établissement du plan de mission : préciser et formaliser la nature, l’étendue et le calendrier des travaux (orientation générale). Les techniques utilisées au niveau de cette étape varient entre :  Entretiens avec le personnel de l’entreprise ;  Elaboration de questionnaires ;  Examen de la documentation interne et externe à l’entreprise ;  Visite des locaux et des installations ;  Etude de l’environnement informatique ;  Analyse des derniers états financiers ;  Analyse des tendances ;  Examen analytique au moyen de ratios (comparaison avec les données absolues, comparaison avec les données relatives).

1.2.1 Prise de connaissance de l’entité auditée Cette étape a pour objectif de : - Permettre à l'auditeur d'avoir une vue et une compréhension d'ensemble suffisante pour planifier et orienter sa mission ; 12

- Constituer et mettre à jour le dossier permanent ; - Déterminer les zones de risques auxquels l’entreprise doit faire face.

L’auditeur doit disposer à ce niveau d’un ensemble d’informations sur l’entreprise : secteur d’activité, structure, organisation générale, politiques, organisation

administrative,

organisation

comptable

et

financière…

Le

questionnaire de revue préliminaire de l’environnement et les dossiers de travail constituent les outils les plus efficaces pour la collecte et l’archivage de cette quantité d’informations. 1.2.1.1 Le questionnaire de revue préliminaire de l’environnement C’est une sorte de brise-glace qui permet de comprendre et analyser les caractéristiques principales de l’entreprise (activité, organisation interne, particularités juridiques et sociales, méthodes comptables…). On recourt donc un questionnaire de revue préliminaire de l’environnement questionnaire de revue préliminaire de l’environnement de l’entreprise dont certaines parties sont standards alors que d’autres sont spécifiques à l’entreprise auditée. A titre de simplification, les informations recherchées à travers le questionnaire de revue préliminaire de l’environnement peuvent être rassemblées dans trois blocs : 1. Environnement économique de l’entreprise ; 2. Environnement interne de l’entreprise ; 3. Règles et méthodes spécifiques à l’entreprise. Environnement économique de l’entreprise L’étude de l’environnement économique de l’entreprise a pour principal objet de savoir où l’entreprise se positionne ainsi que les particularités de son secteur d’activité. A ce niveau, les éléments ci-après doivent être abordés : 13

- Localisation de l’entreprise : repérer les caractéristiques et les spécificités de son environnement géographique sur le plan, notamment, commercial et concurrentiel. - Secteur d’activité de l’entreprise : repérer les particularités du secteur d’activité de l’entreprise. - Concurrents de l’entreprise : est ce qu’il s’agit d’un secteur en monopole ou en concurrence, réglementé ou non… ? Un secteur réglementé est un secteur protégé contre la concurrence où les entreprises qui y font parti payent des droits importants (barrières à l’entrée) pour qu’elles soient, bien entendu, protégées contre la concurrence. Un secteur réglementé peut être un secteur dont l’entrée est libre mais le fonctionnement est réglementé, c’est le cas ainsi des produits de grande consommation (produits de base). Toujours au niveau de la concurrence, il faut étudier entre autres :  Produits de l’entreprise : leurs caractéristiques et positionnement face à la concurrence ;  Recherches & développement : quels efforts déployés par l’entreprise en la matière ? - Fournisseurs et clients de l’entreprise : voir si l’entreprise se trouve dans une situation de dépendance vis-à-vis de ses fournisseurs et/ou clients. Evaluer le risque d’augmentation du taux de change dans le cas de fournisseurs étrangers (import) et de diminution du taux de change dans le cas de clients étrangers (export). - Aspects fiscales de l’entreprise : étudier les documents fiscales relatives à l’entreprise, entre autres la vérification de son "identification fiscale" pour s’assurer que la situation fiscale de l’entreprise est saine/régulière par rapport au fisc. - Aspects sociaux de l’entreprise : étudier la politique sociale de l’entreprise vis-à-vis de son environnement et de ses salariés. Il s’agit de déduire la 14

