1884 Rhum [PDF]

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Zitiervorschau

IJii

FABRICATION DE L'ALCOOL

PRODUCTION DU RHUM

FABRICATION DE L'ALCOOL PRODUCTION DU RHUM J.-Paul ROUX REDACTEUR EN

CHEF DU JOUllNAL L.4 IlEVGB Ui1.1PERSELLE DL' LA D I S T l L L E i i l E

MEMBRE DU JURY DE L'EXPOSITION INTERNMIONALE I)E

1881

PEMBRE DES CONGRES INTERN.1TIONAUX POUR L'ÉTUDE D E L'.\I,COOLISBE,

-Prix :

3 francs

--

G . MASSON, É I ) L T E U K L I B R A I R E D E :L'ACAD$MIE

D E nl&DECIKE

E.I.C., ETC.

Dans le petit travail que nous présentons à l'industrie de la canne à sucre de tous les pays, nous nous sommes surtout préoccupé d'indiquer non pas une solution au problème de la sucrerie de cannes, mais un puissant moyen de lutte contre la concurrence, et peut-être yne transformation complète de cette industrie. A notre avis, pour retrouver son état florissant, l'industrie de la canne à sucre doit faire une évolution complète, évolution qui consiste à donner une plus grande importance à la fabrication des eaux-de-vie et de l'alcool. Le malheur des temps a voulu que la France fût privée ou à peu près de son plus beau fleuron commercial et vinicole, la production des eaux-de-vie de vin des Charentes ; c'est une place tout indiquée pour les eaux-devie de canne. Ce qui fait la puissance et le succès des industries agricoles européennes, c'est qu'elles sont dirigées dans un esprit de progrès scientifique, une grande largeur de vues pour les applications induslrielles des nouvelles inventions, enfin, , avec un sentiment mercantile très souple, très vif, très délié, qui fait que l'on s'attache peu à produire une marchandise peu demandée, mais que l'on se préoccupe toujours de fabriquer ce que l'on est sûr d'écouler. Comme exemples frappants du nouvel esprit qui doit

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PRBFACE

animer les industriels qui dirigent de grandes exploitations, nous citerons les progrès énormes faits en Allemagne par deux industries qui nous touchent de très prhs : l'industrie de l'alcool et celle du sucre. Ces deux industries, essentiellement agricoles, sont devenues, dans ce pays, par la précision des procédés, la correction commerciale, l'élasticilé cle la production, des industries ayant toutes les qualités dcs industries manufacturières. La solution générale que nous indiquons n'est pas riouvelle; elle s'impose par la loi du progrès, et à l'agriculture francaise même on lui indique, comme remède à ses souffrances, de faire de l'industrie, de se lrai~sformer. Le conseil est d'ordre général, et sans application directe et pratique bien souvent. Pour l'industrie coloniale, iloiis pouvons 6tre plus précis et, par suite, plus utile. Puis, joignant la pratique ii la théorie, en conseillant aux planteurs de fabriquer des eaux-de-vie el des alcools, nous leur indiquons comment ils peuvent les produire el à l'aide de quels appareils, ce qui leur épargnera des pertes de temps et des recherches laborieuses. Nous avons l'intime conviction de [rendre service à l'industrie du sucre de canne en lui cornniuniquant nos observations sur le mouvement général industriel et agricole, observations recueillies tant en France que dans de nombreux voyages à l'étranger, et q u i peuvent guider ceux qui, éloignés de plusieurs milliers de lieues, reslenl encore dans la voie des anciennes -raiiques. J . -PAUL ROUX.

CHAPlTRE PREMIER LA CANNE A SUCRE ET SES PRODUITS

L'industrie coloniale sucrière, la fabrication de sucre de canne, qui a fail jaclis la prospérité des colonies, traverse aujourd'hui une crise des plus intenses, par suite de la coiicurrence de plus eii plus vive que lui fait le sucre de betterave. L'avilissement du sucre tle canne est tel que, dans certaines colonies, à Cuba par exemple, des champs entiers de canne à sucre sont abandonnés. Plusieurs remèdes à cette situation désastreuse, qui menace gravement l'avenir des colonies, ont été appliqués ou proposés. D'abord des mesures fiscales protectrices, puis la transformation du matéricl des usines, enfin la varikt6 (les cultures; l'fitat, les industriels et les planteurs ont été invités it taire leur part dans l'œuvre de salut colonial. La récenie loi sur les sucres, en accordant une faveur aux sucres des colonies, a déjà fait quelque chose; la part de l'fitat ne peut guère être plus grande. Les industriels, en transformant leur matériel qui est souvent plus perfectionné que Ir, matériel métropolitain, se sont mis à la hauteur des circonstances. Reste la variété des cultures; or ceci est le plus dificile; c'est un conseil facile à donner, mais qu'on ne peut mettre en pratique. Ui1 député des colonies, s'exprimait ainsi sur ce point à ln Cliambrc : « I,a Guadeloupe, la Martinique, la Réunion, Mayolte, ne sont pas des pays où, coiilme cil France, on s'occupe de diverses cultures; on n'en fait qu'une, retenez bien ce fait, c'est la culture de In canne.

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LA CANNE A SUCRE ET SES PRODUITS

Quaiid 011 parcourt ces petits pays, on ne rencontre de toutes parts que des champs de cannes. Ils tirent de cette denrée toutes leurs ressources. C'est elle qui leur permet d'opérer tous leurs échanges, de payer tons leurs impôts, de faire face à toutes leurs obligations. » Si donc vous tarissez l'industrie sucrière de ces colonies, vous les ruinez litteralement. » Voilà l'importance de la culture de la canne à sucre aux colonies, qui alimente plus de 1,200 sucreries, ainsi réparties, , d'après M. Sicre de Fonbrune, ancien président de la Chambre d'agriculture de l'île de la Réunion : La Martinique compte 864 sucreries et 15 usines centrales; La Guadeloupe, 472 sucreries et 21 usines centrales; L a Réunion, HO sucreries; Mayotte et Nossi-Bé, 12 sucreries; Nouvelle-Calédonie, 2 sucreries; Guyane, 2 sucreries. La production totale en sucre est de près de 180 millions ds tonnes. D'autre part, on compte : A Cuba, 1,358 sucreries produisant 580,000 tonnes de sucre, moyenne des dix dernières années; A la Louisiane, 910 sucreries dont la production est de 120,000 ,tonnes de sucre. Au milieu de cette énorme prquction de sucre et de l'avilissement des prix, une solulion srndique d'elle-mAme, et nous sommes surpris que 16s représentants des colonies ne l'aient pas, indiquée plus tôt : C'est la fabrication des alcools de canne, c'est In transformation industrielle, qui a enrichi le nord de la France, qui doit aussi ramener la prospérité aux colonies. Il ne faut pas seulement demander du sucre à la canne, mais aussi de l'eau-de-vie, d u rhum. La disparition de3 eaux-de-vie de Cognac laisse le champ libre aux eaux-de-vie coloniàles . 1)

I,A CAANC

.\

SGCRE E T SES I'IIODUIT3

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La fabrication du rhum, cle l'eau-de-vie de cailile s'iildiyuc tout naturellement, dans les colonies et dans les pays producteurs de canne, comme 16 seul moyen de faire équilibre au bas prix des sucres. Pour accomplir cette évolutioiî, les circonslaiices sont très favorables, car l'eau de-vie de canne viendrait combler le vide immense laissé par l'eau-de-vie (le vin,. qui n'est plus produite qu'en petite quantité depuis les progrès foudroyants di1 phylloxera.

Il y a là, nous le savons, une question de proportion entre le prix du sucre et le prix du rhum; mais il est certain aussi que si la distillation de l'eau-de-vie, au lieu d'être un accessoire de la sucrerie, élail l'objet principal et unique de l'exploitation, la fabrioation se ferait dans des oonditions bien meilleures : le prix cle revient serait diminué, la qualité des rhums améliorée et les rendements augmentés, La part plus grancle à faire à la distillation el, éventuellement, la transformation des sucreries en distilleries, doivent appeler l'attention des pays producteurs de canne à sucre, dont l'avenii~ peu riant est ainsi décrit par la plume assombrie de $1. B. l)nreni~, directeur du .Jour.,lal des fabricants de suc;-e : Des centaines de petites sucreries coloniales doivent disparaître et clisparaitront fatalement, et le même phénomène sè produira à Cuba, A Porto-Rico, dans les Antilles anglaises, à la 1,ouisiane et ailleurs, jusqu'à ce que l'industrie exotique repose sur des bases économiques analogues à celles de l'iqdustrie europ6enne et que le progrès réalisé partiellement par les iisines centrales soit devenu la règle et non pas l'exception. D'ici la, la production exotique se sera abaissée dans une considerable proportion et il sera dificile aux planteurs sans capitaux, sans travailleurs, aux prises avec des difficultés d'ordre politique et social de toute sorte, de regagner le terrain perdu. Le domaine siti+ierpresque tout cntier, l'avenir de la consommatioii dans le monde, l'exportation dans tous les pays qui ne produisent pas de sucre, appartienent donc pour longtemps i la betterave européenne, prête à ce rôle important qu'elle remplit déjà. El1 hien! que les planleiirs, quc Jes colons ne s'obstinent plus

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L A C A N N E A SUCRE ET SES PRODUITS

à vouloir produire uniquement du sucre, et à faire dc celtc

fabrkation la base principale des exploitations oloniales. Qu'ils donnent plus d'attention à la fabrication des eaux-devie par l'utilisation des résidus; le sucre qui leur aura échappé dans la fabrication, ils doivent le retrouver par un bon traitement des bas produits au moyen d'une distillerie perfectionnée. En un mot, pour lutter avantageusement contre la concurrence, ils doivent déplacer la base de leur exploitation; le sucre, dc produit principal, doit devenir produit secondaire, et la fabrication des eaux-de-vie, rhum et tafia, être le pivot de l'industrie coloniale. Le déplacement de ses moyens d'action donnera à cette,industrie une force nosvelle, en ouvrant à ses produits un marché plus vaste et en les présentant dans de meilleures conditioiis. Le sucre, déchargé pour une bonne partie de tous les frais de fabrication qii'il doit supporler à lui tout seul aujourd'hui, luttera avantageusement contre la concurrence. En donnant une attention plus grande à la distillerie, en employant des appareils perfectionnés, les rendements en eaude-vie seront augmentés et la qualité des produits beaucoup améliorée, ce qui leur assurera. un débouché constant et à un prix très rémunérateur. L'exportation peut aussi ètre beaucoup favorisée par la diminution dri prix du fret, au moyen des appareils perfectionnés d u système Savalle produisant de forts degrés. Nous parlons, cl i i reste, plus loin de ces appareils sur lesquels nous appelons l'altention spéciale des fabricants. La disparition presque totale et Ies prix si élev6s clcs eaux-devie de vin laissent aux eaux-de-vie de canne, rhum et tafia une place immerise à remplir, des besoins très grands à satisfaire. Les qualités hygiéniques de ces produits, aussi bien que leur goût particulier et leur finesse d'origine, leur assurent dans la consommation du nioride entier la première place parmi les liqueurs et les eaux-de-vie.

CULTURE DE LA C A N N E A SUCRE E N ESPAGNE

La culture de la canne et de la fabrication du sucre dans les provinces méridionales de l'Espagne, depuis Gibraltar jusqu'h Almeria, ont pris depuis quelque temps une certaine importance. Vingt-trois sucreries de cannes, dont quelques-unes trks puissantes, sont installées dans ces provinces. On lira, croyons-nous, avec beaucoup d'intérêt, une coninliinication faite par M. Grand i la Société des Ingénieurs civils sur la canne à sucre et l'industrie sucrière dans ces régions : Quoiqu'au premier abord il puisse paraître singulier de venir parler de culture de cannes à sucre sous le 370 degré de latitude nord, il est facile cependant de trouver l'explication de ce fait dans la situation orographique particulière de la contrée dont il s'agit et les conditions climatériques toutes spéciales qui en , sont Ia conséquence. La partie de la côte d'Andalousie propre à la culture de la canne, comprise entre le 36e et le 3 7 e degré de latitude nord, s'étend depuis le village d'hdra à l'Est jusqu'à l'embouchure du RioGundiaro à l'Ouest, à peu de distance de Gibraltar, mesurant entre ces deux points extrêmes une longueur de 220 à 230 liilomètres . Sur toute cetle longueur s'étend parallèlement à la mer, il une certaine distance du rivage, une chaîne de montagnes qui, partant de la Sierra-Nevada au-dessous de Grenade, se prolonge vers l'Est jusqu'aux hauteurs de la Serrania de Ronda, formant l'extrémité de la ligne de partage des eaux entre l'océan et la Méditerranée.

C i

L A CANNE A SUCRE

EN ESPAGNE

Cette chaîne, dont certains sommets atteignent la limite des neiges éternelles, forme un abri contre les vents du nord, et si llon remarque en outre que la direction de cette partie de la côte est sensiblement de O 30" S à E 300 N, on comprendra qu'elle se présente ainsi dans les meilleures conditions pour utiliser aussi complètement que possible la chaleur solaire. Grâce à ces conditions spéciales, cette partie de la côte andalouse jouit d'un climat tout à fait exceptionnel, qui y rend possible la culture de la plupart des plantes tropicales parallèlement à celle des végétaux moins délicats de nos contrées plus froides. Tous les sept ou huit ans seulement, une gelée de courte durée se fait sentir; mais par une récolte prématurée, on arrive la plupart du temps, sirion à annuler complètement, du moins à restreindre beaucoup son action si;r le rendement des plantations sucrières. Un climat chaud n'est pas la seule condition nécessaire à la culture de la canne ; il faut encore que le sol sur lequel on la cultive présente constamment un certain degré d'humidité. Ce résultat est atteinl pendant une grande partie de l'année par la fréquence dos pluies ; mais, à partir du mois de juin jusqu'au mois de septembre, il devient absolument nécessaire de cornbattre la sécheresse par des irrigations artificielles. Cette condition exige le voisinage d'un cours d'eau d'une certaine importance et restreint conséquemment l'étendue des plantations à un petit nombre de localités privilégiées. On remarque, en effet, que la chaîne de montagnes dont il a été question plus haut, loin de suivre les sinuosités de la côte, tantôt s'en approche de telle sorte que les derniers contreforts viennent plonger dans la mer, tantôt s'en éloigne en forrriant de grandes plaines arrosées par des cours d'eau qui déposent incessamment sur leurs rives des limons fertilisants. Chacune de ces plaines est devenue le centre d'une culture de cannes plus ou moins developpée, tandis que les parties montagneuses,. à peine recouvertes d'une mince couche de terre végétale, sont

LA CANNE A SUCRE EN ESPAGNE

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affectées à la culture de la vigne qui constitue également l'une des principales richesses du pays. Sans examiner si la culture de la canne i sucre sur la c servi au lavage et nu traitement dc la l e ~ u r e em-porle avec elle une notable quatitité d'alcool qu'il est important de pouvoir reprendre avant d'envo~erl'eau à la rivière. Dans les grandes usines, et notamment h la tlislillerie de Maisons-Alfort, la perte eii alcool, de ce chef. peut s'élever do 3 à 4 hectolitres par jour. Evi~ercette perte est donc un bénéfice tout net pour !a distillerie. Mais cette eau de lavage, si peu riche en alcool, ne peut pas btre fructueusement distillée tlans les appareils qui épuisent le moût fermenté des grains ; car, distillée aiilsi, la dépense du combustible est considérable et ne fournit comme produit qu'une eau titrant 5: degrés d'alcool. couLe problème ainsi posé, MM. D4siré Savalle et C'"nt biné un appareil sl>écial, représenté par la figure 12, et qui permet d'obtenir à volonté de l'alcool à 90 degrés avec une dlpense de combustible très minime. Cette grande économie de conîbustible est obtenue par une combinaison qui fait reprendre, au profit de l'appareil, une grande partie des clialeurs perducs, tant des vapeurs alcooliques que de l'eau épuisée d'alcool qui sort de 1'apl)areil. On a observé que, pendant le fonctionnement, la dépense dc vapeur, sous une pression de 4 atmosplières 1/2, est celle qui s'écliappe par une section de 140 millimètres carrés.

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.\PP.\REIL

$CS NOUVEAV SYSTÈME S E R V A N T ' A REPRENDRE L'ALCOOL

Iles résultats parfaits et mètne inespérés de ce i~ouveausystème, ont conduit l'invenleur à l'appliquer à ln distillerie des matières fermenlées; des matières épaisses provenant des grains et contenant environ 4 0/0 d'alcool ont fourni de l'alcool brut à 940. En présence des excellents résultats fournis par cet appareil, M. le Baron Springer en a fait installer successivement 4 pour la distillation des eaux de lavage de la levure; 3 fonctionnent à l'usine de Maisons-Altort,, près Paris, et un autre d'une grande. puissance à l'usine de Reintlorf, près Vienne. Ce dernier appareil est d'une puissance de travail de 1,200 Iiectolitres par 24 heures.

SACCHARIFICATION PAR TlES ACIDES

$ 1. - Quand faut-il préférer la saccharification par les acides à la saccharification par le malt?

Par son extrênîe siulplicité et la rapidité du travail, la distillaLion (les grains par la saçcharitication au moyen des acides est souvent très avantageuse surlout lorsque dans la distillation on a seulement en vue la fabricalion exclusive de l'alcool. Le distillaleur SC trouve ainci débarrassé des complications qu'entraîne avec elle la méthode de saccharitication par le malt: construction de matériel spécial, germoirs et tourailles, conduite plus délicate du travail, etc. En outre, utitisation obligatoire des .+drêchespar l'alimentation des bestiaux ; cc mode d'utilisation domplique encore le travail de la. distillerie, suivant que l'on trouve ou que l'on ne trouve pas à vendre les drêches, jour par jour, aux éleveurs du voisinage, et dans la négative il faut étaMir des Btables nombreuses, alors le distillaleur doil s'improviser éleveur et commerçant de bestiaux. Au préalable, il a dû s'établir malteur pour fabriquer lui-même son malt, ce qui fait deux industries adjacentes à la distillerie. Quand la production journalière d'alcool doit être considérable, la parfaite organisation dc ces annexes cle la distillerie est parfois très difficile, sinon impossible. Les grandes distilleries, comme il en existe en France, cn Belgique, en Hollande, en Allemagne, en Autriche, en Hongrie, qui travaillant par le malt produisent des centaines d'lleclolitres

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S.\CClllRlFIChTIOX

~ 4 1 1LES A C I U E ~

d'alcool par jour, ont parfois mille bêtes tlaiis leurs élahles, et les cultivateurs des environs doivent se faire' inscrire pour obtenir de la drêche. Mais ces grandes distilleries, en outre qu'elles se trouvent généralement dans un centre agricole, ne soiit pas arrivées tout d'un coup à cette grande production et à ces.résultats. II faut du temps pour créer toutes ces artères de l'écoulement du produit de la distillerie, pour faire apprécier par les cultivaleurs les qualilés de la drèche; et si les résultats sont très beaux par la suite, ils ne sont obtenus qu'après beaucoup de peine, (le soins et de sacrifices. Daiis la plupart des cas tlonc, la saccharitication par les acides s'impose comme étant la plus simple et la plus manufacturière. Par les progrès qu'a faits ce genre de fabricatioiî, on est arrivé à utiliser aussi les résidus, et au moyen des appareils rectificateurs Savalle, on peut produire des alcools kgalaiil en finesse et en neulralité les meilleurs alcools résultant de la saccharification par le malt. Au m0yc.n de certains moulins, on peut opéier la moulure cles grains de manière à en séparer le son. Celui-ci ne produisant pas d'alcool est iiuisible dans le travail, et comme rosidu, i l est parfait, car étant a l'ktat sec il peut êlre transporté et emmagasiné; ce qui est souv~iitimpossible avec les résidus provenant de la dislillalion par le malt, qui doiveiit ètre consommés sur place et jour par jour. En résumé donc, ,quand il s'agit de traiter journellement de grandes quantités de maïs ou de riz, la saccharification par les acides cst la plris facile, et c'est par ce système qu'ont été installées les grandes distilleries de Croisset-Rouen et cle BordeauxBacalan. Nous allons donner la description des deux niodes de travail par les clc cl es : à air libre ct sous pression.

SACCHA!lIFICATION

PAR LES ACIDES

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3 II. - DescrBtion du travail par l'ancienne méthode à air libre.

La saccharification des grains par les acides est un travail assez simple, qui exige cependant certaines conditions essentielles pour arriver à un bon résultat : l o 11 faut d'abord employer des cuves de saccharification Btablies dans &s conditions de durée toutes particulières, et il faut que ces cpves soient solidement supportées par le fond. Sans cela, on s'expose à des accidents de rupture de ces cuves, et il eik résulte toujours des brùlures graves, souvent mortelles pour les personnes qui se trouvent là, dans le moment où le sirop bouillant s'en échappe ; 20 Il faut, ensuite, que le barboteur en plomb, qui amène la vapeur de chauffage, soit tourné en spirale sur le fond'de la cuve, de manière à ne laisser qu'une distance d'environ 20 à 23 centimètres seulement entre les spires, et 45: centimètres seulement entre la spire extérieure et la paroi de la cuve ; que ce barboteur soit percé de trois rangs de trous, dont la somme d'ouverture représente environ le triple de sa section; ces trous doivent être répartis en trois rangs, dont un sous le tube et les autres de chaque côté du tube; il va de soi que l'extrémité de ce barboteur est bouchée. Si l'on néglige ces précautions pour le barboteur, il en résulte que l'ébullition ne se fait pas d'une manière égale dans toute la quve, et qu'une partie des grains tombe sur le fond et s'y fixe sans se saccharifier. Quelques distilleries ont voulu parer à cet inconvénient en mettant dans la cuve un agitaleur mû par la machine; cette complication n'est pas utile, si le barboteur en plomb est posé dans la cuve, comme nous l'avons indiqué. 30 Il faut, avant de charger dans la cuve les maïs concassés. v mettre l'eau et l'acide (ou du moins le 1/3 de la quantité totale de l'acide à employer, qui est d'environ 10 kilogr. d'acide muriatique ou Ci kilogr. d'acide sulfiirique par 100 kilogr. de grains) ; il

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SACCHARIFICATIOI~' PAR LES ACIDES

faut porter ce mélange d'eau et d'acide à l'ébullition et maintenir celle-ci par une vapeur soutenue, pendant tout le temps- que dure le chargement de Ia cuve. Cette ébullition maintient le grain en suspension et empêche qu'il ne se précipite sur le fond de la cuve d'où on ne pourrait que difficilement le détacher. On vérifie quelquefois, pendant le chargement, au moyen d'un mouveron, pour s'assurer si rien ne se dépose dans la cuve ; si cela arrive, c'est quel'on a chargé les grains trop précipitamment ; on modère en ce cas, pendant quelques instants, l'alimentation des grains, jusqu'à ce que la partie précipitée se soit mélangée au liquide en ébullition. 40 On met environ une heure à opérer le chargement de la cuve ; ensuite on ajoute le surplus de l'acide, on maintient encore une bonne ébullition pendant une heure pour réduire complètement le grain en dextrine ; puis on modkre la vapeur tout en maintenant toujours l'ébullition, jusyu'à l'achèvement de la saccharification, qui varie suivant la nature des grains soumis au travail de 8 à 1.4 heures. Pour savoir quand celle-ci est terminée, il y a plusieurs procédés pour reconnai tre la quanti té de glucose (sucre incristallisable) produite. On fera bien, à cet effet, de se procurer et de suivre lesvinstructions données par deux peiites brochures, qui indiquent très succinctemenl les opéralions à faim ; ces brochures sont les suivantes : Celle de M. Charles Viollette ; elle a pour titre : Dosage dusucre au nzoyen des liyzteurs 'titrées. Elle se vend à Lille, chez M. ~ u a r r é , libraire, Grande-Place. L'autre est de M. fimile Cornmerson ; elle se vend, à Paris, 99, boulevard de Magenta, au bureau du Journal des Fabricants de sucre. Mais pour les personnes qui auraient des dificixltés pour se les procurer, nous indiquerons ici l'opération à l'alcool, qui peut aussi, dans certains cas, servirde guide. 50 Elle consiste à prendre de la cuve en ébullition une petite quantité de sirop ; à la filtrer sur du papier gris, et àla mélanger ensuite dans une éprouvette en verre, avec trois fois son volume d'aicool à fort degré.

SACCHARIFICATION PAR LES ACIDES

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.Tant que dans l e mélange se forme un précipité blanc nuageux, la iaccharification est incomplète ; c'est la dextrine, qui est insoluble dans l'alcool, qui se précipite. Aussitôt que le mélange reste homogène, l'opération est terminée. On arrête ,alors la vapeur qui chauffe la cuve, et on en vide par parties le contenu dans la cuve à saturer. 60 Cette opération de la saturation consiste à enlever au sirop la quantité d'acide qii'il contient en excès, au moyen de carbonate de chaux (appelé, dans le commerce, blanc de Meudon ou blanc d7~spa;ne). Ce blanc est préalablement broyé et passé au crible, pour être divisé et exempt de corps étrangers. On en met dans les sirops, de maniére, à laisser exister dans les fermentations environ six millièmes d'acide muriatique pour des jus riches de 4 à 5 degrés du densimètre. Si le blanc de Meudon est pur, bien lavé, il en faudra mettre à la satiiration environ 3 kilogr. 1/2 par 100 kilog. de mais saccharifiés. Dans le cas où l'on mélange les maïs saccharifiés avec des sirops de mélasses, l'opération de la saturation ne se fait plus, puisque l'excédent d'acide est employé par les m6lasses. Cet acide rernplit en ce cas un double but : d'abord il sert à saccharifier les maïs, puis il sert à faire fermenter les mélasses. Les sirops résultant de la saccharitication par l'acide sont, après leur saturation, refroidis ek mélangés d'eau pour être ramenés à 20 degrés centigrades et 4 1/2 à 5 degrés de densité; ils fermentent avec une grande facilité, parce qu'ils contiennent beaucoup de levure. Aussi emploie-t-on dans ce travail la fermentation continue, sans autre levure de bière que celle nécessilée par la mise en train de la première cuve. i

$ III.