probabilité d’occurrence des risques sociaux tels que les grèves. Par ailleurs, il est nécessaire de savoir s’il y a entre l’entreprise et les syndicats des contrats et œuvres sociales. Enfin, parmi les documents essentiels à y référer sur ce point, il y a le tableau de bord social ainsi que le droit du travail permettant de vérifier éventuellement la conformité de la politique sociale de l’entreprise par rapport à la loi en vigueur. Environnement interne de l’entreprise Parmi les points à étudier à cet égard, on cite : - Patrimoine de l’entreprise : on entend par patrimoine tout l’actif de l’entreprise dans le sens comptable mais restreint à son actif immobilisé (pas d’AC ou de TA). Pour déterminer le patrimoine de l’entreprise, l’auditeur doit suivre les étapes suivantes : 1. Procéder à une classification du patrimoine de l’entreprise et prendre l’ensemble de son actif immobilisé sur 3 ans ; 2. Voir quelle relation juridique lie l’entreprise à son patrimoine en vue d’anticiper les risques externes que l’entreprise peut rencontrer, ex : retard de paiement dans le cas de location des immobilisations. Aussi, il faut vérifier le montant des amortissements qui est la contrepartie de possession des immobilisations en termes de charges (charges fictives non décaissables supportées par l’entreprise) ; 3. Demander à l’entreprise où se situe son actif (cites d’emplacement), question qui doit être posée durant cette phase. Dans le cas où il s’avère qu’un actif est comptabilisé mais qu’il ne figure pas dans le cite déclaré par l’entreprise, l’auditeur est censé demander à l’entreprise de lui communiquer tous les actes de location dont elle dispose car cette option est valable, autrement dit, il se peut que 15

l’entreprise loue cet actif à une autre entreprise (sur le plan juridique, il est permis à l’entreprise de louer une partie de son actif à une autre entité). - Répartition des tâches et responsabilités au sein de l’entreprise : qui détient le pouvoir décisionnel (notamment en matière financière) ? quel est le niveau de qualification du personnel de la fonction comptable et financière (étudier l’adéquation : profil/poste) ? - Politiques fonctionnelles de l’entreprise : avoir une idée sur les perspectives d’avenir, les objectifs ainsi que les moyens alloués déclinées par fonction, notamment celle financière, commerciale, de production et de GRH. - Structure financière de l’entreprise : à ce stade, l’auditeur doit étudier notamment les questions suivantes : Demander à l’entreprise ses comptes bancaires pour voir s’ils sont au nom de l’entreprise ou non (comptes personnels) et donc voir si l’entreprise a la possibilité de signer des chèques. Ceci permet de prendre une idée sur les découverts bancaires et le risque d’imbrication entre les fonds sociaux et personnels ; Voir si l’entreprise arrive à honorer ses engagements en termes d’endettement (capital emprunté+intérêts) et de taux de change (en cas d’import/export) ; Etudier quelques ratios de la structure du passif, de liquidité, d’équilibre financier et de rentabilité (rentabilité d’exploitation, économique et financière). Cette question sera approfondie au niveau de la prochaine étape de revue analytique des comptes. Règles et méthodes spécifiques à l’activité Ces règles sont tirées principalement des éléments suivants : 16

- Principales observations des audits antérieurs : ces observations doivent être exploitées dans le contexte de la mission de l’auditeur. - Observations propres à l’auditeur : il s’agit d’un suivi dans le sens de vérifier si les méthodes mises en causes précédemment (audits antérieurs internes ou externes) existent toujours. Parmi ces méthodes on cite à titre d’exemple, les écritures de régularisation, qui, quand elles sont fréquentes remettent en cause la qualification du personnel chargé de la comptabilité. Dans ce cas, l’auditeur doit prendre attention des autres écritures de même. - Structure du Conseil d’administration ou du Directoire et Conseil de surveillance : il faut connaitre et vérifier, entre autres, les éléments qui suivent :  Composition légale du conseil d’administration ou du directoire et conseil de surveillance : le nombre min doit être toujours sauvegardé ;  Relations (de pouvoir) entre les membres : consulter les PV des assemblées générales ;  Appel à des interlocuteurs externes : dans certains cas, l’entreprise peut faire appel à un expert externe pour clarifier certains points lors des assemblées. 1.2.1.2 Les dossiers de travail L’auditeur établit les dossiers de travail, d’abord, par obligation légale mais aussi pour garantir une bonne organisation de sa mission. Effectivement, ces dossiers ont pour objectifs de :  Améliorer l'efficacité de la mission en permettant un suivi régulier de l'avancement des travaux ;  Permettre la supervision du travail et la transmission de l'information ;  Justifier les conclusions tirées et apporter la preuve des diligences effectuées. 17