- Desoription du travail par la nouvelle méthode rapide et économique sous pression

La premiére méthode de préparer les grains à la distillation que nous venons d'expliquer, est très simple ; mais la dépense nécessitée par l'acide et par le combustil~leest importante et devait

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SACCHARIFICATIQ~V PAR LES A C ~ D E ~

nécessairement fixer l'attention des praticiens, et les pousser 41 chercher à obtenir un résultat plus économique. M. Colani, ancien professeur à l'Académie de Strasbourg, et M. Kruger sont les premiers arrivés à un perfectionnement réel et pratique de cette ancienne méthode 'de saccharification. Leur procédé consiste à opérer sous fiession, dans un cylindre en cuivre, et à déterminer d'une manière exacte le nonabre de calories nécessai~es ù la saccharification de chaque substance, en opérant à une pression de vapeura donnée et dans un laps de iernps tléterminé. Ils sont ainsi arrivés ù fixer le milieu de pression le plus favorable au traitement de chaque espèce différente de grains et d'autres matières. Lorsqu'on dépasse ce milieu de pression, et par conséquent de chaleur, on produit la transformation de la glucoJe en acide caramélique; si l'on opère à une pression inférieure à celle indiquée, on perd le béndfice du systéme, par la durée trop longue du travail et la dépense trop forle de combustible.. Ils ont tour à tour traité les mais, les orges, les seigles, les blés, puis le foin, la paille, le bois, etc.; ils ont ainsi obtenu des résultats très intéressants. Le foin, par exemple, leur a donné 12 1/2 pour cent d'alcool. Mais ils sont surtout appliqués au traitement industriel des maïs. Nous extrayons d'une brochure, qu'ils ont publiée, leur manière d'opérer pour les maïs ; c'est le travail qui nous intéresse le plus, parce qu'il sert aujourd'hui dans toutes les distilleries de mélasses, pour introduire économiquement dans le travail la levure et l'acide nécessaires à une-bonne fermentation. » » ))

1) ))

r u a

a Nous cuisons en vase clos. Ce vase est en cuivre; disons tout de suite pourquoi nous avons choisi ce métal. L'acide chlorliydrique ou muriatique, le seul dont iious nous servions, n'attaque guère le cuivre eii masse et ae l'attaque qu'au contact de l'air; par l'expulsion de l'air au moyen de la vapeur, iioüs mettons l'appareil saccharificateur B l'abri de toute action corrosive, ainsi qu'on peut s'en convaincre en visitant celui qui cst monté à notre usine; après 1,500 cuites, il est, P I'intdrieur, exactement dans le même état que le jour où le constructeur nous l'a expédié. . . . .

SACCHARIFICATION PAR LES ACIDES

69

)) Pour chaque espèce de substances contenant de l'amidon, l'opération exigera une quantitd d'eau et d'acide, une pression et unv durée s quelque peu différentes. Au lieu d'entrer, à ce sujet, dans d'innomn brables détails, nous allons raconter exactement comment nous opé0 rons depuis plusieurs mois avec le maïs, qui est un des grains les D plus rebelles h une saccharification complète. u Nous versons d'abord dans notre saccharificateur, qui mesure une n capacité d'un mètre cube et demi, 600 litres d'eau coupés de 16 kilogr. u d'acide chlorhydrique, et en mème temps nous ouvrons le robinet de fi vapeur. Dès que les deux tiers de l'eau sont entrés, nous chargeons, u parle, trou d'homme supérieur, 360 kilogr. de maïs concassé. On ferme le trou d'homme ; on laisse sortir l'air par le robinet purgeur jusqu'd ce u qu'il ne passe plus que la vapeur. On ferme alors ce robinet, et le n manomètre ne tarde pas à monter. Lorsqu'il marque 3 atmosphères (pression normale pour le mals), on arrête l'introduction de la vapeur >) de chauffage. Une ou deux fois peut-être pendant l'opération, le manomètre redescend vers 2 4/2 ; il est bon, en cc cas, de rouvrir l'acc6s à la vapeur durant quelques secondes, ce qui sufit pour rétablir et maintenir la pression normale. Aprés cinquante minutes de chauffage B .(à partir de l'instant où l'on a fermé le trou d'homme), on ouvre le robinet de ddcharge, et l'appareil devenant un vrai monte-jus, toute la masse liquide s'élève par le tuyau vers la cuve de dépôt, qui est munie » d'un couvercle solidement cloué et d'une petite chcminAe en bois, pour permettre k la vapelir du liquide de s'écliapper librerrent sans produire O d'éclaboussures. Entre le point de départ et le point d'arrivée du tuyau r de decharge, il existe une différence de niveau de 6 mètres. On pourrait I) l'augmenter corisidérablement sans aucun inconvénient. - Rien ne u reste dans le saccharificateur. u La décharge dure quatre minutes, le chargement onze. Avec les cine quante minutes de cuisson, la durée totale de l'opération est donc de r soixante-cinq minutes, de sorte que nous faisons habituellement vingtn deux cuites en vingt-quatre heures. L'ouvrier attaché au saccharificateur n a tout le temps nécessaire pour conduire au moins deux appareils, » chargement compris. Il serait donc facile d'établir dans les grandes s 4isines tolite une batterie de saccharificateurs, et rien n'empêcherait, )) d'autre part, de donner au cylindre une dimension double, triple ou même quadruple.

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Suivant MM. Colani et Kruger, on arrive, par l'application de

70

SACCHARIFICATION PAR LES ACIDES

Ieur procédé, à diminuer la dépense de fabrication de 1,000 kilogr. de maïs de 38 fr. 50 c., qui résultent de : 16 francs les 100 kilogr . . . . . . . . . . . . . . . fr. 8 80 20 Différence en moins de dépenses de combustible, 900 kilogr. de houille à 30 francs. . . . . . . . . . . . . 29 70 10 Différence en moins sur l'acide employé, 55 kilogr.

Soit par 1,000 kilogr. de grains.

.

,

. . Fr.

38 50

Et ce n'est là qii'une partie des avantages de ce procédé, puisqu'il augmente aussi le rendement eii. alcool. Le procédé de saccharification' de MM. Colani et Kruger a reçu de nombreuses applications dans ces dernières années, nous donnons ci-dessous la copie d'une lettre d'un grand industriel, fabricant de sucre et distillateur dans le Pas-de-Ca!ais - elle fixe bien le rendement obtenu du maïs jusqu'en 4881. - Mais depuis cette époque, des distillaleurs du Nord, MM. Bonzel, ont perfectionn6 le travail et sont parvenus à augmenter le rendement du maïs de 3 à 4 litres d'alcool par 100 kilogr. Déjà plusieurs usines ont acquis par licence de brevet le droit de se servir de ce nouveau procédé, do& ils tirent les meilleurs résultats. Les figures 42 et 13 représentent la vue de face et de profil, de l'appareil de MM. Colani et Kruger. A . Cylindre en cuivre rouge, solidement construit, contenant son doirble fond perforé. b. Trou d'homme servant à charger les grains. c. Trou d'homme pour introduire le double fond. d. gprouvette servant à suivre le travail, par la prise d'échantillons du sirop à différentes phases de l'opération. e. Manomètre indiquant la pression jnlérieure de l'appareil. f. Horloge pour observer la durée de l'opération. G. Cuve en bois, munic d'une cheminée, servant à vider le contenu du saccharificateur, aussitôt la saccharification terminée. 1. Robinel d'arrivée d'eau acidulée. 2. Robinet d'arrivée de vapeur pour le chauffage. 3. Robinet pour purger l'air contenu dans le cylindre. 4. Robinet de vidange, communiquant à la cuve supérieure.

SACCHARIFICATION PAR LES .\CIDES

5 IV.

-

Lettre d'un distillateur.

Après avoir décrit le système Kruger, nous croyons devoir reproduire la lettre d'un distillateur adressée au Journal la Sucrerie utdigène et publiée le 9 février 1881 et dans laquelle se trouvent des chiffres qui ont beaucoup d'intérêt, en tenant compte toutefois des perfectionnements apportés depuis :

Puisque vous voulez bien ouvrir les colonnes de votre intéressant journal aux publications relatives à l'alcool, je demanderai à répondre quelques lignes à l'article paru dans votre dernier numéro sur la saccharification des grains par les acides, procédé Kruger. d'ai mont6 l'an dernier sept appareils système Kruger pour la distillation du maïs et je dois dire que tous ces appareils ont'fonctionné à mon entiére satisfaction. d'avais accepté la proposition de M. Savalle qui m'avait offert sou principal ingénieur pour me guider dans cette nouvelle installation et, sous cette habile direction, mon travail a été parfait du premier jour jusqu'au dernier. 1,'économie d'acide et de vapeur réalisée par les saccharificateurs Kruger est très importante. Le maïs est sufisamment cuit, sans jamais être brùlé. Cependant le rendement n'a jamais dépassé chez moi, 31 0/0, et il n'a guère été au-dessous de 30 0/0 en prenant la moyenne de tout l'été. On m'avait fait espérer 33 litres de bon alcool à 900 par 100 kilogs de maïs. de crois que- ce résultat est impossible à obtenir, et que les distillateurs qui ne veulent pas se faire d'illusion doivent compter sur un minimum de 330 kilogr. de maïs pour produire un hectolitre d'alcool à 90° et cela en travaillant trbs bien. Les maïs, surtout en été, ne sont pas toujours d'une qualité irréprochable, et on ne peut pas en retirer plus d'alcool qu'ils n'en contiennent. Agréez. etc;

74

SdCCHARIFICATION PAR LES ACIDES

§ V. - Devis approximatif du matériel d'une distillerie

travaillant par24 heures 7,000 kilos de riz ou de maïs par les acides. Io Générateurs de vapeur : Trois générateurs de vapeur de la force de 30 chevaux chacun : Tôle, 22,200 kilogr., h 65 francs. . . . . Fr. 14.430 Fonte, 7,5200 kilogr., à 45: francs . . . . . . 3.240 Accessoires, environ . . . . . . . . . . . 1.O00 Moteur :

1

18.670 n

Machine A vapeur de 8 chevaux . . . . . . . . . 3.600 3O Distillation : Une colonne distillatoire en fonte, avec ses satellites en cuivre no 5 . . . . . . . . . . . . . . . . 10.300 do Rectification : Un rectificateur à chaudière cuivre no 4 . . . . . . . 12.000 5O Pompes r Une pompe à jus fermenté en bronze, . . . . . . . 4.500 Deux pompes en fonte de fer pour eau froide. . . . Ueux pompes alimentaires. . . . . . . . . . . . . 60 Saocharification : Un concasseur. . . . . . . . . . . . . . . . . . Un appareil en cuivre systBme Colani et Kruger . . . Une cuve dc décharge. . . . . . . . . . . . . . . 'ioSaturation : Trois cuves de 35 hectolitres. . . . . . . . . . . . 8O Fermentation : 8 cuves de 110 hectoiitres chacune. . . . . . . go Itéservoirrs en tôle : Deux pour les alcools bruts. . . . . . . . . . . Un pour les 3 6 bon goût . . . . . . . . . . . TTri à eau froide . . . . . . . . . . . . . . . . . Un à jus îermenté . . . . . . . . . . . . . . . . Un eau chaude, à 65 francs les 100 kilogr. . . . . 1

$1 1

))

))

)>

2.200 5.500 s 800 u ))

8PO 4.400

11

3.500

1)

o0 Robinetterie, tuyauterie, transmiaeioiia et montages divers, environ. . . . . . . . . . .

7.000

. . . . . . K.

72.CilO

Matériel : TOTALapprosimatif.

))

*

75

SACCHARIFICATION PAR LES ACIDES

ag VI.

-

Devis approximatif du materiel d'une distillerie travaillant par 24 heures 60,000 kilog. de riz ou de maïs par les acides.

lo Qénérafeurs de vapeur : Six générateurs semi-tubulaires représentant ensembIe 720 mètres carrés de surface de chauffe. . . . Fr. 105.000 n . Prise de vapeur en tôle reliant les générateurs. , . 1,800 ))

.

2O Moteur et pompes r Une machine à vapuur à haute pression de 40 chevaux. 18.000 Deux pompes à eau pouvant fournir enseinble 100 mètres cubes par heure . . . . . . . . . . . . . . . . 5.500 Deux pompes à jus fermentés en bronze pouvant fournir par heure 25 mètres cubes . . . . . . . . . . . 5.700 Deux pompes alimentaires. . . . . . . . . . . . 2.500

))

))

))

))

3O Moulin : Six broyeurs système Gaüz Bluterie, élévateurs, etc. .

. . . . . . . . . . . 4.5.000

))

5.000

1)

. . . . . . . . . . .

ho Sacc1i;arifioationt Huit appareils Kruger en cuivre no 3 . . . . . . . . 72.000 Deux cuves de décharge des Krugers contenant chacune 100 hectolitres . . . . . . . . . . . . . . 2.000 Six cuvesà saturer contenant chacune 150 hectolitres . 5.400

Seize cuves de fermentation contenant chacune 525 hectolitres en sapin rouge de 70 "'/" . . . . . 23.600

Deux appareils distillatoires en cuivre du système 90.000 Savalle (no 13 de la série) A 45.000 francs l'un .

.

A reporter.

. . . .

373.500

))

))

1)

),

))

))

SACCHARIFICATION PAR LES ACIDES

. . . . 873.500

x

'io Rectification : Trois appareils de rectification no 10, h chaudière en tôle du systhme Savalle, établis du nouveau système avec colonn3 rectangulaire et disposds pour ufiliser les vapeurs d'échappement. . . . . . . . . . . . i 65.000

b>

8O ~ Q s e r v a i ren s tôie : Réservoir b flegmes de 1.O00 hectolitres ; P 4 moyens goûts de 100 ; à mauvais goûts de 250 ; » Dix réservoirs à alcool fin contenant ensemble 2.000 hectolitres ; Deux réservoirs à eau froide ; Deux réservoirs à jus fermentés; Un réservoir eau chaude ; pesant ensemble environ 60.000 kilogr. . . . . . 30.000

0

Report.

Divers :

Tuyauterie et robinetterie, environ. Transmission de mouvement. . . . Dépotoir etc., etc. . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

35 .O00 6.000 3 .O00

))

TOTAI,approximatif. Fr. 639.500

u

a ))

Des distilleries. de cette importance sont iiistüllées, l'uiiz a Croisset-Rouen, et l'autre à Bordenux.

RECTIFICATION DES FLEGMES DE GRAINS

Si l'alcool de grains est très apprécié par son moelleux et sa douceur, il n'en est pas moins vrai que lorsque la rectification est imparfaite, il conserve un goût sui generis, dont il est, par la suite, très difficile de lc débarrasser, et qui se dégage de toules les préparations dont cet alcool est la base. Lorsque l'alcool des grains doit être consommé comme eaude-vie, telles que les genièvres et les whiskies, ce goût sui generis, au lieu d'être un défaut, est précisément une qualité et en constitue lc bouquet. C'est ce goût particulier inhérent à la nature du produit qui fait rechercher les eaux-de-vie de Cognac, de rhum, de cerise (kirscli), etc. Mais si l'alcool des grains est employé comme base principale de certains produits, comme la fabrication des liqueiirs, le vinage des vins fins, la fabrication des eaux-de-vie de Cognac, etc.; ators cet alcool doit être complètement raffiné et dépouillé de toutes les impuretés qui seraient une cause de perturbation et d'infériorité dans les opérations de la fabrication. Les premières impuretés de l'alcool de grains sont assez faciles h enlever, c'est pourquoi, même avec des appareils imparfaits, on' peut produire des alcools appréciés et jouissant d'une prime ; mais pour fabriquer des alcools de grains absolument purs, il est nécessaire d'employer des appareils très perfectionnés et des procédés spéciaux. La rectification des alcools de grains est faite sur une très

78

RECTIFICATION DES FLEGMES DE GRAINS

grande échelle à l'usine la Madone, à Puteaux, pr&s Paris. Nous donnons, en outre de la description de cette usine, celle d'une grande usine de rectification russe.

§ 1. - Usine la Madone LA MADONE A PUTEAUX

(PRESPARIS)

La caractéristique de l'industrie moderne est la somme considérable de capitaux exigée pour arriver à une fabrication très perfectionnée. Dans toutes les branches de Sindustrie on remarque que pour se tenir au niveau du progrès moderne et satisfaire aux conditions économiques qui sont : un prix de revient très bas uni à la perfection du produit, il faut immobiliser des capilaux immenses k i t en achat de matières premiéres, soit dans un outillage très coûteux. La fabricatioii et le raffinage des alcools surtout exigent des installations très compliquées et d ' u n prix de revient très élevé, quand on veut toucher à cette industrie et produire des qualités au-dessus de l'ordinaire et remarquées cle suite par la clientèle. Car, autant il est difficile d'attirer l'attention sur un produit médiocre, autant un produit supérieur est demandé et recherclié. C'est que les avantages donnés par l'alcool supérieur sont si grands que les acheteurs n'hésitent jamais à lui accorder une prime importante. Jusqu'ici on réserve encore l'alcool très fin pour des emplois qui exigent un produit bien délicat, mais le temps n'est pas loin où on ne voudra plus employer que des alcools absolument neutres et purs, parce que leur puissance d'affinité moléculaire est plus grande et que les merveilleuses propriétés physiques et chimiques de l'alcool, son énorme pouvoir dissolvant ne sont pas diminuées ou dégradées par la présence d'huiles essentielles et d'acides que laisse toujours un travail imparfait.

RECTIFICATION DES FLEGMES DE GRAINS

49

Quand on observe que les eaux-de-vie de Cognac, par exemple, ne doivent leurs hautes qualités qu'à la présence de principes qui n'exislent qu'à l'état de quantités infinitésimales, on ne doit pas être surpris que la présence de quantités mêmes très minimes d'huiles essentielles, qui sont des poisons très violerits, suffisent pour déprécier i'alc001 et le rendre improj~reà un emploi rationnel. Malgré les avantages considérables qu'il y a, à produire des alcools très fins, les fabricants hési tent toujours, pour des raisons que nous n'avons pas à examiner, à faire les dépenses nécessaires pour l'installation des appareils perfectionnés de raffinage des alcools. De là vient que laFrance est restée longtemps tributaire de l'Allemagne pour une grande quantité d'alcool qui pouvait parfaitement être fabriquée en France. En présence de ce t,é ta1 de choses, l'administration de l'usine la Madone, &+uteaux, n'a pas hésité à immobiliser une somme considérable, pour doter le pays d'une usine modèle fabricant des alcools d'une pureté exceptionnelle. Les alcools de la Madoiie rivalisent comme velouté et souplesse avec les meilleurs alcodls allemands, ils ne sont ni secs, ni durs, comme certains alcools t r h fins du commerce, leur force alcoolique et leur pureté ont atteint un degré inconnu jusqu'ici. L'installation de cebte usine a été faite par les soins de MM. D. Savalle et Cie, les ingénieurs-constructeurs de distillerie. Les appareils en activité à Puteaux sont du même système que ceux installds par MM. Savalle et CiQn Allemagne et en France, et qui produisent les alcools de marques jouissant d'une forte prime. Dans cette nouvelle installation MM. Savalle et C1e ont appliqué les derniers perfectionnements que leurs études constantes de la rectification leur ont fait trouver, et qui réalisent ainsi un progrès tout nouveau sur ce qui a été fait jiisqu'à ce jour. Par son outillage perfection~~é, l'usine cle la Madone est en mesure de fournir, à des prix très modérés, des alcools d'une qualité exceptionnelle. Cela permettra d'étendre l'usage de l'alcool fin

80

RECTIFICATION DES FLEGMES DE GRAINS

à une infinité d'emplois, pour lesquels son prix élevé i'avait éloi-

gné jusqu'ici.

MARQUE DE FABRIQUE DE

«

LA MADONE

n

La marque de fabrique de la rafiiierie d'alcool, la Madone, re~résciiteun élégant flacon d'alcool bouché à l'émeri avec le nom et l'adresse de l'usine et les mots : alcool raffiné. Cetle marque a été déposée conformément à la loi du 23 juin 1857.

S. II. - Usine de rectifiçation

Cette usine construite à la fin de l'année 1885 a commencé à travalller au commencement de l'année suivante; elle est bâtie au centre même de la partie haule de la ville de Nijny-Novgorod,

8t

RECTIFICATION D E S F12EGh1ES DE G K h l S S

ville située au confluent du Volga et de l'Oka; c'est la première usine de rectification employant des appareils perfectionnés, construite dans la région orientale de la Russie; grâce Ct la qualit6 des produits qu'elle fabrique et à son excellente situation au point de vue des communications, elle a pris rapidement une grande importance et exporte ses produits dans toutes les villes de l'ouest depuis Perme jusqu'à Astrakhan et aussi en Sibérie; - comme l'usine « la Madone n, l'usine de M . Dolgoff ne rectifie que des alcools, flegmes de grains et de pommc cle terre achetés dans les diverses distilleries agricoles des gouvernenlents voisins ; tout l'alcool rectifié qu'elle produit est transformé clans l'usine même en Vodka, eau-de-vie blanche, dont l'usage est très répandu dans toutes les classes de la société russe, cette eau-de-vie qui n'est que de l'alcool à 40" G. L. sans addition aucune d'aromates ni d'essences, doit pour être buvable et non nuisible à la santé, étre fabriquée a r e c un alcool exempt de toute saveur âcre et piquantc et quine laisse percevoir au goû't que la saveur h la fois chaude et douce de l'alcool parfaitement pur. Le travail dans l'usine deM. Dolgoff s'opère dc la même façon que dans l'usine de K la Madone » ; l'alcool qui y arrive par grands convois, en hiver par traîneaux, en été par les rivières, est aussitôt versé dans de grands réservoirs en f e r situés sous sol et hermétiquement clos. Une fois l'alcool entré dans une usine dc rectification, en Russie, le plus grand soin du propriétaire doit être d'éviter les perles même minimes, car si l'alcool ne coûte qu'environ 22 francs l'hectolitre à 900, il acquitte à son entrkc dans les usines dc rectificution uil droit de 190 fr. par llectolitre à 900, et l'admiiiislration (le la régie ne tient compte d'aucun déchet par le travail, et, jusqu'h yroscnt, malgr6 Ics justes demandesdes industriels, ne dégrève pas Sc l'julpôt las liuiies essentidles et les mauvais gouls qui par cette cause s'écoulent très difficilement dans les industries qui pourraient les employer. Aussi est-il nécessaire pour tra~ailleravec profit de posséder un appareil rectificateur ne perdant point d'alcool et séparant les bons et les mauvais goûts avec perfcctioii. tout en réduisant ces derniers à leur moindre quantité. 6

82

RECTIFICATION D X S FLEGMES DE GRAINS

Le rectificateur nioiité chez M. Dolgoff est un numéro 8 du système Savalle, produisant 8,000 litres d'alcool bon goût par 24 heures. Avant de subir la rectification, l'alcool brut étendu d'eau (40 à 450) traverse une batterie de six filtres d e 10,000 litres de capacité chacun et remplis de cliarbon de bouleau parfaitement carbonisé, lourd et régulièrement concassé ; tous les réservoirs dans lesquels doit passer l'alcool sont complèlement fermés, n'ayant qu'un double clapet à leur partie supérieure pour la sortie et la rentrée de l'air nécessaire à leur remplissage et à leur \idange; ces réservoirs, qui sont au nombre de six, sont disposés de façon que la circulation de l'alcool se fasse alitant que possible par différence de niveau; il y a cependant une pompe mue par la machine à vapeur pour pomper l'alcool des citernes de réserve dans le réservoir mélangeur, et de ce réservoir dans celui de charge situé tout en haut de l'usine et d'où l'alcool s'écoule lentement et continuellement à travers les filtres; le mélange d'eau et d'alcool se fait dans un réservoir cylindrique complètement fermé, à l'intérieur duquel tourne un arbre à palettes actionné par la machine à rdp eur. L'édifice comprend cinq grandes salles distinctes : le magasin où l'oii vide les pipes d'alcool brut et où l'on emporle l'alcool rectifié; la salle des filtres occupée d'un côté seulement par la batterie des six filtres, l'au tre côté res taut libre dans le h t de pouvoir doubler ou tripler le travail sans modifier les blitiments ; la salle de l'appareil, d'une très grande élévation, peut aussi recevoir un scconcl appareil égal au plus fort; la salle du ghnérateur, où la piace d'un second est aussi réservée ; enfin la salle de la machine à vapeur, où se trouve une macliiiie de liuit clicvaux actionnant une pompe à eau, uiie pompe h alcool, uiic pompc d'alimentation, le mélangeur et deux macllines dynamo-électriques pour l'éclairage de l'usine, des bureaux, des magasins et de la maison d'habitation ; une autre petite machine à vapeur est destinée à actionner une des machines dynamo-électriques de réserve dans le cas tl'iiiie avarie survenant à la grande; c'est là que sont aussi groupés divers appareils automatiques qui reiiclen t compte au contremaître de tout ce qui se passe dans l'ubine, saris qu'il ait

Ri' nm

besoin de se dkranger : un tableau à numéros nvcc sonnette électrique l'avertit quand un des réservoirs est sur le point d'Gtre pleiri ou vide ; deus petits il~anoil~Slres à ct à eau lui intliquent constaniment le coulage à l'heure de l'alcool h trakcrs les filtres et le coulage (le l'alcool à I'éprouvette du rcctificateur ; des robinets placés sous sa main lui permettent de modifier l'un et l'aulre coulage. Tous les bâliments soiit coilstruits en briques ; les poutres, escaliers, supports d'appareil sont en fer et en fonte; la toiture est en tôle de fer oiîdulée et affccle la forme d'uuc voûlc, ce qui lui donne une grande rbsislance au poids des neiges, bien qu'clle ne soit pas muiiic d'ui~carrnalure inlérieurc; h chaque étage J e chaque salle se trouvc un robiilct d'incendie, qui est al~rnciilc par la conduite d'eau de la ville sous une forte pression ; (lc PLIS, dans la salle dc la machine se trouve un jeu de valves étiquetées, au moyen desquelles Ic iiîacliinis te peut envoyer ln vapeur du générateur là où un conîmencenient d'incei~diese déclarcrait. Les sacrifices fails par BI. Dolgoff pour monler uiie usine fonetionnant avec profit, sans accideiits, el livranl des produils trés estimés dans les deux capitales, Aloscou el Saiiit-I'élersbourg, cl dans toute la partie orieiîtalc de la Russie, ont été couronnés de succès. Dans les deux expositions où ces produils ont figurb: en 28H6, à l'exposilion industrielle et agricole dcs rCgions du Volga à Kasan, il lui a éti: d6ceriié une médaille (l'or et la médaille (le la Société technique impériale de Russic ; et, en 1886, h l'exl~osition CIkaterinnbourg, il lui ii 6té tlécerii6 uiie sceoiiae médaille d'or. Aussi, n'est-il pas étoiinailt quc, clia(1ite année, à la grande foire di. Nijriy-Novgorod , ses relations conimcrcialcs s'dfenclciit toujours davantage. a i 1 2

CHAPITRE

HUITIE~CIE

DES R ~ S I D U SDE LA DISTILLATION DES GRAINS

$ 1. - Drêches de la distillation par le malt.