Il est recommandé ainsi aux CAC de tenir des dossiers de travail contenant des documents relatifs à la société ainsi que la date et la durée de leurs interventions et de celles de leurs collaborateurs. Les travaux effectués par le CAC doivent faire l’objet de renseignements suffisants consignés dans les dossiers afin de justifier que les normes ont été appliquées de façon satisfaisante. Les dossiers de travail constituent une documentation efficace pour une prise de connaissance générale de l’entreprise et la planification de la mission lors des exercices ultérieures. Ils sont indispensables lorsque les travaux d’audit ont été délégués afin de pouvoir exercer une supervision effective. De même, la tenue des dossiers de travail est indispensable lorsque les travaux peuvent être utilisés par d’autres CAC avec lesquelles le secret professionnel peut être partagé. Il sera en général utile de classer l’information dans deux dossiers séparés : 1. Dossier permanent : contient les documents à caractère permanent, c’est-àdire utilisables pendant toutes la durée du mandat, même si des mises à jour sont parfois nécessaires ; 2. Dossier de l'exercice : constitué des feuilles de travail établies par le CAC et ses collaborateurs valables pour un seul exercice. Le dossier permanent de la mission se compose d’un certain nombre de documents relatifs à l’entreprise auditée, à savoir essentiellement : - Statut de l’entreprise à chercher auprès du greffe du tribunal de commerce s’il existe, si non auprès du tribunal de 1ère instance, ensuite il faut comparer le document obtenu avec celui fourni par l’entreprise. Aussi, il faut vérifier s’il y a une incohérence entre le statut et le capital social. Il ne manque pas à ce stade d’accorder une attention aux particularités du caractère familiale de la structure d’entreprise (cas des entreprises familiales) et de la présence étatique éventuellement (cas des entreprises publiques ou semi-publiques, voire aussi des entreprises où l’Etat détient

18

une part relativement importante). Les statuts de l’entreprise permettent d’avoir une idée sur son aspect juridique relatif à sa naissance. - Etats de synthèse pas uniquement de l’année en cours mais aussi des années antérieures (3 derniers exercices au minimum). Outre, il faut examiner les actes d’acquisition des immobilisations pour vérifier ci ceuxci correspondent à l’objet social de l’entreprise - Organigramme qui permet d’avoir une idée sur les liens hiérarchiques au sein de l’entreprise. Cet organigramme doit être comparé avec le manuel des procédures s’il existe pour voire s’il y a une discordance entre les deux. - Manuels de procédures (y compris celui de l’activité comptable et financière) où sont explicitées avec plus de détails les tâches et les responsabilités. Dans le cas où l’entreprise ne dispose pas d’un manuel de procédures, il faut avoir un organigramme bien détaillé. - PV des assemblées générales ordinaires et extraordinaires a fin de savoir qui détient le pouvoir de décision notamment en termes financière (parfois on a des seuils selon lesquels le pouvoir de décision revient à l’AGO, ex : tout contrat > 5 MDh revient à la décision de l’AGO). - Rapports des CAC antérieurs pour avoir une idée, notamment, sur la raison pour laquelle l’entreprise a voulu changer de commissaire. L’auditeur est amené à examiner également les rapports des inspections et audits internes. A la fin de cette phase, il est préférable pour l’auditeur de rédiger une note de synthèse retraçant d’une manière concise mais condensée les principales caractéristiques de l’entreprise ainsi que les observations de l’auditeur y afférentes notamment en matière de risques. Cette synthèse va guider l’auditeur dans sa prochaine étape, celle de l’identification des domaines significatifs 19

1.2.2 Identification des domaines et systèmes significatifs Deux objectifs sont recherchés derrière cette phase : 1. Déterminer les points sur lesquels l’attention devra être particulièrement portée 2. Déminer le Seuil de signification (SDS). 1.2.2.1 Revue analytique des comptes Pratiquement, l’auditeur est censé examiner les documents de synthèse compte par compte même si les principaux comptes, postes/rubriques qui suscitent le plus souvent des interrogations sont : - Capitaux propres : au cas où le montant inscrit ne correspond pas à la somme des apports déclarés dans les statuts de l’entreprise, le compte « capitaux propres » sera un compte à ne pas certifier. - Réserves : demander de quel type de réserves s’agit-il ? - Résultat : au cas où le montant du résultat de l’année N-1 ne correspond pas à la somme des réserves + report à nouveau de l’année N, on déduit qu’il y a eu lieu à une distribution de dividendes chose qui ramène à vérifier les PV des AGO. - Emprunts auprès des établissements de crédits : les cas suivants peuvent être rencontrés : Les emprunts présentent un % important du financement permanent alors qu’on ne constate pas la contrepartie en termes d’actif immobilisé ?? Le montant des emprunts est le même entre l’année N et N-1 et là il y a 3 situations : (1) soit qu’il s’agit d’une erreur, c’est-à-dire que l’entreprise a contracté en fait un seul emprunt, (2) soit que les échéances n’ont pas été payées et là il faut voir la situation du compte « banque » et « caisse » ; s’il s’avère que leur situation est aisée on se trouve donc face à un "argent endormis" ! (3) La dernière possibilité est s’il s’agit d’un autre emprunt, dans ce cas il convient de vérifier s’il y a, en contrepartie, une augmentation au niveau des immobilisations entre les deux années 20

- Immobilisations (notamment corporelles) : là-dessus, il faut vérifier la cohérence entre l’activité de l’entreprise et le type ainsi que la valeur des immobilisations détenues, ex : si on est face à une entreprise de type industriel et qu’il n’y a pas d’immobilisations relatives au matériel technique ou industriel, il faut poser directement la question : comment l’entreprise fonctionne ? A cet égard, on peut imaginer que l’entreprise fonctionne à l’aide de la soutraitance (il faut vérifier dans ce cas les redevances relatives à la soutraitance au niveau du CPC) ou encore que l’AGO a modifié les statuts de l’entreprise et donc son activité !. - Matériel de transport : vérifier la liste des engins, voire la composition de ce compte s’il est composé de matériels nécessaires au fonctionnement de l’entreprise ou autres. - Mobilier/matériel de bureau : voir la composition du poste. - Amortissements des immobilisations : vérifier l’exactitude des montants déclarés en tenant compte de la valeur des immobilisations afférentes, de leur durée de vie et de la modalité d’amortissement appliquée. - Stocks de marchandises : vérifier la valeur des stocks tout en prenant en considération s’il s’agit d’une entreprise industrielle ou commerciale. Egalement, la valeur des stocks de marchandise (et pareillement pour les autres stocks) doit aller en parallèle avec le compte client et TVA ; - Fournisseurs : % d’évolution entre N-1 et N ; - Clients : % d’évolution entre N-1 et N ; - Clients douteux ou litigieux ; - Rémunérations dues au personnel ; - Provisions pour dépréciation des comptes clients ; - Banque ; - Caisse ;

21

1.2.2.2 Identification préliminaire des zones de risques Suite à la revue analytique des comptes, l’auditeur cherchera à déceler les éléments

significatifs

devant

faire

l’objet

de

contrôles

approfondis.

L’identification des risques doit obéir sur le plan méthodologique à une classification. En effet, il existe plusieurs typologies de classification des risques (classification des risques par leur origine, par leur activité, par leurs niveaux, etc.). Ici on va essayer de donner quelques éléments de risques suivant la classification ci-après (sachant que toutes les autres typologies de classification restent admises). Il est possible de distinguer quatre types de risques : 1. Risques généraux liés à l’entreprise Ce sont des risques généraux liés à l'entreprise, de nature à influencer l'ensemble des opérations de l'entreprise : - Secteur d’activité ; - Organisation et structure ; - Politiques générales (sociales, fiscales, …) ; - Perspectives de développement ; 2. Risques spécifiques liés à la nature des opérations Ils ont pour origine soit des opérations répétitives, ponctuelles ou même le montant des opérations : - Opérations répétitives : dépendance vis-à-vis des clients et/ou des fournisseurs ; - Opérations ponctuelles : ex : cession d’une immobilisation. Cette opération est importante pour l’auditeur par ce qu’elle présente un désinvestissement, d’où le risque qu’elle incarne ; - Montant des opérations : lorsque ce montant est important qui nécessite des fonds énormes. 22

3. Risques spécifiques liés au fonctionnement de l’entreprise Ces risques ne peuvent pas être cernés du fait qu’ils sont spécifiques au fonctionnement de l’entreprise auditée… Ils peuvent être liés à titre d’exemple : - A la formalisation : risque de non correspondance entre l’aspect formel et celui réel, ex : naissance d’une structure au sein de l’entreprise non justifiée par un acte formalisé ; - Au système de facturation : ex : établir une facture sans réception du bon de livraison.

4. Risques liés à l’auditeur Il s’agit du risque d’audit ou de non détection des risques qui peut émaner de l’incompatibilité de l’auditeur, voire de son incompétence. Le risque d'audit est le risque que des erreurs significatives subsistent dans les comptes annuels et que le CAC, ne les ayant pas détectées, formule une opinion erronée. L’auditeur doit concevoir son programme de travail de façon à obtenir une assurance raisonnable (et non absolue) qu'il n'existe pas d'erreurs significatives dans les comptes annuels et limiter ainsi le risque d'audit à un niveau minimum acceptable. 1.2.2.3 Calcul du seuil de signification Pratiquement parlant, le seuil de signification (ou de matérialité appelé encore l’importance relative) est la mesure que peut faire l’auditeur du montant à partir duquel une ou plusieurs erreurs, inexactitudes ou omissions cumulées, peuvent affecter la régularité et la sincérité des comptes annuels ainsi que l’image fidèle des résultats des opérations, de la situation financière et du patrimoine de l’entreprise. Conséquemment, la survenue de telles erreurs est susceptible d’influencer les décisions économiques prises par les utilisateurs se fondant sur 23