Ainsi qu'on a pu l'observer dans les chapitres précédents, I'utilisation des résidus de la distillation des grains a une extreme importance pour le succès d'une distillerie, il ne suffit pas de fabriquer le meilleur alcool, d'obtenir les plus grands rendements, il faut encore tirer le meilleur parti possible des sous-produits de la distillation. Quand on travaille par le malt, l'emploi des drêches se trouve tout indiqué; elles sont données encore chaudes ou tièdes aux bestiaux; c'est le s ~ s l è m e le plus parfait. C'est celui qui cst employé clans la grande distillerie de hl. Louis RIeeus à Wyneghem (Belgique) où un système de tuyaux et dc conduilcs, am&ne la ~ bûtes drêche directement dans les mangeoires des dix étables t l FjO chacuné que possède la dislillerie. Quand le distillateur n'utilise pas lui-même sa drêche, les cultivateurs viennent la chercher dans des lonneaux, elle leur est livrée presque toujours chaude, car c'est encore une économie de combustil~lepour l'éleveur. Enfiii quand la \-ente immédiate de la drkche ii'est pas possible, il €aut la corri primer ou la dessécher au inoyen d'un système quelconque. A la distillerie de Maisons-Alfort, la drêche qui n'est pas vendue liquide, est comprimée dans des sacs au moyen d'une forte presse

86

DE? RÉSIDUS I)E:

LA DISTILLATIOX DES GRAINS

et veiirlue au poids (5 fr. 90 c.) les 100 kilogr., la drêche liquide est vendue 73 centimes l'hectolitre. Différents moyeiis ont été préconisés pour clessécher la drêche; parmi ces procédés nous parlerons du système breveté de MM. Louis RIeeus et Heiiizelmann; nous donnons plus loin la description du brevet. II va sans dire que le distillateur qui n'a pas I'cmploi de ses ilrêches ne doit pas travailler par le malt, car c'est le bon emploi de ce résidu qui peut seul le compenser largeaient des frais importants supplémeiitaires que nécessite ce mo-de de fabrication.

5

II.

- Composition et

valeur nutritive des drêches de la distillation par le malt.

M. Graiitleau, cxhiiniste à Nancy, a analysé, les drêclies dc la distillerie de fi1aisoils-Alfort, qui sont livrées aux nourrisseurs des environs de Paris, soit liquides, soit comprimées. . Les matières premières de la distillerie de MM. Springer et Cie, qui est, comme on le sait, une fabriclue de levure, se composeiit de seigle,-de maïs et d'orge. D'après les analyses publiées par $1. Grandeau dans le J o u ~ n a l d'Agriculture prsctique, l'hectolitre de cette drêche pèse 102 kil. fifi. Il contient 8 kil. 15 de substances sèches et 94 kil. 40 d'eau. La composilion d'un hectolitre de mélange est la suivante enpoids: Matière azotée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . kil. Matière grasse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sucre de glucose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Matière extractive non azotée, amidon, dertrine, etc. . . . . Cellulose briite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Matières minérales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . Eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . TOTAL..

. . . kil.

1.340 630 2.110 2.340 2.230 310 94.400 102.330

Débarrassée de l'eau, la substance solide, dont le poids total, par hectolitre, s'élève à 8 kil. 190, présente la composition centésimale suivanle :

DES RÉSIDUS DE L Z DISTlLL4TION DEI GR ZlXS

87

Matière azotée . ' . . . . . . . . . . . . . . . . . . Itil. 18.86 Matière grasse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 'i .79 Sucre de gli~cose. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13. Y8 Matière extractive non azot6e. . . . . . . . . . . . . . . 28.66 Cellulose brute. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27.28 Matières minéralcs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.77

Le rapport des matières azotées aux substailces iioii azotées

= 112.65. Ces résidus sont donc riches en malières iîulritives. La fermentation s'obtient à Maisons-Alfort, sans addilion préalable (l'acides aux cuves. Voici, d'après MM. Dietrich et Iioiîig, la comparalsoii moyenne des divers déchets iiîdustriels les plus appropriés à la nourriture tiu b6tail: 10 hectolitres dc liquidc distillcric Springer corrcsporiclent srnsiblement, comme valeur nutritive en substniice azotée, A 180 kilclgrammes de foin de prairie. En effet, 10 heclolit~es de drêche con tiennent : Matière azotée. . . . . . . . 13.43 kilogrammes. Matière non azotée. . . . . . 40.00 150 kilogrammes de foin de prairie contiennent : Matière azotée. . . . . . . . 15.20 kilogrammes. Matière rioil azotéc . . . . . . 60.00

-

Substdnces 100

pour 100

1. Germes de malterie . . . . 2. Drêches de brasserie . . . . 3. Vinasse de seigle . . . . . 4.Vinassedemais. . . . . . 5. Vinasse de blé. . . . . . . 6. Pulpes de betteraves . . . . 7. Pulpes de pommes de terre 8. Drêches de Maisons-Alforts

..

* Sucre compris.

P ~ R T I E SDE SUBST~SCESSÈCIIES CO\TIE\IE\T

88

DES

RESIDUS

DE LA DISTILLATION DES GRAINS

On estime généralement que les résidus de la distillation de 200 kilogr. de seigle, d'orge ou de maïs, équivalent à 100 kilogr. de foin de première qualité; de là on peut facilement déduire la valeur absolue de ces résidus dans chaque localitb.

S

III. - Traitement de la vinasse sous haute pression. Brevet Louis Meeus et B. Heinzelmann, à Wyneghem (Belgique).

La vinasse, c'est-à-dire le mélange des résidus solides et liquides que l'on obtient des moûts de grains saccharifiés après leur fermentation et leur distillation contiennent 90 à 93 0/0 d'eau et les substances suivantes qui sont en partie dissoutes dans l'eau, mais, pour la plupart, en suspension dans cetle dernière : fibres ligneuses, graisse, amidon, sucre, dextrine, matières minérales et substances azotées; la plus grande partie de ces dernières matières appartient au groupe des corps albumineux. On a déjil fait de nombreux essais dans le but de séparer, au moyen de mdtliodes connues, cornnie l'emploi des filtres-presses, séparation au moyen de turbines, etc., les substances solides des vinasses des matiCres liquides, et de donner aux premières, par dessiccation, une forme sous laquelle elles soient plus faciles à transporter et à conserver. Ces essais n'ont, jusqu'à présent, donné aucun résultat satisfaisant et que l'on puisse utiliser manufacturièrement, car une certaine portion des albuminoïdes est en suspension dans le liquide sous forme de gluten et lui donne une consistance extrêmemeqt tenace et visqueuse, et finit par ohstruer les pores de la matière filtrante, ce qui rend extrêmement difficile sinon impossible le filtrage complet du liquide. Mais si l'on soumet au préalable la vinasse, pendant une courte période, à l'effet de la haute pression et à la température correspondante, dans un vase clos, on coagule ces matières glutineuses en suspension, et aussi une partie de celles qui sont dissoutes. Dans le liquide obtenu on peut alors opérer d'une façon complète et sans difficulté, par l'un des moyens mentionnés plris Iinut, la séparation des solides et des liquides.

DES RÉSIDUS DE LA DISTILLATIOX DES GRAINS

8!)

$j IV. - RAsidus de la distillation par les acides.

Pendant longtemps les résidus de la dislillation par les acides au lieu d'être une source de bénéfices pour le distillateur ne lui causaient au contraire qiie des embarras de toutes sortes et dcs . dépenses constantes. On s'estimait heureux quand oii pouvait les évacuer dans une rivière ou à la mer, ou les répandre dans les champs comme engrais. Le procédé inventé par MN. Porion et Mehay a faiC entrer le traitement des vinasses dans une voie trbs fructueuse. Ce procédé appliqué décjà dans de nonibreuses usines donne les résultats les plus sa tisîaisan ts.

S V . - Utilisation des drkches provenant de la distillation du maïs par les acides, procédé Porion et Méhay.

Parmi les principaux perfectioniicments apportés dans ces derniers temps au travail des grains par les acides, et notamment au travail des niaïs, figure incontestablenlent un procédé au moyen duquel MM. Porion et Méhay retirent de la vinasse autrefois inutilisée ou très mal utilisée, des produits accessoires importaiits et qui, déduction faite des frais, ne représeiiteiit pas moins de 2 fr. 30 c. à 2 fr. 50 c. par 100 kilogrammes de maïs travaillé, soit environ 7 francs par Eiectolitre d'alcool produit. Cc procédé qui consiste essentiellement à constituer au moyen des matières solides de la vinasse ou du moût des grains une nouvelle matière première d'liuilerie, ou sorte de graine oléagineuse artificielle pouvant être travaillée par les procédés ordinaires de l'huilerie, se compose des opérations suivantes : Séparation des matières solides de la vinasse. - Cette première opération se fait au moyeii de filtres-presses mis en communication directe avec les colonnes de distillation et fonctioiinaiit par la simple pression de ces appareils.

90

DES

RBSIDUS

DE L A DISTILLATION DES GRAINS

Laijuge des matières des filtres-presses. - On commence par opérer le délayage des matières solides sortant des filtres-presses, ce qui peut être fait au moyen de tous appareils propres à délayer les matières farineuses telles que les différents n~acérateursemployés dans le travail de la distillation par ie malt. On charge les matières dans l'appareil avec 4 ou 9 fois leur poids d'eau et pendant l'opération on chauffe à l'ébullition en vue d'éviter les altérations et pour rendre plus facile la clcuxième filtration, opération qui se fait dans une seconcle série de filtres-presses par l'intermédiaire d'un monte-jus recevant les matières délayées et faisant pression dans ces appareils. Le lavage qui vient d'êtFe indiqué n'ayant pour but que de rendre les tourleaux propres à la nourriture du bétail, il conviendrait de supprimer cette opération si l'on se proposait simplement de produire des tourteaux d'engrais. Séchage et pulvérisatio~ades matières solides sortant des filtres-presses. - L'appareil employé à cette double opération soit pour les produits lavés de seconde pression, soit pour les produits non lavés de première pression présente sensiblement les mêmes dispositions qu'uii chauffoir d'huilerie fonctionnant par la vapeur. Il se compose d'un réservoir cylindrique dont le fond circulaire chauffé par la vapeur au moyen d'un double fond, se trouve constamment raclé par une ou plusieurs lames de couteau inclinées mises en mouvement par un arbre vertical. En opérant la dessiccation au moyen de cet appareil, que l'on conduit simplement comme lorsqu'il s'agit du chauffage des farines oléagineuses en travail d'huilerie, peu à peu, la matière, constamment remuée par les lames de l'appareil, se divise et tombe en poussière à cela près de quelques boules, qui apparaissent principalement sur la fin de l'opération et qui se réduisent du resle facilement en poudre en les froissant légèrement. Lorsque la matière en séchage ne renferme plus que 10 0/0 d'eau environ, l'on arrête l'opération ; on tanlise d'abord le fin, puis les boules après les avoir écrasées sur le tamis, et le produit se trouve alors préparé pour le travail de l'huilerie.

DES R ~ ~ S I D I JDE S 1.A DlSTIL1,ATIOS

DES GRAISS

91

Extractionde l'huile. - Ces matières ayant été préparées comme il vient d'être dit ci-dessus, l'extraction de l'huile peut se faire par tous les moyens industriels employés en huilerie et notamment par pression ou par le sulfure de carbone. Lorsqu'oii opère par pression, procédé qui est aujourd'hui le plus employé, l'on obtient comme résidus de l'opération, des tourteaux analogues, et à peu près aussi riclies en azote que ceux d'arachides, mais qui sont de beaucoup préférables comme nourriture du bétail. La composition de ces tourteaux est très régulière pour un même mode de travail, mais elle est un peu diff4rente selon que les résidus solides des filtres-presses ont été lavés et repressés ou qu'ils n'ont pas subi ces opérations. Nous donnerons ci-après des analyses moyennes de tourteaux obtenus dans ces deux conditions différentes. Tourteaux alimentaires de drêchcs de maïs (provenant de résidus lavés). Composition en centièmes : Azote . . . . . . . . . . 7.13 Acide phosphorique soluble 4 .16 Huile restant. . . . . . . 12.14 Matières organiques . . . 69.77 Cendres . . . . . . . . . 2.24 Eau. . . . . . . . . . . 7.35 Total. . . . 100.00 Tourteaux-engrais de drêches de maïs (provenant de résid us non lavés). Composition en centièmes : Azote . . . . . . . . . . 6.43 Acide phosphorique soluble 1 .19 Huile restant. . . . . . . 12.10 fiIatières organiques. . . . 69..61 Cendres . . . . . . . . . 3.35 Eau. . . . . . . . . . . 7.32 Total. . . . 100.00

L'huile de drêche de maïs obtenue par le procédé ci-dessus décrit est un peu plus colorée que celle qu'on extrait directement, dans quelques usines, des germes de ce grain séparés mécaniquement. Ellc convient cependant très bien à l'état brut pour plusieurs industries; iiotammcnt pour la fabrication des savons mous et celle des dégras. On la vend actuellement avec 3 ou 4 francs d'écart au-dessous du cours de l'huile de lin. Le rendement en huile peut changer avec la variété du maïs et avec sa provenance, mais en général il dépend surtout de sa bonne coiiservation, car, ainsi que l'a constaté hl. Ladureau dans son intéressante publication sur le rdle des corYs gras dans la gernin nation des graines, l'échauffement qui se produit toujours lorsqu'il y a altération du grain résulte principalement cl'une combustion plus ou nioins active dc l'huile qu'il renferme. Jusqil'à ce jour les quantités de produits obtenus par 100 kil. de maïs travaillé ont varié enlre les limites suivantes: Huile. . Tourteau

. . . . . .

de 2 . 8 0 à 3 kil. de 10 » à Il -

En nous basant sur les premiers chiffres qui sont les moins favorables nous donnerons ci-après, approximal ivement , un compte de fabrication par jour, applicable au travail des résidus d'une fabrique employant 20,000 kilogr. de maïs par journéc de vingt-quatre hcures ct opcrant l'extraction de l'huileparles presses. Dans l'établissement de ce compte et de ceux qui vont suivre iious supposerons 300 jours de travail effectif par année.

Produit pur j o u ~:

800 kilogrammes d'huile au cours actuel de 35 francs les 100 liilograrnmes . . . . . . . . . . . . . . . . . Fr. 275 2,000 liilogrammcs clc tourteau h 44 francs les ,100 i~ilogramn~es . . . . . . . . . . . . . . . . . . 280 ) ;

))

A reporter.

. . Fr.

$55

3

03

DES RESIDUS DE LA DISTILLATIOX UES GRAINS

Heport

...

Fr.

553

))

Frais

16 ouvriers à 3 francs. . . . . . . . . Fr. Intérêt et amortissement à 20 0/0 sur un capital de 45,000 francs (1). . . . . 1. . . Amortissement, en une seulc annbe, d'une prime de brevet montant pour toute sa durée à 20,000 francs (2) . . . . . . . . Toiles de filtres-presses, charbon et frais généraux. . . . . . . . . . . . . . . . . Reste bénéfice par jour de travail.

68 30

))

1)

66 66 1)

384 66

. . . . Fr.

370 34

40

pendant la première ailnée et 437 francs par jour pei~dant les années suivantes, la prime de brevet ayant éti! complètement amortie dès la première année d'ex~>loitation. Le mode d'extraction de l'huile par pression a élé le plus gériéralement appliqué jusqu'ici, beaucoup de distillateurs redoutant l'emploi (lu sulfure de carbone à cause du danger cl'incendie ; cependant il convient de dire, qu'avec ilne bonne installation et eu prenant certaines précautions, ces dangers nc sont pas, à beaucoup près, ce qu'on se l'imagine communémeilt. Quoi qu'il en soit, le procbdé d'extraction par le sulfure de carbone donne un rendement en huile plus grand que le procédé par pression, et, contrairement à ce que MM. Porion et IVIéhay avaient admis lout d'abord, ils ont reconiiu depuis, qu'en employant d a sulfure de carbone convenablement épuré, le résidu de l'extraction est non nioins bon comme nourriture du bétail. Voici d'ailleurs un compte établi pour ce dernier mode de travail, en considérailt toujours une fabrique opérant sur 20,000 kilogrammes de maïs par vingt-quatre Iicures. (1)Voir ci-après les devis d'installatiori.

(2) La prime de brevet est fixée d'après l'importance de la fabricaiioii annuelle en alcool de grain ; celle de 20,000 I'rancs figurdnt dans ce compte s'applique une usine

produisant 20,000 hectolitres d'alcool par an.

Produit par jour :

650 kilogr. d'huile à 55 francs les 103 kilogr. . . F r . 1,850 kilogr. de tourteau à 16 francs les 100 kilogr.

357 59 296

Fr.

693 50

Fieais :

16 ouvriers à 3 francs. . . . . . . . . Fr. Intérêt et amortissement a 20 0/0 sur un capital de 45,000 francs (1) . . . . . . . Amorlissenieiit eii une seule aiiriéc d'uilc . prime de brevet monlant pour loute sa durée à 20,000 francs . . . . . . . . . . Perte en sulfure de carbone : 25 kilogrammes à 60 francs les 100 kilogrammes . . . . . Charbon et frais généraux . . . . . . . . , Reste : bénéfice par jour de travail.

48

»

30

D

68 66 5 40

...

))

))

199 66

Fr.

453 84

pendaut la première année et 820 fr. 50 c. par jour pendant les années suivantes, la prime de brevet agant été coniplètement amortie dès la première année d'exploitation. Anltirieureuîen t à MM. Porion et Méhay, l'on avait déjà fabriqué de l'huile de maïs en opérant sur les germes de ce grain préalablement séparés mécaniquement, mais il ne nous paraît pas qu'avant eux, l'huile clu riz et celle du dari aient ét6 extraites industriellcmeiit. Le nouveau procédé permet d'obtenir ce résultat et, pour le riz spécialement, malgré la très faible proportion d'huile que ce grain renferme; parce qu'il donne finalement, par suite de la coiicentration qui s'effectue dans le résidu, des matières qui, à l'étal- sec, ne renfermerit pas moiiis de 20 à 25 0/0 d'huile ou de subslances grasses et qui sont, par conséquei~t,assez riches .pour êlre traitées économiyuenicnt. Mais ces résidus, à l'état sec, sont beaucoup moins abondants que pour le aïs et (1) Nous admettons ici le même cliiffre pour I'insiallation qu'avec i'extractiun lie l'huile par les presses, ce qui est à peu prks exact; toutefuis, pour le travail dont il s'agit, on - doit considérer ce chiffre comme un maximum sur lequel il pourrait p avoir quelque réduction à faire.

95

DES RÉSIDUS DE LA DISTILLATION DES GRAINS

ne représentent guère que de 7 à 9 0/0 du poids du grain empleyé. Quant au dari il donne à peu près la mème quantité de résidus secs que le maïs et ces résidus ont aussi à peu près la même richesse en huile et en azote pour les deux sortes de grains. Mais l'huile du dari et celle du riz SC séparent dificilcment par pression, en sorte qu'il convient toujours, pour les rdsidus de ces grains, de donner la préférence au modo d'extraction par le sulfure de carboiie. Le compte donné ci-dessus pour les résidus du maïs, avcc ektraction de l'huile par le sulfure de carbonc, p o u ~ a n ts'appliquer également à ceux du dari, nous nous borileroris à donner ci-après un compte de fabrication concernant le travail des résidus dc riz par cotte méthode, et, pour faciliter les comparaisons, nous prendrons encore pour exemple uiic tlistillcric opéralit sur 20,000 kilogrammes de grains par journée de vingt-quatre heures, q-

I'roduit pctr jour :

300 kilogr. d'huile à 38 francs los 100 liilogr. 1,100 kilogr. de tourteau. . . . . . . . . .

. . . .

Frais :

12 ouvriers à 3 francs. . . . . . . . . Fr. Intérêt et amortissement à 20 0/0 sur un capital de 25,000 francs . . . . . . . . . . Amortissement en une seule aulléc CI'LII~C prime de brevet montant pour toute sa clur6c à 20,000 francs . . . . . . . . . . . . . . Perte en sulfure de carbone, 14 liilogr. à O Tr.60. Charbon et frais généraux . . . . . . . .

36

465 154 Fr. 319

$5

-N n

)>

16 66

66 66 8 40 22 40 190 12

Reste : bénéfice par jour de travail

. . . . . . Fr.

1.68 88

-

pendant la première année et 235 fr. 84 c. par jour pendant les années suivantes, la prime de brevet ayant été complèlement amortie dès la prpmière année de l'exploitation . Les coniptes ci-dessus font ressortir l'iuiportaiicc du procédé

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96

DES

RESIDUS

DE LA UISTILLATIOK DES GRAINS

Porioii et Méhay, en ce qui touche son application aux rési8us provenant de la distillation des grains par les acides, et ils montrent que l'avantage de son emploi peut se traduire dans ce cas, pour le t!*avail du maïs, par une différence dc 6 à 8 francs sur le prix de revient de l'hectolitre d'alcool. Mais, outre cette application qui tend aujourd'hui à se généraliser, nous pensons que ce même procédé est appelé aussi à rendre de très grands services pour le traitement des résidus ou cirêches provenant de la distillation dei grains par le malt; car, s'il est certains établissements qui trouvent aisément le débouché de leur drêche liquide pour la nourriture du bétail, il en est aussi un grand nombre qui en sont fort gênés, surtout pendant l'été. Dans ce cas, le procédé Porion et Méhay leur permettra de les transformer en huile et en tourteau pouvant se conserver presque indéfiniment et ils n'auront plus ainsi à écouler que des liquides clairs, ce qui, en général, ne présente pas de difficulté. Lorsqu'on se propose de faire fermenter à moûts clairs, quel q?xe soit le grain eniployé et le mode de travail adopté, au lieu do faire la séparation des matières non dissoutes du grain, en opkrant sur la vinasse, or1 retient ces matières au moyen des filtres-presses, ou par tous autres moyens, immédiatement après la saccharification, et une fois cetle séparation effecluée, les opérulions restent exactement les mêmes que lorsqu'on opère sur la vinasse, après avoir disiillé directement les produits provenant de la fermeiilation à moûts troubles. DEVISD'INSTALLATION POUR LE TRAVAIL DEY RÉSIDUS PAR LE PROCODÉ PORION ET MÉHAY A ~ E CEXTRACTION DE L'IIUILE PAR PRESSION SIOTEUR NON COMPRlS. l o Devis approximatif relatif à uiie distillerie opérant sur 20,000 kilogr. de maïs par vingt-quatre heures : G filtres-presses, 29 plateaux dc 80 cul. à I,'i5O fi-ailes. ,10.800 /i délayeur dc 12 hectolitres . . . . . . . . . . . . 4 .O00 2 mon te-jus de 10 à 12 hectolitres. . . . . . . . . 650

d 7.eporter

. . . .

12.150

Xeport .

. . . . .

J 2.150 8.800 1.000 7.200 Buffet de pompes et compensateurs . . . . . . . . 3.600 Transmission. tuyautage. n1ontag.e et accessoires d'huilcric . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . G.OOO

8 sécheurs a 4;lOO francs . . . . . . . . . . . . . 4 clîauffoir yd'huiler.ic . . . . . . . . . . . . . . . 4 pr,esses à huile ii 1. 800 1i.aiic.s . . . . . . . . . .