les états financiers. Le seuil de signification permet à ce titre d’alléger la mission de l’auditeur et lui sert de guide tout au long de sa mission. Le seuil de signification permet, également, à l’auditeur : - De mieux planifier et orienter sa mission d’audit notamment dans la programmation de la nature et de l’étendu des sondages ; - D’éviter les travaux inutiles lors de la recherche d’éléments probants ; - D’apprécier si les erreurs et inexactitudes détectées sont de nature à remettre en cause sa certification et s’il convient de demander à l’entreprise de corriger ses états financiers ; - De justifier les décisions concernant l’opinion qui sera ultérieurement émise par l’auditeur. En effet, le SDS est une étape importante dans la mission d’audit ; son niveau conditionne la nature, le calendrier et l’étendu des tests substantifs qui seront mis en œuvre par l’auditeur. Néanmoins, la détermination de ce seuil ne peut intervenir qu’après accomplissement de la phase relative à l’identification des risques. Le programme de travail et l’étendue des diligences seront en fonction du SDS déterminé en fonction des risques. Les diligences professionnelles seront proportionnées aux risques possibles. La procédure d’usage du SDS est la suivante : - En début de mission : la fixation d’un seuil global de signification est utile pour déterminer les domaines et systèmes les plus significatifs ; - En cours de mission : des SDS déterminés pour le contrôle de chaque rubrique/compte permettent d’adapter les programmes de travail aux risques et de mieux définir les échantillons à contrôler. Cela évite de s’engager dans des travaux qui ne serviraient pas à fonder l’opinion sur les comptes de l’entreprise auditée. Ces seuils sont généralement inférieurs au seuil global pour tenir compte des effets de cumul possibles des erreurs constatées ; 24

- En fin de mission : le seuil global permet d’apprécier si les erreurs constatées méritent d’être notées dans le rapport d’audit. Le SDS est une notion relative. Il s’agit d’un montant en % modulable en fonction de critères qualitatifs qui diffère d’une entreprise à une autre. Parmi ces critères, on peut citer: - Les caractéristiques de l’environnement, ex : le contexte politique, le contexte économique, les attentes des utilisateurs des états financiers, etc. - Les caractéristiques de l’entreprise, telles que la nature des opérations, l’analyse couts/avantages relative à la saisie et à la présentation d’informations financières, la tendance des résultats (stables, secteur d’activité à faible marge), etc. - Les caractéristiques du système de comptabilité et des méthodes comptables de l’entreprise telles que le choix des méthodes comptables libérales ou prudentes, l’étendu de la divulgation des méthodes adoptées. Pour le calcul du seuil de signification, la méthodologie suivante peut être envisagée : 1. Le seuil de signification se détermine par rapport à un % d’un agrégat jugé significatif (en fonction des attentes des utilisateurs d’états financiers : les actionnaires). Pour fixer le SDS, on trouve comme agrégats habituelles : le résultat courant, le chiffre d’affaires, les capitaux propres, l’actif total, les principaux indicateurs dégagés par les états de synthèse (valeur ajoutée, chiffre d’affaires…). Les taux les plus couramment appliqués sont les suivants : 5% à 10% du Résultat courant avant impôt, 0,5% à 1% du CA, 1% à 2% des Capitaux propres ou encore 5% à 1% de l’Actif total. A noter que le niveau du SDS est inversement proportionnel aux risques. Ceci dit que dans le cas de détection de risques significatifs suite à la prise de connaissance de l’entreprise et de la revue analytique des comptes, l’auditeur est amené à prendre la limite inférieure de la

25

fourchette généralement utilisée, ex : 0,5% du CA au lieu de 1%. Dans le cas contraire, c’est plutôt la limite supérieure. 2. Après avoir décidé du taux à retenir pour chaque agrégat (limite inférieure ou supérieure), l’auditeur procède par remplir un tableau 3. La troisième étape consiste à identifier l’agrégat qui sera retenu en fonction, d’une part des attentes des actionnaires, et d’autre part des % de variation de l’agrégat Choisir l’agrégat qui ne varie pas significativement d’une année à l’autre. 4. Finalement, la moyenne des % de notre agrégat sur les 4 exercices sera retenue comme un seuil de signification qui sera multiplié par le % de l’erreur tolérable définit par le manuel d’audit du cabinet du CAC pour obtenir le montant de l’erreur tolérable. Ainsi les comptes qui représentent un solde supérieur à ce montant sont considérés comme significatifs, par contre, ceux qui présentent un solde inférieur au montant de l’erreur tolérable ne feront pas l’objet d’un examen détaillé.

1.2.3 Elaboration du plan de mission Le plan de mission est le résultat final de la première étape d’orientation et de planification. Le plan s’articule, par soucis de simplification, en termes d’objectifs et de moyens de la sorte : 1.2.3.1 Objectifs Ces objectifs sont à la fois d’ordre général et spécifique :

26

- Objectif généraux : renvoient aux objectifs de l’audit financier et comptable qui consistent en l’évaluation de la régularité et sincérité d’information financière/comptable ; - Objectifs spécifiques : ils sont spécifiques à l’entreprise objet de la mission. Il s’agit en effet d’identifier les zones de risques, voire les cycles à étudier en profondeur lors des prochaines étapes. Ceci revient à effectuer un arbitrage entre les différentes zones/cycles en fonction de l’existence ou non de dispositifs de contrôle interne jugés efficaces. 1.2.3.2 Moyens Les moyens se distinguent entre les ressources humaines, temporelles et logistiques comme suit : - Budget – hommes : membres de l’équipe de la mission. La nomination de ces personnes relève des prérogatives du CAC. A noter que dans certains cas de missions, le CAC peut intégrer dans l’équipe une personne spécialiste en relation avec l’objet de la mission, ex : fiscaliste ; - Budget – temps : ici on peut raisonner soit (i) h, j/Auditeur ou (ii) h, j/Cycle. Lorsqu’on opte pour la deuxième option, on détermine le temps nécessaire pour chaque cycle en fonction de l’identification préliminaire des risques y afférents (risques correspondant à chaque cycle) ; - Budget – moyens (autres que les RH & temps) : voitures de déplacement. En fait, le dossier type d’un plan de mission doit normalement comporter les éléments suivants :  Présentation de l’entreprise ;  Informations comptables ;  Définition de la mission ;  Systèmes et domaines significatifs ;  Orientation du programme de travail et des travaux à entreprendre ;  Équipe chargée de l’audit ;

27

 Budget : honoraires hommes/jours, déplacements ;  Dates et délais à respecter ;  Rapports à émettre.

2. Phase d’évaluation et de contrôle 2.1

Appréciation du contrôle interne

Le contrôle interne est définit comme un : « Ensemble des politiques et procédures mises en œuvre par la direction d’une entité en vue d’assurer, dans la mesure du possible, la gestion rigoureuse et efficace de ses activités. ». International Federation of Accountants (IFAC)

« Ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de l’entreprise. Il a pour but, d’un côté, d’assurer la protection, la sauvegarde du patrimoine et la qualité de l’information, de l’autre, l’application des instructions de la direction et de favoriser l’amélioration des performances. Il se manifeste par l’organisation, les méthodes et procédures dans chacune des activités de l’entreprise pour maintenir l’organisation de celle-ci. ». Ordre des experts-comptables, Congrès 1997

Il est nécessaire de garder à la tête que le contrôle interne : - N’est pas une panacée : il ne permet pas de prétendre avoir éliminé tous les risques afférents à une organisation ; - Est un dispositif dynamique, en adéquation avec l’environnement ;

28

- N’est pas une simple fonction mais une méthode, un état d’esprit visant à améliorer la gestion des activités ; - N’est pas une inspection générale à caractère répressif. Il s’agit d’impliquer chaque acteur, de lui démontrer l’utilité des procédures en l’intégrant dans le cadre des contrôles à l’aide d’une :  Diplomatie (expliquer pour rassurer) ;  Pédagogie (annoncer les objectifs et méthodes) ;  Motivation des acteurs. Le contrôle interne dispose de cinq objectifs, à savoir : 1. La protection et la sauvegarde des personnes et du patrimoine : sécurité des agents, protection juridique des élus, sauvegarde des biens matériels de la collectivité… ; 2. La qualité de l'information : fiabilité et traçabilité des informations reçues et produites, visas et documents ; 3. L'application des instructions de la direction : chaque instruction doit faire l'objet de note écrite, transmise à des destinataires identifiés dont le visa de réception doit être formalisé ; 4. L'amélioration des performances : à travers la définition d'indicateurs de gestion permettant de s'assurer de l’efficacité/efficience de la réalisation des objectifs ; 5. L'obligation de se conformer aux lois et règlements en vigueur : la pratique d’une veille juridique afin que toute modification significative soit transmise aux acteurs concernés dans les meilleurs délais afin de pouvoir travailler sur les modifications requises. L’importance du contrôle interne vient du fait qu’il permet : 29

- Le suivi et l'amélioration de l'efficacité et de l'efficience en matière de gestion ; - D'assurer la sincérité et la fiabilité des informations enregistrées dans les comptes, donc la qualité des comptes. Tenu d'une obligation de moyens le conduisant à travailler par sondage (au niveau de l’analyse des comptes), le CAC ne peut que rarement tirer du seul contrôle des comptes la confiance nécessaire à la certification qui lui est demandée par la loi. Cela justifie l'importance attachée à l'évaluation du contrôle interne. L'existence dans une entreprise d'un système de contrôle interne rationnellement conçu et correctement appliqué constitue une très sérieuse présomption de la fiabilité des comptes, c'est-à-dire de la coïncidence entre les données comptables et la réalité. A noter que l’évaluation du contrôle interne est applicable uniquement aux opérations répétitives. En effet, l'importance du nombre des opérations rend impossible la vérification de tous les éléments constitutifs des comptes annuels. Ainsi, le CAC définit les procédures sur lesquelles il souhaite s'appuyer pour limiter ses contrôles directs sur les comptes. Le sondage qui est une technique essentielle dans le cadre de la mission d'audit du CAC s’applique à ce niveau. Tenu d'une obligation de moyens, et non de résultat, le CAC n'a pas à vérifier toutes les opérations qui relèvent du champ de ses missions, ni à rechercher systématiquement toutes les erreurs et irrégularités qu'elles pourraient comporter. L’objectif du CAC consiste plutôt à acquérir un degré raisonnable d'assurance quant à l'opinion qu'il est appelé à formuler. Cependant, la technique de sondage doit être appliquée avec prudence car elle présente des risques en relation étroite avec le risque de non-détection lié à l'audit qui découle de la possibilité que le CAC parvienne, compte tenu de l'échantillon sélectionné, à des conclusions différentes de celles qu'il aurait tirées 30