IOTAI~ . .

r'

-.-

. . Fr . 38.790

20 Devis approxinîalif relatif h une dislillerie opérant sur 10.000 kilogr . de maïs par vingt-quatre heures : 3 fil tres.presscs. 19 plaleaux dc 80 ciii . 5 4 750 francs . 5.250 1 délayc~rde 12 l-iectolit~.es.. . . . . . . . . . . 1.000 2 monte-jus dc 8 h 10 hectoli~res . . . . . . . . . 500 4 sécheurs à 2.100 frniics . . . . . . . . . . . . . 4.MO 1 cliauffoir d'huilerie . . . . . . . . . . . . . . . Ci00 2 presses à huile à 1, 800 francs . . . . . . . . . . 3.600 Pompc double et couîpens.iteur . . . . . . . . . . . 2.000 Transmission. luÿau tage. montage et itccessoires cl'liuileric . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.000

.

r r o ~ .~ .

Fr.

21.250

3" Devis approximatif relatif à une disLillerie opérant sur fi. 000 kilogr . de maïs par vingt-quatre heures : 4 filtrepresse. 19 plateaux de 80 cm . . . . . . FI.. 1.750 1 fdlre-presse plus pctit pour repression . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 délayeur de 8 I-ie~tolil~es 2 mon te-.jus de 8 à I O I~~cclolitres. . . . . . . . . 2 sécheurs à 1.100 francs . . . . . . . . . . . . . 1 chauffnir d'lîuileric . . . . . . . . . . . . . . . 1 presse à huilc . . . . . . . . . . . . . . . . . Pqmpe double et compensateur . . . . . . . . . . Transmission. tuyautage. montage et accessoires d'liui. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . leric .

TOTAL.

. . .

1.000 800 fi00 2.200 500 1.800 5.000 3.000

Fr . 43.550

98

DES RÉSIDUS UE LA DISTILLATION DES GRAINS

Quant à la hrce motrice nécessaire, on peut compter sur dix chevaux-vapeur pour le premier devis, sur cinq pour le second et sur deux et demi à trois pour le dernier. Pour l'installation du travail des résidus par le sulfure de carbone, on peut compter approximativement sur les mêmes chikres totaux que ci-dessus, mais, ainsi que nous l'avons fait observer précédemnient, il convierit cependant de les considérer, dans ce cas, conînie des maxima susceptibles de quelque rédiiclion. VI.

- Engraissement du bétail

par la drêche des distilleries de grains.

Iles Belges ct les Hollandais ont les prcmiers pratiqué le système d'engraissement du b6tail par les résidus de la distillation cles grains, ils obtieiiiiient par ce moyen des résultats très grands tant soils le rapport de la beauté du bétail que sous celui de la qualité de ia viande. La race se rapproche cle celle de Normandie. Durant, Ic beau temps, le bétail reste sur des prairies grasses arrosées par de petits canaux, où il broute l'herbe verte et consomme en plein air la drèche à sn. disj~ositiondans les cuves. L'engraissement se fait en Autriche-Hongrie, avcc les mêmes procédés d'engraissement, mais au moyen d'un système de nourriture par la drêche autrement employée. Eiîgagé par des amis, à exposer scs propres expériences, sans entrer dails des explications scientifiques, M. Schedl 1'ii;génieur autrichien dont nous avons déjà parlé, donne ainsi qu'il suit un calcul moyen du rendement de cct engraissement par la drêchc, qui aura In même valeur pour les distilleries de grains en France: Ayant le fuinier nécessaire pour une culture en Moravie (Autriche j , j'avais dans les étables environ 260 boeufs et vaches, que je renouvelais ulie fois durant la campagne (le sept mois de cette distillerie (qui ne marchait pas en été), ce qui faisait fi20 bêtes à cornes par campagne, soit dans sept années 3,640 yièves de bétail ii engraisser. H La race était variable dans les différeiites années, les beurs «

étaient de Morahie, (le Bohème, dc la Pologne et dc Horigrie; les vaches du Tyrol et de la Suisse. K Malgré la difl'brence de la race, ils ciigraissaieiit t o u ~ complètement et dans la ~ ê i n durée e de 100 à 120 ,jours, en augmentant eil inoyeiluc clc lin 1~ilogi.auinîepoids T i ~ a i i tpar jour. 11 y avait seulcnieiît la diffcrence de grandeur et largeur cle corps, qui friisnil que de petitci pihces allaient seulemerit à 290 kilogr., poids mort, et les gr;~ndcsjusc~u'h :192lzilogr. poids mort. « Ce hétail, \endu géuéraleilieut au niarclié de Vienne, obtenait presque toiijours lcs premiers prix pour scs c~ualités,et méine plusieurs fois j'ai ventlu des h a u f s gras B des uiarc.liailds cle Hambourg pour lcs traiisporter eii Angleterre. « Dans une distillc~icb Pesth (Hongrie) j'avais pour utiliser unc p ~ t i t eparlie de la clrdclic prodiiile, ainsi qiic pour la \cilte aux nou.rrisscurs, constammenl un nombre clc 210 tktes (le b é ~ n i l daiir les btablcs : soit 630 letes par ai1n6e, et durant 13 aiinécs, 9,430 têtes dc racc hongroise ct suisse. « La, j'ai fait la rnème remarque d'augmeiitatioii d u poicls vivant de plus d'un liilograinuîc par jour et tele cri moyenne. « La hase de ces eilgraissenieiils était unc tlrCc1ic p ï o ~ ~ i i i ~de iit clistilleries qui emploient, coiiîme premiere matibrc, le inais e t le malt d'orge séché üyec uii peu cle seigle, mais pas d'acide sulfurique, et dans cette tlrêche licjuitle était cncore visihle une forte quantité (le farilie de ces trois grains. a Le bétail restait tout le teuîps cie ~ o i ieilgraissement ilnus l'étable, mais à cause de cette nourriture liquide et uii peu cliaudc, les étables contienilerit un air liumidc et deniaticlelit alors à ktre bien ventilées et nettoyées. « Le fumier est moins compact ct plus liquide que par la nourriture séche et le bétail procluil plus tl'uriiie. 011 ne clonlie pas de la paille de blé, orge ou avoine en i~ature,mais coupée dans la drêche Le calcul suivant est établi d'après mes expérieiices persoiinelles, ct appliqué à des prix moge~isen France, même à Paris sans octroi. « MalgrB que le bétail maigre n'a eu généralement hesoin que de

.

((

100

DES R É S I D U ~ DE LA DISTILLATION DES URAINS

cent jours pour faire et terminer son engraissement , et rarement cent vingt jours, je prcnds Ic cas plus long, et je ne m'occupe. pas de ce fait que le bétail demi.maigre engraisse proportionnellenient plus vite et cloiine plus de bénéfice que celui tout maigre. Calcul du prix de revient de i'engraissement d'un bœuf durant une période de 120 jours. DBPENSES

1. Achat d'un bœuf maigre en France, pesant en Inoÿcnilc vivant BE30 Silogr., au prix mojcii cle O fr. 70 c. . . . 355 » I I . Notcrrittrre durant (20 jours (4 mois): Bonne drêche de grains, par jour en trois fois 1 hectolitre x 120 = 110 hcct. à O fr. 75 c., prix dc vente de la distillerie. . . . . . . . . . . . . . . . 90 » Foin de bonne qualité, par jour 1 kil.. x 420 = 120 kil. à O fr. 10 c. (100 bottes de 5 kil. pour fr. $0) . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 I J a ~ i n de e maïs, seulement durant les derniers 30 jours à 5 kil. = ,150 Bil., en moyenne 1 8 f r . 5 0 ~ .. . . . . . . . . . . . . . . . 27 75 - Sel gris, $0 gr. par jour X 120 = G kil. à Ofr.20c.. . . . . . . . . . . . . . . . . 1 2 0 Tourteaux de lin oz1 de colza, 200 gr. en farine par joar x 120 = 24 kilogr. à O fr. 30 c . . 7 20 Garçon d'étable. 1 Iiommepour le service de la nourriture et le nebto-age cle 20 bceufs recevant4 francs par jour, c'est par tête et par jour O fr. 20 c. X ,120 jours. 24 Surveillant (étant aussi. vétérinairej : 1 erriploy6 pour 300 heufs reçoit 409 francs par mois soit par pièce et jour 4.5 c. x 120 jour; 5 40 Usaqe des ztstensiles et r4parations des étables, par pièce et jour 4 fr. 67 c. = 120 . . . . . 2 169 35 111. Paille cle seigle pour fztmier, « mémoire » n » » ))

))

))

))

Dépenses

. . .

-554 55

DES SID DUS

DE

L A DISTILLATION DES GRAINS

RECETTES

IV. Vente d'un bu>z~fgras en France en moyenne Augmentation du poids vivant au moins

I kil. par jour; le bœuf gras pèse en moyenne vivant. . . . . . . . . . . . . . Ci70 ]lEIITATIOX DU ,\IOI:T

115

doivent faire adopter des cuvcs doublées en cuivre, afin que le nettoyage en soit rendu plus fhcile et s u e les plus petites bactéries soient expulsées aprbs chaque opération. La capacité des cuvcs h lcvain varie suivant les pays, car il y a des États dans lesquels la législation fiscale sur les distilleries regle elle-même la capacité clc ces .vaisseaux. Toutefois, comme indication approximative, nous pouvons dire que la capaciti. des cuves à levain cst le douzième de celle des cuves-guilloires, y uand on travaillera en levure simple >,:~/üeslrüfiiii, iiiariluc ssu en o.

-

Romkes, Bakker c t Van Calcar. Süppemeer.

Van Meerten et fil..

2.500

...

-210.400 ti29.000

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PIZOUUCTION

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.RECTIkIE

210.400 625.000

Van Marken.. ............... Delft.. ......... Le même, 2" appareil.. ......

6.500 6.000

Wittkamp.. ................. Schiedam.. .... Beukers ....................

20.000

-

8.000

LUXEMBOURG E. -K. Ellis. ................. IHœhenhof..

Ch. Abeeg. .................Snvigliano.. Le même, 2e apparcil ........ Le même, 3e oppareil.. ...... Branca frère>. ..............Milan.. .

....1

1

i

2.200i

ITALIE

.... PiCinon!..

1.500 1.500

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Carlo Sessa, deux appareils .. Milan.. ........ -Les mêmes, 3' appareil.. ..... 4" appareil.. ..... Ne appareil.. .....

11.Se0 2 500 4 .500 4.500

Comle Faella.. ............. Imola..

1.000

a

........

................... Carvazere, par Rovigo. ...... Le même, 2e oppareil.. ...... 3e appareil. ....... cornle Car10 Morra.. ........ Turin.. . . . . . . . Métiche..

Colonne rectangulaire..

...

Vigni (professeur). .......... Florence.

tème.

1 .500

1.500 1.500 3.000 3.000

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PORTUGAL

Ch. Mayer.. ................Lisbonne ....... Le même.. ................. Aqores. ........ André Michon.. ............. Porto.. ........ 2e appareil. ..............

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5

BUREAU DES PUBLICATIONS RELATIVES A LA DISTILLERIE ET A L A BRASSERIE

Paris, 53, rue Vivienne

OUVRAGES PAR M. J. -PAUL ROUX Directeur-propriétaire des journaux la Revue univevselle de la Brasserie et de la Malterie et de la Revue universelle de la L)istillerie, journaux techniques hebdomadaires. Secrétairedes Congrès internationaux de brasseries de Paris en 1878 et de Bruxelles en 1880. Secrétaire-délégué de l'Union générale des brasseurs au Congrès de Munich en 1880 et de Berlin en 1884. Secrétaire du jury de 1'Exposit;on internationale de brasserie de Versaiiles en 1881, de l'Exposition internationale de Paris en 1885. Secrétaire-rédacteur de l'Association de garantie, membre du Comité de patronage, et auteur du Système de classification de l'Exposition naticnale de brasserie à Paris en 1887. Membre des Congrès internationaux pour l'étude de l'alcoolisme. Membre du Comité d'admission ij l'Exposition universelle de 1889, etc. DISTILLERIE

La Fabrication de l'alcool. Beau volume in-8" illustré

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d'un grand nombre de gravures; paraissant par fascicules. Parties parues : La Rectifiation. Volume de 65 pages et 15 gravures . . . . 3 - Productio~z du rhum. Volume de 80 pages et 9 gravurts. . 3 Distillatioic des graifts et la Fabricatioiz de la levure pg*essée. Volume de 140 pages et 15 gravures. . . . . . . . . . . 4 Pour paraître prochainement : Distillation de la mélasse. En préparation : Distillerie de la betterave . . . . . . . . . . . . . . . . . Le Monopole de l'alcool . . . . . . . . . . . . . . . )) La Distillerie à l'Exposition d'Anvers en 1885. Une )) brochure in-8O . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . REVUE UNIVERSELLE DE LA DISTILLERIE, journal hebdomadaire, le plus grand el le plus important journal de la spécialité dans le monde entier. Abonnement, par an . . . . . . 15:

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TABLE DES GRAVURES GRAVURES DANS LE TEXTE

Pages.

-

. . ... . . . . . . .. 2 . - Vue en plan de l'ensemblé d'une distillerie de grains. . . . . . . . . 3. - Vue en plan de l'appareil distillatoire appliqué au travail des grains. .

-

4.

FIGURE

1.

- Vue en élévation d'une

distillerie de grains

- Appareil

16 22

Savalle fonctionnant à Içlaisons-Alfort pour la distillation des fermentations épaisses des grains . . . . . . . . . . . . . . . 25

.

- Vue de la distillerie Springer et Cie à Maisons-Alfort . . . . . . . . . - 6 . - Vue d'un magasin aux alcools. . . . . . . . . . . . . . . . . . . -7 . - Vue d'ensenible de la fabrique de levure de Reval . . . . . . . . . . - 8. - App~reild'un nouveau système servant à reprendre l'alcoolentraînépar les eaux de lavage de la levure . . . . . . . . . . . . . . . . . .9. - Vue de profil du faccharificateur Colani et Kruger . . . . . . . . . - 10. - Saccharificateur Colani el Kruger, vu de face . . . . . . . . . . . . -

14

j.

32 36 52 61

71

72

GRAVURES HORS TEXTE

-

1.

- Vue du local conlenant les

colorines distillatoires rectangulaires et ,les rectificateurs Savalle à Maisons-Allort . . . . . . . . . . . . 34

.

.

- Batterie de chaudières à vapeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . - 3. - Machine de cent chevaux système Corlis. . . . . . . . . . . . . . . - 4 . - Vue de la Raffinerie d'alcool la Madone, à Puteaux près Paris. . . . - 5. - Vue de l'usine de r~ctificationde M. A. V. Dolgoff, à Nijny-Novgorod (Russie). . . . . . . . . . . . : . . . . . . . . . . . . . ,

-

2.

38 40 78 82

Pages .

PREFACE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1

DÉSIRÉ SAVALLE . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IX CFIAPITRE PREMIER . L'alcool de grains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 CHAPITRE DEUXIEME. Traitement des grains . . . . . . . . . . . . . . . 7 5 Ior . Saccharifieation par le malt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

5 II. Saccharification sans malt . Procédé Bnchet ct Savalle . . . . . . . 5 III. - Ensemble d'une distillerie de grains . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 IV. . Devis approximatif du matbrie1 d'une distillerie travaillant par jour

9 14

10,000 kilog . de grains, par le procédé Bacliet ou a volonté en opérant par le malt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 CHAPITRE TROISIÈME.

Appareil poiir la distillation des grains en moût épais

...

CHAPITRE QUATRIEME . Les fabriques de levure pressée . . . . . . . . . . . . . 5 I'r . - Fabrique de levure francaise. La distillerie hpringer et Cie 5 II. - Fabrique de levure hollandaise . Les distilleries de Schiedam - Descrip . tion du travail des moûts de grains dans les distilleries de Schiedam tj III Fabrique de levure russe - Distillerie de Reval . . . . . . . . . . . Projet de distillerie . . . . . . 8 IV . - Fabrique de levure autrichienne

.

.

.

.

.....

.

19 27 30 40 45

53

CHAPITRE CINQUIÈME. . Appareil d'un nouveau systerne strvant à reprendre I'alcool entraîné par les eaux de lavage de la levure . . . . . . . 59

.

CHAPITRES I X I ~ M E Saccliarification par les acides . . . . . . . . . . . . . . . 51 . Quand faut-il préférer la saccharification par les acides à la saccliarification par le malt ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 II. Description du travail par 1aiiçieiine iiiethode à air libre . . . . . . . . 5 III .D~scriptiondu travail par la nouvelle méthodc rapide et économique . . . . . . . . . . . . . . sous pression . . . . . . . . 8 IV - Lettre d'un distillateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . $V . - Comp:e simulé des frais de fabrication dans une distillerie travaillant 7,000 kilog . de riz ou de niaïs par vingt-quatre heures . . . . . . . 5 VI . - Devis approxiniatif du matériel d'une distillerie travaillant par vingtquatre heures 60,000 kilog . de riz ou de maïs par les acides

.

. .

....

63

63 65 67 73 74

73

Pages

.

CHAPITRE SEPTIEBE Rectscation des flegmes de grains . $ 1 - Usine la Madone, à Puteaux (Seine). . . . II - Usine Do goff, Nijny-Novgorod (Russie). . . .

. .

. . . . . . . . . . . ........... . . . . . . . . . . .

CHAPITRE HUITIÈME. Les résidus de la distillation des grains . . . . . . . . . . $ 1. Drêches de la distillation par le malt . . . . . . . . . . . . . . . . $ II . . Composition et valeur nutritive des drêches de la distillation par'le malt . $ III - Traitement des vinasses sous haute pression - Procédé Louis Meeus et Heinzelmann. . . . . . . . . . . . . . . . . . . $ IV Résidus iie la distillation par les acides . . , . . . . . . . . . . . . $ V, - Utilisation des vinasses par le prockdé Porion et Méhay . . . . . . . . . . . . . YI - Engraissement du bétail par la drêche des distilleries de grains

. ..

.

CHAPITRENEUVIÈME.

Préparation des clairs de vinasses . . . . . . . . .

77 78 80

85 85 86 8889 89 98

. 103

.

CHAPITRE DIXIÈME Fabrication du levain . . . . . . . . . . . . . . . . 105 $ 1 Procédé allemand . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110 § II Cuves à Tevain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114 5 III Caractères essentiels d'une bo ..ne levùre . . . . . . . . . . . . . . . 115

. . .

.

CHAPITRE ONZIÈME . Statistique de la fabricaJion de i'alcool de grains dans les grands pays de production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117

CHAPITRED O U Z I ~ D I.E. Statistique des distilleries de grains (Installations Savalle) .

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CHAPITRE PREMIER.

Importance de la Distillation au point de vue agricole et de la prospérité générale.

La distillation est l'industrie agricole par excellence. Soit qu'elle se pratique dans la ferme ou qu'elle se fasse au dehors, elle fournit toiijours à l'agriculture la nourriture la plus économique et la plus apte à l'engraissement du bétail. Elle produit de la viande à bon marché, elle procure en outre à un prix peu élevé et sur une grande échelle le fumier indispensable à une culture bien entendue, et elle restitue à la terre tous les éléments nécessaires à la conservation de sa fertilité. La distillerie est l'auxiliaire le plus puissant de l'agriculture ; des contrées arides ont ét4 par elle rendues fécondes et florissantes. Les terres donnent, avec son aide, le maximum de m u c t i o n et de revenu. Quand la wuvaise saison arrive et que les travaux des champs cessent, la distillerie est là qui procure du travail aux ouvriers des campagnes. Les hivers sont dans certaines contrées durs et pénibles à traverser pour les pauvres gens sans occupation ; dans les pays ou la distillerie existe, l'ouvrier n'a pas à mendier son pain, il peut gagner honorablement sa vie, car il a du travail compe en été. Nos voisins d'outre-Rhin ont mieux con~prisquc nous l'importance des distilleries, ils en possedent aujourd'hui à peu prhs 16,000, tandis que la France en compte à peine '700. II nous restè donc beaucoup à accomplir dans cette voie. &st diib le but de faciliter l'étude et la création de ces établissements que nous écrivons cette notice. Nous avons aussi

-6 pour but de montrer aux distillateurs dont les appareils laissent aujourcl'hui à désirer, tous les perfectionnements créés depuis dix ans, et nous voulons leur indiquer les bénéfices qu'ils réaliseront en modifiant leur ancien matériel. En agriculture comme en industrie, il est prouvé désormais que l'argent, intelligemment appliqué, rend largement à celui qui a eu confiance et qui ne s'est pas laissé arrêter par un sentinient de mesquine économie. Le progrès nous entraîne aujourd'hui; il faut marcher avec lui, imiter l'exemple du voisin qui transforme son outillage pour obtenir une production supérieure en qualité et en quantité, ou bien il faut se résigner au triste spectacle de :voir les autres s'enrichir, tandis que soi-même on va à la ruine. Les industries annexées aux fermes mènent à l'abondance et à la fortune; elles élèvent la production de la viande, dont la consommation devient universelle; elles répandent autour d'elles le bienêlre et la prospérité et retiennent aux cliamps les bras dont i'agriculture ne peut se passer, malgré les admirables machines qui sont h sa disposition. L'avenir des distilleries rurûles est donc immense. En Allemagne et en Angleterre, les grands propriétaires ont déjà prévu les résultats si féconds qu'elles doivent donner; ils montent aujourd'hui des établissements dont les appareils sont empruntés à notre système français. Que nos agriculteurs ne se laissent pas devancer par la concurrence étrangère, et qu'ils se souviennent que la distillation est une industrie éminemment nationale et qu'elle peut arrêter l'immigration si désastreuse des ouvriers des campagiies dans les villes.

CHAPITRE II. Liste des 126 appareils Savalle montés depuis 1867. Depuis l'Exposition universelle d e 1867 jusqu'à la fin de mai 1870, il a été vendu cent vingt-neuf appareils Savalle, qui se répartissent comme suit :

L. Engel.

.... .... .. .

à Caracas

. . . . .. . ... .

1

5 EN ANOLETERRE :

.

A MM. Bernard et Cie. . . . ... Macadam. . . . .. Robert-Campbell . . . .. Le même (grands appareils pour tripler le travail de son usine)

... .

.

.

. .... . . ..... . .. ... à Buscot-Park (Berkshire) . . .

à Leitli (Écosse). . à Liverpool. à Buscot-Park (Berkshire)

1 1 3

2

14 EN AUTRICHE :

.

.. . . .

.. ..

J. Latzel. . . . . . . à Pawlowitz. . . . . . . . C. Leidenfrost. . . . . . . à Gêne (Hongrie). . . . . . Ed. Siegl . . . . . . . à Szolcsan . . . . . . . Pokorny frères et Hugo-bel lineck . . . . . . . à Pilzen (Rohême) . . . . . .... . Paul Primavesi . . . . . . à Olmütz , . Karl-Kammel et Cie . . . . . . A Grusbach . . . à Falkus Dovoran . . . Schultz et Pollack. . . à Gattendorf. . . Camille de Laminct. . . . . La SociétB anonyme Action . . . à Tsmesvar . . . Fabriksliof . . .

.

..

.

.

-

.

..

. . .. . ..

.

.

.

. .. . . .. .. . . . ... . . .. . . . .. . .. . .. .. . .

2

2 1.

I 1 2

2 2 1

3 EN BELGIQUE:

.. . .. . ..

. .. ... ... 1 ........ 1 .. .. . .. . .. 1 A reporter. ... . 25

Jules et Octave Clayes-Fiévet à Gand . . . FBlix Wittouck (son troisiéme à Leeuw-Saint-Pierre .. . appareil). ... . .. .. . .. Le baron de Saint-Sÿmphorien. à Mons.. . .. .. . . .. . .

.

. fj.. Report

.......... 23

16 EN ESPAGNE :

................... à Puerta-Santa Maria ........... 1 Id .................... t . ......... ............. Id .................... 1 ........... à Jerez de la Frontera .......... 2

Marichalar J F et C Barréda Ramon Jimenez José de Bertemati La Société sucrière phinsulaire R La C h i a Rodriguez y Aurioles Cecilio de Roda Joaquin de la Gandara (directeur du chemin de fer de Saragosse) Larios et fils ............... Coralez Péralta .............. Pedro de Domecq ...........

. . .

....................... 2 ................... à Grenade ..................... 2 .............. à Albumol ...................... 1 à Madrid

.................. à Albacète ..................... à Malaga ..................... à Madrid ...................... à Jerez de la Frontera

..........

1

2 4

2

I DANS LA CONFÉDÉRATION DU NORD :

Jules Wrede à Berlin ...................... 1 J . . A Gilka (son deuxième appareil) à Berlin 1

...........*.... . ............

................

2 AU BRÉSIL :

Munzer et Spann Juan Ollivella

............

............... Robert de Massy et DBcle .....

Pour RioJaneiro Id

.................

.....................

Z 1

7 0 EN FRANCE :

Les mêmes ................. Les mêmes ................ Houvenagl~det ~ e r ~ r a s e a .. ux Durand Le m&me (son deuxihme appareil) P . Lejeune et Cie Deschanvre et Cie ........... Charles Droulers ............ Cliarles Legrand ............ Tilloy Delaune et Cie ........ Les mêmes ...............

à Reauoourt (Saint.Quentin) ...... Un second rectificateur .......... Un troisième rectificateur .......... à Salomé ........................ à Ivry-le-Temple

.................... ................ .................. à Borne1 ........................ ........... à Argenteuil ..................

1 I 1 1

1 4 9

à Denain ................A...,.. 2 à Roubaix 3 à Sassy, par Jort (Calvados) 2

......................

....... 4 ................... 1

à Courrières (Pas.de.Calais) Id

........