s'il avait effectué le même contrôle sur la population toute entière. On est donc face au risque que l'échantillon ne soit pas représentatif de la population qui conduit, de sa part, au risque de surestimation ou de sous-estimation de la fiabilité d'un contrôle L’objectif principal de cette phase de la démarche d'audit pour le CAC est de s'assurer que, pour les flux d’information significatifs, le contrôle interne de l’entité est suffisant pour que : - Toutes les opérations soient enregistrées (exhaustivité) ; - Chaque opération enregistrée soit : Réelle ;

Correctement évaluée ;

Enregistrée dans la bonne période ;

Correctement imputée. - Toutes les opérations enregistrées soient : Correctement totalisées ; Correctement centralisées.

31

2.2

Contrôle des comptes

Cette étape consiste à examiner et analyser les cycles à travers un : - Audit du cycle des immobilisations ; - Audit du cycle des stocks ; - Audit du cycle achats – fournisseurs ; - Audit du cycle ventes – clients ; - Audit du cycle de la paie. Il convient à mentionner qu’il existe deux approches en matière d’identification des risques relatifs aux comptes :

1. Approche quantitative basée sur le seuil de signification qui consiste à concentrer les contrôles sur les zones ou postes à risque ; 2. Approche qualitative qui intègre tous les risques qui n’entrent pas dans le SDS mais qui sont susceptibles d’avoir un impacte sur l’atteinte des objectifs de l’entreprise. Le choix de l’une de ces options dépend en fait des résultats de l’évaluation du dispositif du contrôle interne mis en place par l’entreprise auditée. Deux cas de figure se présentent : 1. Si l’évaluation définitive du contrôle interne témoigne de la performance du système, le CAC suit un programme minimum d’examen des comptes en optant pour un audit analytique et des tests de validation ; 2. Si l’évaluation définitive du contrôle interne fait ressortir des points faibles, le CAC renforce son programme d’examen des comptes par accroissement des sondages et des tests utilisés. 32

Pareillement pour ce qui a été signalé au sujet de l’évaluation du contrôle interne, le recourt au sondage, pour contrôler les comptes, présente un risque de rejet ou d'acceptation à tort d'une population comptable ! Dans cette phase, il faut noter des remarques au fur et à mesure (remplir les formulaires de travail) afin de faciliter la rédaction du rapport. Le commissaire aux comptes, conformément à la loi, établit un rapport dans lequel il relate l'accomplissement de sa mission. A

3. Conclusion et Rapports 3.1

Travaux de fin de mission

 Réévaluer les seuils de signification  Mettre à jour notre évaluation des risques  Conclure sur les risques et points importants identifiés au cours de l’audit  Réaliser les procédures substantives sur le processus d’établissement des états financiers  Communiquer avec la direction et les personnes constituant le gouvernement d’entreprise  Emettre notre rapport

Les outils de finalisation de la mission Guide de contrôle de l’annexe sociale Checklist IFRS, US GAAP,… Registres légaux 33

Management letter, compte-rendu de réunion de synthèse… Rapport Général, Rapport Spécial Programme de travail CAC Lettre d’affirmation signée Guide de contrôle du rapport de gestion Guide de contrôle des vérifications spécifiques Guide de contrôle des conventions réglementées

3.2

Rédaction des rapports

Le commissaire aux comptes, conformément à la loi, établit un rapport dans lequel il relate l'accomplissement de sa mission. Article 175 du Code de Commerce « Les commissaires font un rapport à l'assemblée générale sur la situation de la société, sur le bilan, sur les comptes présentés par les administrateurs et les propositions de distribution de dividendes. L'absence de ce rapport entacherait de nullité la délibération de l'AG approuvant les comptes »

Les conditions obligatoires en matière du rapport d’audit sont : - Titre ; - Forme écrite du rapport ; - Date du rapport ; - Signature du rapport ; - Communication du rapport ; - Présentation du rapport à l'assemblée. L'uniformisation de la forme et du contenu du rapport du CAC est fortement souhaitable dans la mesure où elle facilite la compréhension du lecteur afin qu'il identifie les circonstances inhabituelles, le cas échéant. 34