A reporter

...... &2

-9-

M .Lamarque ............... Léon Crespel (son deuxième appareil) ................. G blarcliandise ............. Alfred Pennelier ............ Réné Collettt: et C'" ......... Gomaux et Ce Coefier .................... .Pasquesoon e-Tafrin et Cie . . . . Désiré Coisne et C'" .......... Christmann, Stuhlinger et Schultz Chatriot - Walet, ferme de Trémonvilliers ............ 1 Braconnier .............. Régis Bouvet frères ......... Lejeune ................... Lignières ................. E Vauvillé ................ Delavigne .................. A . blather et Cie ........... Victor Delgutte Charles Legrand. pour agrandissement d'usine ......... Bernard frère et Leurent .... P.Boulet.son "Lerectificriteur. Aug André ............... Brangier ................... A Collette ................. Colombet Gibaud et Cie ..... Dantu-Dambricourt et Durin Duriez et Droulers . . . . . . . . Pau1 Ernault ............... Fretin et Ghestem Gontard La Société de Ferrière-la-Grande Lefèbre ....................

.

.............

..................

.

.

.............

.

.

.

........... ..................

......

Report 62 à duilles (Gers) .................. I

..............

à Quesnoy-sur-Deule I à Frégicourt 2 à Laneuville-Roy (Oise)............ 2 aux Moëres-Françaises (Nord) ...... 2 1 à Tournes (Ardennes) .t à Mantes 2 à Gorgues (Nord) ................. 1 à Merville (Nord) 2

.....................

... ........ ........................ ................

à Colmar (Haut-Rhin)

.............

1

..

près Saint-Just-en-Chaussée (Oise) 2 à Cliavagné (Deux-Sèvres) . . . . . . . à Paris (avenue de Choisy) . . . . . . . . . .2 à La Brosse (prks Buzançais) ....... 2 à Villeneuve.les~Chanoines ......... 2 à Toutifaut (Indre) ................ I à Rouen (Seine-Inférieure) ......... 1 5 Toulouse ....................... 2 à Saint-Pierre4es-Calais ........... 2 à Scissy, près Jort (Calvados) ....... à Bordeaux

......................

A Roueiî ...... ...

...............

1 I 1

à Brissay-Joigny (Aisne) .......... 2 aux Estrées p la Crêclie 1 à Seclin (Nord) 1 à Avignoii ...................... 1 4 à Steene. prks Bergues (Nord) à Bourbourg .................... 2 à Deiiizy ........................ 3 à Deulemont (Nord) 2 à Courthézon (Vaucluse) 2 à Ferrière près Maubeuge .......... 1 à Radinghem ................... 1

.

......... ................. .....

............. ...........

A reporter ..... 109

- 10 -

. .. . ... . .... . .. . . . . .. . . . . .. ... . . . . . .. . . . .... . . . ... .. ....... ... ..... . ... . .....

à Xiroux .... .. à Meaux.. .. ... . à . . . . .. . . à Haluin.. . . . 3 Sommaing-sur-Ecaillon

4 EN HOLLANDE1

.. . . . . . . .. ..

Kiderlen.. . . . . .. . . . . . . . . I. et D. Twiss . . . , . . . ... . Les mêmes . . . . . ... ,-.

... .....

.

Report.. . 109

..... . .. .

. . . .. . . ... . . . . .... .. . ..

Mettavant .. . . . . . . . . . . . Nitot et Racine.. . . . . .. . . . Thiry frères.. .,.. . . . . . . Vouters . . . . . . . . .. . . Denis, agriculteur.. ... ... .

Rotterdam . . . . . . Id ..... Id ..

.... . . ... ... ..

....... .... . .. . . . . .... ........... .... .... ...

4 EN ITALIE:

.

2 2 1 4 1

2 I 1

... . . . ...

Sessa, Fuinagalli et Cie.. . à Milan.. .. . . . . . .. .. .. .. . . 1 2 à Carvazéré par Rovigo.. . . . . . Meticke.. . . ....... . .. Le même, un troisième apId. .................... 1 parei 1 . . . . . . . . . . . .. . . . . .

.

.

..

I A LA MARTlNlOUE :

A. de Meynard.. Fhlix Denegri..

. . . . . . . .. .

I AU

. ... . . . . ...

PIROU :

Hacienda de Chacavenlo.. I EN PORTUGAL :

Bell.. . .

.. ... . . . , .. . . . . . .

Tranchell..

...............

Demètre, Moraït..

. ...... ..

. . . .. . . . .

4

..... ..... .

1

usine à sucre de la Dillou.

à Buarcos..

... .. . . .. ... ... ... ....

I

. . . ..... .. .. .... .....

1

......... . . ........ . .

1

................. ......

1

I EN S U ~ D E:

à Laiidskrona I EN VALACHIE :

à Bucharest..

I A L'ILE MAURICE :

Heweston

... . ........ ....

Port-Louis..

Ensemble. .

. . appttreils 229

Le nombre total des appareils Savalle montés à ce jour, s'élève à plus de 500. Le nom%re des appareils d'autres systèmes, mis à la réforme et détruits pour être remplacés par les appareils Savalle, s'élève à plus de 300.

CHAPITRE I I 1. A p p a r e i l s Savalle, p o u r la distillation des V i n s , des Bett e r a v e s , des Mélasses, des Grains, des C a n n e s A S u c r e et la p r o d u c t i o n des 316 de G e n i è v r e s et d e s R h u m s . Les distillateurs ont généralement le tort de n'attacher qu'une importance secondaire au choix des colonnes distillatoires qu'ils se procurent; il n'est cepeiidaiit pas indifiérent de prendre l'un ou l'autre système. Une colonne peut dépenser beaucoup de combustible; la différence peut aller jusqu'à 33 pour cent, soit .1/3 de trop de charbon consommé, seulement pour la distillation. Certaines colonnes donnent des flegmes troubles et chargés d'acides ; ce produit est difficile 5 rectifier et laisse une proportion plus forte de 3/6 mauvais goût. D'autres colonnes, enfin (et c'est là le défaut le plus grave), perdent uns partie de l'alcool qu'on leur donne à distiller, soit parce qu'elles sont mal construites, ou, et cela plus généralement, parce qu'elles ne sont pas pourvues des organes indispensables pour régler le fonctionnement du travail continu. L'alimentation des matières à distiller s'y fait d'une manière défectueuse, trop abondante par moment, ou insuffisante dans d'autres. L'alimentation de la vapeur de chauffage est défectueuse, toutes les fois que l'on compte sur la main de l'homme pour la réaliser. En effet, l'attention la plus soutenue, la plus grande, n'obtient même pas la régularité de vapeur requise à un bon travail. Il résulte de l'irrégularité d'une distillation continue, toujours une perte, soit de charbon ou d'alcool. En effet, si la matière à distiller cascade, descend trop vite sur les plateaux de la colonneb cette matière n'est plus en rapport avec, la vapeur charg4e d'en extraire l'alcool, et cet alcool s'écoule, se perd dans les vinasses qui s'échappeiit à et continu. Si la vapeur n'est pas assezalimen-

tée, la même disproportion existe et la même perte d'alcool se produit. Ces diminutions dans le rendement alcoolique sont intt>rmitterites, aussi échappent-elles la plupart du temps à i'observation des distillateurs qui, en fin de compte, en rejettent la faute sur la défectuosité des fermentations, ou sur celle de la matière pre. mière employée; mais parfois aussi, nous avons vu dans le Nord des accidents terribles, produits par cet alcool perdu dans 12s vinasses ; témoin celui arrivé, il y a quelques années, à l'un des plus éminents praticiens du Nord, M . Hary, agriculteur à Oisy-lcVerger, où une cave traversée par lin conduit de vinasses se trouva remplie de vapeurs alcooliques, et la quantité de ces vapeurs et leur richesse étaient telles, qu'en descendant dans cette cave avec une bougie, une détonation s'y produisit et la personne fut brûlPc et mourut peu de jours après. 11 est donc intiispei~sable,pour obte~lirun bon rendement alcooliqtie de se servir de colonnes distillato~resbien construites, et dont l'alimcntatiori du liquide et celle de la vapeur soient réglée8 automatiquement, et comme nous le disions, les fabricants ont pour laplupart encore I~eaucoupà améliorer cette partie de leurs distilleries. Il est utile aussi, nous ajouterons même indispensable anx grandes distilleries, d'avoir deux colonnes distillatoires, afin de parer aux temps d'arrêts qui résultent du nettoyage de ces colonnes; car pour obtenir de boils alcools, il fjut un appareil majnt:iîu en parfait état de propreté. Les colonnes distillatoires que nous livrons obvient aux défauts capitaux que nous venons d'knumérer par la grande surfacu de leurs chauffe-viils et leur disposilion tubulaire. Ces colonnes dCpenseiit très-peu de combustible, ensuite leur brise-nlousse et leiir chauffage régulier procurent des flegmes au degré désirable et entièrement débarrassés de matières fermentées acides. Enfin, leur régulateur pour l'alinzentation des jus à distiller et notre ~*dgulntczrr a~ctomaf ique de vapeur donitent la garantie cle l'dpuisen~entcomnplet cles vinasses, avec l'assurance9 d'un travail parfait et constamment identique. Voici la description de ces colonnes que iîous établissons, soit

E.

F.

- Réfrigdrant.

- Régulateur de vapeur.

G. - Eprouvette indiquant le volume de flegmes produit, leur degré et température. H. - Machine à vapeur de la distillerie, envoyant à volonté ses vapeurs perdues pour chliuiïer l'appareil distillatoire. t. Encrée des vins dans l'appareil. j. Entrhe des vins chauds dans la colonne. i. k. Tuyaux à col de cygne pour les vapeurs d'alcool. m. Tuyau de sortie des flegmes ou alcools bruts produits. S. - Tuyau conduisant les flegmes dans un réservoir. Tuyau amenant la pression de l'appareil au régulateur. o. 1. - Robinet d'échappement libre des vapeurs de la machine. 2. Robinet de communication des vapeurs perdues de la machine dans la colonne. 3. Robinet soupape du régulateur de vapeur, pour la vapeur provenant directement du génkrateur. 4- - Reniflard pour empéclier l9Bcrasemeut de l'appareil par le vide. 5. - Trou-d'homme. 6. Indicateur de niveau de liquide. 7. Robinet de vidange des ina as ses.

-

-

-

-

-

Les matières à distiller sont élevées au moyen d'une pompe dans un réservoir situé au-dessus de l'appareil. Elles entrent en travail par un robinet de distribution qui vient s'adapter dans le montage en T. En passant dans le réfrigérant E, elles ont pour effet de refroidir les alcools bruts produits; plus loip, dans le chauffe-vin D, elles ont pour effet de condenser les vapeurs alcooliques, et en même temps qu'elles opèrent cette condensation, elles entraînent avec elles et rendent à la colonne toute la chaleur emportée de celle-ci par la vapeur d'alcool. Arrivées dans la colonne A, les inalières sont soumises à la distillation, et parcourent un systPme particulier de plateaux dont le nombre varie d'après le travail auquel on les applique. Dans ces plateaux qu'elles suivent en descendant, elles trouvent à leur rencontre partant du bas de la colonne, la vapeur d'eau d'abord, puis des vapeurs de plus en plus riches d'alcool, à mesure qu'elles s'élèvent et traversent les couches de matibres des plateaux supérieurs. Cette vapeur enlève tout l'alcool contenu dans la matière fermentée, et celle-ci sort de l'appareli par le robinet de vidange no 7, à l'état de vinasses.

- 15 Nous avons laissé les vapeurs alcooliques au haut de la colonne : elles sortent de celle-ci par le col de cygne i, pour aller dans le brise-mousse C se purger des parcelles de matières qu'elles entraînent parfois mécaniquement ; - purgées, elles se rendent dans le chauffe-vin D, où elles se condensent en rendant leur calorique à une autre quantité de jus à distiller. Puis cet alcool passe par 1 pour se rendre au réfrigérant et pour sortir finalement par l'éprouvette G. L'alimentation de la force, qui agit dans l'opération de la distillation par l'effet de la vapeur introduite dans la colonne, s'effectue avec une précision matliématique et proportionnelle aux besoins de l'opération ; notre régulateur maintient l'équilibre des forces et assure la régularité des fonctions. Aussi voit-on la distillation s'effectuer sans secousses, sans soubresauts, et fournir régulièrement un jet d'alcool continu, volumirieux, à un degré élevé et peu variable. La colonne Savalle répond aux diverses exigences de la distillation avec une régularité qui est la garantie d'un excellent travail. Prix des Colonnes distillatoires, en cuivre rouge, munies d'un r6gulateur de vapeur

-

NUMÉROS

PRODUCTION

PRIX

des

VOLUME DE VIN DISTILLÉ par jour de U heures

DES APPAREILS

DIMENSIONS

1

2 3

4 5 6 7 8 9

10

11

12

13

14

15

300 hectolitres. 400 500 600 700 rn 800 900 1,000 » 1,100 3 1,200 1,600' 2,000 » 2,500 3,600 » 4,500 ))

))

))

))

))

))

))

))

I

6,000 francs. 7,500 9,000 10,500 12,000 n 13,500 11 15,000 16,500 r 18,000 19,500 26,000 32,000 37,500 52,000 6,000 1) ))

)) ))

))

))

))

))

))

))

))

C.

- Chauffe-vin B chaufige direct par le contact des vapeurs avec la matibre

à distiller.

D. - Col de cygne allant vers le réfrigérant. E - Réfrigérant tubulaire. F. Sortie des alcools. G. - Eprouvette graduée, indiquant la puissance du coulage, le degré ct la température des alcools bruts. H. - Sortie des alcools bruts dans Ie reservoir. 1. - Régulateur de chauffage de la colonne. J. - Communication de pression au régulateur. K. - Réservoir des jus fermentés B distiller. L. Réservoir à eau froide. ?/I N. - Communication des vins du réfrigérant à la colonne.

.

-

-

Cette colonne, partiellement en fonte de fer, est meilleur marché que celle représentée figure 1, qui est entièrement en cuivre. Le montage et le démontage de la colonne rectangulaire s'exécutent facilement; elle s'applique aussi bien à la distillation des grains en matière pâteuse qu'à celle des betteraves. Ce dernier point est essenliel pour les distilleries agricoles, qui ne doiverit pas se contenter de travailler pendant cinq mois seulement, mais qui sont obligées de pratiquer la distillation des grains en été, pour avoir des drèches à donner au bBtail au moment où souvent les fourrages font défaut. Dans cette nouvelle colonne Savalle, le contact dela vapeur et du vin à distiller se fait par un système spécial obtenu par la superposition des tronçons de colonne, et dont aucune partie n'est sujette à s'obstruer. Le cliauffe-vin est formé par plusieurs couches de liquide en mouvement, don1 la surface supérieure est chauffée directement par les vapeurs alcooliques et dont la surface inférieure est chauffée au travers de surfaces métalliques. Outre sa grande simplicité et sa grande facilité de nettoyage, ce système offre l'avantage de coûter moins cher que ses devanciers. Nous établissons les prix de ces colonnes par numéros, au fur et à mesure que nous les exécutons, afin d'arriver à les livrer au prix le plus réduit possible.

CHAPITRE IV. Régulateur automatique du chauffage des colonnes distillatoires et des rectificateurs Savalle.

Voici comment s'est exprimé un homme pratique, RI. J . Pezeyre, au sujet de notre régulateur automatique à vapeur, dans une de ses communications à la Chambre syndicale des distillateurs de Paris : « Le régulateur est une application des lois de l'hydraulique essentiellement nouvelle, introduite par h1. Savalle dans les appareils de distillation. Il a pour effet de régulariser l'emploi de toutes les forces et toutes les fondions, et de maintenir les phénomènes qui s'accomplissent dans tous les organes de l'appareil, dans des conditions de température et de pression constantes et indispensables à l'homogénéité, à la bonté du produit et à la vitesse de son écoulement. On évite ainsi de troubler l'opération par des coups de feu violents, dont on n'est jamais maître avec les appareils ordinaires. Un appareil de distillation privé de ~.égulateur, est comme zlrl navire sans boussole, exposé a toutes les chances d'erreurs et d'accidents.

»

Ce régulateur, représenté par la figure 3, est le guide indispensable de nos appareils, en ce sens qu'il maintient efficacement la pression, la température et la vitesse de circulation des liquides dans les limites les plus favorables au dégagement de l'alcool et à l'élimination des éléments étrangers qui le soiiilleiit. Élément essentiel de nos appareils, il a pour organe principal 1111 flotteur C, qui a pour fonction d'ouvrir ou de fermer un i.,,l)iiiet de vapeur adapté sur la conduite du chauffage, et dont la puissance augmentée par l'intermédiaire du levier D, atteint 400 kilograniines, de sorte que ni la poussière, ni l'usure du robinet de vapeur ne puissent empêcher son action (les deux figures 4 et Ci représentent le robinet de vapeur avec, sa soupape). On verse de

ou ferme le robinet de distribution. Ajoutons que le robinet et la soupape 4 et 5, sont d'une construction toute spéciale; l'ensemble y est ménagé de telle sorte que la pression se fait équilibre à ellemême, dans une certaine proportion. Ainsi la soupape, qui a, dans les grands appareils, 6 centimètres de diamètre, ou une surface de 28 centimètres carrés, ne supporte en réalité que sur 2 centimètres carrés la pression de la vapeur, et peut être facilement soulevée par le flolteur. La pratique de chaque jour prouve que ce mécanisme très-simple règle la pression à un centimètre d'eau près (soit à une précision d'u12 millième d'atmosphère). Les appareils qui en sont munis, au nombre déjà de plus de 500, et qui fonctionnent avec une régularité parfaite, produisent un jet continu et abondant d'alcool, à

Fig. 4.

- Robinet de vapeiir du régulateur.

-

Fig. 5. Soupape du robinet de vapeur.

uii titre toujours élevé et sensiblement constant; ils dispensent pour la conduile de nos appareils d'hommes spéciaux, toujours tlifficiles à rencoiitrer dans les campagnes, et soiit pour le rectificateur uii véritable bienfait. Comme pièces à l'appui, nous allons faire connaître où et coiiîment a pris naissance le régulateur qui nous occupe, avec les causes des transformations qu'il a subies.

- 21 Ce fut en 1846, à la suite d'un grave accident survenu dans l'importante distillerie que le f~ridateur de notre maison, M. A. Savalle père, possédait à La Haye, et qui a consacré toute son existence au perfectionnement de cette importante industrie, sentit la nécessité d'établir des appareils de sûreté pour empêcher le retour d'explosioi~s semblables à celle dont il venait d'être le témoin et dont il avait manqué, avec son jeune fils, M. D. Savalle, d'être la première victime. La cause de l'accident était l'imprudence d'un ouvrier distillateur qui, contrairement à la recommandation qui lui avait été faite, avait donné trop de vapeur à la chaudière qu'il nettoyait. Le couvercle de cette dernière, maintenu au moyen du joint à pinces, s'était enlevé, et la force d'explosion avait été si subite et si considérable, que le plancher d'un étage sup&rieur,quoique fortement chargé, s'était soulevé. Ayrhs cet accident. M. A. Savalle fit appliquer aux chaudières de tous ses rectificateurs des manomètres a air libre, pour indiquer la prpssion et servir de guide aux distillateurs. Ces manomètres servirent peiidant plusieurs aiinées à indiquer seulement la pression intérieure des chaudières. Lorsque M. Savalle père organisa sa distillerie à Saint-Denis (Seine), ces manomètres facilitèrent l'éducation à faire des ouvriers distillateurs; car la plupart de ceux qui se présentaient n'étaient au courant que de l'usage de l'appareil Cail, dont on ne se sert plus aujourd'hui. M. D. Savalle fils créa le régulateur automatique, et nous croyons que l'on nous saura gré d'une innovation qui rend d'une maniPre si complète des services qui jusqu'alors étaient inconnus. Ce régulateur a subi dbjà plusieurs transformations, et depuis quelques années, nous en avons fait un instrument véritablement pratique, à l'abri de tous arrêts par insufisance de soins ; aussi tous nos anciens clients s'empressent d'adopter ce dernier système.

CHAPITRE V. Rectification des alcools par le système et les appareils Savalle. Le sucre brut, engagé dans sa mélasse, est u l'image de l'alcool emprisonné dans les flegmes n. Le sucre a besoin de raffinage pour acquérir la blancheur et la suavité de goût nécessaires. Les flegmes réclament aussi une épuration, une espèce de raffinage, connue sous le nom de rectz'fzcation. Le sucre de betteraves, bien raffiné, est identique avec le sucre de canne également bien raffiné ; de même, i'alcool d'industrie, bien rectifié, est identique avec l'esprit-de-vin . La rectification a pour but de séparer l'alcool de tous les corps qui lui sont intimement unis par les lois de l'affinité chimique, ou associés à titre de simple mélange. Par une rectification bien conduite, dans les appareils Savalle, on ambne les alcools d'industrie au degré de pureté qui les rend supérieurs à l'esprit-devin. La figure 6 représente cet appareil vu en élévation, et dont nous réservons les détails d'intérieur pour chacun de nos clients. En voici la légende explicative :

-

A. Une chaudikre, recevant les flegmes à rectifier; la capacit6 de la chaudibre varie selon son numéro. B. Colonne qui épure les alcools par la séparation des produits. C. Condenseur analyseur tubulaire, agissant avec puissance par sa disposition toute spbciale. D. Réfrigkrant qui raméne les vapeurs alcooliques à l'état liquide. E. Régulateur automatique d'une grande puissance, pour la conduite du chaiifige. F. - Nouvelle éprouvette. G. Récipient spécial pour la sdparation et I'Bliminatiou des huiles essentielles et des produits mauvais gobt ; ce rkcipient se trouve placé sur l'appareil du cbté non apercu du plan d'B16vation.

-

-

-

- Col de cygne des vapeurs alcooliqries. - RBtrograde des alcools faibles. i. - Passage des alcools forts vers le réfrigerant. j. - Commuiiication de pression an régulateur. g. h.

k, 1.

- Alimentation des eaux froides de condensation. - Conduite des vapeurs de chauffage de l'appareil. Trop-plein des eaux chaudes.

m.-

2. 2. 3. 4.

- Robinet spécial au régiilateur de vapeur.

- Sortie des eaux de condensation de vapeur de chauffage. - Robinet double servant ii emplir et à vider la chaudiere. - Robinet regulateur polir admission de l'eau de condensation. 5. - Robinet d'6coulement des alcools secondaires.

-

6. Robinet d'écoulemerit des éthers. 7. - Robinet d'6coulement des alcools bon goût. S. - Reniflard pour empCcher l'écrasement de l'appareil par l e vide. 9. - Trou d'homme pour visiter le serpentin de chauffe de la cliaudiére. 10. - Niveau d'eau indiqiiant le volume de liquide contenu dans la cliaudiére.

La charpente en fer qui sert à maintenir les différentes piéces de cet appareil, est à la fois solide, gracieuse et élégante. Cette charpente s'établit à la demande des acquéreurs. Toute Ta tuyauterie et la robinetterie peuvent alors se remonter en peu de temps; c'est un véritable profit pour les contrées éloignées: il n'est pas besoin, en ce cas, de faire venir de France des ouvriers spéciaux pour monter ces appareils. Les pièces principales sont ajustées, repérées, iiumérotées ; il sufit donc de les poser d'aplomb. Pour nos colonies françaises, cet appareil sera l'objet d'un succès réel lorsqu'on l'appliquera à la rectification des tafias, et qu'on diminuera ainsi de moitié le fret pour transporter ces 3/(3 sur le continent européen. Notre appareil a cela de particulier, c'est qu'il n'a aucune espèce d'analogie avec les anciens, c'est un type, et déjà l'Espagne, les EtatsUnis d'Amérique, l'Angleterre, la Hollande, l'Allemagne, l'Italie,, l'orient, etc., etc., rivalisent entre eux à l'aide de notre nouvel appareil, et les aIcooIs qui sont obtenus font prime partoutepar la dernière expression de leur finesse.

CHAPITRE VI. Avantages résultant de l'emploi de notre nouvel appareil de rectification sur ceux des autres systèmes. Les avantages résultant de i'application de notre rectificateur perfectionné sont nombreux; ils expliquent la faveur que lui accordent les distillat,eurs bien renseignés. Notre systkme réduit à un seul appareil (car nous ne sommes pas limités pour la puissance à lui donner) l'outillage de rectification des distilleries, autrefois si compliqué et si dispendieux. Cette simplification facilite la surveillance du travail et évite de nombreuses causes d'usure, de réparations et d'incendie. Outre ces avantages d'installatien, il en est d'autres dans le travail qui sont plus importants encore. Io AVANTAGE SUR LA MISE EN TRAIN.

En commençant les opkrations, l'appareil est vide et parfaitement propre, contrairement aux autres, qui ont tous les plateaux de leur colonne chargds d'eau sale et d'huiles essentielles. Cette différence, qui peut sembler peu importante à première vue, constitue un perfectionnement très-grand; car pour débarrasser d'impureté et d'eau une ancienne colonne, il faut, en commençant chaque opération, cinq heures de travail, cinq heures pendant lesquelles on depense en pure perte le charbon et la main-d'œuvre; de plus on renvoie par la condensation, pendant ces cinq heures, dans la chaudière du bas, des produits impurs, qui vont g%ter les alcools à rectifier. 2" AVANTAGE SUR LA CONDUITE DU CHAUFFAGE.

Le fonctionnement n'est plus laissé au bon v a o i r de l'homme charge de la surveillance des appareils; il s'opère automatiquement et avec une

exactitude mathématique, l'appareil étant réglé de telle sorte que la production ne varie pas d'un litre par heure. Cette régularité de production est le point le plus dificile, mais aussi le plus important à atteindre dans la rectification des alcools. En effet, lorsque i'on considère cette opération, elle consiste à produire trois unités de vapeurs alcooliques, pour les analyser dans un condenseur de manière à séparer une unité de vapeurs pures, en condensaiit les deux autres unités qui sont impures. Cette opération est si délicate qu'une irrégularité dans le fonctionnement de l'appareil, une alimentation trop intense de vapeur, par exemple, détermine dans le condenseur une entrée de vapeurs alcooliques, supérieure 3 trois unités; ce dernier ne peut condenser ce supplément de vapeurs impures, l'analyse est imparfaite, et les produits sont immédiatement chargés d'huiles essentielles. Admettons l'inverse, c'est-à-dire qu'on laisse l'appareil manquer de vapeur : il en résulte dans le coridenseur une adiiiission de vapeur trop minime, de deux unités par exemple; ces deux unités de vapeur se trouveront condensées, le travail de l'appareil sera interrompu pour un temps plus ou moins long, pendant lequel le combustible est dépensé en pure perte. Le régulateur est donc indispeusable, il 6conornise. d u combz~stibleet fait produire des alcools parfaits. (Xous en avons donnti la description à la page 18.) 3" QUALITESUPERIEURE DES PRODUITS.

Par l'emploi de notre appareil, on produit des alcools plus fins et au titre élevP, de 96 à 97 degrés centésimaux, lorsque les autres colonnes ne produisent que des alcools ordinaires à 93 ou 94 degrés au plus. L'élévation du titre de l'alcool donne la garantie qu'il est pur et bien débarrassé des huiles essentielles. Cette qualité des produits fournis par nos appareils a été reconnue par les hoinnies de l'art, qui constatent aussi qu'ils sont plus hygiéniques et produisent un effet moins pernicieux sur ceux qui font abus de liqueurs fortes. ri" AVANTAGE POUR LE FRACTIONNEMENT DES PRODUITS.

La fin des opdralions s'opère aussi d'une manibre toute différente : dans nos appareils, elle s'u~z,ioncelongtemps d'avance par un itatrz~tnnlt

- 27 deprêcisi& 8tabli à cet effet. L'homme qui surveille et sépare les produits est donc ainsi à l'abri du danger qu'offrent les autres rectificateurs, de gâter le travail de toute sa journ6e par un instant d'inattention, en laissant, à l'instant ou se termine l'opération, couler des 316 de mauvais goiit dans la masse d'alcool fin produite. Notre indicateur fixe, et longtemps A l'avance, à l'ouvrier distillateur, au contre-maître de l'usine ou au patron, lorsqu'il vient à passer près des appareils, que dans deux heures, dans une heure ou dans dix minutes, I'opération sera terminée, et qu'il faudra faire couler les produits dans un réservoir autre que celui destiné aux produits fins. On évite donc ainsi toute surprise; l'ouvrier n'a pas d'excuse à alléguer s'il n'est pas à son poste, et le fractionnement des produits devient jacile.

5. FIN DES OPERATIONSSIMPLIFIBS. La fin d'une opération faite par une colonne de rectification ordinaire exige deux ou trois heures de travail pour en enlever l'alcool mauvais goût et une partie des huiles essentielles. Dans le fonctionnement de nos rectificateurs, ces trois lieures de travail et de dépense de combustible se rkduisent à deux minutes : le temps de fermer le robinet de vapeur et d'ouvrir le robinet pour vider le contenu de la colonne dans le réservoir aux huiles.

6" AVANTAGE SOUS LE RAPPORT DU RENDEIENT. De la perfection du travail que nous venons d'énumérer, il résiilte encore une économie notable de combustible; mais l'avantage le plus signalé est celui obtenu par la diffkrence de rendement ; notre rectijicateur ne perd que de l A 2 0/0 d'alcool, comme l'atteste le tabIeau de travail ci-contre, qui nous est remis par un des plus grands distillateurs de France. Les anciens appareils, au contraire, perdent par la lenteur de leur travail et leur construction défectueuse, 5, 6 et jusqu'a 8 0/'0 d'nlcool : il en résulte une augmentation de rendement en faveur de notre appareil de 3 0/0 d'alcool au moins, soi1 2 francs par hectolitre de 3/6 fin.

RESUME DES OPERATIONS FAITES AVEC L'APPAREIL RECTIFICATEUR SAVALLE PENDANT LE MOIS D'OCTOBRE

1868, OMEP.

DANS L'USINE DE M. E. P O R I O N , A WARDRECQUES, PP.ÈS SAINT(PAS-DE-CALAIS). (TRAVAIL FAIT SUR DES ALCOOLS DE M~LASSES.)

Jour

Char{emmnts

di1

Alcool

mois

1 3 5 7 . 9 11 13 16 17 19 21 23 25 27 29 3

3/6

à 100.

retra:ailler

Moyen goût

hect. lit.

hect lit.

he-t lit

407 2(11 3 61 385 4 33 4 78 4 42 4 73 3 16 3 75 4 OC, 4 07 3 61 4 28 4 96 3 16

29 64 24 61 29 64 24 21 29 05 25 69 30 04 31 62 26 58 26 68 26 9.2 27 33 25 39 3063 29 39 27 81

12981 10618 136 51 11354 125 02 123 81 152 21 150 91 112 67 99 63 134 62 143 b8 141 99 151 14 159 25 110 38

3/6

3/6

hiauvais

Extra-fins

à retravailler

hect lit

89 07 74 98 96 71 79 56 87 85 88 04 109 95 108 61 78.72 65 28 96 46 106 77 107 58 41252 119-69 75 11

hect. lit.

2 22 2 72 3 53 2 92 2 05 3 34 5 93 2 93 206 1 66 3 60 4 51 4 35 253 2 40 2 57

--

-Totaux

2091 58

fi2 85

445 22

Perte

DurZe de

-i'apér;tlûn

hect. l i t

4 85 1 86 3 02 2 80 174 1 96 1 87 302 2 35 2 26 3 8 1 22 1 06 118 2 71 1 73

h. niin 31 15 25 20 30 40 26 30 2835 98 20 33 40 3315 25 50 22 45 30 25 33 40 32 05 3355 34 35 25 35

-1496 70

49 31

37 21

476 25

MOYENNE ET RESUME DU T R A V A I L D'UN MOIS.

8/6 3/6 3/6 3/6

mauvais goût à retravailler.. . 62 hect. moyens .................... 445 extras-fins.. ................ 1496 mauvais goût à retravailler.. . 49 PERTE............ 31 -

84 lit. 3 » 0/0 82 22 28 010 70 - 72 58 0/0 31 - 2 36 0/0 21 - 1 78 0/0'

-

Total.. ....... 2092 liect. 28 lit. 100 » 0/0 L'appareil a coulé au bon goût pendant 273 heures 15: minutes, soit 876 litres 1/2 A 95: degrés par heure de coulage au bon goût. En France on néglige dans le commerce de tenir compte de la variation de volume que la chaleur fait éprouver aux liquides spiritueux : en Holl ~ n d eet dans plusieurs autres pays, on en tient compte, et cela avec raison, car entre les extremes, c'est-à-dire de O degré de température à 30 degr&, cette variation de volume s'élève, d'après les expériences faites par Gay-Lussac, près de 3 0/0. Les constatations de rendement ci-dessus ont été faites sans avoir (1) Dans les appareils anciens à calotte$, cette perle s'élève A 5, 6 et parfois 8 0/0.

- 99 égard à cette variation de volume, c'est pourquoi nos clients en Prusse et en Hollande trouvent des pertes d'alcool à la rectification, moins grandes que celles de 1,78 010, et cela se comprend. Les alcools bruts ou flegmés, qui viennent d'être fabriqués dans les distilleriesdont habituellement i des températures très-élevées qui va1000 litres de ces flegmes à rient de 20 & 30 degrés centigrades. 30 degrés alcooliques et à 30 de température, ne coristituent en réalité, à la température norriiale de 1 P degrés, que 989 litres. Si donc on ne prend pas en considération la variation de volume, on commet une erreur dans le chargement de l'appareil de 11 litres par mille. On se trompe aussi, mais l'erreur est moins sensible, si l'on ne constate pas la température des alcools produits par l'appareil pour en corriger le volume d'après cette température. Ces détails suffiront aux praticiens, pour leur démontrer l'importance qu'il y a pour eux à transformer leurs anciens rectificateura et à adopter un travail plus économique et plus rationnel.

-

'C 7" AVANTAGES SOUS LE RAPPORT DU PRIX DE L'APPAREIL. ~~rès"?ivoir expliqué tous les avantages que présentent nos rectificateurs, avantages confirmés chaque jour par la pratique, nous donnons ci-dessous le prix de ces appareils qui, pour une production donnée coûtent bien moins que ceux de tout autre système. PRIX DES RECTIFICATEURS n ~ u ~D'UN is

RÉGULATEUR AUTOMATIQUE DE CHAUFFAGE

Contenance

Volume de 3/6 fin

des

produit

chaudières.

par 24 heures.

litres.

2.400 4. i)OO 7 . 300 10.000 13.000 18.000 92. Fi00 27. 300 38.000 43.000 60.000 73.000

litres

litres.

300 Ci 330 1.200 1 .O00 2.100 2.000 3.300 3.000 4 000 3.600 3.000 4.300 7.000 6.500 8.000 8.500 10.000 11.O00 12.400 13 .O00 17 .O00 18.000 20.000 21.000

PRIX

francs

francs.

4.300 3 300 8.000 11.300 2 4.500 ?8.$00 20. $00

8.400 6.300 11.300 4 5.000 18.300 24. 300 27. fi00

8"qRENSEIGNEMENTS DIVERS. Pour installer un i3ectificateur, il est indispensable de savoir : 310 Ce qu'il emploiera de chevaux-vapeur pour son chauffage; 2" Ce qu'il lui faudra d'eau froide par heure pour la condensation et la réfrigération des vapeurs. Nos lecteurs trouveront ces renseignements dans le tableau suivant :

Puissance de chauffage et de réfrigération pour les rectificateurs.

La quantité de chevaux-vapeur ainsi que les volumes d'êau du tableau ci-dessus sont un peu forcés; mais il vaut toujours mieux avoir plus de puissance. La coiisommation de charbon par hectolitre d'alcool fin à 900 est, dans les usines installées par nous dans les environs de Paris, de 38 à 40 kilogrammes, y compris la force mécanique nécessaire pour élever l'eau froide, La dépense d'eau de 110srectificateurs est de 45 litres par litre d'aleoof écoulé à l'éprouvette. Cette dépense est constante, si l'on cmploie l'eau d'un puits qui est toujours à la température de 42 degrés centigrades. Si au contraire on emploie de l'eau de rivière très-froide en Iiiver- et chaude en été, la dépense d'eau par litre d'alcool varie de 6 à 20 litres par litre de produit écoulé à l'éprouvette. Dans les localités élevées où l'eau est rare, nous employons

-

31

-

pour les rectificateurs coiistamment la même eau, en la laissant refroidir la nuit dans des bassins creusés dans le sol. Sur le littoral de la Méditerranée, en Espagne notammeill, nous a\ ons fait employer par nos clients l'eau de mer pour condenser et réfrigérer l'alcool ; ils s'en trouvent très-bien.

CHAPITRE V II. Nouvelle é p r o u v e t t e jauge, systéme unique. Parmi nos récentes innovations, l'éprouvette jauge, dont nous allons entretenir le lecteur, est un des accessoires dont l'imporlance ne lui échappera pas ; nous l'appliquons non-seulement aux appareils de rectification, mais aussi aux colonnes distillatoires en fonte et @JIcuivre que nous coiistruisons. Par sa disposition, elle indique d'une manière exacte la quantité d'aIcooI que, par heure, peut produire l'appareil, si le travclil est fait avec régularité, avantage très-important pour les chefs d'usines qui, de cette manière, contrôlent facilement l'ouvrier chargé de cette opération. Le principe de sa construction est basé sur l'écouleinent différentiel des liquides par un orifice donné, soumis à des pressions différentes ; nous avons combiné depuis peu une nouvelle disposition pour cette éprouvette, et nous allons décrire ces modificat.ions qui ont leur importance ; car elles ajoutent à nos appareils déjà si dociles à conduire, un nouveau perfectionnement qui simplifie encore leur surveillance. La figure 7 représente cette éprouvette unique, dont voici la légende :

B. C. D. E. F.

- Tuyau des alcools arrivani du réfrigérant. - Tubulure en cuivre, munie d'un robinet de dégustation. - Kobinet de dbgustation.

- Éprouvette en cristal, munie de son tube gradué. G. - e e r v o i r de distribution. - Orifice d'écoulement des alcools.

H. - Robinet d'écoulement des alcools mauvais gobl, adapté ri la partie infërieure du réservoir G. 1. - Robinet des alcools secondaires. J. - Robinet des alcools de bon goût. L. - Plateau-réservoir supportant l'éprouvette, la garantissant et servant de réceptacle l'alcool, dans le cas où elle serait brisée.

Fig. 7 .

- Nouvelle éprouvette jauge, système Savalle.

Voici maintenant le fonctionnement de l'éprouvette. L'alcool, arrivant d u réfrigérant par le tube B, emplit d'abord la tubulure C , aiitour du tube gradué F, baigne le petit robinet de dégustation D et monte, pour se déverser graduellement, par l'orifice d'écoulement pratiqué en F sur le tube gradué. Cet orifice n'ayant qu'une section d'ouverture restreinte, le jet d'alcool, quoique arrivant sans cesse, ne peut y passer en entier. Le niveau du liquide s'élève alors dans l'éprouvette jusqu'au point où la pression qu'il opère sur l'orifice d'écoulement devient assez forte pour faire débiter à l'orifice le volume d'alcool qui arrive. La nappe du liquide dans l'éprouvette subit ainsi des

variations de niveau constatées par une graduation, dont chaque division correspond à un volume différent et indique la quantité de liquide écoulée par heure. Les alcools se rendent de l'éprouvette dans un réservoir de distribution G , muni de trois robinets. Le robinet H communique au réservoir qui doit contenir les alcols mauvais goût ; le robinet 1 sert d'écoulement au réservoir des alcools secondaires ; le robinet J donne accès aux alcools bon goût. L'on remarquera que la répartition de ces trois robinets est disposée de telle sorte que s'il s'échappait la plus petite quantité d'alcools mauvais goût, à la fin d'une opération, ils iraient tomber au fond de la boule G , pour se rendre de 1à par le robinet H au réservoir mauvais goût. Les perfectionnements que nous avons apportés dans la construction de cette éprouvette sont réels. Par la figure représentant cette éprouvette, l'on voit que l'alc,ool y arrive par la partie inférieure, sans secousses, uniformément, au lieu d'entrer par le couvercle; cela évite une ouverture qu'on devait y pratiquer, et cela permet désormais de clore hermétiquement l'éprouvette ; toute évaporation d'alcool n'est pas à craindre, et elle a en outrc le niérite d'être moins coûteuse que sa devancière, par suite de sa disposition nouvelle. Le robinet de dégustation, le plateau-réservoir protégeant l'éprouvette, la distribution des différentes qualités des produits, sont des modifications qui ne devront échapper à personne ; nous pouvons dire que notre éprouvette est arrivée à son point de perfectionnement, et elle rend de vérilables services dans les distilleries et usines de rectification récemment installées où elle est montée. Un seul point reste à indiquer aux distillateurs et rectificateurs, qui nous feront la demande de cette nouvelle éprouvette, pour éviter d'être obligés de leur envoyer un de nos employés pour la régler une première fois, - ce point est le mode de d6termination de l'ouverture qu'il faut donner à l'orifice d'écoulement F, pour chaque appareil différent recevant l'application de cette éprouvette, 3

0

: i . . .. y.* ...; r@I.é, pg&BU^ &la 1 ' -':aA $a& id4 gmlernwt p, on dama*. pesagag

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- 35 montera en débordant par le haut du tube F; dans le second, la nappe de liquide descendra de un ou plusieurs chiffres de la graduation. Pour régler l'éprouvelte, il faut tenir compte de deux conditions esa$entielles: la première, que le réservoir d'eau de condensation soit toujours plein, et son niveau maintenu constant par un tube trop-plein qui fonctionne sans interruption, et cela afin d'avoir une condensation toujours égale. La seconde condition exige que le distillateur ouvre le robinet d'eau de condensation exactement au point requis pour le bon fonctionnement de l'appareil. Nous observerons que les effets produits par l'abaissement de ,la bague ne sont pas in~mérliats,qu'il faut quelques minutes pour en observer le résultat. Par conséquent, il faut agir petit à petit, et rester au moins 20 minutes à chercher le point de régularité demandée, de manière à se' rendre compte des effets de chaque rétrécissement de l'ouverture d'écoulement; sans cela on dépasserait le point voulu, cas dans lequel on se verrait forcé de recommencer le travail en relevant à nouveau la bague A citée plus haut. L'observation indique que pour un débit de 100 litres à l'heure, l'ouverture de l'orifice d'écoulement représente 15 millimètres carrés ; on calculera facilement, d'après cette donnée, l'ouverture d'écoulement à fixer pour chacun des appareils auxquels on appliquera l'éprouvette. Cependant, cette proportion ne peut servir que d'approxiination, par la dificulté qui existe à établir avec précision des orifices d'une si faible dimension. La pratique du moyen que nous avons indiqué corrigera certainement les imperfections que nous signalons. Nous ferons encore remarquer que la moindre fluctuation qui aurait lieu dans l'alimentation d'eau de condensation, s'aperçoit immédiatement ; quand elle ne durerait qu'un instant, l'éprouvette l'indique et permet aussitôt de porter remède à ce mal passager. Les figures 8 et 9 représentent un ensemble tle ces dprouvettes,

- 36 dunt l'une A serl à l'écoulement des flegmes, et l'autre B à celui des alcools provenant du rectificateur. Nous akons fait construire depuis peu, par un habile fabricant d'instruments de précision, un nouvel alcoomètre, dont la tige restreinte s'adapte avec aisance à notre nouvelle éprouvette. Les d e r é s de son échelle commencent à 700, pour finir à 400, et ces degrés sont indiqués de manière à pouvoir les reconnaître trksfacilement. Ce nouvel alcoomètre est d'une longueur d'environ 14 centimètres, tient peu de place et est moins susceptible de se briser. Nous en ferons l'envoi aux personnes ddsireuses de s'en servir.

CHAPITRE VIII. Saturation des flegmes dans la rectification. Il a été fait tant de bruit au sujet de l'emploi de la potasse perlasse dans les flegmes, qu'il ne nous a pas été possible, à notre tour, de ne pas intervenir dans le débat. Chaque fois que nous verrons certains innovateurs se rendre la tâche facile, en prétendant mettre à jour un procédé pratiqué depuis longtemps, et pour la première fois par le digne et vénéré fondateur de iiotre maison, pour essayer de se l'approprier, nous considérerons (le notre devoir de ne rien laisser usurper de la mémoire d'un des meilleurs pionniers de l'industrie des alcools. Les innovateurs dont il s'agit ont été prendre dans les distilleries du Nord et des environs de Paris, le procédé de la saturation des alcools par la potasse perlasse ; ils n'ont aucun droit de prélever sur les distillateurs et les rectificateurs , une redevance quelconque pour ce procédé qui était mis en pratique en Hollande et à Saint-Denis, dans l'usine de M. A. Savalle, depuis de longues années. Nous avons entre les mains Ies nombreuses factures des fournisseurs de ce produit à l'usine de Saint-Denis (Seine), et de plus, de nombreuses attestations des fabricants d'alcool fin qui mettent depuis longtemps ce procédé en pratique. Voici l'une de ces attestations que nous donnons de préférence, parcc qu'elle émane d'un 'des plus grands rectificateurs des environs (In Paris. u

a

Berny, le 29 octobre 1868.

Messieurs D. Savalle fils et Cie, 64, avenue de I'Impéralricc,

à Paris :

Je m'empresse de vous remettre sur votre demande l'att.estation suivante, relative au procédé de la saturation de flegmes que n

- 38 j'emploie depuis que je me suis rendu acquéreur de l'usine de la Croix-de-Bernj , soit depuis ,1864, procédé que vous aviez antérieurement indiqué à mes prédécesseurs, B1à1. Bruguière et Aussière; car c'est le contre-maître de ces derniers qui a continué I'einploi de ce procédS quand j'ai pris l'usine. D J'ai toujours employé sur vos recommandations, pour saturer mes flegmes , la potasse perlasse dissoute dans de l'eau chaiitle et jetée dans 30 ccnlimètres d'eau mise au préalable en ébullition dans la chaudière du rectificnteur. » Je charge mes flegmes sur cette lessive de potasse trèsétendue et j'obtiens ainsi leur saturation complète. » Et à l'appui de cette attestation, j'ai, si vous le désirez, les factures des négociants en produits chimiques qui m'ont fourni les quantités de potasse perlasse nécessaires à mes besoins. Veuillez agréer, etc. n E. RAYON, ))

>J

'Rectificateur

la Croix-de-Berny, par Antony (Seine).

))

Uh ne nous contestera donc 'pas l'anlériorité de l'emploi de la potasse perlasse, comme préparation des alcools bruts à la rectification. Cependant, ce procédé laissait une grande lacune quant au dosage, à la quantité de potasse perlasse à employer par hectolitre de flegmes mis en rectification. En employant de la potasse, de la soude, de la chaux, etc., on prétendait que les huiles essentielles spéciales aux grains, à la betterave et aux autres produits alcoolisables, s'unissaient aux bases alcalines en perdant en grande partie leur odeur et leur volatilité. On déterminait par tâtonnements dans les premières opérations, comme le dit un de nos grands chimistes (tome II, du Précis de Chimie industrielle de M . Payen, page 385), les proportions les plus convenables de potasse à employer pour obtenir un produit rectifié irréprochable.

On était complétement dans l'erreur quant au rôle que jouent les alcalins dans les flegmes avant la rectification, et on l'était pius encore quant aux tâtonnements qui devaient fixer la quantité de saturants à employer; car l'expérience iious a démontré : 4 0 que l'emploi de la potasse perlasse ou d'autres alcalins dans les flegmes, avant leur rectification, n'a d'autre but et d'autre effet que de saturer les acides contenus dans ces flegmes ; "2 que tous les flegmes ou alcools bruts contiennent, suivant leur provenance, des quantités d'acide différentes, et que non-seulement ces proportions d'acide diffèrent avec la provenance, mais encore que, dans une même uszne, ope'rant toyours sur le même produit et fermentant de la même manière, b s quantités d'acide contenues clans les flegmes diffèrent d'un jour id l'autre dans de grandes proportions. On ne peut donc agir par tâtonnement dans les prem~èlreaopérations de saturation, par le inotif que l'expérience ainsi acquise ne peut servir pour les opérations ultérieures, qui diffèrent toutes de la première. II faut donc, suivant nous, examiner le point d'acidité des flegmes, chaque fois qu'on en charge le rectificateur, et en opérer la saturatiun exacte; ce que dit M. Payen, page 386 de son Précis de chimie, est vrai. « Si l'on emploie un excès de ces Dases alcalines, on donne naissance à de nouveaux produits odorants qui infectent l'alcool. » Cela prouve que les acicies ou les alcalins, combinés à l'alcool sous l'action d'une certaine température, donnent l'un et l'autre naissance à des produits infects. Notre procédé nouveau consiste à opérer la rectification de flegmes neutres, et nous arrivons ainsi à d'excellents résultats, par une méthode particulière que rious enseignons à nos clients.

CHAPITRE IX. Conduite de la rectification. Cette opération très-délicate exigeait avec les anciens appareils, de la part de l'opérateur, une attention très-soutenue. Notre appareil a vaincu, par sa docilité, cette surveillance de chaque instant, qui ne laissait pas que de beaucoup fatiguer I'ouvrier chargé de ce travail ; effectivement, les anciens appareils non munis d'un régulateur, précieux guide, souvent mal construits, abandonn4s à eux-mêmes, ne peuvent fonctionner qu'imparfaitement. Notre appareil fonctionne de la manière suivante : On charge la chaudière A?dont la contenance varie, suivant les dimensions des @pareils, entre 40 et '700 hectolitres, de flegmes de 40 à 600, et i'on fait arriver la vapeur dans le serpentin. Le liquide s'échauffant peu à peu, les premières vapeurs montent, se condensent en chauffant la colonne B, puis finissent par arriver dans le condensateur tubulaire C ; à ce moment, on ouvre le robinet 4, afin d'établir l'alimentation d'eau froide ; les vapeurs sont alors en partie condensées et ratourilent dans la colonne par le tuyau H de rétrogradation, polir garnir successivement tous les plateaux. Dès que .eus les plateaux sont garnis d'alcool, on diminue l'arrivée de l'eau froide dans le condensateur C, de manière à ne plus condenser que les 2/3 de la vapeur arrivant dans le condensateur; l'autre tiers se rend dans le réfrigérant D, et de là dans l'éprouvette. Les premiers produits sont à '940 très-éthériques, d'une odeur âcre et forte ; on les envoie au réservoir à mauvais goût ; ensuite l'alcool s'épure graduellement, il est d'une qualité supérieure au premier et se mélange aux alcools bruts de l'opération du lendemain ; après commence, par le fractionnement, Ie 3/6 bon goût

qui se reconnaît par sa neutralité, sa douceur et sa limpidité ; il se continue presque jusqu'à la fin de l'opération. Eri admettant, ainsi que nous l'avons dit plus haut, que la chaudière soit chargée de flegmes à 500, l'opération commence des que le liquide atteint 8S0,et elle est terminée d8s que la température s'élève à 1020; c'est-à-dire qu'il ne reste plus d'alcool dans l'eau contenue dans la chaudière. Ces coilst,ations se font au moyen d'un instrument spécial construit pour les appareils Savalle. On ferme alors le robinet d'amenée de vapeur qui chauffait l'appareil, et comme il n'y a plus de pression dans la colonne B, les plateaux se vident successivement de haut en bas sur le plateau inférieur qui communique au réservoir à mauvais goût par un robinet à trois eaux ; à cette période de l'opération, les plateaux de la colonne ne coritiennent plus que des huiles essentielles et de l'alcool mauvais goût; on les envoie dans le réservoir où l'on a logé les produits éthérés au début de l'opération (1). Par notre système de déchargeqent des pla@~ux . - de colonne, les huiles essentielles ne viennent jamais salir le condenseur ni le réfrigérant de l'appareil; elles restent dans les plateaux inférieurs de l'appareil, et ces derniers se trouvent nettoyés par le peu cl'alcool, à fort degré, qui tombe des plateaux supérieurs. Pendant que la colonne se vide, on ouvre le robinet no 3, vidange de la chaudière, puis on la remplit de nouveaux flegmes, et on recommence l'opération. Cet appareil produit des alcools ne pesant pas moins de 96 à 97 degrés. Le régulateur de vapeur, qui est une des ses parties essentielles, en rend la marche parfaitement régulière et facile à surveiller, et il contribue ainsi à la bonne qualité des produits. L'éprouvette (fig. 6, page 23), qui est munie d'un thermométre

(1) M. Payen, dans sa dernière édition (Précis de Chimie industrielle), parle de ce procédé; il appartient tout entier A notre regretté père, M. A. Savalle, qui en faisait usage B son usine de Saint-Denis (Seine). M. Payen, dont la bonne foi a été surprise, a cru devoir prêter B M. *** le mérite de cette invention. Nous tenions A relever ce fait.