L’auditeur a la possibilité d’y insérer un paragraphe distinct d'observation(s) dont l'objectif est d'attirer l'attention du lecteur sur un point concernant les comptes annuels, exposé de manière pertinente dans l'annexe (ex : changement de méthode). Dans le rapport, l’auditeur doit expliciter les volets qu’il a vérifiés afin de limiter sa responsabilité. Par ailleurs, le CAC précise dans son rapport :  Que les comptes annuels sont arrêtés par l'organe compétent et qu'il lui appartient d'exprimer une opinion sur ces comptes ;  La nature et les objectifs d'une mission d'audit ;  Qu'il a effectué les diligences estimées nécessaires selon les normes de la profession et que celles-ci lui apportent une base raisonnable à l'expression de son opinion. L'opinion exprimée dans le rapport doit être le juste reflet des conclusions de la mission telles que reflétées par le dossier et la note de synthèse et être compréhensible par tout lecteur, même non avisé. Une opinion d'audit appropriée dépend de :  L'évaluation des résultats des travaux d'audit ;  L'étendue de ces travaux ;  La conformité aux principes comptables généralement admis ;  L'information présentée ;  Autres informations financières communiquées avec les états financiers. La prise en compte du caractère significatif est primordiale dans la formation de l'opinion. Le caractère significatif doit être jugé aussi bien sur des critères quantitatifs que qualitatifs. Dans le rapport d’audit, le commissaire aux comptes peut en exprimant son opinion soit : 35

- Certifier les comptes, cela veut dire qu’il n’a pas dégagé des observations qui affectent l’image fidèle de l’entreprise ; - Ne pas certifier les comptes cas où il existe des anomalies affectant la régularité des comptes, l’image fidèle ou le patrimoine de l’entreprise ; - Certifier les comptes avec réserve si la régularité des comptes est saine, l’image fidèle n’est pas affectée et le patrimoine est sauvegardé mais avec des anomalies qui peuvent encourir l’entreprise des risques et pénalités.

36

Conclusion En résumé, on pourrait dire que ces premières approches de la notion d’audit, sont un avant-propos riche. Or, la notion d’audit, est très large aussi, et nécessite des recherches plus appuyées, d’autant plus, l’évolution de l’innovation dans les différents secteurs donne lieu à la naissance de nouveaux types d’audite spécifiques à chaque activité. Aussi, nous constatons que l’audit a un impact très important sur l’évolution de l’entreprise, puis qu’il influence leurs images, cela se fait ressentir par la l’augmentation de confiance des actionnaires ou associés. Ainsi, l’audit influe fortement les décisions stratégiques des entreprises, sur le moyen est long terme, avec des conséquences non négligeables. En fin, il serait plus intéressant après cette présentation, de connaître, le cœur du métier d’auditeur, à savoir, les méthodes, les formalités, et les procédures exactes qui sont à l’actif de chaque type d’audit.

37

Table des matières INTRODUCTION.................................................................................................2 PARTIE I : A LA DÉCOUVERTE DE L’AUDIT.............................................3 1. 2. 3.

DÉFINITION DE L’AUDIT............................................................................4 DÉFINITION DE L’AUDIT COMPTABLE ET FINANCIER..............................4 LES TYPOLOGIES DE L’AUDIT COMPTABLE ET FINANCIER......................5 3.1 L’Audit comptable et financier interne.................................................5 3.2 L’Audit comptable et financier externe..............................................5 3.2.1 Audit légal :.......................................................................................6 3.2.2 Audit contractuel :...........................................................................6

PARTIE II : LE DÉROULEMENT D’UNE MISSION D’AUDIT..................8 1.

PHASE D’ÉTUDE OU PLANIFICATION.........................................................9 1.1 Acceptation de mission............................................................................9 1.1.1 La norme régie cette étape...............................................................9 1.1.2 Acceptation d’une nouvelle mission................................................9 1.1.3 Maintien des anciennes missions...................................................10 1.1.4 Lettre de mission............................................................................11 1.2 Planification & orientation de la mission d’audit...............................12 1.2.1 Prise de connaissance de l’entité auditée......................................12 1.2.2 Identification des domaines et systèmes significatifs...................20 1.2.3 Elaboration du plan de mission.....................................................26 2. PHASE D’ÉVALUATION ET DE CONTRÔLE...............................................28 2.1 Appréciation du contrôle interne.......................................................28 2.2 Contrôle des comptes..........................................................................32 3. CONCLUSION ET RAPPORTS.....................................................................33 3.1 Travaux de fin de mission...................................................................33 3.2 Rédaction des rapports.......................................................................34 CONCLUSION....................................................................................................37 TABLE DES MATIÈRES..................................................................................38

38