-&-

et d'un ar5omètre, indique en même temps au distillateur la température, le degré, la vitesse d'écoulement de l'alcool rectifié, et elle le prévient du moment où il doit goûter, afin d'en opérer le fractionnement. Nos appareils sont très-bien construits, d'un nettoyage facile, d'une marche sûre et parfaitement régulière.

CHAPITRE X. Frais pour rectifier un hectolitre d'alcool et devis du matériel des usines de rectification.

On nous demande souvent ce que dépensent les usines de rectification montées par notre maison, pour la rectification de leurs alcools. Voici ce renseignement : Les frais pour produire la rectification, par nos appareils, de cent litres de 3/6, sont évalués à 3 fr. 75 c. dans les petites usines et à 3 francs seulement dans les grandes. Dans une usine produisant par jour 2,000 litres de 3/6 fin, les frais se répartissent comme suit : Par hectolitre d'alcool

brr.

.....................Fr.

Combustible 40 kilogr.. Perte de 2 litres d'alcool brut.

I

................... 2 Main-d'œuvre.. ................................. 1 Frais généraux, intbrkts et amortissement.. ........ ))

--

n

20 »

53

Total .............. Fr. 3 73 Ces frais sont encore diminués quand, au lieu de consitlérer un établissement créé spécialement en vue de la rectification des alcools, on considère cette opération faite dans une distillerie agricole et comme complément du travail de celle-ci. Plusieurs grandes usines de rectification des environs de Paris nous ont communiqui! le chiffre moyen de la dépense de charbon pendant la campagne dernière. Cette dépense a été de 32 kilog. par hectolitre, pour les usines qui n'ont pas à élever l'eau de condensation : elles achètent l'eau de Seine toute élevée. Cette dépense moyenne a été de 38 kilogrammes, soit 6 kilogrammes en plus par hectolitre d'alcool, pour celles qui ont une machine à vapeur et qui pompent elles-mêmes l'eau nécessaire h la condensation.

- 44 Pour créer un établissement de rectification des alcools de betteraves, de pommes de terre, de maïs dans le nord, ou d'alcools de vins ou de marcs dans le midi de la France, il faut, suivant I'importance du travail, un matériel qui, très-complet, se compose des parties détaillées dans les devis suivaiits. Le local pour ce matériel peut être très-restreint, et nous utilisons souvent des bâtiments existants dont on nous remet les dimensions, et que nous approprions au travail qu'on se propose d'exécuter.

DEVIS APPROXIMATlF DU

MATORIEL COMPLET D'UNE

USINE DE RECTIFICATION

DES ALCOOLS produisant, par 2.4 heures, de 2 000 à 2.400 litres de 3/6 fin, de

96

1 97 degr0s

de douze chevaux, avec garniture en fo~te.............................. Fr.

Io Géiidraieur de vapeur

1 .ô50

R0 RIaclii~ie& vapeur :

............................

Pompe à eau froide,. Pompe alimentaire du g8riérateur.. .................. Pompe à 3/6 brut.. ............................... Transmission.. ....................................

3.250

no 2, arec chaudière en tôle.. ........................................... (Augmentation daris le cas de cliaiidière en cuivre, 3.500 fr.)

8.000

ZIO Appareil de rectification

40 Réservoirs :

Un Un Un Un

pour pour pour pour

............ ...........

100 hectolitres l'alcool brut, de 50 les 3/6 fins, de.. l'eau froide, de.. ............ 25 l'eau chaude, de.. ........... 15 -

6. Tuyauf erie et robinetferie des

environ

1.650

appareils de l'usine,

.........................................

1.700

...... Fr.

16.250

Prix du matériel complet..

7

DEVIS APPROXIMATlF DU M A T ~ R I E LCOMPLET D'UNE USINE DE RECTIFICATION DES ALCOOLS produisant, par 2J heures, de 3.600 à 4.000 litres de 3/6 fin, de

10GldnCrateur de vapeur

de 20 chevaux..

95

à 97 degrés.

..... Fr.

R0 Illlacliine a vapeur: Pompe à eau en fonte.. Pompe alimentaire du génkrateur.. Pompe à alcool brut en bronze.. Trarismission de force..

............................ ................. ................... ...........................

8 O

...........................................

Réservoirs.

....... ...............

200 hectolitres Çn pour les alcools bruts, d e . . Un pour les 3/6, d e . . LOO Un 1;s 3/6 mauvais goût à retravailler, de 50 Un pour l'eau froide, de.. 40 Un pour l'eau chaude, de.. 18 J

......................

............ ...........

6 O

8.800

Appareil de rectification no 4, avec chaudière en

tûle. (Si l'on veut une chaudihe en cuivre rouge, l'augmenta tion est de 4.800 francs). 40

2.680

-

14.000

3.000

TuyauCerie et robiiiettcrie des appareils de l'usine,

environ

......................................... Prix du maGriel complet..

...... Fr.

2.320 28 .O00

DEVIS APPHOXIMATJF DU M A T ~ R I E LCOMPLET D'UNE USINE DE RECT~F~CATION DES ALCOOLS produisant, par jour de 24

heures, de 6.200

à 7.000 litres de 316 fin, de 95 à 97

i" Qu'nérateurde vapeur de 30 chevaux.. S0 Macliine da vapeur :

...........

degrés. 5.300

.................... . .....

Pompe à eau en fonte.. Pompe alimentaire pour le générateur. .............. Pompe A alcool brut en bronze.. ................... Transmission de force.. ........................... 30Appareil de rectification ri0 S . .

..............

20.000

(Si l'on achète la chaudière en cuivre rouge, l'augmentation est de 7.500 francs). 4 O

Hbervoirir

.

.......

Un pour les alcools b ~ i t s ,de.. 300 liectolitres Un pour les 3/6 fins, de.. ........... 200 Un pour les 3/6 mauvais goût à retravailler, de.. 73 Un pour l'eau froide, de.. ............ 60 Un pour l'eau chaude, de.. ......... 40 -

.....................

TuyauCerie et robinetterie des appareils de l'usine,

environ..

....................................... 4.330 Prix du matériel complet.. ... Fr. 41 .O00

CHAPITRE XI. Appareil de distillation et de rectification combinées pour la production des 3/6 de vins, de marcs, de pommes de terre, de grains, de figues, etc., et pour la fabrication des geniévres, des cognacs et eaux-de-vie de toutes les sortes.

Les appareils du système Derosne et les autres employés dans le midi de la France sont défectueux et ne peuvent rectifier les alcools, par le motif qfl'ils fonctionnent à continu. L'opération de la rectification des alcools comporte trois périodes bien distinctes. Le début de l'opération a lieu de 80 à 85 degrés de tempéra-. ture ; durant ce temps, l'appareil produit les alcools éthérés. Le milieu de l'opération a lieu de 86 à 100 degrés de température ; c'est la période pendant laquelle se forment les alcools bon goût. La fin du travail a lieu de 101 à 102 degrés. ceest alors qu'on expulse ;de l'appareil les alcools amyliques Les appareils du Midi, dont le travail est continu, fonctionnent toujours à la mème température, qui est supérieure à 860. Chaque fois qu'on les alimente d'une quantité nouvelle de matières à distiller, les alcools éthérés contenus dans ces matières passent à la distilladion et gâtent le produit. - Voilà pourquoi les alcools de vins du Midi ne peuvent pas servir au cinage; voilà pourquoi on leur pré/ère pour ce travail les alcools du Nord rectikés ; voilà encore pourquoi les 3/6 de marcs sont exécrables. Les alcools produits dans le Midi par les appareils anciens, sont donc chargés de tous les éthers ; ils sont aussi saturés de tout i'alcool amylique, parce que ce dernier ne se sépare complétement que par les appareils qui atteignent au moins une force alc* lique de 95 degrés centésimaux. Les 3/6 du Midi sont des alcools bruts, qui demandent 2G être ~ectif2éspour devenir de Calcool bon goût, de vins ou de marc.

.

-

Par notre nouvel appareil, nous 'opérons la distillation et la rectification immédiate des produits, mais avec séparatiou des mauvais goûts. Voici la légende explicative de cet.apparei1, représenté par la figure 10, et de son fonctionnement:

Pig. 10.

- Appareil de distillation des marcs et des vins.

A. B. C. - Cylindres en tdle oii en cuivre, munis, intérieurement, de grilles entre lesquelles se placent les marcs B distiller. D. E. F. G . - Différentes parties qui constituent l'appareil de rectification. D. - Chaudiere oh se chargent les alcools secondaires de l'opérati0.n précbdente. E. Colonne de rectification. F. - Condenseiir analyseur. G. - Réfrigérant tubulaire. H. Régulateur de vapeur. Gprouvette graduée. R. Y. Col de cygne des vapeurs alcooliques. N. Retrogradation des alcools faibles.

-

-

P. 0.

- Tuyau de réception pour l'kprouvette.

- Tuyau reliant le condenseur au réfrigérant.

Les cylindres A. B. C. étant chargés de marcs, et la chaudière D étant chargée d'alcools secondaires, on met la vapeur d'eau d b générateur dans le cylindre A. La distillation des marcs commence ; elle passe par 1 pour mettre en ébullition le cylindre B et, de là par 1" le cylindre C. Les vapeurs alcooliques de ce dernier cylindre passent par l'", pour meltre en ébullition l'alcool contenu en D, et là la rectification des alcools s'opère par fractionnement à l'éprouvette R. -Comme nous l'avons déjà dit, les alcools éthérés arrivent en premier lieu; ils sont mis à part ; vient ensuite une partie d'alcool secondaire qu'on réserve pour la charge suivante, et, enfin, on obtient le 316 bon goût débarrassé d'empireume. Les alcools infects amyliqucs surviennent pour clore le travail. Les 3/6 fins de marcs ainsi obtenus sont excellents. Ils s'emploient dans le Midi à viner les vins, et bien souvent on les mélange à l'alcool de vin et on les vend comme tels; leur qualité justifie complétement ce mélange. Nous avons construit des appareils avec les trois cylindres pour les marcs. Nous en avons aussi établi plusieurs à deux cjlindres ; et quand les appareils sont plus particuIièrement destinés à la distillation des vins, nous les établissons, comme l'indiyue la figure . I I , à un seul cylindre ou chaudière qui reçoit en ce cas les vins à distille?,-dandis que les produits secondaires sont toujours rechar5és dans la chaudière B.

B. - ChaudiBre (de 75 hectolitres) en t61e où se chargent les alcools secondaires de l'opération précédente. C. - Colonne de rectification et d'épuration de i'alcool. D. - Condwseur-analyseur. E. - Réfrigérant. F. - Régulateur de vapeur. G. - Réservoir à eau froide muni de son trop-plein. B. - Réservoirs et cuve de vitesse où se prépare et se cliauffe à l'avance le cliargamerit de l'appareil. II.- Trous d'liomme en bronze pour entrer dans la cliaudière. 0. - Éprouvette graduée recevant les produits. P. Tube de shreté. R. - Conduit d'alinientation d'eau au réfrjgCran! et au condenseur. S. - Rétrogradation des alcools faibles du condenseur vers la colonne. T. - Entrée des rétrogradations sur le liaut de la colonne pour produire des alcools B forts degrés. U. Rétrogradation sur la colonne pour produire des eaux-de-vie. 1. - Robinet de vapeur cliauffant les vins en A. 2. Robinet dè vapeur pour la fin des opérations dans la chaudihre B. 3 et 4. Robinet de vidange et de cliarge. 5. Soupape dù régulateur de vapeur. 6. - Robinet à trois eaux pour diriger la rétrogradation du condeuaeur, soit au bas ou sur le haut de la colonne. 7 et 8. Niveaux d'eau. 9 et 10. Soupapes reniflards pour éviter le vide.

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Voici comment on opère la mise en train. On charge la ehaudière A de vins ou de marcs à distiller, puis on y introduit la vapeur de chauffage. La distillation conimence. Les vapeurs alcooliques passent dans la chaudière B, montent dans la colonne C et se rendent dans le condenseur D. Là une partie de ces vapeurs sont condensées; c'est-à-dire ramenées i l'état liquide et s'écoulent par la rétrog~adatioriS et le robinet no 6. Pour produire des alcools à 96 degrés, on renvoie le produit de celte rétrogradation par T sur les plateaux supérieurs de la colonne. Si, au contraire, on veut p&u#re eles eaux-de-vie à 98 ou à 73 degrés, on dirige cette fétrogradation par U sur le premier tiers des plateaux de la colonne; leo vapeurs non condensées en D passent a u réfrigérant E et vienne& à l'état liquide se déverser dans l'éprouvette O. Les premiers Goduits sont éthériques ; on les met à

part. Vient ensuite la production des alcools bon goût, et enfin arrivent les alcools amyliques et de inauvais goût, qui sont aussi éliminés. Pour l'opération suivante, on charge les alcools secondaires de la veille dans la chaudière B. La conduite du travail est très-sûre et très-facile, grâce à l'en~ploi du régulateur de chauffage F. Ce dernier appareil fournit d'un seul coup des eaux-de-vie excellentes, de Cognac, d'Armagnac, dc la Rochelle, dcs Charentrs ou du hlidi ; car au lieu cle lui faire produire du 96 degrés, il donne à volont6 50 à GO ou à 72 degrés centésimaux, et cela par une seule et unique opération. Nous appliquons ce nouvel appareil non-seulement aux distilleries des pays vinicoles, mais aussi aux distilleries agricoles de grains et de pommes de terre, et à celles qui fabriquent les 3/6 ordinaires et les genièvres (1). Afin de profiter du caloriqiie perdu de la distillation et de la rectifir:ation, nous joignons à ces appareils iiue cuve de vitesse R, dans laquelle la matière fermentée à distiller SC trouve chauffée avant d'eiîlrer dans l'appareil. L'appareil représenté par la figure 41 est de force à produire par jour 2,000 litres ile 316 rectifiés dc vins titrant 96 degrés, ou à volonté 4,000 litres d'eau-de-vie de Cognac ou autres. Son prix est de 45,000 francs. - Nous établissons des appareils plus petits ou plus grands, à la dernaiidc de nos clients ; le prix de css appareils varie avec leurs dimensions et suivant la quantité de travail qu'on veut obtenir par jour.

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(1) -iuxc~31>ii:e.,nous 1'dppliq:ions à la fdli:cat:cin des i h ~ , n i s .

CHAPITRE XII. Les distilleries agricoles de betteraves. La distillerie agricole est indispensable à toute exploitation agricole bien montée, c'est la fabrique d'engrais à bon marché et, par conséquent, l'objet le plus essentiel et le plus indispensable en agriculture. Quoique la question d'engrais soit la première à considérer dans la création de ce genre d'établissement, il ne faut pas g perdre de vue la production économique et parfaite de l'alcool, qui doit venir payer les engrais et laisser, en outre, au cultivateur un bénéfice raisonnable, el pour cela, nous conseillerons aux agriculteurs, de multiplier le plus possible les distilleries bien installées, avec un matériel très-complet, laissant à la ferme tous les hénéfices, tous les produits à tirer de ce genre de travail. Car si les distilleries bien montées donnent de beaux résultats, celles qui le sont mal, ou inîparfaitement, n'en donnent que de négatifs à leurs propriétaires. 11 faut donc, pour clu'une distillerie agricole soit dans cle bonnes conditions, que son travail soit d'tine certaine in-portance, de ,10,000, 45,000, 20,000 ou 30,000 kilog. de betteraves par vingt-quatre heures, afin que les frais de mairi-d'œuvre soient relativement réduits. Il faut que cette distillerie fonctionne par la vapeur, afin d'obtenir le fonctionnement régulier des appareils mécaniques et de distillation et rectification. Un générateur à bouilleurs coûte peu et les gens de la ferme apprennent bientôt à s'en servir. Les distilleries qui n'emploient pas la vapeur, ne fonctionnent toujours que très-imparfaitement et perdent de l'alcool, par leurs appareils distillatoires chauffés irrégulièrernent à feu nu. Il faut, enfin, qu'une distillerie agricole rectifie ses alcools bruts et livre directement au commerce des alcools rectifiés. Sans cela.

- 54 elle perd le bénéfice de la rectification, qui est considérable et, de plus, les frais de transport et de coulage sur l'alcool brut (ou flegme) qu'elle envoie souvent à de grandes distances pour les faire rectifier. Quand, au contraire, la rectification des alcools s'opère dans la ferme, il n'y a pas de frais de transports perdus, pas de frais de main-d'œuvre, d'éclairage, etc.; car l'ouvrier distillateur qui surveille l'appàreil à flegmes, surveille aussi le rectificateur ; la même lampe éclaire les deux appareils, et dans le magasin à alcool moins de main-d'œuvre encore ; car, au lieu d'expédier et cl'enfùter des flegmes à 50 degrés, c'est-à-dire contenant nioitid d'eau, on expédie des alcools fins à 97 degrés. C'est condamner à l'infériorité et même l'insuccès une distillerie agricole, que de la monter à feu nu ; car on l'empêche de rectifier ses alcools, et on la force ainsi à laisser la plus belle part de ses bénéfices dans les mains de distillateurs mieux outillés. On nous objectera que tous les fermiers ne pourront pas avoir une distillerie aussi complète, à cause du prix du matériel : nous renverrons ces personnes au travail de M. Michel Greff, sur les Distilleries communes, et nous leur conseillerons de monter* une distillerie par association pour arriver à l'avoir dans de bonnes conditions, ou se résigner à ne pas en avoir,. plutôt que de perdre du tcmps et de l'argent à en installer une imparfaitement.

Nous trouvons dans le Journal de I'Agricullure de M. J.-A. Barral, un article intitulé : les Distilleries communes, de M . Michel Greff. Nous le soumettons à nos lecteurs; car nous avons eu occasion de visiter et d'étudier en Allemagne ce genre de distillerie. qui procure à ses propriétaires de grands bénéfices. « Les distilleries communes. D Dans une courte causerie (Bulletin du ,11 janvier 1868), j'ai indiqué les avantages qui résulteraient, pour les habitants de la

campagne, de L'adoption de fours cornmuns. L'introduction dans les villages de distilleries communes réaliserait un autre progrès économique non moins important. On admet que les résidus de la distillation des pommes de terre sont, pour les bestiaux, aussi nourrissants et d'une assimilation plus facile que les tubercules non distillés. Jl'eau-de-vie retirée de ce végétal est donc un bénéfice à peu près nrt, puisqu'elle n9exig&iière plus de combustible que la cuisson et le réchauffement des pommes de terre livrées intactes aux animaux. Ce bénéfice est tel, que des fermiers de ma connaissance paient actuellement le loyer de leurs exploitations avec le produit supplémeiitaire fourni par la récolte des pommes de terre. Ceux qui savent compter un tantinet, comprendront quelle mine inexploitée les petits cultivateurs ont sous la main. Pourtant un bien petit nombre de ceux-ci profitent de cet avantage. Pourquoi cela? Sont-ils ignorants de leurs intérêts ou inditférents au gain, au point de dédaigner cette source d~ profits ? Hélas ! non, ils savent quel bénéfice on peut retirer des pommes de terre par la distillation, et ils gémissent de ne pouvoir le réaliser, eux qui ont tant besoin; mais pour distiller, il faut un matériel spécial, et le plus grand nombre n'en peut ,pas faire la dépense. Ceux mêmes qui ont pu se procurer ce matériel, doivent se conlenter d'un résultat fort incomplet, parce que leur outillage est nécessairement imparfait, primitif. Mais admettons, par impossible, que tous les petits cultivateurs d'une comnlune puissent faire les frais d'une distillerie rudimentaire : quelle dépense inutile pour de minces résultats ! En effet, cent de ces installations coûteraient 180,000 francs, tandis qu'une distillerie perfectionnée commune ne coûterait pas plus de 25,000 à 30,000 francs. D Ainsi, économie co~~sidérable dans l'établissement, réunissant à l'excellence du système l'économie et la supériorité dans la fabrication, telles sont les considérations qui recommandent les distilleries coinmuries. Elles permettraient, de plus, de mettre constamment à la disposition des associés des résidus frais. Ces résidus mélangés, selon le but qu'on se propose, de farines, de son, de balles (le trbfle ou de blé, de foin haché, dc menue paille ..., constituent une excellente nourriture pour le I)étail.

- fi6 Y Je ne m'arrête pas aux détails relatifs à 1'Qtablissementet à l'exploitation de la distillerie commiine. Il existe partout des distilleries particulières qui peuvent servir de modè!es. Ils ne manquent pas rion plus, les hommes capables de combiner le mécanisme à une pareille entreprise, et de le faire fonctionner à la satisfaction de tous les intéressés. Une seule chose, une cliose capitale nous manque, à nous autres Français : l'esprit d'initiative. On dirait que nous tenons absoliiment à convaincre les autres peuples que nous somnies et que nous voulons demeurer les dignes fils du charretier embourbé. Que ceux qiii trouvent ce rOle indigne d'eux protestent par la création d'industries agricoles communes, ducs à leur influence et à leur dévouement ! n - MICHELGREFF. Ce qui se fait en Prusse pour les distilleries de pommes de terre peut s'npplicluer plus avantageusement encore en France à l'érection des distilleries de betteraves. Dix cultivateurs mettant chacun 3,500 francs, créeront une distillerie modèle parfaitement installée, fonctionnant d la vapeur et livrant directement ic la consommation ses produits rectifiés, d l'état d'alcool fin.

Un tel établissement sera dans des conditions bien meilleures que la plupart des distilleries agricoles actuelles, dont l'installation est vicieuse et incomplete. En effet, ces distilleries marchent à feu nu et perdent ainsi parfois plus de 20 pour ,100 d'alcool ; elles nc travaillent que lentement, et laissent s'altérer une partie de leurs betteraves. Enfin, ccs distilleries ne produisent que des flegmes, et laissent au reclificatcur un bénéfice considérable que la distillerie agricole bien montée doit se réserver.

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SfmpEiïcation de la main-d'envre*ëT'a6ea&~a.t?oli du travail de la macération.

Afin de simplifier la&vail des distilleries agricoles et de réaliser une &conornie notable sur la main-d'ceuvre t~la macératioe

Plan du nouveau systéme de distribuliqn des cossettrs avec insti nouvdle des macérateura.

des betteraves, nous avons combiné un montage bien simple, par lequel la bekterave se rend mécaniquement dans le coupe-racines --:

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- 58 et tombe de là, naturellement, dans chaque macérateur. Voici le plan de cette installation, dont nous nous sommes, du reste, réservé la propriété par un brevet. Légende explicatiue des pgu~*es12 et 13. - La betterave lavée est élevée au moyen d'une courroie en caoutchouc, dans une rigole qui communique à l'entonnoir du coupe-racines A ; réduite en eossettes, elle tombe naturellement dans la rigole de distribution B, et cette dernière, en tournant sur un pivot central et le rail posé sur les macérateurs, communique la cossette alterriativement dans chacun de ces derniers.

Fig. 12.-

Élévation du nouveau distributeur de pulpes et d'eau acidulée.

On ne pouvait remplacer par u n mécanisme plus simple le travail des hommes employés dans les distilleries à mettre la betterave dans le coupe-racines et à élever ensuite les cossettes pour les jeter à la pelle dans les macérateurs. Outre l'économie de main-d'œuvre, il y a perfection dans le travail, parce que les cqssettes restent moins de lemps exposées à l'action de l'air, et qu'elles sont déposées dans les macérateurs avec une légèreté et une régularité que l'ouvrier le plus habile ne saurait atteindre. On évite ,

par i'emploi de ce distributeur, les pelottes de cossettes compactes que la macération n'attaque pas" et qui sont perdues pour la distillerie. La distribution de l'acide étendu se fait du réservoir h p r un conduit en caoutchouc qui se rend directement dans la rigole de distribution des cossettes. Cette distribution est ainsi simplifiée, car dans l'ancienne distribution, il faut un tube et un robinet distributeur à chaque macérateur. En industrie, l'outillage le plus simple est le meilleur; cette installat.ion nouvelle du travail de la macération rendra et rend dé.jà de grands services, en diminuant les frais de f~hricationet en augmentant, par sa rapidité, le rendement alcoolique de la betterave.

CHAPITRE XIV. Distillerie de betteraves de M. Camille de Laminet, à Gattendorf. E n Autriche, nous avons monté plusieurs distilleries d e betteraves dans le local d'anciennes distilleries d e pommes d e terre ou d e mélasses. Celle d e M. Camille de Laminet, à Gattendorf par Vienne, est dans ces co~ditioils;elle est installée dans u n ancien bâtiment qu'il a mis à notre disposition, e t pour ce motif, I'espace enîployé est un peu grand; n ~ a i sla disposition d u niatériel est très-commodc, et ncus ayons fait exécuter le plan de cette distillerie pour le donner ici. La figure 1 i représente le plan dont voici la légende :

A. - Magasin i betteraves. b. - Laveur. c. - Monte-beltcraves. B. - Macération. d. - Coupc-racines; il sc charge mécaniquement de bcttetüves et se ddcharge naturellcn~entde ses cosseltes, qui, par la rigole à mouvement rayonnant, se rendent à voloiité dans chacun des macérateurs. e. - Série des macérateurs. C. - Quatre curcs de fermantûtion bien groupées, pour diininuer le coût des tuyaux de corninuriicationdes jus et de vidange vers la pompe. D. Emplacement des appareils de distillatioii et de rectification, et du réservoir à flegmes. Les réservoirs à jus fermentés et à eau froide sont portés sur le mur pour éviter un plancher et d'autres frais de suspension. E. - Magasin à 3/6 où il se garde, dans un grand réser~oircn tôle à l'abri de l'évaporation et du coulage, jusq'au moment de l'espédition .

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F. Local du génhrateur et G, cehi de la machine à vapeur que surveille aussi le chauffeur. La figure 15 représente i'élévation du plan des diverses parties

de ce matériel. Nous appliquons cet. disposition aux petites et aussi aux distilleries de betteraves de grande dimension. Celle de M. Karl Kamniel et C; à àrusbach, près de Vieilne, est installée ainsi, pour un travail journalier, de 3.5 à 40,000 kilog. de betteraves.

CHAPITRE XV Distillerie de betteraves de M. Robert Campbell à Buscot-Park (Angleterre).

Nous étudions depuis quelque temps un mouvement remar quable qu'il est intéressant de signaler. Après avdr fourni, durant une longue période d'années, à notre agriculture,ndionale et au monde entier, ces admirables instruments qui ont fait faire tant de progrès aux travaux des cliamps, les invcnteurs anglais et w é r i cains assistent aujourd'hui, chez eux, à un spectacle contraire. C'est nous qui ilon-seulemenl leur envoyons leurs engins avec l'adjonction d'utiles perfectionnements; mais c'est nous encore qui leur fournissons des appareils qu'ils appliquent avec succès à leur culture industrielle. C'est ainsi que nous venons de terminer le montage, en Angleterre, de la première distillerie de betteraves. Cct établissement est situé dans la belle propriété de M. *Robert Campbell, ancien membre du Parlement et très-habile agriculteur, qui a réalisé à Buscot-Park (comté de Berkshire) des travaux qui excitent la surprise autant que l'admiration. Nous- allons enlrer dans quelques détails au sujet de cette exploitation agricole, qui compte plus de 2,503 hectares, et pour laquelle il a fallu élever une distillerie très-iniportante, capable de produire des résidus sufisants rour l'engraissement de 20,000 moutons et de 5,500 bceufs. La betterave, contrairement aux pré-

jugés étaBfis, vient très-bien en Angleterre. M. Campbell a obtenu cette année, pour un premier essai, 43,000 kilogr. à ?'hectare, et c p racines titrent, d'après les résultats des analyses exécutées par M. Jacques Barral, chimiste à Londres, de 10 à 12 pour c w t de sucre. Les charrues à vapeur et les autres puissantes machines agricoles que IV1 . Robert Campbell emploie dans son exploitation, servent admirablement bien la culture de la betterave, qui exige un l&o,ur prqfond et des terres parfaitement propres et préparées. Les qinq chidrrues à vapeur de Buscot-Park sont du système de John Fowler. Elles peuvent retourner le sol à un mètre de profondeur, Chacun de ces instrun~entslaboure, par vingt-quatre heures (car ils fonctionnent nuit et jour), dix hectares. M. Campbell estime le coût b u labour à vapeur à 5 francs l'hectare, tandis qu'exécuté avec des bœufs ou avec des chevaux, la même quantité revient à 23 francs environ. Pour peindre fidèlement Buscot-Park, un volume serait à peine suffisant. Il faudrait décrire la Tamise, qui borde cette grande exploitation et qui fournit les énormes forces motrices hydrauliques appliquées aux irrigatioi~sopérées sur une vaste échelle ; il faudrait faire connaître l'immense bassin central qui contient, avec les compartiments superposés, trois millions de mètres cubes d'eau destinés à rdpandre la fertilité dans les prairies. Nous laissons cette description à des hommes plus compétents que nous, à M. Barral, rédacteur en chef du Journal de l'Agriculture, par exemple, qui saura décrire avec son éloquence exacte et savante, les merveilles de l'agriculture anglaise, comme il nous a déjà initiés aux progrès accomplis dans nos célèbres cultures du nord de la France, et nous revenons spécialement à la clistillerie de BuscotPark. On a installé à cet établissement, pour mode d'extraction des jus de betteraves, les nouvelles presses continues du système d'un de nos compatriotes, de M . Collette, de Séclin (Nord). Neuf presses sont actuellement montées, et le local construit ud hoc est préparé pour en recevoir quarante. Les presses actuelles font en quinze heures l'extraction des jiis de cent cinquante mille kilogrammes de Ei

betteraves. Les cuves de fermentation ont été établiei 'à Paris ; elles sont de la contenance de 300 hectolitres chacune. Les pompes à vins et autres viennent de chez MM. Baudet et Boire, mécapiciens à Lille; ce sont aussi ces messieurs qui ont construit k s presses du système Colletk. Pénétrons maintenant dans le vaste local des appareils, déjà occupé cette année par deux énormes colonnes distillatoires et un rectificateur de notre syslème, et nous voyons encore une place laissée ligie pour tripler dans peu de temps ces appareils. 11) M: Robert Campbell a eu l'heureuse idée de joindre, comme a n k e aux bâtiments AIevés exprès pour donner asile h ces engins, un rnagssin destiné à loger tous les alcools produits dans une campagne. A cet effet, de vastes réservoirs en tôle ont été dressés pour contenir, à l'abri de tout coulage et de toute évaporalion, les 3/6 prêts à être livrés yuaiid les cours seront le plus rémunérateurs. If. Robert Campbell a su déployer u r e rare énergie et une persévérante activité à la réalisatiori de ses idées. Nous l'avons vu à l'œuvre, et nous pouvons dire hautement qu'avec des hommes semblables, l'Angleterre sera longtemps à la tête du progrès. L'importation de l'industrie de la distillation des betteraves dans le Royaume-Uni apportera un élément nouveau à la prospérité et à la grandeur d'une nation qui sait adopter chez elle, sans parti pris et avec intelligence, les meilleures inventions du moiide entier.

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(1) Monsieur Robert Campbell, après une première campagne, vient de nous commander les immenses appareils destinés à la réalisation de ce projet ; ces appareils fonctionneront a Buscot pour la campagne prochaine.

CHAPITR$ XVI.

Extraction des jus de betteraves par les presses continues de M. Collette.

Nos lecteurs qui ont déjà pratiqué la distillation, connaissent tous les inconvénients (le la macération ordinaire, dont le travail est lent et incomplet. 1\11. Auguste Collette, fabricant de sucre et distillateur à Seclin (Nord), a inventé une presse continue qui est très-ingénieuse et qui perrnet d'obtenir des résultats très-remarquables, en épuisant d'une f a ~ o nabsolue la partie sucrée contenue dans la betterave, à l'aide d'une macération à la vinasse chaude entre deux pressions énergiques exercées par cette nouvelle machine. Par les procédés ordinaires, les cossettes de betteraves restent de six à huit heures à macérer; tandis que par la presse Collctte, 1'extracti;bn des jus prend à peine dix minules. Cette rapidité de travail procure des fermentations supérieures et un rei~dement alcoolique plus élevé. 011sait aussi que les pulpes de la macération usitée jusqu'ici, contiennent une énorme quantité d'eau, ce qui rend les transports très-coûteux. En outre, les pulpes de la macération s'altèrent promptement. Celles de la presse Collette peuvent se conserver intactes durant plusieurs années. Voici la manière d'opérer pour arriver à ces résultats : Les betteraves sont ripées; la pulpe tombant cle la râpe est aspirée, au fur et à mesure tle sa production, par une pompe foülante qui l'injecte sous une pression de une et demie à deux atmosphères dans les presses continues à l'action des cylindres per-

- 68 Illéables. Sous l'influeilce de ce double s ~ s t è m e ,le jus se sépare de la pulpe en passalit à travers les cylindres, s'écoule dans un tamiseur circulaire inécaiiiquc: et, de là, est dirigé, dans un état d'épuratio~iparfaite, dans les quves de fermentation. La pulpe, souiiijse à deux laminages successifs dans la même presse, s'échappe des cylindres parfaitement pressée à raison de 20 à 23 0/0 du poids des betteraves, selon leur nature plus ou i~loiiislig~îeuse,et tombe à l'une des extrémités du délaÿeurmacérateur, où elle se trouve immédiatement eii contact avec la vinasse chaude ~ e n a n dcs t colonnes à distiller. Cette pulpe, dans sa circulation d'uiie extrémité à l'autre du délayeur-~iîacirrateurà palettes, subit, par le mouvement et la divisioii des mol6cules, une macération tout a fait complète. Elle est alors aspirée de iiouveau par une dernière pompe qui la foule dans d'autres presses seniblables aux premières, où elle subit une prezsioii aussi énergique que la première fois, et de là est dirigée par uii coi~duit,dircctcment à l'extérieur des bâtiments, dans les wagons ou les magasins. Le jus faible yroveniint de cette deuxième pression, ailditionné alors de la quantité d'acide nécessaire, s'écoule dir&rneiît et en totalité sur la râpe, pour en faciliter les fonctions, en rcmplacemeiit de l'eau emplojée habituellement. De cette manière, la densité du dus de prerilière pression mis en fermentation, au lieu d'être affaiblie, se trouve au contraire augmentée et peut être amenée de 3 412 a 4 4/2, à la v$onté du distillateur et selon les lois qui régissent les matière?! à fermenter. La pulpe, clans son passage daqs le macérateur à la vinasse, absorbe en abondance les matières azotées qui ont été coagulées par la chaleur dans les coloilnes distillatoires et les conserve en grande partie après la pression; c'est ce qui explique sa qualité exceptioiiiielle et sa supériorité pour la nutrition des bestiaux, sur toutes les pulpes coiillues jusqu'à ce jour. Sa coiiservation est d'autant plus facile et de plus longue durée, qu'elle se prête mieux que toute autre au tassement dans les silos, où elle ne forme plus qu'un bloc sdide et entièrenîei~tprivé d'air. ~L'extractioii du jus de la betterave par ce procédé, se fait pour ainsi dire ii la minute et d'une façon tellement rapide, qu'il ne peut

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y avoir nulle part aucune cause d'altêration. Aussi l e jus coiiservent-ils leur couleur primitive; ils son6 blancs ou roses, selon la nuante de la betterave râpée, et la pulpe est toujours d'me blancheur et d'une propreté remarquable, puisqii'elle ne peut, en aucun cas, contenir aucune impureté, même de la terre provenant du lavage incomplet des betteraves. C'est aussi à cette rapidité dans le travail d'extraction du jus, qu'il faut attribuer la beauté et la facilité des fermentations et par suiteqa qualité exceptionnelle des produits. On peut résumer ainsi les avantages obtenus par l'emploi de la presse de M. Collette, représentée par notre figure 16 :

Pig. 16. - Presse continue de 111. Collette, pour l'extraction des j u s de betteraves. IoExtraction comyl&te de matihre sucrée;

20 Qualitéexceptionnelle de du jus ;

l'alcool, due à la rapidité du travail d'extraction

3. Pulpe d'excellente qualité et @une conservation facile, à cause de sa siceit6 et contenant les matières nutritives existant daiis la vinasse ; 40

ficonornie de combustible, t~ cause de la densité élevée du jus à disiller ;

50

Fermentations toujours tris-bonnes, sans le secours de la levûre ;

60 Matériel simple à la portée de tous et d'un entretien presque nul ; 73 Exiguïté des bàtiments nécessaires pour l'extraction du jus ;

80 Facilité d'opéfer aussi bien sur de très-grandes que sur de petites quantilfs.

Ajoutons que tous les établissements, soucieux de maintenir lerirs produits à la hauteur de leur renominée, ont adopté ce sustème, et que les distilleries Savalle ont été les premières à l'introduire auprès de leurs appareils.

CHAPITRE XVII, Rendement alcoolique des betteraves et prix de revient d'un hectolitre d'alcool.

En Autriche, les moyennes de rendement des usines installées par not,re maison ont élé jusqu'ici tie 6 0/0 d'alcool fin à 90 degrés. En France, ce rendement a été cette année de 5 litres 1/2 à 90 degrés, par 100 kilog. de betteraves. Pour le rendement des betteraves en pulpe servant à la nourriiure d u bétail, ,100 kilog. de betteraves fournissent, en moyenne, 65 kilog. de pulpes cuites, dont la valeur nutritive est supérieure à celle de la betterave crue. $ i c i le prix de revient de cent litres d'alcool fin, d'après les lfvres d'une distillerie agricole, travaillant par jour 25,000 kilog. tle betteraves

............. 32 fr. .................... 3

10 Betteraves, 1,792 kilog. (soit 1,800), à ZS fr.. 20 Charbon, 120 liilog. à 30 fr. la tonne.. 8 0 Acide, 2 kilog. a 20 fr..

.................................

'

blain-d'œuvre.............................................. 3 3' Frais divers, intérkt, ainortissement,. ........................ 5 40

40 60 40

), GO

Dont il faut déduire 1,170 kilog. de pulpes, à 10 fr. la tonne.. ...

......................

Les cent litres de 3/6 fin reviennent à.. Le logernent en pipes en Iiois a coût6.. ........................ Prix net :

Cette usine a produit l'alcool fin à 38 fr. les cent litres, à 90 degrés. Ce prix de revient varie suivant le rendement cle la betteravc ek.suivant le nombre des jours cle travail ; mais il prouve que 1ii dlktillerie agricolc, hieii iuoiitée, est et restera toi!joui+sune excelte opératioti. I(1ri

CHAPITRE XVIII. Devis approximatif de distilleries de betteraves. Devis approximatif du matériel d'une distillerie travaillant par jour 25,000 kilog. (500 zenlnern) de betteraves, et livrant au conzmerce ses produits rectifiés à l'état de 3/6 fin à 96 et 97 degrés. l0 #?ordemotrice:

Uii générateur ,de vapeur de 25 chevaiix..

............

3.370 fr.

voteur :

Urie machine à vapeur de 4 chevaux.. ................ 1,800 Une pompe à eau.. .............................. Une pompe à vins. ............................... 1 .O00 Une pompe à jus faibles.. ........................ Une pompe aliinentaii e. ............................. 200 Transmissions de mouvement.. ...................... 1.100

1

3" Disiillnlioni des viiia de betteraves :

Colonne distillatoire avec régulateur.

..................

Reetifienlion des alcools bruts. Rectificateur à cliaudibre tôle.. S0 ~ & s e r r o i reii s tole :

7 .O00

4 O

......................

Un pour les alcools bruts, de. ...... Un pour les alcools rectifiés, de.. .... Un pour les alcoc~ls mauvais goût à retravailler, de.. ................. Un pour les jus faibles, de Un pour l'eau froide, de.. ........... Un pour i'esu chaude, de.. .........

30 liectolitres. 50 -

........

(10

Macération :

25 25 13 15

j 1 .CO0

-

-

-

-

...........................

Un laveur de betteraves.. Quatre macérateurs à établir en bois, sur place. Mémoire. Une cuve à vinasses.. ........................ id. Un coupe-racines.. ................................ S0

Fermentation :

Quatre cuves de 100 liectolitres en bois.

7.000

400

350

..... Mémoire.

Re Tuyauterie et robineCterie de l'usine, environ.

..

3.180

Matériel complet : Total. .............. 27.000fr.

Devis a p p r q i m a l i f du matériel d'une distillerie trauaillant par jmir 35,000 kilog. (soit 700 aentnem) de betteraves, et l i w a n t au cornmewe ses produits rectifiés d I'état de 3/6 fin à 96 et 97 degrés centésimazcx. a0 Force niotriee : Un gé~érateurde vapeur de 30 chevaux.. S0 Moteur :

Machine à vapeur de 5 à 6 chevaux..

............

................

3.300 fr. 2.400

S0 Poinpes :

,Une polir les jus fermentés.. ...................... Une à eau froide.. .............................. Une d'alimentation du générateur.. ............... Une à jus faibles.. .............................. Transmission de mouverneiit, environ. ................

-0.O 1I)iritillatioii des vins : Vne colonne distillatoire avec r6gulateur de vapeur., alcools briits : Un rectificateur no 1, à chaudière en tôle.

S0 Beotilioatioii ales

6

O

....

.............

Rhserroirs en tole :

Un Un Un Un Un

pour pour pour pour pour

les alcools bruts, de. .... 100 hectolitres. les alcools rectifiés, de. ... 50 les jus faibles, de.. ...... 25 l'eau froide, de.. ........ 23 l'eau chaude, de.. ...... 15 -

-

go RIae&ratioii: Un laveur à betteraves.. ........................... Six macérateurs en bois, à établir sur place.. . Mémoire. Une cuve à vinasses.. ....................... id. Un coupe-racine, grand modèle.. .................... A0 Fermeiitatioii :

Six cuves en bois, de 100 hectolitres chacune. Mémoire. S0I r a tuyauterie et robinetterie

de l'usine, variant

................... Matériel complet : Total ............ 34.000 fr. --

suivant la disposition des locaux

CHAPITRE XIX. Distillation des .maïs, des seigles, des riz, etc., par 10 malt. Nous donnons dans les figures 17,28 et 49, le plan d'une usine spécialement installée en vue de la distillation des grains par le malt. Nous modifions, du reste, la disposition d u matériel, suivant les locaux qui nous sont donnés pour l'dtablir.

Fig. 17.

- Vue en élévation d'une distillerie de grains.

Voici la légende explicative de la vue en élévation : A. B. Ç.

Li.

- Le grenier

à grains.

- Le grenier à farines.

- Cave où se fait le malt. - Toiiraillc

pour séclier Ic iiialt.

Fig. 18.

- Local des appareils et de la machine

Fig. 19.

vapeur.

- Vue en plan d'une distillerie de grhins.

Dans la vue en plan, nous trouvons en

.

E. - Les deux paires de meules pour moudre les grains. P. - Le local de fermentation, contenant dix cuves en bois. G. - Les générateurs: ils sont ici tubulaires; mais e n g é ~ é r a l ,pour les moutages lointains, ils se montent d. bouilleurs, parce q u e c e système est trés-simple er peu sujet a réparation. H. Local des pompes et des appareils de distillation, de production, de genikvre et de rectification.

,

-

1. J. Ii.

- Machine à vapeur. - Tonnellerie. - Magasin à alcool.

L. - Bureau de la distillerie.

Les distilleries d e grains d u nord d e la France qui se servent d e nos appareils, obtiennent d'un mélange d e 80 kilog. d e seigle e t d e 20 liilog. d e malt, d e 30 à 32 litres d'alcool fin rectifié (base d e 90 degrés). Les distilleries d e riz obtiennent d e 100 kilog., suivant la qualité-du riz, 33, 35 et même 38 litres d'alcool fin.

Bzvis approximatif du matériel d'une distillerie opérant par le malt et travaillant par jour 6,000 kilogramînes de ~enaLs, de seigle, d'orge ou d'autres grains. I o Force uiotriee :

Deux géiiératrurs de vapeur de la force de 83 clievaux chacun.. .......................................

R0 ,Moteur : Machine à vapeur de la force de V l 2 chevaux.. 3 O

.......

5.000

.....................

6.400

Une colonne distillatoire Savalle.. .................. Uii appareil de rectification des alcools. ..............

42.000 8.000

Moulin :

Pour la mouture des grains.. 4 O

5 O

10.000 Sr.

Distill~tioii:

Ponipes:

....

Une-pompe f~ vin ou jus fermenté, en bronze.. Une pompe en fonte pour l'eau froide.. .......... Deux pompes alimentaires.. ..................... Go ~ a e é r a t i o i i :

Deux macérateurs mécaniques..

.....................

3.500

6.500

go Fernieiitntion :

Dix cuves en bois, contenant chacune 220 hectolitres (à construire sur place). .......................... A reporter..

...

))

»

51.400 fr.

Report. S0 Rdservoirs en tôle :

Un Un Un Un Un

....

....................

pour les alcOols bruts.. pour les alcools bon goût.. ............... à eau froide.. ............................ à jus fermenté ............................ à eau chaude.. ..........................

S0 Robiiietterie

81.400 fr.

et tuyauterie, tuaiismissioii et iuoiitages divers.

........................... Total approximatif..........

2.000

6.600 60.000 fr.

N. B. Si l'on n'opérait pas dans l'usine la mouture des grains, il y aurait à déduire de ce prix : les moulins, dix clievaux de force du 64nérateur et huit de macliine; soit, ensemble, environ 10.000 francs, ci .................................... 10.000 fr. La distillation des grains offre de précieuses ressources à l'agriculture; elle forme le travail complémentaire des distilleries de betteraves. En effet, une campagne de betteraves ne dure guère plus de 420 jours; le matériel de la distillerie chaume plus des deux tiers du tenips. 011obvie à cet inconvénient, en continuant le travail par la distillation des grains. On se procure ainsi I'été des résidus excellents pour le bétail, et qui remplacent à bon compte les fourrages souvent chers et rares à cause de la sécheresse. Par la distillation des grains achetés au dehors, on apporte à la ferme : l 0 Le bénéfice résultant de la production de l'alcool ; 20 Des résidus excellents qui produisent de la viande et des laitages ; 30 T_be quantite considérable d'engrais empruntés a la terre qui a fourni le grain. C'est donc une très-productive opération agricole, qui déjà a et6 appréciée et qui est appliquée chez plusieurs distillateurs itgriculteurs, dont nous avons installé les usines,

CHAPITRE XX. L a distillation d e s g r a i n s , des fécules, d e s résidus de féculeries et de m i n o t e r i e s , des c a r o u b e s , etc., etc., par la saccharification acide. La distillation des grains se trouve parfois entravée par l'impossibilité où l'on est d'utiliser les résidus ou de les vendre pour la nourriture du bétail. Le mieux, dans ce cas, est de les travailler par la saccharification acide, et de vendre les résidus comme engrais; c'est ce qui se pratique dans plusieurs usines du nord cle la France, -!la distillation des grains dans ces établissements est un accessoire de la distillation des mélasses - pour utiliser dans les fermentations de ces sirops, les principes de ferments contenus dans les grains et les acides employés à la saccharificationl, Certaines usines, à Rouen, travaillent spécialemeiit les riz et les maïs par les acides, quoique par cette méthode les résidus aient une valeur bien moindre que ceux provenailt du travail par le malt; mais il faut prendre en considération que l'opération est plus simple et exige bien moins de main- d'œuvre. En effet, les opérations de la trempe, du maltage, du touraillage se trouvent supprimées;bes grains, au lieu d'être parfaitement réduits en farine, peuvent n'être que concassés seulement. \ c e travail par les acides convient donc parfaitement dans certains cas, et nous le conseillons surtout quand il s'agit de saccharifier des matières dures, difficilement attaquables par le malt, telles que les riz, les maïs, les caroubes, les résidus de féuleries et ceux de minoteries.' Nous donnons ci-dessous le d ~ v i sd'un matériel pour produire, par ce procédé, 2,000 litres d'alcool par jour, et nous I'accompagnons d'un plan d'installation, pour que nos lecteurs puissent se rendre compte de l'emplacemcnt nécessaire à ce genre d'usine.

Devis approximatif du matériel d'une distillerie saccharifZant par l'acide tes grains , fécules ou résidus de féculerie. - Produit journalier. 2,000 litres d'dcool /in.

-

20 Foree motrice : Trois générateurs de vapeur de la force de X I chevaux, chaque. ................... .Fr. 12.500 2.000 2" Rioteur : Machine à vapeur de 5 chevaux..

.....

-

30 Distillation : - Une colonne distillatoire munie de soli régulateiir de vapeur ............................... 10.000 Un appareil de rectification il0 2 , à chaudière en tdle. 8.000 (II y aurait, pour une chaudière en cuivre, augmentation de 3,800 francs.)

..

n ))

)) ))

- Urie pompe i jus

fermenté en bronze; Deux pompes en fonte de fer pour eau froide ; Deux pompcs alirnen taires.. ........... 4.000 3 Saccliarific~tian :- Deux cuves de 180 liectolitres, à 3 fr. l'hectolitre ........................ Fr. 1.O80 n 4" Pompes :

6" Saturation : - Trois cuves de 80 lieçtolitres, à 3 Fr. l'hectolitre.. ..................... 7" Fernientstioii : Six cuves de 130 liectolitres, Li 8 fr. l'hectolitre

-

......................

720

))

340

))

4.140

))

80 ~éaervoiraen tôle:- Deux pour les alcools bruts;

Un Un Un Un

pour les 3/6 bon goût; à eau froide; à jus fermenté; à eau chaude, environ..

1.700

))

6.600

))

48.940

((

go Robinetterie, tuyauterie, traiiaminsions et nrontam divercr.

.................................. Total..

......... .Fr.

Fi& 20- Vtre en 6léIévation et coupe la@,tudinale d'une aistiiierie i ou de r&i&us de léeulerie ou de minoterie,

voici l ~ i é g e n bexplicative des @in figures : A; A.'

- Cuves

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